FRONTIER ELITE II
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Septembre 2008
Données techniques :
Type de jeu: simulation/gestion
Version: française intégrale
Conception: Konami
Autres titres: Blades of Steel, Casino Inc, Metal Gear Solid 1 & 2, Nascar Challenge, NFL, Pro Evolution Soccer 3 & 4, Shadow of Memories, Silent Hill 2, 3, 4, Teenage Mutant Ninja Trutles, Yu-Gi-Oh!,
Distribution: Gametek
Sortie: décembre 1993
Configuration minimum: 386 DX-25
Système d'exploitation: Windows 98 et Windows XP avec DOSBox
Accélération graphique: aucune
Un seul joueur

L'histoire du jeu :
Les années soixante...
Petit déjà, je fantasmais sur de grands voyages dans l'espace intersidéral à bord d'un engin que je m'imaginais symbolisé par le fauteuil du salon, le parc pour enfant de ma petite sœur et quelques chaises posées en travers en guise de poste de pilotage d'un pseudo vaisseau parti en exploration spatiale. Que de souvenirs et, avec le recul, que d'aspirations abandonnées face à la certitude de ne jamais pouvoir vivre de tels événements !
En ces temps lointains de la prime jeunesse, je feuilletais assidûment les comics (dont il me reste encore quelques exemplaires précieusement conservés dans des tiroirs secrets) destinés aux histoires d'anticipation comme les magazines Cosmos,Sideral, Spoutnik, Monde futur, Aventures Fiction et d'autres, dont les planches dessinées noires et blanches relataient notamment les aventures de Guy l'Eclair, de Pilote Tempête, de Tobor le robot etc...
Par la suite, je m'étais pris d'une ferveur dévorante pour la lecture de certaines éditions de poche dédiées aux récits d'anticipation, comme et entre autres les revues Fiction, Galaxie et la collection "Anticipation" des éditions Marabout. J'ai, de cette époque, tout gardé en bibliothèque, car nombreux sont ceux qu'il me reste à lire et il en est de l'aventure en livres comme du vin millésimé: tout se bonifie avec le temps. Je me les réserve donc pour les grandes occasions.
Maintenant que la contenance d'une vie et les contraintes sociales qui s'y rattachent ne me permettent plus d'empiler les chaises du salon pour reprendre mes voyages intersidéraux, j'ai dû me contenter de divers palliatifs afin d'assouvir mes inclinations à l'évasion galactique. Outre la lecture, ce fut dans un premier temps et durant de longues années, le modélisme réduit qui assura cette tâche, puis (et c'est précisément le sujet de cette bafouille), ce fut ensuite le jeu vidéo qui me permit de poursuivre la rêverie jusqu'à me propulser vers de nouveaux horizons alors non encore atteints.
Notez: je n'ai pas été le seul dans cette situation, loin s'en faut ! D'autres avaient poussé plus avant l'aventure et de façon bien plus émérite que je n'aurais pu le faire. Ce nom ne vous dira peut-être rien (quoiqu'à certains) mais un certain David Braben, déjà au début des années 80, s'était lancé dans une course en solitaire, avec comme dessein pharaonique, la conception d'un jeu vidéo ayant pour thème principal le voyage dans l'espace infini.
L'univers de son projet se composait de milliers de systèmes solaires avec chacun leurs caractéristiques spécifiques et autour desquels gravitaient des quantités de stations spatiales, mondes habités etc... de quoi remplir des centaines d'heures de jeu sans être sûr d'en pouvoir faire le tour. Prouesse absolue compte-tenu des possibilités technologiques de l'époque, le jeu dont il était le génial créateur (" Elite " pour ne pas le citer) avait été conçu pour fonctionner sur des machines telles que le Commodore 64 composé d'un microprocesseur 8 bits (actuellement, vous ne faites certainement plus la différence entre 32 et 64 bits) utilisant une mémoire de 64 Kilo-octets (alors que vous vous plaignez déjà des 4 gigas-octets indispensables au dernier OS de la maison Crosoft) et affichant une image en 16 couleurs sur un écran 40 colonnes et 25 lignes (non je ne confonds pas avec les 32 millions et quelques de couleurs qu'affiche actuellement l'écran 1280x1024 sur lequel vous lisez ces lignes !).
Bien évidemment, le jeu ne présentait pas d'autres caractéristiques techniques que celles permises par le matériel sur lequel il s'ébrouait. Son graphisme étaient plus que dépouillé et utilisait un affichage en fil de fer. La toute première version du jeu avait été écrite en code assembleur (un langage très proche du code binaire machine) ce qui avait permis son fonctionnement dans de telles limitations techniques. Aux jeux olympiques de la programmation vidéo-ludique, la médaille d'or (avec palmes) doit sans doute lui être attribuée. Un exemple de perfectionnisme dont, aujourd'hui, beaucoup de développeurs devraient pouvoir tirer profit, pour autant qu'ils en aient connaissance.
Le contexte futuriste de Elite proposait au joueur de progresser dans le jeu en pratiquant une forme de commerce entre planètes, en achetant ici, à moindre coût, pour le revendre là-bas, au plus offrant. Les bénéfices engendrés par ces opérations commerciales servaient à mille choses et notamment à la navigation, en permettant différentes mises à niveaux du vaisseau-cargo utilisé (technologies de navigation, de motorisation etc...) ainsi que de l'armement permettant de faire face aux hordes de bandits de grands chemins (chemins célestes, bien entendu) et maréchaussées vindicatives qui pullulaient dans les galaxies.
Frontier Elite 2, puisque c'est du deuxième épisode dont il est question ici, offrait déjà une avancée graphique majeure avec l'utilisation de la couleur et de la 3D ou de ce qui était supposé la représenter. Pour s'en persuader, une caméra externe pouvait être activée et manœuvrée tout autour du vaisseau du joueur, affichant celui-ci et le monde qui l'entourait dans une reproduction en trois dimensions, ma foi, raisonnablement convainquante.
Bien évidemment, pour des yeux habitués au trilinéarisme et autre buffering vertexé de nos machines actuelles, cela peut paraître& une affirmation présomptueuse mais il en est de l'affichage des années 90 comme du vitriol évoqué dans le film "Les tontons flingueurs" et de sa légendaire scène de la cuisine où l'on ressort un alcool frelaté datant de l'occupation qui, dans la bouche de Lino Ventura déglutissant une lampée lui arrachant une larme et une quinte de toux, devient cette sublime réflexion: "Le fait est qu'effectivement, c'est une boisson d'homme !". Le constat pourrait être du même acabit, ici.
Cependant, une fois la prise en main effectuée et, dès le premier lancement réussi, une constatation saute aux yeux du spationaute aspirant: Elite n'avait rien à voir avec un X-Wing, Tie Fighter et consorts dans l'art du pilotage. Ici, pas question d'envisager les manœuvres dans l'éther infini du vide intersidéral avec des techniques de virages serrés ou d'arrêts instantanés suivis de redémarrages subits. La physique des corps et les phénomènes de poussée ou de décélération dans un environnement sans atmosphère et pesanteur étaient fidèlement retranscrits dans le jeu. De ce fait, les combats étaient grandement affectés et les poursuites impossibles. La seule méthode était le croisement à grande vitesse pour une très courte passe de tir suivi d'un retournement rapide pour continuer le tir tout en inversant la poussée afin de repartir dans l'autre sens après avoir usé du temps nécessaire à la décélération et à l'inversion des directions prises. Les combats spatiaux s'apparentaient dès lors à de gigantesques joutes moyenâgeuses où les déviations inversées faisaient souvent perdre l'ennemi de vue. Sans aucun doute, la navigation spatiale avait été poussée vers un niveau de réalisme encore jamais atteint, mais la contrepartie était une jouabilité grandement altérée par les phénomènes d'inertie cosmique. Je ne fais même pas mention des manœuvres d'atterrissage sur un astre quelconque et pour lesquelles il fallait tenir compte de la position orbitale, de la force d'attraction etc... Manœuvres que je n'ai jamais pu réussir sans enclencher le pilotage automatique (heureusement présent dans le jeu).
L'autre grand volet proposé par le jeu était son côté stratégique pimenté par de nombreuses aventures à découvrir tout au long d'interminables voyages entre les systèmes solaires. Mais je n'en soufflerai mot et vous comprendrez le pourquoi de ce silence en lisant, ci-dessous, la suite de cette diatribe.
Malgré cela, Elite m'avait laissé pantelant d'ahurissement lorsqu'à l'époque j'avais pu tester la démo du troisième épisode (Frontier First Encounters ou Elite 3) incluse dans un numéro de la revue Joystick. A ce point impressionné par les sensations éprouvées à son contact, je m'étais juré d'acquérir le titre si l'occasion se présentait. Celle-ci se dévoila quelques temps plus tard lorsque j'en dénichai la boîte chez mon fournisseur attitré de l'époque (retenez ce point, il est important pour la suite). De retour au logis, j'installai fébrilement le jeu sur mon rutilant 486DX2-66 pour constater, horreur ultime, qu'après quelques minutes de jeu, le son disparaissait incompréhensiblement. De retour chez le commerçant en question et après une pareille constatation sur sa machine de démonstration, celui-ci reprit le titre, sans sourciller un seul instant, en échange de je ne sais plus quoi (et qui reste sans importance pour la suite).
Depuis ce jour de calamité, combien de fois n'ai-je pas maudit cette pratique commerciale qui consistait à satisfaire, au-delà de toute attente, les doléances du client alors qu'il est énoncé actuellement et chez n'importe quel grand distributeur alimentaire, qu'un jeu dont l'emballage a été ouvert n'est ni repris ni échangé (formulation SAV "all in inclusive" culpabilisatrice au plus haut degré). Si tel avait été le cas à l'époque, j'en aurais été sans doute pour mes frais à conserver un jeu qui ne fonctionnait pas, sur l'instant, mais à tout le moins et contre ma volonté, je l'aurais conservé !
Et bien non ! Pas de chance pour ma pomme !...
Pour la petite Histoire, "Frontier Firt Encounters" fut sans doute une des premières victimes du marchandising, pour s'être vu imposé par un éditeur peu respectueux des convenances, une date de sortie prématurée alors que le développement du jeu n'était pas totalement finalisé. De nos jours, la chose est coutumière (je suis quasiment certain que vous ne possédez plus un seul titre qui n'a pas connu sa litanie de correctifs) mais, à l'époque, tout cela n'était pas encore moralement concevable. Toujours est-il qu'à l'heure où vous lisez ces lignes, je pleure encore la "jouissance fugitive" (ou la dépossession définitive) de la merveilleuse boîte et du jeu précité. Entretemps, j'ai pu récupérer le patch corrigeant mon souci, celui-ci (le patch, pas le souci) ayant été mis au point par le concepteur, après constatation des imperfections actées au moment de la sortie de Frontier Firt Encounters. De quoi enfoncer le clou encore un peu plus profond, vous vous en doutez.
Peste soit du geste commercial trop complaisant, damnée soit la garantie impérialiste promouvant le satisfait ou remboursé, maudit soit etc...
Ah ! Si j'avais pu me douter, alors !
La découverte récente de "Frontier Elite 2" est venue apporter un peu de baume au cœur sur la déchirure à jamais incautérisable que constitue ce renoncement irréfléchi.
La série des Elite fut à l'origine de quelques autres productions renommées dont certaines ont déjà leur place dans ces pages: Privateer, Privateer 2 (pour ne pas les citer) et Freelancer, plus récemment, empruntent leur thème principal aux créations de David Braden sans jamais égaler les performances imaginatives de ce dernier. Voilà pourquoi je tenais absolument à faire mention de l'épisode Frontier Elite 2 qui, sans qu'il ait pour autant agrémenté mes débuts dans l'univers du jeu vidéo, n'en ravive pas moins le souvenir vivace et douloureux d'un incident concernant le troisième volet de la série.

La boîte et son contenu :
Quelle extraordinaire boîte que celle-là ! Admirez sa prestance sur la page suivante (et n'oubliez pas de revenir ici, ensuite). Une telle parure a de quoi faire fantasmer les plus récalcitrants d'entre-nous, n'est-il pas ?
Pourtant, lorsque j'ai découvert ce packaging, son aspect général était plus qu'altéré par les intempéries et les maltraitances d'une errance séculaire.
Attention: le pourquoi du silence de tantôt, c'est maintenant ! Je m'explique.
Cette boîte, je l'ai découverte il il y a peu, à l'occasion d'une toute petite brocante de quartier organisée à deux pas de chez moi et à laquelle je m'étais rendu, par pure curiosité, principalement parce qu'un temps radieux le permettait. J'en avais fait le tour en quelques minutes pour ne rien y découvrir d'intéressant lorsqu'au moment où je m'apprêtais à rebrousser chemin, mon regard se posa sur quelque chose qui ressemblait de très loin à une boîte de jeu vidéo, posée à même le sol. Ce n'était pas un réceptacle à proprement parler, mais quelque chose qui en avait les dimensions et qui semblait contenir bien plus qu'elle ne pouvait en supporter. Je m'en approchai subrepticement pour observer de quoi il retournait exactement.
Surprise: il s'agit de la boîte cartonnée du jeu "Frontier Elite 2" ou, à tout le moins, ce qui avait été un jour la boîte du jeu en question. Car à y regarder d'un peu plus près, celle-ci recelait en son sein une autre boîte de jeu aux dimensions quasiment identiques. Un peu trop identique toutefois car, pour l'y loger là, on n'avait sans doute pas hésité à forcer allègrement sur la pression afin de refermer le packaging qui la recouvrait. De ce fait, la boîte du jeu "Frontier Elite 2" était éclatée comme un fruit trop mûr dont les flancs baillaient lamentablement vers l'extérieur. Mon premier sentiment fut un rejet pur et simple, suivi du refus d'accorder le moindre intérêt à cet infâme accouplement cartonifaire (l'ère cartonifaire - boîtes jeux vidéo et tout ça) contre-nature mais, à y regarder encore de plus près, il s'avérait à mon œil inquisiteur que la parure du boîtier récipiendaire ne présentait pas d'autres marques de détérioration, hormis l'éventration de ses bords (aux endroits où ils se raccordent) et les souillures habituelles dues à de trop nombreuses manipulations irrespectueuses.
Il n'était pas écrit que, ce jour là, j'allais la laisser dans cet état de décrépitude sans faire quelque chose !
N'écoutant que mon cœur, je proposai au futur ex-propriétaire de cette incongruité vidéo-ludique de l'en décharger contre sa valeur symbolique, étant entendu qu'il était impossible de le faire fonctionner sur un système d'exploitation actuel et que son support d'origine (la disquette) devait être soumise à caution en ce qui concernait l'immuabilité des informations qu'elle pouvait encore contenir. Fort de cette argumentation imparable, je pris possession de la "chose" non sans avoir constaté que le jeu convoité s'y trouvait dans son intégralité, supports et documentations compris.
Si l'impression première était affligeante, les dégâts occasionnés par l'accouplement contre-nature étaient moins importants qu'il n'y paraissait à première vue. J'ai, depuis l'époque d'une autre résurrection (voir l'article consacré à "Hidden and Dangerous"), mis au point une technique personnelle de restauration qui a déjà donné d'excellents résultats. Après un assainissement des extérieurs du packaging et une rectification de ses surfaces gondolées suite à une exposition à de multiples intempéries, la restauration des bords disloqués à leurs jointures d'angles fut assez aisée (le fond noir de la décoration autorise un raccord de jointures proche de l'indécelable, une fois la réparation affinée avec un marqueur ad hoc). Un renforcement intérieur, totalement invisible sur le fond blanc du coffrage, assure maintenant une rigidité et une solidité à l'ensemble telles qu'il n'en a peut-être jamais connues. La finition de la restauration passe par l'application d'une cire suivie d'un vigoureux lustrage permettant à la parure de retrouver son éclat d'antan.
Le contenu fut aussi passé à l'assainissement et à la désinfection, histoire de lui rendre son lustre et ses couleurs d'origine. L'autre boîte qui s'y trouvait enchâssée (dans un état excellent, pour sa part) fut mise de côté dès le début des opérations dans l'optique d'une prochaine analyse, sait-on jamais (je vais donc rester muet sur son contenu - particulièrement intéressant).
Ainsi réhabilitée de belle façon et avec le panache qui me caractérise, on peut maintenant observer que la boîte de Elite 2 se compose d'une base et d'un couvercle qui s'emboîtent parfaitement, ces éléments essentiels ayant été restaurés de main de maître par votre serviteur.
Le fond général de la décoration est le noir profond des espaces infinis. La face avant propose une vue rapprochée d'un astre autour duquel tournent des anneaux (telle la géante gazeuse Saturne et sa ceinture météoritique) et par-dessus, l'énoncé suivant: " David Braben présente...".
La face arrière de la boîte propose, comme à l'accoutumée, quelques captures d'écran accompagnées de textes alléchants quant au contenu de l'aventure présentée dans le jeu.
Aucun CD-ROM n'est joint à ce produit (l'heure d'un tel support viendra plus tard) mais deux disquettes de 720 Ko renferment le joyau. Lorsque je fais mention de la présence de deux disquettes, il faut encore préciser que le jeu se loge tout entier sur une seule d'entre elles, la première, la seconde ne servant qu'à loger les sauvegardes réalisées par le joueur (étant entendu que le jeu fonctionne parfaitement sur une machine possédant un lecteur de disquette mais pas de disque dur). Après un rapide contrôle, il s'avère que les deux disquettes en question sont sans défaut et leur contenu miraculeusement intact (donc utilisable). La disquette de sauvegarde contenait d'ailleurs quelques fichiers de ce type démontrant que le propriétaire originel s'était, à l'époque, investi dans l'aventure sur une machine archaïque (puisque sauvegardes sur disquettes, il y a). Cette découverte incroyable me rappelait celles des grottes de Lascaux. Seigneur Dieu, que c'est beau, que c'est merveilleux !
Une copie de sécurité du jeu est alors exécutée sans attendre (j'ai conservé de nombreuses disquettes vierges datant de la grande époque: il me suffit de puiser).
La documentation fait, ici, office de référence didactique tant elle prépare le joueur à son entrée dans l'univers d'Elite. En premier lieu, elle s'y trouve dans son intégralité (un petit miracle). Ensuite elle se répartit comme ceci:
Premièrement, un manuel d'utilisation de 108 pages contenant un descriptif complet et dense des possibilités et commandes du jeu. Assurément l'outil essentiel pour profiter des potentialités du soft. Sans lui, le jeu est pour ainsi dire inutilisable à l'exception de la contemplation du générique d'introduction.
Ce manuel servait aussi à assurer la protection du logiciel contre les copies malveillantes. Pas question ici de clé à entrer avant toute installation ou démarrage: la protection était bien plus sournoise que cela. Lorsqu'en cours de partie, le joueur se posait sur une station ou planète quelconque (quelque part dans l'univers de Elite), le soft lui demandait d'entrer une lettre se trouvant dans telle colonne, telle ligne et telle page du manuel, avant de permettre la poursuite de l'aventure. Cette demande pouvait très bien survenir après plusieurs heures d'utilisation.
Qu'est-ce qu'on savait être machiavélique à cette époque !
Deuxièmement, un recueil de chroniques intitulé "Histoires de la vie à la frontière", de 83 pages, décrivant l'univers dans lequel le joueur allait se plonger s'il lui prenait l'envie de se lancer dans le jeu. Ici, le commerce et le voyage spatial faisaient la part belle aux intrigues et à l'espionnage en tout genre entre la Fédération et l'Empire constamment à couteaux tirés sur leurs frontières respectives (d'où une part du titre, assurément). Chroniques à lire n'importe où: du transport en commun aux transports intimes (c'est dire la flexibilité d'utilisation d'un tel média).
Troisièmement, un manuel détaillant un index géographique, sorte de guide touristique de poche des différents mondes sélectionnés, qui s'étale sur 46 pages (le tout en condensé).
On y trouve encore une carte de référence pour les commandes (double volet) et, enfin, une magnifique cartographie couleur détaillant la constellation étoilée pouvant être explorée dans le jeu.
Je n'aurai jamais assez de ma vie de gamer pour la traverser !
Voilà, c'est tout et beaucoup à la fois pour ce petit chef-d'œuvre sauvé de l'abandon et de l'oubli qui lui auraient été réservés si, par miracle, je n'étais passé par là. Je pense qu'il est inutile de préciser que je réserve une place de choix à ce magnifique sujet dans la bibliothèque qui protège l'ensemble de ma petite collection. Si je n'ai pas connu l'œuvre en son temps, j'ai au moins la satisfaction d'avoir sauvé de l'oubli son digne représentant. Celui-ci ne sera plus retiré de sa retraite que pour être à nouveau admiré par des êtres dignes de confiance, uniquement. Et encore: sous bonne escorte !
Les photos sont d'ores et déjà interdites.

Et aujourd'hui ?
Il serait vain de se précipiter pour installer le jeu sous notre bel operating system graphique préféré d'aujourd'hui. Je mettrais ma main au feu que Frontier Elite 2 ne ferait pas l'ombre d'un semblant d'une tentative de démarrage en sa présence et sans de multiples paramétrisations (sans compter avec la disparition du lecteur de disquette).
Pour sortir de ce mauvais pas, il n'existe qu'une seule et bonne solution hormis celle de recourir à l'utilisation d'une machine du précédent millénaire: la machine virtuelle (par exemple: en la présence de ce bienveillant et précieux DOSBox).
De mon côté, le PC sur lequel sont testés tous les programmes demandant d'être émulés sous DOSBox est un bon vieux Athlon 2400+ fonctionnant sous Windows 98 (et oui!). Celui-ci possède, notamment, un lecteur de disquette 3"1/2. Je pourrais d'ailleurs en faire autant sur toutes mes autres machines car DOSBox est facile à installer ou à exporter d'une machine à l'autre. Ensuite, j'ai tenu à ce que toutes mes machines possèdent cet antédiluvien périphérique qu'est le lecteur de disquette.
Puisque j'exécute l'installation à partir de la disquette d'origine (ou de sa copie de sécurité, ce qui revient au même), J'aurais dû penser à installer, sous DOSBox, un lecteur virtuel de disquette grâce à la commande "MOUNT " (à ajouter dans le fichier dosbox.conf: MOUNT A A:\ -t floppy) mais j'étais quelque peu impatient de voir tourner tout ça au plus vite. J'ai donc choisi la voie rapide (je sais: pédagogiquement, c'est mal).
A l'aide de ce bon vieux Norton Commander (outil DOS que j'apprécie particulièrement) fonctionnant parfaitement en mode fenêtré sous Windows 98 (tout autant que sous XP, l'auriez-vous cru ?), je lance l'installation qui place, par défaut, Frontier Elite 2 sur le disque dur C, dans un répertoire spécifque (FRONTIER) qu'il me suffira, ensuite, de déplacer dans celui réservé aux applications émulées (répertoire Dosprog\, sur la même machine).
Cela fait, je saute à pieds joints dans DOSBOx pour lancer l'exécution du jeu. Avec mes petits doigts boudinés, j'entre au clavier, à la suite du prompt affiché au bas de l'écran DOSBox, les deux commandes suivantes:
CD FRONTIER [Enter]
FRONTIER [Enter]
Et roulez jeunesse !!!!
A moi les décollages de stations terrestres ou orbitales et les activations de pilotage automatique pour un point de saut vers les portes téléporteuses donnant sur les mondes éloignés !
Quelques petits réglages concernant le nombre de cycles, avec les combinaisons de touche [Ctr]+[F11] ou [Ctr]+[F12] et voilà que le jeu se déroule admirablement bien. Je suis même positivement étonné de sa réactivité lorsque je passe en mode plein écran. Un véritable régal !
On télécharge toujours DOSBox à l'adresse suivante:
http://dosbox.sourceforge.net/
De plus, s'il arrivait, à quiconque, d'éprouver le moindre problème à l'installation de cet émulateur, le site "La clinique des jeux vidéos" (la référence francophone en matière de support technique concernant des jeux de précédentes générations) propose, outre la possibilité de télécharger DOSBox, une traduction de son manuel d'utilisation, complétée par de multiples reproductions d'écrans de paramétrisation, eux-mêmes parachevés par des commentaires assurant une installation sans faille, même pour les plus néophytes d'entre nous.
Voici l'adresse de cet émulateur et de tout ce qu'il faut pour pouvoir l'utiliser au mieux de ses possibilités:
http://clinique.jeuxvideos.free.fr/articles.php?lng=fr&pg=91
Ce site, à vocation pédagogique, ne devrait absolument plus quitter votre carnet d'adresses personnelles. En voici d'ailleurs les coordonnées:
http://clinique.jeuxvideos.free.fr
En ce qui concerne la paramétrisation de DOSBox, on trouvera quelques indications fondamentales permettant de faire fonctionner cet émulateur tout comme je l'utilise aujourd'hui, à l'adresse suivante:
L'émulateur DOSBox
Pour ceux qui éprouveraient une petite appréhension à se lancer dans l'aventure, il existe une solution "clé-sur porte" contenant l'archive du jeu à laquelle est joint un outil plus convivial que l'interface de DOSBox (un front-end du nom de D-fend Realoded), ainsi que son fichier de configuration expressément paramétré pour le jeu en question. Le tout est agrémenté des bons conseils de l'auteur et est à installer en quelques clics de souris. L'adresse à laquelle il faut se précipiter est la suivante:
http://www.neuneu.fr/download.php?jeu=eliteII
La liste complète des jeux proposés sur ce site:
http://www.neuneu.fr/jeux.php?PHPSESSID
=p2rokemvr3mdtm2ul13919n691

Ne soyez pas envieux (si si, je le lis dans vos yeux): il existe, pour tout un chacun, la possibilité d'en faire tout autant en téléchargeant le jeu (en français, s'il vous plait !) auprès de Abandonware France à l'adresse suivante:
http://www.abandonware-france.org/ltf_abandon/ltf_jeu.php?id=212
Mais ce mini-téléchargement (car Elite 2 pèse trois fois rien) ne sera pas suffisant pour profiter pleinement du soft. Il faudra encore s'approprier la documentation (en français, toujours) indispensable à la maîtrise du vol intersidéral. Celui-ci est disponible sur Abandonware Manuels ou directement avec le lien suivant:
http://www.abandonware-france.org/ltf_abandon/ltf
_jeu.php?id=212&fic=liens">_jeu.php?id=212&fic=liens

C'est un petit peu plus lourd que le jeu lui-même mais cela n'a rien d'excessif et, surtout, cela relève de l'exigibilité la plus absolue. Cerise sur le gâteau, la carte astronautique (celle en couleur, décrite plus haut) est aussi disponible au format pdf.
Eliste First Encounters (version anglaise + version française), la suite de Elite 2 est téléchargeable sur le site de Abandonware-Utopia:
http://www.abandonware-utopia.com/index.php?page=
telechargement&id=446">telechargement&id=446

Il ne manque au final, et pour se plonger dans l'univers d'Elite 2, que la mise en condition incluse dans la boîte originelle sous forme de chroniques.
Malgré cela, il s'agit là d'une offre des plus complète qui soit. Chapeau bas à ceux qui ont permis une telle réalisation. Gageons que celle-ci ne soit pas temporaire et qu'elle permette encore à certains de découvrir (ou redécouvrir) une réalisation comme il n'en existera sans doute plus jamais dans les futures annales vidéo-ludiques.
Attention: pour les connaisseurs, uniquement !
Je serais impardonnable si je ne mentionnais pas, ici, l'existence d'un site francophone, entièrement dévolu au jeu Frontier Elite 2. Celui-ci propose aussi son téléchargement, mais cette fois au choix des différentes éditions linguistiques et dans des versions épurées de la protection par mot de passe qu'imposait la version originale. Au passage, il me faut souligner le design particulièrement ajusté de son interface, parfaitement dans le ton de l'univers Elite, une fragrance de nostalgie en plus. L'ouvrage d'un ou de passionnés, sans aucun doute...
On trouve, sur ces pages, une foultitude de conseils d'utilisation et d'installation (sous DOSBox ou sous Windows XP - excusez du peu). Ce n'est pas tout: le manuel d'utilisation y est encore téléchargeable, découpé en thèmes spécifiques ou en un seul bloc au format pdf.
Et ce n'est pas encore tout: un nombre impressionnant de recommandations pour débuter, tirer le meilleur parti des possibilités du jeu etc... sont énoncées par l'auteur même du site.
Et ce n'est toujours pas tout: il y est aussi proposé une annexe réservée à de judicieux conseils informatiques dans laquelle, les utilisateurs du système d'exploitation Linux ne sont pas oubliés. Des exemples ? En voici un: installation (détaillée et documentée) de 2 systèmes d'exploitation en dual boot (au hasard, Windows 98SE et Windows XP pro).
Bref: vous l'aurez compris, le site est la référence francophone dédiée à un jeu qui demeure une légende vidéo-ludique pour laquelle une relève n'est toujours pas assurée (qu'elle soit l'œuvre du maître ou de n'importe qui d'autre).
Ce site incontournable est à visiter impérativement à l'adresse suivante:
http://jfturner.free.fr/
Certains bruits courent encore concernant la reprise du flambeau, par David Braben lui-même, et pour un quatrième opus. Pour ceux qui voudraient compléter leurs informations, tous les détails de l'intrigue et de la carrière du génial développeur, David Braben, sont à disposition dans un article paru sur le site de Grospixels :
http://www.grospixels.com/site/elite.php
Affaire à suivre donc... Et gloire au génie du développement ludique lorsqu'avec trois bouts de ficelle, il parvient à nous faire rêver de si belle manière !
































































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