Le débarquement en Normandie dut sa réussite à de nombreux facteurs. Parmi ceux-ci, la reconnaissance photographique fut un élément déterminant pour la collecte des informations sur les installations militaires allemandes présentes dans le nord de la France (territoire occupé). Certains appareils furent spécialement équipés à cet effet.

Ce Spitfire MK-9, proposé par le fabricant Matchbox à l'échelle 1/72 est le résultat d'une conversion afin de réaliser une machine ayant appartenu à un de ces escadrons de reconnaissance photographique. Les transformations apportées au modèle de base sont simples et consistent à nourrir le dessous du nez de l'appareil afin de simuler la présence d'un grand radiateur d'huile qui permettait à l'appareil (et à son moteur ayant besoin d'être parfaitement lubrifié) d'atteindre de très hautes altitudes. A cet effet, une cabine pressurisée était aussi installé mais cela n'avait pas d'impact au niveau de la maquette. Ces machines n'étaient pas armées et la place récupérée était occupée par des réservoirs internes de carburant. Sous le ventre de l'appareil (derrière le pilote) étaient installés des caméras/appareils photographiques d'une précision telle que les images prélevées permettaient de restituer les bâtiments et fortifications avec un effet de perspective (la 3D avant le jeu vidéo, en somme...).

Ce Spitfire MK-9 était peint entièrement en bleu PRU (peinture appropriée pour le vol en haute altitude) et il n'y avait pas de cocardes sous les ailes. Lorsqu'il prenait de l'altitude au-dessus de la Manche et afin d'évider les tirs de DCA amis, les bandes de débarquement étaient normalement apposées autour du fuselage et des ailes. Dès lors, bonjour l'effet furtif qu'était censée procurer la peinture spéciale PRU ! Heureusement, la supériorité aérienne alliée était potentiellement acquise et seuls étaient fortement craints les avions à réaction Messerschmitt ME-262 (par chance, très rares ou trop occupés ailleurs) de la Luftwaffe.

Les modèles réduits produits par le fabricant Matchbox avaient une étrange particularité: ils étaient moulés dans des plastiques de couleurs différentes (deux, voire trois couleurs). Ordinairement, les modèles avaient leurs pièces principales les unes gravées en creux (à ce point creux qu'on aurait cru y voir les sillons d'une charrue à boeufs) et les autres en relief (la présente maquette en porte encore les stigmates).

Tout cela relevait d'une politique commerciale visant le grand public alors que les modèles proposés par ce fabricant étaient souvent originaux, voire ambitieux. Bien évidemment, et en vue d'une nécessaire uniformisation, tout aurait dû être bouché puis poncé. Si je l'ai fait pour d'autres modèles de la marque, cela ne fut pas le cas ici. La maquette du Spitfire MK-9 de Matchbox n'avait vraiment rien d'original à l'exception de son gouvernail en pointe (plus grand que le gouvernail classique).
Voilà, sans doute, ce qui avait dû l'imposer pour représenter la version retenue.