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Produit à plus de 12.500 exemplaires, le quadrimoteur Boeing B-17, avec son équipage de huit à dix aviateurs et son rayon d'action de plus de 1.100 km, pouvait transporter une tonne de bombes à une vitesse moyenne de 320 km/h jusqu'à une altitude culminant à 10.000 mètres. Offensivement inférieur au B-24 Liberatior, le B-17 Flying Fortress fut concentré sur le front européen. Le B-17 type E était le premier modèle de B-17 à être produit à grande échelle. Les améliorations apportées au modèle E, par rapport aux modèles C & D, furent une défense arrière renforcée (2 mitrailleuses jumelées) ainsi que des ailes et une dérive plus grandes, assurant une meilleure stabilité en vol. Ce bombardier lourd fut présent au-dessus du continent européen à partir du mois de juillet 1942, avec trois douzaines de machines au sein du 97ème groupe de bombardement appartenant à la 8ème Air Force. Par la suite, tous les autres types de B-17 arrivant en Angleterre furent du type F puis G (version la plus produite). Le premier objectif de guerre du 97ème groupe avait été la gare de triage de Rouen-Sotteville (France) qui fut bombardée, de jour (17 juillet 1942) et avec succès, par une formation de dix-huit appareils puissamment escortée. Tant que les bombardiers bénéficiaient d'une couverture de chasse, les pertes restaient acceptables. Cela changea du tout au tout lorsqu'ils s'enfoncèrent, sans celle-ci, en territoire germanique, au point que les raids furent suspendus jusqu'à l'arrivée de chasseurs d'escorte à long rayon d'action. Étrillés par la flak, pourchassés par la Luftwaffe, les B-17 subirent des pertes sensibles (insupportables aux pires moments) jusqu'à la fin de 1944 où l'offensive combinée aérienne (RAF-USAAF) ralentit efficacement la puissance industrielle allemande. Au total, plus d'un tiers des machines produites seront perdues au combat. Le B-17E est représenté ici par une maquette à l'échelle 1/72 produite par le fabricant britannique Frog, défunt depuis bien longtemps déjà. Cette maquette est excellente et nettement plus détaillée que sa seule rivale de l'époque (Revell) qui proposait aussi un B-17 de type E mais aux couleurs de la RAF (Coastal Command). Sur la maquette de Frog, la fameuse tourelle ventrale en forme de boule est parfaitement représentée et non pas à peine ébauchée comme c'est le cas pour le kit de Revell. Les formes générales sont aussi plus respectueuses de la réalité (le galbe des moteurs, notamment). Le plastique bleu d'encre dans lequel la maquette est moulée se travaille facilement et le montage ne dissimule aucune mauvaise surprise. Au global, voilà un modèle offrant une excellente base de travail mais qui a été désavantagé par une distribution plutôt confidentielle et fut, de ce fait, difficile à dénicher sur le marché du modèle réduit. Il devint rapidement une pièce de collection (j'en conserve jalousement deux boîtes encore entourées de leur cellophane d'origine). Sur cette maquette, dont le montage nous renvoie en des temps où mon épouse avait à se plaindre du va et vient perpétuel de la lime et du papier de verre, l'aménagement intérieur, trop sobre, se devait d'être amendé. Le compartimentage du fuselage est remplacé par celui, provenant de la boîte à rabiots, récupéré sur un modèle de B-17 produit par Hasegawa. Le poste des mitrailleurs latéraux ainsi que le compartiment de l'opérateur radio sont aménagés afin d'être présentés ouverts. La soute à bombes, ouverte elle aussi, provient du magistral et bien plus récent kit du B-17 d'un autre fabricant asiatique dénommé Academy. Ce fabricant est le seul à proposer, en kits au 1/72ème, la lignée complète des B-17 produits (du modèle B au modèle G). Le B-17E présenté ici porte un camoufflage trois tons (brun, vert et bleu ciel délavé pour le dessous) de type britannique. Il est apposé au pistolet sur les grandes surfaces (toute la maquette en bleu ciel délavé, pour la couche de fond) et au pinceau pour le reste. Son identification est une des deux décorations proposées par le fabriquant (la seconde concerne une machine ayant servi au début de la bataille du Pacifique). Ce camoufflage trois tons british fut adopté par les premières
machines (uniquement des B-17E) en service au sein de la 8ème Air Force
parce que celle-ci était temporairement stationnée à Polebrook, une base de
la RAF. Avec le modèle suivant (B-17F) et la dispersion de la 8ème Air Force
sur de nombreuses bases allouées à l'USAAF, le camoufflage US (olive drab
dessus et neutral grey pour les flancs et le dessus) réaparaîtra jusqu'à sa
disparition complète et son remplacement généralisé, en 1945, par des
marquages colorés sur fond métal à nu (permettant ainsi de grapiller
quelques Km/heures par réduction de frottement et gain de poids) suite
à la maîtrise totale des aviations alliées dans les cieux européens. |
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