LAZARUS (REMAKE OF ULTIMA V)
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Janvier 2010
Données techniques :
Type de jeu: rôle
Version: française intégrale
Conception: Team Lazarus (Lazarus) GAS Powered Games (Dungeon Siege)
Autres titres: Dungeon Siege - Legends of Aranna
Distribution: Microsoft Games (pour Dungeon Siege)
Sortie: mars 2006 (Lazarus) juin 1992 (Dungeon Siege)
Configuration minimum: Pentium 3
Système d'exploitation:Windows 98, Windows XP et Windows Vista
Accélération graphique: Direct3D
Mode réseau: coopératif pour 8 joueurs (Dungeon Siege)
Un seul joueur: (Lazarus)

L'histoire du jeu :
Que serait la persistance du jeu vidéo dans la mémoire populaire sans le retrogaming, et plus encore, que serait cette même persistance sans l'apport inestimable de certains adulateurs de telle ou telle production ludique, communément classifiée en tant qu'œuvre vidéo-ludique majeure ?
Je vous le demande.
Tout passionné de jeux vidéo relevant de la grande époque (couvrant notamment, celle où l'on faisait de belles boîtes cartonnées) ne peut décemment ignorer le travail acharné entamé par quelques-uns, guidés par le seul dessein de remettre au goût du jour ou en état de fonctionner certains titres oubliés ou inconnus de la plupart et qui, pourtant, marquèrent de leur empreinte indélébile les anciennes générations. Je ne pouvais passer sous silence le travail, parfois acharné, de ceux qui restaurent sous des systèmes d'exploitation sans indulgence pour la rétrocompatibilité, des productions magistrales. S'il fallait, pour ce faire, m'éloigner quelque peu de la ligne directrice que je me suis donnée (à savoir: ne traiter que de jeux conditionnés en boîtes cartonnées) et si l'occasion de deviser sur les mérites d'un petit chef-d'œuvre se présentait, je n'hésiterais pas un seul instant.
J'ai d'ailleurs l'impression que cette opportunité va se présenter, à l'instant et ici-même, sous vos yeux.
Mes écrits relèvent de la prédiction !
Il y a longtemps de cela, dans un royaume oublié de tous et par une nuit de grande déprime, un groupe d'individus bien de leur personne et propres sous tous rapports (le Team Lazarus : adulateur de la série des Ultima) se mit en tête de transposer un épisode de la saga des Ultima (le cinquième épisode, très précisément), de l'époque où il apparut vers une ère bien plus récente, afin de permettre à tout un chacun et sur une base technologique contemporaine de pouvoir revivre ce phénomène intercontinental.
Ils se mirent alors au travail et les années passèrent sans qu'on n'entende plus parler d'eux.
Il en résulta de tout cela une conversion qui fut indubitablement un fabuleux événement !
La mythologie Ultima (depuis 1980, neuf épisodes Ultima plus deux péripéties Underworld et une tentative massivement multijoueur avec un Ultima Online qui sonna le glas de la saga) a eu comme inspirateur un certain Richard Garriot qui conçut, tout au long de cette série, un gigantesque univers pour le jeu de rôle. Dans cet univers, le joueur accompagnait un héros (un certain Avatar, actuellement de renommée internationale) dans de multiples aventures sur les terres moyenâgeuses de Britannia.
Le légendaire Ultima V: Warriors of Destiny, publié par l'éditeur Origin, apparut (en 1988 sur Apple II et en 1990 sur PC) à une époque déjà bien lointaine où le jeu vidéo se destinait à une confrérie occulte composée d'un petit public ludique, majoritairement anglophone (Ultima V ne fut jamais traduit en français), adulte de surcroit, connaisseur, passionné comme il se devait et qui se différenciait en bien des points de celui qui constitue aujourd'hui le fond de commerce de l'industrie vidéo-ludique.
Lazarus est un remake du cinquième épisode d'Ultima dont le projet arriva à terme (contrairement à d'autres, basés sur la même série) en 2006. Il aura fallu à l'équipe de Lazarus pas moins de cinq ans pour en arriver là et le moins que l'on puisse en conclure est que la réussite est à la hauteur du chemin parcouru.
Pour réaliser ce travail d'adaptation, le team Lazarus dut se choisir un moteur graphique performant et surtout particulièrement polyvalent afin de se concentrer essentiellement sur la reconstruction de l'aventure. L'équipe le trouva auprès des studios de développement Gas Powered Games qui mettaient alors une touche finale au tout prochain jeu qu'ils comptaient commercialiser et qui se nommait Dungeon Siege (premier du nom): un hack'n slash trempé dans du bouillon de jeu de rôle aux effluves d'action frénétique.
Le team Lazarus allait pousser le moteur graphique de Dungeon Siege bien au-delà de ce que les développeurs de chez Gas Powered avaient imaginé concernant leur projet.
Pour le vérifier, il faut évidemment connaître ce que proposait Dungeon Siege.
Dungeon Siege, édité par Microsoft, en l'an 2 du présent millénaire, était le résultat vidéo-ludique d'un certain Chris Taylor, père de la série des Total Annihilation, série adulée par des millions de joueurs épris de wargame. Taylor proposait avec Dungeon Siege un jeu qui rappelait fortement un titre (tricolore celui-là) qui se nommait Darkstone, lui-même inspiré de l'incontournable Diablo, le mètre étalon du genre. Dungeon Siege mélangeait rôle et aventure avec une prédilection très prononcée pour l'action. J'ai pu apprécier à sa juste valeur ce jeu tant dans son mode solo que dans son mode multijoueur en coopératif et dans des parties en LAN qui permettaient de revivre, en groupe, l'aventure entamée seul. Si ce n'était pas du véritable jeu de rôle, c'était pour le moins du jeu délassant qui s'adaptait à tous les publics en proposant de l'action ininterrompue soutenue par une I.A. soignée et une interface particulièrement claire, le tout enveloppé d'une allégorie appréciée par les plus jeunes.
Son scénario et ses dialogues étaient limités au strict minimum afin de lui concéder une apparence rôliste. Dans Dugeon Siege, tout était présenté pour en reprendre la trame de l'aventure sans qu'il soit besoin d'immersion préalable. Dungeon Siège était peut-être le fruit d'un concept primaire (dans lequel certains ont cru bon de dénoncer les défauts) mais savait se révéler, au final, très efficace.
En l'espèce, et selon mon expérience personelle, seul Dungeon Lords me semble plus captivant (un rien au dessus de Never Winter Night qui se trouve aussi en très bonne place). Si je peux me permettre une telle affirmation, c'est que ce sont là les quelques titres portés à ma connaissance et que je sillonne encore occasionellement.
Le moteur graphique mis au point par Gas Powered était d'excellente facture et d'une flexibilité exceptionnelle. Pour Dungeon Siege, il gérait un univers affiché totalement en 3D (et non en 2D isométrique comme l'étaient encore Diablo 1 et 2). Les commandes implémentées par défaut étaient particulièrement intuitives et permettaient d'y jouer continuellement en temps réel bien que la possibilité de suspendre l'aventure à tout moment pour organiser ses actions soit présente. La vélocité du moteur graphique en matière d'affichage permettait au jeu de fonctionner sur un Pentium 3 à 533 Mhz avec un affichage réglé sur 640x480, sans ombres portées y compris dans des sessions en LAN et cela sans ralentissement (j'en ai fait, plus d'une fois, l'expérience).
En somme, voilà un excellent outil qu'avait choisi habilement le Team Lazarus pour son projet de conversion.
Côté étymologie, Lazarus était avant tout une mutation temporelle car il s'agissait bien plus d'une conversion que d'un MOD tel qu'on peut en découvrir aujourd'hui et pour d'autres jeux, car la qualification de MOD me semble quelque peu réductrice afin d'identifier cette adaptation tant le résultat obtenu se situait dans la lignée directe des grands jeux de rôle à part entière, transformant du tout au tout la trame du jeu sur lequel il avait été adapté. Cette conversion était tellement bien réussie que le team Lazarus était ainsi parvenu à repousser largement les limites de ce qu'avait pu offrir le moteur de Dungeon Siege dans son utilisation commerciale. Un véritable travail d'orfèvre. Une exception !
Une œuvre comme on en voit peu. Je l'affirme.
Encore faudrait-il le constater. Et bien, ce sera le cas dès le premier lancement de Lazarus.
Première constatation (et déconvenue): aux oubliettes le mode réseau !
Ici on se trouve dans un véritable jeu de rôle qui se vit en solitaire, tout comme dans le jeu qui l'a inspiré. Le mode multijoueur, je l'avais pourtant escompté avant de lire le contraire dans la notification. Mais force m'est de constater qu'on s'implique tout autant dans une aventure lorsque, comme dans le cas présent, on la vit seul, en totale plénitude. A contrario, il n'est pas possible de partager ce sentiment, ce que je le regrette quelque peu.
Encore moins de générique comme avec Dungeon Siege mais, à la place, on trouve un menu concis qui lorsqu'on presse la touche "Nouvelle aventure" permet de se confectionner un aventurier comme le proposait chaque épisode de la série des Ultima: via une série de questions qui lui construiront un charisme (un profil) de base.
Cela fait, le jeu se lance sur une longue entrée en la matière au contenu exclusivement textuel (encore un renvoi aux origines). Cette introduction sert à dresser le décor et à fournir les premières indications de l'histoire en cours de déploiement.
Un hommage aux sources, en quelque sorte. C'est sans doute cet hommage qui aura suggéré aux concepteurs l'utilisation d'une fonte quelque peu pénible à déchiffrer, ici et dans tous les dialogues (et il y en aura !) du jeu. A force, on s'y habitue.
A n'en pas douter, la difficulté de déchiffrement mais surtout le volume des dialogues va certainement en rebuter plus d'un. Qu'importe, s'il n'y avait rien eu à dénigrer, on aurait pu m'accuser d'être d'un parti-pris flagrant. Ainsi, j'ai au moins ce point-là à porter au compteur des récriminations.
L'introduction passée, on entre enfin dans le vif du sujet, lorsque l'aventure proprement dite démarre. Et là c'est de la claque magistrale. Non pas que les graphismes soient d'un bluffant à toute épreuve, car on les connaît puisque ce sont ceux de Dungeon Siege (ensuite, les graphismes qui bouffent les yeux, ça commence à ringardiser lourdement, aussi) mais plutôt parce qu'on se retrouve dans un univers radicalement différent de celui narré par le jeu précédemment cité.
Dans Lazarus (et comme dans Ultima V, bien évidemment puisque celui-ci en est l'égérie), le joueur se trouve face à un véritable RPG (teinté au hard-core dans le cas présent).
Lazarus ramène tout naturellement le joueur au scénario d'Ultima V: Warriors of Destiny. Celui-ci se présente comme ceci: Lord British, seigneur de Britannia, a disparu. Le royaume est plongé dans le malheur. Avatar (toi, lui, vous quoi...) dont le sang n'a fait qu'un tour à cette nouvelle, jure qu'il délivrera le bon suzerain et châtiera les maudits qui ont fomenté une telle machination (Fantômas, tu seras puni !). Des fantômes, justement, il en est question puisqu'on raconte qu'ils sont trois à avoir pris la place du bon seigneur et comptent bien investir le royaume. Nul valeureux ne peut laisser faire une telle chose et doit mettre en place tout ce qui est possible pour déjouer ce genre de plan méphistophélique.
J'aime autant vous prévenir que les rebondissements ne vont pas manquer et que l'aventure ne se terminera pas avant longtemps (ou qu'il soit parfaitement imaginable de ne jamais en voir le bout).
Dans Ultima V, la magie avait une place prépondérante. Elle la conserve dans Lazarus en accommodant ce qui était proposé dans Dungeon Siege. Maintenant, exit la récolte pléthorique de sorts magiques dont les capacités et la présence de mana (énergie magique) suffisent à produire les effets voulus. Ici, le livre des sorts recèle l'ensemble des sortilèges pouvant être pratiqués. Mais pour qu'il en soit ainsi, il faut non seulement les capacités idoines, le mana en quantité suffisante mais aussi les ingrédients nécessaires à la composition du sort (ingrédients qui s'amenuisent tout autant que le mana, à force d'emploi). Retenez ceci et, contrairement à ce qui m'est arrivé, cela vous évitera d'être à court de magie guérisseuse (au plus mauvais moment, bien entendu) après en avoir utilisé à tort et à travers à la moindre altercation. Sinon il faut alors compter sur le repos afin de reconstituer la santé, ce qui joue inévitablement sur le volume des rations disponibles, engendrant de ce fait un autre souci tout autant impérieux.
Un véritable casse-tête de chaque instant.
Dans Lazarus, et contrairement à ce que propose Dungeon Siège, l'aventure que l'on aborde n'offre pas de réel synopsis. Pis encore, les repères sont quasiment inexistants !
Quelques exemples au hasard:
La carte du monde de Britannia, que le joueur trouvera dans son inventaire, ne contient aucune indication spécifique: lorsque le joueur y débarque, il ne sait même pas à quel endroit de la carte il vient d'apparaître. Pas de tracé, pas de flèche, rien ! (pas perdu non plus, mais pas loin). C'est à cet instant que la boussole, déjà présente dans Dungeon Siege, va prendre toute son importance. Heureusement, Avatar (c'est le nom du héros dans les Ultima avant de le devenir au cinéma) n'est pas seul puisqu'il est accompagné, d'entrée, de deux compères pouvant être consultés à loisir. Cela sera bien nécessaire car la liberté de déplacement et le monde de Britannia sont totalement ouverts. Les campagnes, les forêts, les villes, les montagnes enneigées, les sombres cavernes, tout est accessible de partout !
Mais il serait vain de s'y rendre sans préparatifs et qui dit long voyage dit provisions (car il va falloir compter avec la notion d'alimentation). Pas question de se rendre chez l'épicier du coin pour se charger de victuailles: tout est attribué au compte-gouttes, contre rétribution ou à la cueillette. N'espérez pas pouvoir les voler ou il vous en cuira. En somme, l'adversité n'est pas le seul souci permanent de l'équipée dans Lazarus. Le joueur va être livré à lui-même comme il ne l'est plus jamais actuellement et dans un jeu vidéo quel qu'il soit (puisque quasiment tous les jeux ont maintenant des canevas excessivement balisés). Un régal ou un tourment incessant, tout dépend du côté duquel on se place. Et tout le reste est à l'avenant !
Par exemple, les quêtes (hop, au hasard): dans Dungeon Siege, leur découverte était spontanée, il suffisait de s'adresser à la bonne personne et elles apparaissaient ensuite dans un livre tant qu'elles n'étaient pas résolues. Dans Lazarus,rien de tout cela ! Celles-ci sont dissimulées dans la profondeur des dialogues, sans qu'elles se différencient du discours commun. Et lorsqu'on a la chance d'en découvrir une, pas question de la conserver à loisir dans un quelconque livre. La vigilance face aux dialogues est donc nécessaire et le bloc-notes, plus que conseillé.
Un autre exemple, l'univers du jeu: Britannia est un monde totalement ouvert où, à la différence de Dungeon Siege, on peut se déplacer dans toutes les directions sans qu'un chemin ne soit balisé.
Si l'adversité est moins oppressante que dans Dungeon Siege, elle n'en est pas moins retorse et réapparait aléatoirement, rendant ainsi le jalonnement plus compliqué. Cela et une carte qui ne garde aucune trace des déplacements et il y a de quoi rouler aux anxiolytiques lors de chaque périple.
Qui plus est, le fil de l'histoire est à ce point ténu qu'il faut absolument passer par le dialogue, à chaque occasion, pour en révéler la trame.
Voilà pour les exemples.
Heureusement, l'exploration des terres sauvages, des cavernes, des mines et autres mondes souterrains est toujours au programme. Les rapines qu'on peut y mener ont, à tout le moins, l'avantage de remplir une escarcelle que l'on négociera contre quelques piécettes (n'en attendez pas la fortune, non plus) à la ville la plus proche. Car, dans l'éventualité d'un grand voyage, il est impératif de penser aux provisions de bouche. La famine, condition peu glorieuse, est le funeste sort qui sera celui du héros si l'on n'y prend garde à temps.
Et avec tout ça, qu'est-ce que je vous mets ? Et bien on y ajoutera une pincée de respect charismatique qui, dans les actions de l'avatar, peuvent le pousser soit d'un côté, soit de l'autre de la lumière (que la force soit avec lui) et qui influera le cours de l'histoire proprement dite.
Que demander de plus ?
On peut ainsi conclure que, dans Lazarus, la non linéarité est totale, les lignes directrices sont insignifiantes et le joueur est livré à lui-même. Voilà qui fait de ce jeu autre chose que ce que proposait Dungeon Siege, assurément.
Vous pensiez sans doute qu'en jouant à WOW online vous étiez au faîte de ce qui se faisait de mieux en matière de...
Ah, ah, ha ! Pauvres de vous.
Lazarus, remake de Ultima V: Warriors of Destiny, est une réminiscence du jeu de rôle comme on savait le faire avant et qui mérite largement cette appellation. Son apparition marque d'une pierre blanche le retour d'un Ultima digne de ce nom, chose qui ne s'était plus vue depuis la sortie d'Ultima IX, dernier volet de la série à vivre en solitaire et qui remonte déjà à 1999.
Retenez ce nom: Lazarus, un événement sur tous les plans.

La boîte et son contenu :
Non mais franchement, à quelle boîte cartonnée voudriez-vous que je fasse allusion, hein ?...
Soyons sérieux: Dungeon Siege a été commercialisé à une époque où ce type de conditionnement avait quasiment disparu des packagings proposés par les éditeurs. Quant à Lazarus, remake d'Ultima V, c'est une œuvre à compte d'auteur (du pur désintéressement par nature) qu'on s'approprie uniquement et gracieusement à travers les méandres du téléchargement.
Non, franchement.
Evidemment, il reste bien l'épisode Ultima V originel et sa boîte (parfaitement cartonnée, celle-là) que je ne possède pas. Notez que j'aurais sans doute pu me la procurer via certains sites spécialisés de vente en ligne mais c'est une méthode à laquelle je me garderais bien de faire appel. N'avoir à conserver, pour toute mémoire de l'opération, que le prix arraché au plus offrant lors d'une mise aux enchères anonyme n'entre pas dans mes ambitions. Ma passion pour le jeu vidéo d'antan se contentera d'une approche exclusivement sentimentale, agrémentée de l'unique concept hospitalier pour ce qui est des titres récupérés ça et là, au gré de mes pérégrinations, auprès de détenteurs désirant faire œuvre philanthropique (cela existe, je promets) ou se débarrasser d'objets encombrants ne présentant plus d'intérêt à leurs yeux.
Il n'empèche que, puisque la présence de Dungeon Siege est impérative afin de profiter des privilèges offerts par Lazarus, on pourrait deviser quelques instants sur les conditions qui m'ont permis d'entrer en sa possession (vous avez bien cinq minutes, là ?...)
Fin du millénaire passé, UbiSoft entamait une série prestigieuse relative à la réédition de jeux à petit budget, baptisée "Collection Classique", qui débuta à l'époque où l'on conditionnait encore le jeu vidéo dans de jolies boîtes cartonnées. L'éditeur commit ainsi une série proposant des titres apparus précédemment dans son catalogue ou provenant d'ailleurs, pour un prix parfaitement démocratique (environ 15€ l'unité). Les boîtes étaient alors d'excellente présentation (j'en ai d'ailleurs quelques-unes à disposition dans ma réserve personnelle). Lorsque la mode de la boîte cartonnée fut passée, la série poursuivit sa prodigalité au travers de boîtiers format DVD avec une couverture générique reconnaissable entre toutes, dont la teinte générale voyageait du bleu foncé au bleu clair. Tant que d'anciens titres se permettaient encore de fonctionner sous le dernier OS sorti (provenant de la maison Microsoft), la production de cette série battait son plein. Jusqu'au jour où cela ne fut plus. Non pas que les titres vinrent à manquer mais qu'une probabilité de ne plus pouvoir faire fonctionner les titres encore à éditer, sur l'OS du moment, fit son apparition.
Depuis, la série ne donne plus signe de vie.
UbiSoft a édité dans la gamme "Exclusive collection" (celle qui remplaca la première série budget encartonnée), Dungeon Siege sous deux moutures: la première au format CD-ROM ne contenant que le jeu de base (version 1.11) et la seconde au format DVD-ROM contenant le jeu et son expansion pack (version finale). J'ai découvert, dans les rayons d'une grande surface, Dungeon Siege à l'époque de la première réédition (le jeu de base). Cette découverte fut, par la suite, complétée par l'expansion pack (toujours aperçue en grande surface) dans une version commerciale classique, cette fois (éditeur Microsoft). Cette seconde découverte me coûta d'ailleurs plus cher que la première mais à quoi bon compter lorsque l'on aime ? Bah, oui tout de même ! D'autant qu'avec la différence, et comme j'étais dans la place, il aurait été facile de s'offrir du ravioli en conserve dans le rayon juste à côté.
Bien après, j'ai eu l'avantage de découvrir, dans un lot mis au déstockage, la version DVD-ROM reprenant les deux volets. Celle-là, bonne pâte que je suis, je l'ai cédée à une connaissance qui, sans ambiguïté possible, devrait pouvoir apprécier les bonnes choses à leur juste valeur (NDLR: et ceci à l'attention de Nicolas).
Je suis convaincu qu'elle aura à cœur de conserver précieusement cette exceptionnelle mouture, sans jamais encourir le risque de la laisser s'éloigner hors de portée sous le prétexte injustifiable d'un éventuel échange culturel, en témoignage d'une série qui ne renaîtra sans doute pas de sitôt.
A l'exception de l'expansion pack version commerciale qui contient un manuel papier de 44 pages (formaté aux dimensions du boîtier, c'est-à-dire, à la limite du déchiffrable), les deux autres versions possèdent une documentation au format pdf ajoutée sur leur support respectif.
Que dire d'autre si ce n'est que, par je ne sais quelle prémonition tenant du prodige, j'ai jalousement conservé ce qui me revenait, au sein même d'un l'antre (celle de l'ours que je suis) réservé exclusivement à cet effet et duquel l'ensemble ne sortait plus que pour être admiré.
La survenue de Lazarus et le choix porté sur le moteur graphique de Dungeon Siege furent la réponse du berger à la bergère puisque voici l'occasion unique de remettre la galette dans le lecteur.

Et aujourd'hui ?
Exceptionnellement, j'entamerai ce chapitre en proposant aux curieux (à comprendre dans le bon sens du terme, pour ceux que la curiosité pousse à s'informer, pas les autres, les voyeurs et compagnie) une des adresses où Ultima V version originale (celle de 1990) est téléchargeable :
http://www.abandonware-utopia.com/index.php?page=
telechargement&id=513

Prévoyez tout de même une disquette de 1,44 Mb pour l'y faire tenir.
Bien évidemment, son exécution ne sera assurée qu'à travers l'utilisation d'un émulateur tel que DOSBox. Ceux qui possèdent encore le matériel nécessaire à son fonctionnement, sans autre forme de procès, doivent certainement se compter sur les doigts d'une seule main.
Vous pensez bien, depuis 1990… A cette époque et pour ma part, je devais, si mes souvenir sont bons, posséder un PC Amstrad 1512 équipé de deux lecteurs de disquettes 5"1/4, customisé avec un disque dur de 25Mb, enfiché sur une carte ISA, qui m'avait coûté un pont (c'est officiel, mon gars: ta caisse est tunée !) et je prévoyais à peine de m'équiper d'un 386 DX-25 sans coprocesseur mathématique (à acquérir en sus) pourvu de 2 Mb en mémoire centrale et sans qu'il soit question de le destiner à un quelconque dévoiement vidéo-ludique.
S'il le fallait encore, voici de quoi se remémorer tout le panégyrique de la saga des Ultima par le biais d'une excellente étude longuement documentée, parue sur un site francophone, sis à l'adresse suivante :
http://www.grospixels.com/site/ultima1.php
Voici un autre site francophone, tout aussi excellent et particulièrement exhaustif, qui traite de l'intégralité de la série des Ultima (travail ultra-complet et d'une qualité exemplaire). A compulser absolument à l'adresse suivante:
http://sergorn.tonsite.biz//index.php
Ensuite, je me dois d'avertir ceux qui ne détiennent pas encore Dungeon Siege qu'il serait temps de penser à se l'approprier si d'aventure, ils sont intéressés par la récupération et la mise en service de cette extraordinaire adaptation d'Ultima V revue et corrigée par une remise en état, au goût du jour, connue sous la désignation évocatrice de "Lazarus" (que l'on peut télécharger sous plusieurs formats, au choix) à l'adresse suivante:
http://www.u5lazarus.com/Downloads.php
On en profitera pour rapatrier le fichier nécessaire à la localisation en langue française du jeu (textes, dialogues et interfaces) à l'adresse suivante:
http://www.dagonslair.com/telechargements/ultima-v-lazarus-vf/
Traduction que nous devons à quelques passionnés francophones dont il faut saluer ici l'excellent et important travail de transposition. En sus de la traduction, un fichier texte, implémenté dans l'archive, offre l'équivalent du manuel d'utilisation, à lire avec attention.
L'installation de Lazarus est on ne peut plus simple: en premier lieu le jeu servant de base, ensuite Lazarus et enfin la localisation. N'importe qui peut en faire autant puisque j'y suis bien arrivé.
Petite variante en ce qui concerne le jeu servant de base (Dungeon Siege, pour ceux qui suivent): il existe deux possibilités permettant d'aboutir à une bonne installation:
A partir du jeu de base uniquement (Dungeon Siege), qu'il convient de mettre à jour et de porter de la version 1.0 ou 1.11 à la version 1.11.1462 que l'on trouve à l'adresse ci-dessous :
http://www.gaspowered.com/ds1/content.php?loc=downloads
Cette mise à jour n'est toutefois pas utile lorsqu'on a à disposition l'expansion pack officiel et commercial du jeu Dungeon Siege: "Legends of Aranna". Pack qu'il faudra alors installer à la suite du jeu de base et avant Lazarus, bien entendu.
Aparté
Voici une excellente information concernant la série des Ultima et leurs transpositions vers un monde meilleur consacré à notre ressentiment pixeliphobe. Pour notre plus grand bonheur, l'épisode VI ainsi que sa traduction en langue française est en cours d'achèvement et de mise à disposition. Cette transposition ("mod" en langage de geek) repose toujours sur le moteur de Dungeon Siege (de Gas Powered) et promet d'être encore plus bluffant que le précédent épisode. L'adresse à suivre d'un œil vigilant est la suivante:
http://www.u6project.com/
Fin de l'aparté
Revenons encore sur Ultima V si vous le voulez bien.
Pour une plus grande facilité d'utilisation, Dragon's Lair (le site des jeux de rôle PC) à tout regroupé sous son aile (traduction et chemin vers le mod). En outre, on y trouvera aussi la dernière mise à jour du patch traduction française (1.0 vers 1.1) dont je rappelle l'adresse: http://www.dagonslair.com/telechargements/ultima-v-lazarus-vf/
Alors que Dungeon Siege et son pack fonctionnent parfaitement sous Windows 98, il n'en est plus de même lorsque l'on met Lazarus par dessus. Ceux qui, comme moi, tenteront l'expérience rencontreront rapidement quelques petites contrariétés. Il faudra donct installer le tout sous Windows XP. Je suppose toutefois que cela vous posera moins de souci que d'avoir à l'installer exclusivement sous Windows 98, non ?
L'installation sous Windows Vista est envisageable (sans rire). Pour vous, je m'y suis risqué. Un portable fera parfaitement l'affaire (je l'affirme en connaissance de cause) puisqu'avec Dungeon Siege, on ne se situe pas réellement dans l'univers de l'abandonware et les écueils technologiques sont heureusement minimisés. Toutefois, lorsque j'ai tenté l'opération, j'ai eu la surprise (enfin: pas tant que ça, on va dire) de voir apparaître, au premier démarrage du jeu, un message système prevenant l'utilisateur que Dungeon Siege (avec ou sans son expansion pack, peu importe) n'était pas compatible avec le système d'exploitation en cours, que le problème rencontré était connu et qu'il suffisait de poursuivre la procédure en appuyant sur le bouton ad hoc. A la suite de quoi le jeu se lance tout à fait normalement et fonctionne sans anicroche. En appliquant une coche au bon endroit, cet avertissement se masque pour ne plus réapparaître au prochain démarrage du jeu.
Notez que si Microsoft se permettait de faire de même à chaque fois qu'il rencontrait une quelconque incompatibilité, je serais le premier à l'encenser.
Pas vous ?
Quant à la configuration minimum pour faire fonctionner le tout, il est inutile de s'en préoccuper à partir du moment où l'on a, entre les mains, une machine équipée de Windows XP et sachant faire autre chose que de se limiter à assurer, bon gré mal gré, son élémentaire exécution.
Le seul obstacle restant à franchir est celui qui consiste, pour ceux qui ne le possèdent pas (ou ne le possèdent plus, car j'en connais qui ont eu le mauvais goût de s'en débarrasser, ce dont je ne les félicite pas) à se procurer le jeu Dugeon Siege qui servira d'assise à Lazarus.
Dungeon Siege a connu bon nombre de rééditons, jusqu'à se retrouver en accompagnement dans certaines revues consacrées aux jeux vidéo, y compris en communauté francophone.
Un libre choix quant aux méthodes d'appropriation est accessible, pour autant que cela soit légal, bien évidemment...
Un géant du dématérialisé commercial qui se nomme Steam propose son téléchargement (gracieusement, semble-t-il mais je ne saurais le garantir). Si celà se révélait exact: pourquoi se priver ?
Voilà aussi l'occasion de mettre à l'épreuve, et à profit, les relations subliminales que l'on entretient frénétiquement sur les réseaux sociaux afin de dénicher l'un ou l'autre exemplaire déjà abandonné et en passe de l'être à nouveau. Il convient toutefois de se montrer circonspect à propos des motivations justifiant cette recherche et de ne jamais avouer l'objectif ultime: la spéculation sévit partout et un intérêt subit pourrait faire jour dans l'esprit mercantile d'un donateur potentiel qui pourrait, tout aussi tôt, changer d'avis ou revoir ses prétentions. Chacun sait maintenant à quel point les sites sociaux sont les témoins prédisposés à la divulgation de stupidités aux conséquences préjudiciables dans le chef des intéressés. Evitons d'en accroître le nombre.
Soyez diplomates. Les exemples (parfois contre-productifs, je l'admets) ne manquent pas.






















































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