Evolution du matériel et des techniques
 
 
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Ceux qui auront connu cette époque s'en souviendront certainement: il fut un temps, qui remonte au début des sixties, où la boîte de modèle réduit (pour les avions, en ce qui me concerne) était fournie avec tout le matériel nécessaire permettant de réaliser la maquette qu'elle contenait, à savoir: une gélule de colle.

Il ne m'en fallait guère plus, à mes tous débuts, pour monter en quelques heures (parfois moins) une maquette qui, encore en cours de séchage, s'élevait rapidement au-delà de la table sur laquelle elle venait d'être assemblée pour aller se poser sur le dossier d'un des fauteuils du salon, en perdant en cours de route l'une ou l'autre pièce trop proéminente selon mes critères d'aérodynamisme (ou une pièce dont la colle n'avait pas eu le temps de prendre), le tout guidé par une main sûre d'apprenti aviateur complètement immergé dans des transports aériens métaphoriques. Autant dire que de ces prémices dédiées à la conquête aérienne du domicile familial, de mon intérêt pour la science, pour la mécanique et les phénomènes complexes, il ne me reste rien sinon le souvenir de savoureuses évocations liées à une grande période d'insouciance.

Au fil du temps, toutefois, les choses vinrent inévitablement à changer.
Assembler empiriquement une maquette ne fut plus suffisant à satisfaire mes appétits de grandes envolées (les transformer irrémédiablement en jouet à la durée de vie plus qu'incertaine non plus). Afin de mieux maîtriser le sujet qui me tenait à coeur, je sentais poindre en moi le besoin impérieux de recourir à certains ustensiles dans l'idée bien arrêtée de paufiner la phase de réalisation.

Les premiers instruments dont je me suis servis étaient à présent à ma portée: des ciseaux, du papier de verre, quelques pinces à linge (en bois) furent sans doute à mon encontre ce que fût la bâton au primate qui découvrit l'art de s'en servir pour autre chose que fracasser la tête de son voisin. L'outillage, qui évolua et se complèta tout au long de mon existence de maquettiste répondait à deux besoins impérieux qui furent essentiellement ceux-ci: monter et peindre le modèle réduit.

Tout commença par ceux qui permirent un meillieur assemblage, bien avant de passer à l'étape suivante relative aux peintures et aux décorations.

Quoi de plus disgrâcieux qu'une maquette qui affiche ostensiblement ses origines (surtout lorsqu'on en vient à se poser cette question), je vous le demande ?... Franchement.
Je ne fais même pas allusion à la véracité d'une quelconque livrée. Mais, lorsque l'on peut deviner sous le masquage la jointure qui sépare chaque partie d'un fuselage ou les débordements de colle au raccord d'une aile, toute la magie s'envole et seule subsiste la compassion pour un néophyte qui, sans doute, s'essaye à un art qu'il ne maîtrise pas encore (pourrait-on penser, pour justifier un air intéressé et un regard indulgent). C'est dire...

L'ignorance a des excuses que la connaisance ne peut plus avoir (en tous les cas, elle ne le devrait plus après lecture de ce qui va suivre).

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