MYTH (LES SEIGNEURS DAMNES)
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Avril 2010
Données techniques :
Type de jeu: wargame
Version: française intégrale
Conception: Bungie Software
Autres titres: Marathon 2, Myth II- Le Fléau des Ames, ONI, Halo 1 & 2
Distribution: Eidos (Infogrames pour la ressortie)
Sortie: février 1999
Configuration minimum: pentium 200
Système d'exploitation: Windows 98, Windows XP (avec les réserves d'usage)
Accélération graphique: 3Dfx, Direct 3D et mode logiciel
Mode réseau: affrontement entre 16 joueurs maximum

L'histoire du jeu :
Bungie Software Products Corporation: ce nom ne vous rappelle sans doute rien ?
Et Halo, non plus ?
Oui, cette fois je sens bien que cela évoque un je ne sais quoi de déjà entendu dans le tréfond de certains souvenirs brumeux.
Je le vois bien, allez (même d'ici).
Car dans ce monde, tout est lié.
Tenez: Halo des studios Bungie, par exemple.
Halo fut la désignation d'un jeu de baston (comprenez First Person Shooting) se déroulant dans un contexte futuriste qui, en l'an 2000 précisément, fut le produit phare (et exclusif) qui accompagna la venue du géant Microsoft dans l'univers impitoyable des consoles avec sa légendaire Xbox. Bungie était le studio de développement qui fut à l'origine de ce fameux Halo.
Vous voyez le lien, maintenant ?
Il ne sera toutefois pas question de Halo (qui sortira tout de même sur PC, deux ans après sa parution sur Xbox), mais d'une autre production bien antérieure à ce dernier, tout autant issue en droite ligne des studios Bungie et qui fut un autre coup de maître, dont le titre est: Myth - les Seigneurs Damnés.
Fondés en 1991, les studios Bungie ont débuté dans le développement de jeux pour Macintosh. Leur premier succès fut un shoot dans le style Doom like baptisé Marathon. Myth - les Seigneurs Damnés fut leur première adaptation à destination du marché du computer. Pour ce titre, Bungie allait se frotter à un autre genre que celui précédemment cité: la stratégie en temps réel.
Dans le cas de Myth, il s'agissait plutôt de tactique en temps réel (ou wargame) car, contrairement à ce que proposaient les Warcraft et compagnies, on n'y trouvait aucune gestion de ressources. Cela reviendrait-il à dire que Myth serait à considérer comme un jeu quelque peu bâclé ?
Certainement pas !
Bungie ne s'était pas limité à surfer sur la vague qui emmenait les éditeurs d'alors, s'essayant les uns après les autres au thème très affectionné du jeu de stratégie, mais s'était cantonné avec bonheur dans un mode plus tactique qui privilégiait essentiellement l'action sur le terrain, proposant ainsi une alternative originale à un genre qui en avait besoin.
Myth - les Seigneurs Damnés se déroulait dans un univers médiéval où moyen-âge côtoyait allègrement l'heroic fantasy.
Se côtoyait n'est pas le terme exact: s'opposait était peut-être plus correct dans la mesure où le bien (représenté par les légions humaines) était confronté au mal (symbolisé par les forces du malin et les puissances des ténèbres). Le joueur prenait la main au moment où les légions humaines étaient en position délicate face aux puissances des ténèbres à la suite d'une longue guerre ayant mis le monde à feu et à sang. La lourde tâche d'avoir à redresser la barre et à renverser la tendance lui était dévolue. En somme, il s'agissait là d'un thème classique que l'on retrouvait notamment dans les Warhammer et autres Warcraft précédemment édités dans l'univers du jeu PC.
Mais, à ceux-ci, Bungie apportait un savoir faire tout à fait singulier avec l'aspect particulièrement pragmatique de son univers ludique. Myth ne proposait aucune gestion de ressources à l'exception des troupes mises sous le commandement du joueur lors de chaque mission que contenait une campagne. Le principe fondateur du jeu résidait dans le bon emploi et la connaissance des capacités de la troupe qui constituait une force d'intervention, variant en fonction des objectifs à atteindre.
L'échelle de commandement s'étendait individuellement aux hommes de troupe qu'il fallait, le cas échéant, regrouper en petites unités assurant l'une l'autre la défense et la force combative de l'ensemble. Occuper le terrain de façon appropriée était le maître mot de toute victoire.
Chaque mission reprenait un scénario différent. Les objectifs ne manquaient pas et allaient de la protection d'un village à l'exécution d'un traitre à la cause en passant par l'escorte d'un potentat. Cette diversité dans les objectifs rendait la campagne du jeu solo difficile (où seul le camp des humains était jouable) et il n'était pas rare d'avoir à recommencer une mission plusieurs fois alors que la victoire était à portée de la main. Car, dans tous les cas, l'adversaire était en surnombre et élever la difficulté d'un cran le transformait en fin tacticien doté d'une résistance toujours plus élevée.
Commencer par un niveau de difficulté rudimentaire (novice) permettait, à tout le moins, de prendre un peu d'assurance ... que l'on perdait ensuite lorsqu'on recommençait la mission avec un niveau de difficulté normale. Je n'ai jamais testé les suivants, de peur de ne plus jamais pouvoir en sortir vainqueur. Les cibles privilégiées de l'ennemi étaient invariablement les unités lançant des projectiles (nains lanceurs de bombes et archers). Leur protection n'était assurée que par un continuel mouvement de flanc qui les déplaçait sur le côté d'une troupe composée de piétaille de manière à ne pas se gêner mutuellement dans la bataille. Car il fallait rapidement le constater, Myth gérait on ne peut mieux le dégât collatéral et les traits pouvaient transpercer le fantassin allié tout comme la bombe mal placée pouvait le transformer en bouillie.
A cela s'ajoutaient une gestion parfaite du terrain qui ralentissait le déplacement lorsque celui-ci montait ou lors de la traversée de plans d'eau et une gestion individuelle de la vitesse des différents corps d'armes amenés sur le terrain. Le principe était de jongler avec les éléments les plus mobiles afin de protéger les unités les plus lentes.
Certains sorts spéciaux étaient toutefois disponibles et permettaient à un compagnon (genre rebouteux) de guérir un combattant blessé et à un autre (l'avatar) d'utiliser des sortilèges de foudre. Mais, dans l'ensemble, les combats se déroulaient avec des armes conventionnelles et classiques.
Conventionnelle, l'adversité l'était toutefois bien moins puisque le gros des troupes était généralement constitué de Zombies à la hache tranchante, de Goules vénéneuses, de Sans-Ames porteurs de lances, de Ghôls à la serpette aiguisée qui tournaient, seuls ou par deux, autour des troupes adverses afin de fondre sur leur cible préférée (les archers) lorsqu'elle se trouvait sans protection.
Avec Myth - les Seigneurs Damnés, pas question de faire dans la précipitation puisqu'aucune unité montée n'était à disposition. Mais voilà un avantage qui se transformait rapidement en un désagrément lorsqu'on devait déporter un groupement d'unité pour en protéger un autre alors que l'ennemi s'en rapprochait dangereusement. L'intensité de l'action n'en était que mieux prolongée. Vous voyez d'ici le sac d'embrouilles qu'il fallait déméler pour sortir victorieux !
Le moteur graphique du jeu était impressionnant pour l'époque et cela sans même utiliser l'accélération graphique. La caméra pivotait rapidement sans jamais générer d'à-coup dans les images. Sa manipulation au clavier demandait un minimum d'entraînement et elle était réellement efficace lorsqu'on tenait compte, en même temps, de ce que montrait la mini-carte.
Outre les décors particulièrement bien réussis (variés, détaillés et tout) une quantité de choses restaient au sol lors de la bataille. Certaines pouvaient être ramassées et d'autres bousculées comme les dépouilles restées au sol. Le sang souillait aussi le champ de bataille mais de manière passablement outrancière, de manière à le rendre plus réaliste encore.
La nature dynamique du moteur du jeu était aussi très impressionnante. Tout était calculé pile-poil: la balistique des jets, la visée, la ligne de tir, les conditions climatiques (qui lors de pluies éteignaient la mèche des bombes et limitaient la visibilité) et la prise en compte du relief du terrain.
Avec tout cela à disposition, il n'était nul besoin d'y ajouter une quelconque gestion de ressources pour occuper le joueur à plein temps durant une partie. Oh non !
Le mode réseau n'avait pas été oublié par Bungie puisque quelques variantes étaient proposées dont la plus intéressante à mes yeux était la possibilité d'y jouer en coopération sur réseau local afin de refaire à plusieurs les missions solo. Je n'ai malheureusement pas encore eu le privilège de tester cette partie du soft par insuffisance de participants mais je ne désespère pas m'y adonner un jour. Chose des plus étonnantes, le second volet omettait honteusement cette éventualité et n'offrait plus que différents thèmes du seul mode deathmatch. Pour une fois qu'un épisode antérieur propose plus d'éventualités que sa suite directe, il aurait été stupide de se priver d'en faire mention et de le mettre ainsi en valeur.
Myth - les Seigneurs Damnés fut un jeu d'une rare intelligence de par son originalité et sa finesse. Il ne lui aura manqué qu'un tout petit rien pour bousculer les blocs busters de son époque qui offraient sans doute une plus grande diversité d'unités mises à disposition. De plus, il lui manquait aussi la possibilité de parcourir une campagne en mode solo dans le camp des forces des ténèbres. A part cela, rien n'était à jeter.
Si, après cette ardente lecture, le jeu vous intéresse réellement, lisez la suite et vous ne serez pas déçus.

La boîte et son contenu :
En ce qui me concerne, Myth n'était pas réellement une découverte.
En d'autres temps, ce fut une réédition de Myth 2 (l'excellente suite du premier numéro) qui se retrouva entre mes mains. Cette republication était incluse dans une petite série budget datant du tout début de ce millénaire. La série budget en question était proposée par l'éditeur Infogrames et empaquetée dans un emballage heureusement toujours cartonné dont la décoration thématique se targuait d'un beau gris métallique strié verticalement où était reproduite, en format réduit, la face avant de la boîte originelle. Cette gamme (Collection BEST OF) ne reprit malheureusement que quelques titres (dont d'excellentes productions comme Myth 2, Silver etc...).
Mais une autre opportunité me fut offerte, quelques années après, à l'occasion d'une petite brocante de quartier qui se déroulait très précisément en face de mon domicile (quartier résidentiel entourant une esplanade intimiste).
Parmi les quelques brocanteurs présents, s'en trouvait un qui exhibait, dans un bric-à-brac indescriptible, deux boîtes du jeu Myth - les Seigneurs Damnés (Myth premier du nom, donc ). Les deux boîtes étaient proposées pour 5€ l'unité. L'une était en excellent état (encore sous sa cellophane d'origine) et l'autre était largement éventrée à force de manipulations indiscutablement irrespectueuses. Inutile de préciser laquelle des deux boîtes eut le privilège d'être sélectionnée (et ainsi arrachée à la déprédation annoncée), sous l'œil insensible du boutiquier pour qui l'objet n'évoquait que le prix qu'il en demandait.
Rentré chez moi, je ne pouvais constater qu'une chose: sous une cellophane heureusement épaisse et martyrisée de toutes parts, la boîte (édition originelle version française) se trouvait à l'état neuf, sans afficher aucun des stigmates de la maltraitance qu'avait eu à subir sa congénère. Ce jour-là, il était écrit que je devais la sauver de l'oubli auquel elle était vraisemblablement vouée.
Cette belle boîte dont la teinte générale tire vers le bois brun exotique se compose d'une base et d'un couvercle qui s'emboîtent l'un dans l'autre, à l'instar de nombreuses boîtes de jeux de l'époque. La qualité de son assemblage est notable et je ne doute pas que pour arriver à bout de sa résistance (comme ce fut le cas pour sa malheureuse consœur), il eut fallu user d'une rare indélicatesse. Ce beau coffret offre une finition brillante qui se matérialise par la présence d'un revêtement papier de même composition. Il est ainsi protégé de toute agression perfide provenant de maniements adipeux.
Son contenu intact se compose d'un CD-ROM enfermé dans son boîtier cristallin qui est lui-même logé dans une coque en polyester expansé servant à le maintenir fermement en place. En son temps, je me séparais allègrement de ce dispositif incongru faisant mauvaise alliance avec l'environnement cartonné mais, pour cette fois, je l'ai conservé en place. On va dire que j'ai, précédemment, été atteint par un certain état de grâce menant à la spiritualité de l'amateur éclairé.
Oui, on va dire ça.
Le manuel du jeu est pour le moins succinct. Il ne comporte que 62 pages et est édité dans un format permettant de le glisser sous le couvercle du boîtier contenant le jeu. Outre une taille de caractères particulièrement lilliputiens, son contenu se limite aux instructions élémentaires (passage en revue des menus et bestiaire). Le jeu aurait mérité quelque chose de plus étoffé en matière de documentation. L'éditeur avait dû se dire la même chose puisqu'il n'a pas hésité à y inclure une brochure de 10pages (format A5) provenant de la revue (aujourd'hui disparue) PC-SOLUCES en édition spéciale, brochure qui se trouve être un complément idéal à la compréhension du volet tactique de Myth - les Seigneurs Damnés. L'ensemble est complété par l'inévitable formulaire d'enregistrement auprès de l'éditeur Eidos.
La boîte est maitenant sagement rangée parmi ses congénères et restera exposée en évidence pas loin de celle contenant le deuxième volet de la série. Un troisième et dernier volet a été édité quelques années par la suite mais son emballage n'entre plus dans la période du packaging cartonné et relève de l'étui thermo-plastifié au format DVD.
J'en possède toutefois un exemplaire logé à un autre emplacement où sont stockés ses semblables. De ce fait, sa mise en évidence n'a plus la même connotation.

Et aujourd'hui ?
Windows 98 n'aura aucun mal à faire fonctionner comme il se doit Myth - les Seigneurs Damnés. Soit en l'état (sorti directement de sa boîte) soit après mise en place du correctif officiel qui fait passer la version de base (1.1) à la version 1.2.
A juste titre puisque le jeu date de l'époque où ce système d'exploitation officiait à plein. Le patch (myth_1.2.exe) semble toutefois introuvable sur la toile et l'exemplaire en ma possession provient de la revue Joystick n° 104 (mai 1999) et n'était qu'un bug fixe à destination des cartes Voodoo Rush - 3Dfx. Je suppose que plus personne n'utilise encore ce genre de matériel (idem en ce qui concerne cet ancêtre de Windows 98) ?...
Heureusement, ce patch est à considérer comme suranné puisque la communauté des joueurs attachés à la série des Myth a mis au point un correctif bien plus achevé qui porte ,cette fois, la version de base à la version 1.5. Grâce à ce patch, le jeu se permet de fonctionner parfaitement sur les OS récents (XP, Vista et dans le pire des cas: l'autre, là... je sais plus le nom) en mode logiciel ou avec accélération graphique OpenGl.
Si le mode accélération graphique OpenGl retourne une image quelque peu déformée dès que celle-ci est affichée sur un écran large, le mode logiciel fonctionne impeccablement et n'a rien à envier à l'accélération matérielle.
Si cette information vaut d'être citée ici c'est que Myth - les Seigneurs Damnés est maintenant passé dans le monde désintéressé (financièrement parlant) de l'abandonware et que le site Abandonware France le met à disposition dans sa version localisée (édition française, si vous préférez).
On trouve aussi, sur la page qui lui est dédiée, toutes les informations pour pouvoir l'installer sans souci.
Rien ne manque et se trouve à l'adresse suivante :
http://www.abandonware-france.org/ltf_abandon/ltf_jeu.php?id=1018
Pour ceux qui vont certainement rater le lien qui conduit au patch 1.5 en question, je le reprends à nouveau ici en-dessous:
http://www.projectmagma.net/downloads/tfl/
Car si d'aventure le jeu inspire un quelconque intérêt, il s'agit maintenant de se dépêcher à télécharger l'ensemble sans remettre l'opération à demain. Certains acteurs du monde de l'édition vidéo-ludique (je ne citerai pas de nom: n'insitez pas, je ne balance pas !) lorgnent de plus en plus vers cette nouvelle possibilité qui consiste à générer des profits via une remise en activité d'anciens jeux délaissés jusque là. En matière de jeu vidéo PC, la réduction de l'offre et le cantonnement aux seuls genres plébiscités par le casual gaming du moment imposent un certain comeback afin de renouveler et redécouvrir l'éventail des genres existants (et qui ne le sont plus, forcément). En bref il s'agit d'exploiter une niche spécifique potentiellement rentable: celle qui concourt aussi à l'émergence de l'abandonware. Rien de moins !
Par ce biais (celui du "businessware"), il ne faudrait pas s'attendre à retrouver les anciens titres dans une filière de commercialisation classique du type à ce qu'ils ont pu connaître avant, mais plutôt à une élémentaire mise à disposition immatérielle, contre rémunération bien évidemment. Rémunération modique peut-être, mais lorsqu'on élimine ainsi tous les coûts de distribution, il ne saurait en être autrement. La notion de "cadeau" ou de "bonne affaire" n'est pas de mise (en tous les cas, elle ne se situe généralement pas là où on le pense).
Par chance et à l'heure qu'il est, seul le marché américanophone semble être le seul convoité par cette "résurgence". Mais rien n'indique qu'à l'avenir d'autres marchés ne soient pas tout autant visés. De facto, cela implique que l'abandonware, qui n'a pas de légitimité, cède le pas au négoce et retire de son offre les titres ambitionnés.
La démarche est d'ailleurs déjà en cours.
Mais tout n'est par encore perdu ! A l'adresse qui vous est proposée plus haut, on retrouve encore le jeu Myth - les Seigneurs Damnés au téléchargement, certes, mais sous un format image à l'identique du CD-ROM originel. Cela offre la possibilité de graver ladite image sur une galette, assurant ainsi une certaine perpétuation du jeu que la simple transmission virtuelle ne garantit pas.
Enfin et pour faire simple, c'est toujours gratuit (sous réserve d'une modification notable et d'un devenir qui déchanterait).
Alors, si j'étais vous...


































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