OUTLAWS
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Novembre 2007
Données techniques :
Type de jeu: action/aventure
Version: anglaise uniquement
Conception: Lucas Arts
Autres titres: Day of the Tentacle, The Dig, Full Trottle, Grim Fandango, Indiana Jones Adventure, Indy 4, Monkey Island 1, 2, 3 & 4, Sam & Max, Dark Forces, Jedi Knight, Star Wars -La Menace Fantôme, Star Wars-Racer, Star Wars-Force Commander, Star Wars-BattleGrounds, Star Wars-Mysteries of the Sith, Star Wars-Rebell Assault 1 & 2, Star Wars-Rebellion, Star Wars-Shadows of the Empire, Star Wars-Star Fighter, Star Wars-Tie Fighter, Star Wars-X Wing, Star Wars-B Wing, Star Wars-X Wing Imperial Pursuit, Star Wars-X Wing vs Tie Fighter, etc...
Distribution: Lucas Arts/Ubi Soft
Sortie: juin 1997
Configuration minimum: Pentium 200 carte 3Dfx
Système d'exploitation: Windows 98 (Windows XP: avec les réserves d'usage)
Accélération graphique: Direct3D (mode logiciel autorisé)
Mode réseau: affrontement entre 8 joueurs

L'histoire du jeu :
Quand j'étais petit (mon épouse me sermonne à chaque fois que je la ramène avec ce préambule) et donc tout jeunot, le Western constituait un des thèmes principaux relevant du domaine de l'aventure humaine propre à faire fantasmer des générations entières d'adolescents, moi y compris.
Imaginez: partir à la découverte de contrées inconnues, totalement sauvages, faire des traversées à cheval de régions arides (la grande randonnée dans les plaines de l'Ouest, les Indiens, l'odeur du crottin des vaches, des haricots au lard, de la cafetière chauffant sur un feu de bois, tout ça), le tout affublé du légendaire Colt 45 "peacemaker" à six coups et de la carabine Winchester (rangée dans son étui, sous la scelle). Le nouveau monde...
Toute mon enfance a, notamment et pour une bonne part, été bercée par cette atmosphère que restituaient certains jouets (Fort Apache et les soldats de plomb, le tepee installé dans le jardin, les jeux entre gamins avec le Colt factice à la ceinture et le chapeau qui va avec etc...) ainsi que les nombreux films visionnés au cinéma de quartier et à la télévision qui nous en prodiguait lorsque, les jours pluvieux, celle-ci diffusait, à titre exceptionnel, un film à l'intention des plus jeunes. Merveilleuse période où il n'y avait pas de programmes anesthésiques permanents.
Une grande époque, quoi. Révolue, comme il se doit pour toute bonne chose.
J'en suis toujours à me demander pourquoi cet univers n'a pas plus inspiré l'industrie vidéo-ludique. Il aura fallu attendre l'an de grâce 1997 (je le précise avec des chiffres afin d'éviter les lourdeurs "numérologiques" appréciées par certains comme étant la panacée de l'énonciation bienséante) pour voir apparaître sur computer un FPS (j'oserais affirmer qu'il s'agissait du premier dans le genre) exploitant le canevas du Western traditionnel tendance spaghetti, comme a pu nous le faire vivre le cinéma Hollywoodien dans les années soixante avec la grande vague des films tournés par des réalisateurs tel que Sergio Leone.
Vous avez déjà remarqué à quel point,actuellement, on tient à nous faire "vivre" les événements, plutôt que de nous en laisser être les témoins ? C'est sans doute les choses sont maintenant différentes du point de vue conscientisation.
C'est donc l'harmonica entre les dents et la corde au cou, en référence à un film belge "Il était une fois dans l'Ouest" (Il était "une fois" - je ne l'invente pas, ça...) que je m'en vais vous entretenir d'un titre qui aura marqué son époque d'une empreinte indélébile et qui reste, de loin, le seul représentant de son espèce, j'ai nommé: "Outlaws", des studios Lucas Arts (éditeur tout aussi mythique que le jeu en question)
Autant pour moi, je pense avoir confondu avec le film "Far-West" du chanteur/réalisateur Jacques Brel et qui était notamment une production belge.
Toujours est-il que Outlaws trempait sa plume dans le Western Spaghetti en proposant un scénario extrêmement caricatural mettant en lumière la dualité entre le bon et les méchants. Les bons: il n'y en avait qu'un en la personne du Marshall Anderson. Ce personnage, qu'incarnait le joueur, était un ex homme de loi rangé des pistolets pour en avoir trop abusé dans le passé et auquel il valait mieux ne pas chercher querelle. Mal en prit à un certain Graham, propriétaire d'une compagnie de chemin de fer qui, à l'aide d'ignominieuses méthodes, spoliait les propriétaires de tous les terrains sur lesquels il comptait faire passer le tracé d'une ligne dont il espérait tirer grand profit. Pour obtenir ces terres, il n'hésita pas à utiliser des méthodes éhontées (menaces, empoisonnement de points d'eau, granges brulées, attaques de fermes, abattage de troupeaux, kidnappings et j'en passe...) mais de pratique courante en ces temps de relative impunité.
Or, ce qui devait arriver arriva et voilà que le ranch des Anderson se trouva sur le passage de la future voie ferrée.
Après avoir refusé de vendre son ranch, avoir résisté aux menaces et tentatives d'intimidation, Anderson découvrit, au retour d'un déplacement, son ranch parti en fumée, son épouse agonisante sur les lieux du sinistre et la disparition de sa fille kidnappée par les bandits.
Le jour de la vengeance venait d'arriver et Anderson, mû par une impitoyable détermination à retrouver sa fille et venger la mort de son épouse, décrocha (enfin) son Colt six coups du clou où il reposait depuis longtemps, sa carabine Winchester (agrémentée de quelques boîtes de cartouches) et reprit la route, bien décidé à se faire justice, tout seul.
J'aime cela !
Le synopsis se présentait de manière extrêmement classique, sur un thème maintes fois repris dans bon nombre de westerns ayant vu le jour à la grande époque. La cinématique d'introduction exposait tout cela sous un aspect graphique proche d'une bande dessinée et dans un style qui n'était pas sans rappeler un autre titre légendaire sorti précédemment des studios Lucas Arts: "Full Throttle", le bien nommé.
Ce titre ne révèlera peut-être rien aux nouveaux venus, mais restera (graphiquement et scénaristiquement) symptomatique d'une grande époque vidéo-ludique pour ceux qui l'auront traversée. Retenons simplement que les cinématiques parcourant Outlaws étaient d'une grande originalité et d'une fraîcheur sans commune mesure, à l'égal d'un autre titre de la même maison d'édition.
Si les cinématiques étaient attrayantes, le moteur graphique du jeu était quelque peu obsolète et se basait sur celui d'un autre FPS légendaire, apparu deux ans plus tôt déjà: le fabuleux Dark Forces (voir l'article qui lui est consacré). Bien évidemment, le moteur graphique en question (le jedi game engine) avait été retravaillé de belle manière et il était difficile de deviner ses origines ancestrales en le voyant s'ébrouer. Quand bien même et dès sa sortie, il fallait pourtant constater que celui-ci ne pouvait rivaliser avec les grandes productions de l'époque (tel que le fabuleux Quake II). A côté de la 3D intégrale qu'affichaient alors les ténors du vidéo-ludique, proposer un FPS avec un moteur graphique gérant encore des personnages et objets en 2D pimenté, par ci par là, d'une pixellisation substantielle et d'une profondeur de champ pas toujours parfaitement maîtrisée relevait déjà de l'imposture. Cela n'avait pas mystifié le grand public qui attendait autre chose. Il n'en fallait pas plus pour le voir rechigner à reconnaître dans ce titre quelques bonnes trouvailles qui actuellement, sont toujours de mise.
Les armes, par exemple, avaient, ici, un fonctionnement bien plus réaliste que dans n'importe quel autre FPS prétendant. Le Colt (qui était l'arme de base, celle avec laquelle on entamait le jeu) était un authentique six coups qui se rechargeait cartouche après cartouche. Plus question d'avoir un approvisionnement en munition utilisable jusqu'à épuisement (comme dans Doom , Quake et consorts). Son rechargement était indispensable et ajoutait un stress supplémentaire lorsqu'il se montrait impérieux. Sa précision variait en fonction de l'éloignement de la cible. Le tir rapide (en bloquant la gâchette avec l'index et, du plat de la main, en actionnant à répétition le chien, comme on l'a sûrement vu faire dans de nombreux westerns) était un mode de tir admis, mais celui-ci n'autorisait que peu de précision et vidait le barillet de l'arme en deux temps trois mouvements. Il fallait alors impérativement s'abriter afin de recharger l'arme. Grosses gouttes de sueur en perspective lorsque l'adversaire en profitait pour se déplacer.
Voilà le genre de petits plus qui vous change tout un gameplay, ça, madame.
Autre particularité qui ne manquera pas de faire son chemin jusqu'à l'exigence absolue dans n'importe lequel des FPS actuels fut la présence de la lunette de précision à installer sur la carabine et qui permettait de "sniper" (comme un gros lâche) tout adversaire trop éloigné pour pouvoir être atteint avec une arme normale. Outlaws fut sans doute parmi les premiers (si pas le premier) à proposer ce genre d'alternative.
Aujourd'hui, plus aucun jeu digne de ce nom et relevant du genre ne pourrait prétendre à en étaler moins.
Encore une, et puis on arrêtera avec les spécificités du jeu. Outlaws gérait la localisation des impacts. Enfin, disons qu'on en était aux prémisses. Bien que graphiquement, cela était impossible à observer (la représentation de l'adversité étant trop rudimentaire pour faire apparaître toute trace de blessure), il était à constater qu'un tir de provenance lointaine occasionnait peu de dégât et de perte de santé au Marshall, alors que le même tir à bout portant le faisait aller au tapis en un coup sec.
Il est vrai que la grande époque du Western faisait peu de cas de la brutalité dans l'action, se limitant à représenter l'individu mortellement touché, tombant dans la poussière les bras en croix (comme le dit la chanson) sans autre expédient plus démonstratif de la barbarie du moment (à l'exception du lourd tribut en matière de mortalité lors de scènes d'action équestre, supporté par la gente chevaline). Mais il faut bien constater que ce n'est plus ce qu'apprécient nos chères têtes blondes, avides de sensationnalisme malsain et qu'Outlaws n'avait fait que montrer le chemin que d'autres ne se sont pas privés , par la suite, d'emprunter au plus vite pour en repousser toujours les limites dans un souci d'exploitation commerciale, sans doute...
A choisir, je préfère encore la première allégorie (les bras en croix) et dans ce cas, Outlaws offrait plus qu'il n'en fallait.
Dans Outlaws, le focus avait été mis sur l'action pure et dure. Il ne s'agissait pas d'un jeu d'aventure, mais d'un authentique "first person shooter" qui se présentait à nos yeux éblouis.
De suite après le générique, le joueur était largué, Colt en main, aux abords d'un ranch investi par les bandits. L'heure de la vengeance avait enfin sonné. Pas de pitié pour la fripouille, il fallait distribuer du pruneau afin d'éradiquer cette engeance malfaisante. Ils étaient partout. Quelques-uns se trouvaient à l'extérieur et les autres se dissimulaient dans les quelques bâtisses formant l'exploitation. Il fallait toutefois prendre attention en passant près des fenêtres car les occupants n'hésitaient pas à tirer du Marshall comme d'autres plombaient du lapin. Le Colt 45 faisait son office et les premiers cadavres jonchaient déjà les alentours.
L'air empestait la poudre et le whisky frelaté (j'extrapole).
Histoire d'envelopper plus encore le joueur dans un sentiment de vindicte qui devait hanter Anderson dans sa quête punitive, les hors-la-loi n'hésitaient pas à le haranguer de belle manière. Sur un ton moqueur, les "Where are you marshaaaall ?" fusaient dès que celui-ci se trouvait à portée de tir d'un ennemi embusqué (derrière un mur, une porte, une table renversée). Y compris chez le joueur, la sauce prenait et le sang bouillonnait rapidement. Enfoncer la porte en vidant son barillet sur tout ce qui bougeait (Pan Pan ! Rascal, tu m'as touché ! Ha ha ha ! Même pas mal ! Tiens, prends ça gringo ! Va en enfer, bandit ! Pan ! Haaargh !...) et ce n'était pas sans une certaine délectation que l'on contemplait l'œuvre de son "pacemaker" paix à leurs âmes, fffpiout ! (un coup de chique dans le crachoir du saloon), sentiment certainement distinct de ce qu'on pouvait ressentir après avoir abattu un ennemi plus qu'anonyme dans le meilleur des FPS.
De l'exaltation: oui, c'est absolument cela, de l'exaltation. C'est ce que j'affirmerais de ce que je pouvais ressentir lorsqu'il m'arrivait de reprendre le Colt du Marshall pour lui faire rendre justice de manière brutale, expéditive, mais tellement salutaire. Peu importe d'ailleurs, si l'aspect graphique du jeu n'était pas à la hauteur des grandes productions de l'époque. Au moins, celui-là prenait aux tripes.
En plus de l'action trépidante, il fallait compter sur l'obligation de réarmer, de ménager les munitions (en fonction du choix de la difficulté), de récupérer tout ce qui pouvait l'être (munitions, santé) ainsi que diverses clefs permettant d'ouvrir certaines portes.
Si quelques réelles innovations avaient fait leur apparition dans Outlaws, ce dernier n'en affichait pas moins sa dévotion au seigneur du genre qu'était Doom, avec la présence de clefs dissimulées et qu'il fallait découvrir afin de poursuivre sa route dans le niveau. Trois clefs (bronze, argent et or) agrémentées parfois de quelque complément constituaient le challenge cérébral du jeu et celui-ci était généralement d'un niveau nettement supérieur à ce que proposait son inspirateur (le Doom en question). Les niveaux étaient aussi de bonne facture et d'une complexité intéressante au point qu'on en oubliait par moment de remarquer être déjà passé plus d'une fois au même endroit.
Si le côté action du jeu avait le beau rôle, les neurones du joueur n'en étaient pas oubliés pour autant. Comme dans Dark Forces, des rébus et énigmes étaient présents dans chaque niveau. Cette présence s'affichait de manière fluctuante, certes, et certains niveaux étaient nettement plus corsés que d'autres à ce propos. Dark Forces présentait d'ailleurs les mêmes caractéristiques et n'assurait pas sa paternité uniquement au regard de son moteur graphique. Du scénario de "Il était une fois dans l'Ouest", on passait alors à celui des "Mystères de l'Ouest" lorsqu'il fallait récupérer les clefs permettant d'ouvrir des portes barrant le passage vers la suite de l'aventure ou découvrir quelque cache ou galerie de mine regorgeant d'items. Pour s'y retrouver, Outlaws offrait, par transparence, le tracé d'une carte, qui s'affichait à mesure que le terrain était découvert. Cette carte était semblable à celle que proposait Dark Forces, avec ses zooms et sa possibilité de passer d'un niveau à l'autre (des caves aux étages) mais, contrairement à son aïeul, il n'était pas possible de la consulter en dehors d'une partie en cours. A tout le moins, elle ne pouvait dissimuler ses origines.
J'ai conservé pour la fin les mots qui fâchent. Et encore, ce n'est pas le jeu en lui-même qui en fut la cause, mais un certain précepte commercial.
Je m'explique:
Outre le thème novateur retenu par Lucas Art (le western) pour son doom-like (car cela en était bien un) il est à constater qu'un jeu n'est rien si ses ambiances musicales ne sont pas à la hauteur de sa réalisation.
A ce propos, les musiques d'Outlaws étaient tout simplement magnifiques (rien qu'à ce niveau, le jeu avait obtenu plusieurs nominations). Les compositions de Clint Bajakian n'avaient rien à envier à celles présentes dans les films d'Ennio Morricone dont il s'était inspiré avec panache.
Il n'y a qu'à écouter « The LastGunfight »(Outlaws) et « The Ecstazy of Gold » (le Bon, la Brute et le Truand) pour s'en persuader.
L'interprétation était également magistrale. Cela sonnait vrai, et pour cause: Bajakian n'avait pas hésité à sortir violon, choristes et guitare sèche. On était bien loin du son de guitare électrique tout droit sorti d'un synthétiseur sur fond de boîte à rythme comme les ténors du genre en utilisent encore aujourd'hui... Bref: une pure merveille auditive.
Et bien je n'ai jamais pu en bénéficier !
Pourquoi ? Parce qu'à une époque, il était de coutume d'amputer certains jeux édités en série budget de divers éléments et notamment de leurs pistes audio lorsque celles-ci étaient présentes. Or, la version commerciale de Outlaws en ma possession est celle appartenant à la collection "Classique" de chez Ubi Soft. Voilà ! Le volet musical m'était, dès lors, inaccessible puisque non présent sur le support.
Il est toutefois envisageable de faire passer, en arrière plan, n'importe quel DVD contenant une mélodie thématique comme par exemple: "Il était une fois dans l'Ouest" (restituant une atmosphère analogue), mais le charme était malgré tout brisé.
Mais soyons bon prince et grand seigneur, les soundtracks sont actuellement téléchargeables sur le net. De temps à autre, la toile, ça rend la vie plus belle.
Par contre, l'absence de mélodie faisait ressortir un environnement sonore tout particulier (piètre compensation tout de même...).
Cela n'a pas de lien direct avec ce qui précède, mais il faut bien constater qu'Outlaws n'aura connu qu'un succès très mitigé, ce qui incitera Lucas Arts à ne pas se lancer dans la production d'une quelconque suite.
Pourtant, le jeu a généré de nombreux fans qui y jouèrent longtemps encore (jusqu'à aujourd'hui, semble-t-il), en ligne, et grâce à son mode deathmatch multijoueur. Il est toujours possible de dénicher sur la toile quelques centaines de niveaux supplémentaires et un add-on gratuit. Il fallut toutefois attendre quatre ans après sa sortie commerciale pour voir apparaître un patch supportant le Direct3D (accélération graphique matérielle) pour porter au goût du jour un soft considéré par beaucoup comme suranné, y compris lorsqu'il fut muni du dit patch.
Cependant, quelle fraîcheur dans le sujet ! J'adore incarner Clint Eastwood et il n'y avait qu'Outlaws qui puisse me permettre cela.

La boîte et son contenu :
Du jeu Outlaws édité en boîte cartonnée, je ne possède que sa réédition dans une série budget baptisée "Collection Classique", commercialisée par l'éditeur Ubi Soft, déjà présent avec cette ligne de produits au milieu des années 90 (vous voyez que les séries budgets ne sont pas nées d'hier).
J'ai la parfaite souvenance d'avoir fait l'acquisition de cette boîte dans une grande surface (du style hyper quelque chose) qui, en ces temps glorieux, proposait à la vente quantité de jeux exposés dans des rayonnages couvrant une surface d'exposition que l'on ne reverra plus jamais concernant ce type d'article.
Si ce n'était pas au même moment ni à la même occasion (il me semble pourtant), c'était en tout les cas à cet endroit précis que j'avais aussi fait l'acquisition du jeu Battlezone, réédité dans la même série budget mais qui, pour sa part, avait conservé toutes ses qualités natives (en matière de documentation, notamment). Le prix commercial, remis au goût du jour, devait avoisiner les 15€.
A cette époque, l'éditeur en question proposait une ligne budget en boîtes cartonnées qui fut sans doute une des séries les plus étoffées que l'on ait pu trouver sur le marché occidental. Bien d'autres virent le jour (en même temps ou par la suite) , mais nombreuses sont celles qui se limitèrent à quelques titres majoritairement édités sous leur estampille.
La boîte de Outlaws (publication Ubi Soft, je précise) reste à l'image de toute la série tant que cette dernière fut commercialisée en boîte cartonnée: de facture notable pour une édition à petit prix (l'apparition du boîtier DVD changeant les appréciations, comme il se doit).
Cette boîte se compose d'une base et d'un couvercle recouverts d'une parure en papier vernissé brillant, renforçant encore la solidité de l'ensemble par son excellente résistance aux agressions diverses (aux fluides non corrosifs, notamment). Ses dimensions se situent dans un archétype de standardisation et l'ensemble se singularise par une teinte blanche immaculée, caractéristique de la gamme en question. La face avant reprend, sous un format réduit, l'ornementation qui figurait en pleine surface sur la boîte initiale du jeu. Au dessus de cette illustration est affichée en grand l'appartenance du produit à une série de rééditions au prix restreint (Collection CLASSIQUE), ainsi que le genre auquel le jeu se réfère (Action, dans le cas présent).
La face arrière de la boîte reprend, à l'identique, ce que proposait, comme ornementation, la boîte originale mais sur un fond blanc, cette fois. Si les descriptions du contenu et du support exigé sont bien présentes, il n'est, nulle part, fait allusion au fait que les fichiers audio ne sont plus repris dans cette édition. Puis encore, le texte de présentation repris tel quel de la boîte originale affirme ceci: "Si vous voulez vivre une véritable ambiance western, mettez la musique à fond. Dépaysement total garanti !" La connerie, ça ne s'invente pas.
Et comme une bonne nouvelle ne vient jamais seule, il n'y est pas plus précisé que le manuel s'y trouve, cette fois, sous son format pdf.
L'infamie et le mauvais goût par excellence !
Le contenu du coffret se limite, dès lors, au boîtier cristallin enfermant les deux CD-ROM du jeu. Celui-ci y est gravé dans sa version 2.0 (postérieure à la version liminaire) et propose, en sus, l'add-on (dont il a été question juste avant) appelé "campagne historique" qui entraîne le joueur dans des niveaux n'ayant plus de rapport avec la trame principale du jeu (ceux-ci retracent certains antécédents de la vie du personnage principal). Voilà qui voulait sans doute contrebalancer les quelques déficiences précédemment constatées.
On y trouve encore la carte d'enregistrement à retourner chez l'éditeur afin de s'y faire enregistrer officiellement en tant qu'utilisateur de licence.
J'ai complété l'ensemble d'un feuillet reprenant les cheat codes du jeu ainsi que d'un CD-ROM reprenant les musiques du jeu au format mp3, téléchargées sur le site dont l'adresse se trouve plus loin.
Voilà une bien belle boîte enfermant un doom-like qui avait tout pour prendre le contrepied des standards de l'époque et qui restera, avant tout, un épiphénomène de par le thème abordé même si, par la suite, quelques éditeurs se laisseront tenter par le sujet, mais dans d'autres concepts ludiques.
La boîte demeure actuellement parmi ses consœurs (je détiens aussi quelques autres titres édités dans la même série et repris sous un emballage analogue). Je n'ai pas organisé de regroupement en ce qui concerne leur rangement, préférant agencer un panachage parmi toutes les autres productions recouvrant les étagères de ma ludothèque. Le mélange des couleurs donnant à l'ensemble un aspect festif que ne retranscrira jamais un pareil assemblage lorsqu'il s'agit de jeux emballés dans des boîtiers standardisés et plastifiés aux exhalaisons médiatico-DVD.
Qu'on se le dise.

Et aujourd'hui ?
Outlaws est un jeu qui a été conçu pour s'exécuter uniquement sous Windows. Ce n'est pas forcément une bonne nouvelle puisque, à cause de cela, nous ne pouvons plus compter sur le soutien de DOSBox afin de s'assurer de son bon fonctionnement. De plus, je mettrais ma main au feu si le jeu ne rencontrait pas l'un ou l'autre obstacle sous les versions de cet OS postérieures aux millésimes 95/98. C'est une situation tout à fait paradoxale que celle-là.
Certains rétorqueront qu'il existe aussi une émulation permettant de faire fonctionner des jeux de génération Windows 95/98 et autres mais cette émulation comporte un inconvénient majeur par rapport à DOSBox: elle implique la possession du système d'exploitation à émuler.
Toutefois, à en juger par le dynamisme des forums qui lui sont consacrés, Outlaws doit encore être régulièrement pratiqué en réseau et sur internet (donc, il semble parfaitement possible de le voir s'exécuter sur des systèmes d'exploitation contemporains).
Le seul conseil que j'ai retenu à son sujet est de suspendre, sur la machine où il est question de faire fonctionner Outlaws, toutes les tâches de fond qui n'ont pas d'utilité à cet effet. Alors et avec un peu de chance, cela devrait pouvoir être réalisable.
Pour ma part, je n'ai pas encore ce genre de contrainte puisque toutes mes machines (quatre en tout) sont essentiellement équipées du système d'exploitation Windows 98SE. Du bon vieux Pentium200 au rutilant (hum!) Pentium 4 à 2,5 gHz, Outlaws s'installe et se lance à la première sollicitation. Un véritable régal que de ne pas redouter l'écran noir à chaque génération configurationnelle !
Outlaws a conservé ses dialogues en version originale pour ce qui concerne la partie ludique proprement dite. Par contre, dans sa version française, tout son environnement (menus, cinématiques) a été traduit ou sous-titré. Le fait que le jeu soit en anglais ne perturbe absolument pas la clientèle anglophobe et s'accepte de la même manière que Doom savait se montrer insensible à toute localisation. J'avais d'ailleurs souvenir de la fameuse phrase prononcée à la cantonnade, dans le jeu, par les brigands comme entendue en français. 0r, la réinstallation pour les besoins de cet article m'a démontré qu'il n'en était rien. J'aurais pourtant juré le contraire...
Outlaws peut s'exécuter en mode plein écran ou en mode fenêtré. Bien que profitant d'un affinage de l'image dans le second mode, une grosse dissemblance apparaît dans la manière d'évoluer dans le jeu. En effet: en mode fenêtré, l'utilisation de la souris est suspendue et seul le clavier permet, comme à la grande époque des Doom et consorts, de pratiquer l'art de dégainer plus vite que son ombre. Ce n'est pas réellement un handicap sauf pour ceux qui ne jurent plus que par le mode "vision totale" tel qu'il est pratiqué dans les softs actuels. Il est aussi possible d'afficher une mire, mais celle-ci apparaît trop rustique (quelque peu encombrante à l'écran) et gâche une part du plaisir primitif. Restons simple en élevant la difficulté au niveau "truand" (plus, c'est l'enfer) et en usant immodérément de la sauvegarde lorsqu'on déambule dans les niveaux solo. Les sensations seront alors fortes au point de transpirer abondamment des aisselles au bout de quelques minutes. C'est mon conseil.
A propos de conseil, voici l'adresse où il est envisageable de télécharger les musiques du jeu si, le cas échéant, certains se retrouvaient dans la même situation que moi, avec la version rééditée dans la série budget (collection classique) de chez Ubi Soft. Ces musiques sont absolument nécessaires à la restitution d'une ambiance Western qui n'a pas à porter réellement ce titre lorsqu'on ne les y trouve pas. Croyez-moi sur parole (consignée sur cette page, dans ce cas).
http://soundtracks.mixnmojo.com/
Le patch définitif dédié au jeu (faisant passer la version commerciale de 1 à 3F) peut, quant-à lui, être téléchargé ici. Le chemin direct est le suivant: rubrique files puis demo and patches.
http://www.paleface.net
Si le cœur y est toujours, il est encore possible de récupérer pas mal de petites choses à propos de Outlaws, notamment une belle quantité de niveaux supplémentaires à l'adresse suivante :
http://www.theoutlawdad.com/Files.html
De cette manière, on aura à peu près fait le tour de la question à l'exception du jeu lui-même.
Et là, il faut bien l'avouer, c'est une autre paire de manches.
L'aspiration bien légitime, qui consisterait à considérer que Outlaws devrait maintenant se retrouver parmi les grands abandonwares (jeux libres de droits où la définition de ces mêmes droits sont sujets à diverses interprétations quant à la matérialité d'un hypothétique affranchissement),se heurte à la négation absolue de Lucas Arts qui s'accroche à toutes ses productions comme un molosse aux mollets du facteur. Il n'est pas question, pour cet éditeur, de lâcher quoi que ce soit dans ce domaine. C'est, bien évidemment, son droit le plus souverain.
Si l'envie de s'y adonner titille l'ambitieux, le plus simple serait encore d'en télécharger la démo, histoire de se faire une idée plus précise de ce qu'offre Outlaws en matière de dépaysement (et par la même occasion, vérifier si celui-ci est toujours en état de fonctionner sur nos configurations de nantis). Au-delà de ça, toutes les solutions sont encore possibles y compris celle relevant d'une connaissance complaisante qui consentirait à vous "confier" sa copie de sauvegarde (pratique communément admise à une certaine époque).
Bon, assez devisé là-dessus, j'y retourne au plus tôt, histoire de refaire des taquineries à tous ces méchants cowboys qui n'auront juré qu'une chose: me faire la peau.
Entre eux et moi, ce sera à celui qui dégainera le plus vite !


















































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