THE NOMAD SOUL
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Avril 2005
Données techniques :
Type de jeu: aventure
Version: française intégrale
Conception: Quantic Dream
Autres titres: B.A.T et B.A.T 2 (mais sous le nom de Computers Dream)
Distribution: Eidos
Sortie: novembre 1999
Configuration minimum: pentium 500 256 Mb RAM
Système d'exploitation: Windows 98, Windows XP (avec les réserves d'usage)
Accélération graphique: Direct 3D exclusivement
Un seul joueur

L'histoire du jeu :
Parmi les softs d'aventure de ces dernières années, le jeu "The Nomad Soul" (originellement baptisé Omikron mais, pour de sombres raisons d'homonymie avec une entreprise allemande d'électronique, a changé d'appellation) tire son épingle du jeu de la plus belle manière qui soit, en nous permettant de vivre une fabuleuse aventure dans un monde parallèle.
Lorsque l'on fait référence aux développeurs français, il est tout de suite une seule et même image qui vient à l'esprit de beaucoup: idées originales, graphismes originaux, gameplay mal fichu (c'est ce que l'on appelle de l'idée préconçue).
L'industrie du jeu vidéo français a connu une période très sombre au début des années 2000 (il suffit de constater le nombre de sociétés de développement qui ont dû mettre la clé sous la porte). Il est navrant de constater, aujourd'hui, que l'époque de gloire de cette industrie commence déjà à faire date et qu'elle n'est plus en mesure de concurrencer les productions anglo-saxonnes.
Mais en ces temps lointains, Quantic Dream avait décidé, une dernière fois encore, de remettre les pendules à l'heure en démontrant que l'industrie du développement français pouvait et savait faire du soft ludique de qualité. Le distributeur EIDOS avait alors pris sur lui de leur laisser cette chance avec "The Nomad Soul", leur dernier jeu en date (y compris à ce jour). Ce fut un formidable baroud d'honneur car l'univers de ce jeu a vraiment quelque chose de particulier et ceux qui y ont joué savent de quoi il retourne.
L'éventail des graphismes va du plus détaillé, avec un environnement stylisé spécialement créé pour le jeu (un très gros travail des designers de l'équipe), au plus grandiloquent, avec une mégapole, Omikron, directement inspirée de certains films d'anticipation comme le 5ème élément, de Brasil ou Blade Runner et où tout est en 3D. La vision du futur selon Quantic Dream et ce qu'en laisse transparaître Nomad Soul est rugueuse, glauque et oppressante.
Les personnages sont, quant-à eux, un rien anguleux mais l'expression des visages est des plus réalistes lorsqu'on prend attention aux mouvements des lèvres en synchronisation avec le texte. La démarche des personnages est d'une grande souplesse et d'un parfait naturel. On admire ici la maîtrise de la technique dite de "motion capture" permettant d'assurer l'animation d'un personnage à partir de mouvements réels. Tout cela colle parfaitement avec l'ensemble lorsque l'on s'apercevra qu'en plus d'être naturels, les individus peuplant Omikron sont réactifs à la présence du personnage principal. Dès l'introduction de Nomad, c'est un tel univers que le joueur se prend en plein visage. Il y en a autant pour les yeux que pour les oreilles.
Oui, parce que, autant le dire tout de suite, où que la musique soit présente, celle-ci convient précisément au thème de l'aventure. Aux excellents accords instrumentaux s'ajoutent des compositions de et interprétées par David Bowie en personne. L'ambiance sonore ainsi créée colle parfaitement au style du jeu. La bande son a été composée par l'artiste après qu'il ait été séduit par le concept du jeu, en en découvrant une preview lors d'un salon international dédié à la conception des jeux vidéos. Il a d'ailleurs consacré tout un album à Omikron (nom du jeu avant sa sortie et donc au moment de cette composition) et c'est un de ces extraits que l'on entend, en générique d'entrée, lorsque l'on pénètre pour la première fois dans ce monde où se mêlent technologie avancée et mysticisme religieux dans lequel le joueur se trouve propulsé. La participation de David Bowie ne s'arrêtera pas au seul volet acoustique puisqu'il a participé personnellement au jeu par l'intermédiaire d'un personnage que le joueur rencontrera.
Dès cet instant, un autre détail saute aux yeux (parce que rarement présent dans le monde vidéo-ludique où seule l'escalade à la représentation de la violence fait école sans qu'il n'y ait trop à redire), c'est une certaine ambiance à la limite de l'indubitablement érotico-provocateur. Il ne s'agit pas, à proprement parlé, d'un malaise, mais d'un mode de vie dans le monde d'Omikron où les premiers passants rencontrés (et notamment les passantes) ont des tenues qui pourraient être qualifiées, sans équivoque, de provoquantes dans nos sociétés dites "bien pensantes". Il suffira de les interroger pour se voir confirmer une pointe d'esprit libidineux délibérément édicté par le développeur. Ainsi, il n'est pas rare de rencontrer des personnes qui flirtent allègrement autour d'un banc ou d'un lampadaire. Dans la partie, le joueur sera d'ailleurs amené à poursuivre son enquête dans les quartiers chauds de la cité (bars, boîtes de nuit, de strip-tease, peepshow etc...). Les affiches publicitaires présentes à l'extérieur des bâtiments ne laissent aucun doute sur ce qui s'y passe, malgré le fait que la censure soit passée par là pour obliger les graphistes à revêtir un peu plus les pin-up des devantures. Ce caractère rend encore plus humainement opportuniste cette mégapole.
The Nomad Soul est un jeu difficilement classable dans une catégorie spécifique. Il combine avec bonheur différents genres forts éloignés les uns des autres. Toutefois, l'aspect le plus important est à mon avis l'aventure avec une constante durant tout son déroulement qui est la quête d'une vérité en parcourant les dialogues et en résolvant différents puzzles. Par ailleurs, il y a aussi une partie jeu de rôle puisque le personnage évoluera au fil de l'aventure et certains éléments seront à prendre en compte tels que la gestion de l'inventaire, la Mana, la force, etc. Il convient aussi de tenir compte du volet combat à mains nues qu'il faudra faire progresser afin de pouvoir affronter un adversaire de taille qu'il faudra vaincre au Taar ( un art martial pratiqué à Omikron ). Comme il est de rigueur dans n'importe quel beat'em up, il s'agira de faire usage des pieds, des poings ainsi que de plusieurs combo ou coups spéciaux.
Une autre originalité du jeu consiste, (un peu comme dans Messiah, pour ceux qui connaissent) en une réincarnation en la première personne qui touchera le personnage, à chaque fois que celui-ci décède, lors de l'échec d'une action (le jeu d'aventure où l'on succombe dans un lit à une mort naturelle n'est pas encore né). Bien que ce genre de mésaventure ne guette pas fréquemment le joueur, il devra pourtant, à un moment donné, passer obligatoirement par cette étape (celle de la réincarnation) pour continuer l'aventure. Pour terminer le panel des possibilités d'action, une part de l'aventure se déroule à la manière d'un Doom-like avec des armes conventionnelles mais aussi des armes relevant de la magie noire. Pour épicer un rien la sauce, le développeur a mis au dessus de tout cela un mode de déplacement à la Tomb-Raider, ce qui fait qu'en agitant le tout, on obtient cette composition qu'est "The Nomad Soul". Tous les genres décrits ci-avant ne sont pas proportionnellement exploités au mieux (je parle des qualités techniques de chacun), il n'empêche que l'ensemble tient parfaitement la route, car une telle réunion de genres n'est pas chose évidente.
En conclusion, on pourrait énoncer qu'en ne cédant pas au spectaculaire, trop souvent utilisé dans les productions outre atlantique, Nomad Soul s'inscrit directement dans l'héritage français des B.A.T (du même éditeur mais qui portait alors le nom de Computers Dream), Alone in The Dark, Another World, et Flashback. Des jeux aussi différents les uns des autres mais dont le scénario et l'action s'interpolent parfaitement. Dans cet esprit, "The Nomad Soul" est incontestablement un excellent jeu d'aventure avec un scénario très attachant, tenant le joueur en haleine et où l'action et la réflexion trouvent un équilibre subtil, avec une très bonne réalisation technique pour l'époque et un énorme potentiel d'originalité. Il est aussi à noter que les développeurs ne se sont pas laissés emporter dans le "tout est beau" et le "politically correct", c'était un pari risqué et bien que réussi, celui-ci n'a pas été suivi par les grosses maisons de développement actuelles. Car entretemps, la clientèle ludique a changé. Ou plutôt devrais-je objecter: on a modelé la clientèle ludique à des goûts plus basiques où la grande aventure, sous toutes ses formes (je pense principalement à l'esprit de créativité et d'originalité) n'a plus la place d'honneur.

La boîte et son contenu :
Fidèle à ses habitudes, Eidos commercialise ici, une robuste boîte cartonnée composée d'une base et d'un couvercle s'emboîtant fermement entre eux. Cette boîte est de dimension classique si l'on se réfère au modèle légèrement plus grand (hauteur, et profondeur, particulièrement) que la norme de la plupart des boîtes cartonnées européennes. Sa qualité tant intérieure qu'extérieure la catégorise dans les articles vidéo-ludiques luxueux. La décoration générale du package se révèle parfaitement évocatrice du thème qu'il renferme. C'est cette boîte que j'ai découvert à la devanture d'une échoppe, offrant à la vente deux ou trois titres en occasion posés dans un coin et dont se séparaient, sans nul doute, l'un ou l'autre de ses clients. La personne qui en était la précédente propriétaire semblait particulièrement soigneuse puisque le coffret était en parfait état de conservation et son contenu s'y trouvait en intégralité (fait assez exceptionnel pour qu'il vaille la peine d'être souligné). Le tout était mis en vente pour une petite dizaine d'euros dont je me suis délesté pour ne pas passer au dessus de l'affaire du siècle, compte-tenu du fait que le packaging enfermant The Nomad Soul avait, par la suite, laissé place au pitoyable boîtier plastifié format DVD, lui faisant perdre toute sa magnificence. Malgré le fait que le jeu se loge dans coffret à la capacité substantielle, son contenu reste des plus classiques. On y trouve, en premier lieu, un gros boîtier cristallin permettant de loger individuellement les 3 CD-ROM que comprend le jeu. On y découvre ensuite un petit manuel couleur (pour la couverture, à tout le moins) de 46 pages, au format du dit boîtier. Format dont on devine tout l'intérêt en matière de portabilité vers d'autres packagings plus économiques. En complément, on y trouve aussi un petit folio publicitaire reprenant le thème du jeu joint à la participation d'un chanteur de renom tel que l'excellent David Bowie.Enfin, on y trouve encore l'ineffable carte d'enregistrement auprès de l'éditeur qui, tout comme je le pratique invariablement, n'a pas été retournée par le propriétaire précédent. A ce propos, je ne sais si l'intention du dit propriétaire était de ne pas dépareiller un produit passionnément conquis mais dans mon cas, il y a certainement un peu de cela. Comme contenu, c'était plutôt diaphane par rapport au conditionnement, mais le principal était toutefois dans le boîtier CD-ROM, qui s'y trouvait dans un état de conservation exceptionnel, et à ce moment, je m'en étais parfaitement contenté car je désespérais de ne jamais trouver le jeu. Il en va ainsi lorsqu'on aspire à découvrir quelque chose qui ne se commercialise plus.

Et aujourd'hui ?
Idéalement, The Nomad Soul fonctionne sous Windows 98. Normal puisque celui-ci a été développé à l'époque où cette plateforme régnait en maître. En ce qui concerne Windows XP la chose apparaît plus aléatoire eu égard aux commentaires que j'ai pu lire ça et là sur des forums consacrés au jeu en question (il faut en prendre son parti en ce qui concerne cette version de Windows et les jeux qui ne lui sont pas destinés). Toutefois, si la fonctionnalité semble indéterminée sur de nombreuses machines équipées du dernier OS cité c'est sans doute qu'il faut compter avec des configurations parfois malmenées par des utilisateurs peu attentifs aux téléchargements et installations d'applicatifs, indélicats en tous genres. Car pour ma part et sur une machine dont l'OS en est aussi griffé XP mais qui a conservé toute ses qualités natives, n'étant pas connecté à internet, je n'ai rencontré auncu souci, que ce soit pour installer ou faire fonctionner The Nomad Soul. Le mode compatibilité ne dû même pas être activé à cet effet. Voilà un pré requis qui garanti bien des choses.
J'ai toutefois glané quelques conseils qui pourraient se révéler utiles:
  1. Après une installation classique, démarrer le jeu en mode compatibilité 98.
  2. Si cela ne fonctionne pas, passer par le mode "Exécuter" en y entrant "runtime.exe nofmv" (qui va lancer le jeu sans passer par les cinématiques d'intro).
  3. On y ajoutera "window" pour lancer le jeu en mode fenêtré.
  4. La commande "runtime.exe config" permet enfin de lancer l'utilitaire de configuration vidéo du jeu.
A l'époque de la sortie de The Nomad Soul, la configuration exigée pour le faire s'ébrouer sans qu'aucun ralentissement ne se fasse sentir était qualifiée de "musclée". Mais actuellement, toutes les configurations (mêmes les modèles les plus astmathiques) dépassent largement ce que réclamait le jeu à l'époque. On pourra donc pousser la définition à son maximum ou au moins jusqu'à ce que les textes apparaissant à l'écran soient toujours visibles. De même, la capacité des disques durs d'aujourd'hui permet facilement de choisir l'installation complète (qui est préférable pour la rapidité d'exécution du jeu), même si celle-ci requiert 1,7 gigabyte. De plus, si un périphérique de jeu (joystick ou joypad) est connecté sur votre machine et que vous avez l'intention d'utiliser une souris pour jouer à Nomad Soul, il faut impérativement déconnecter ledit périphérique au risque de n'avoir aucun contrôle sur le personnage. Le problème est connu et la solution est simple.
J'ai expressément évité de révéler, de quelque manière que ce soit, la trame de l'histoire, parce que précisément "The Nomad Soul" ressort, ces temps-ci, dans une série collection appelée "Hits Collection" et éditée par Ubisoft, que l'on trouve un peu partout, et je m'en serais voulu d'avoir dévoilé un tel scénario au moment où l'on peut encore en faire la découverte (mais pour ceux qui le désirent, ils pourront s'en référer aux articles de l'époque). Le prix demandé pour ce jeu (+/- 10 EUR) ne justifie aucunement de passer à côté d'un tel achat dans le cas où vous mettriez la main dessus, alors que vous ne le possédez pas dans sa version originale (et pour autant que vous soyez intéressé). C'est d'autant plus vrai qu'il est de plus en plus rare, aujourd'hui, de rencontrer des logiciels ludiques qui se permettent de fonctionner sans l'apport d'un minimum de patchs. Et bien, c'est le cas ici.
Toutefois, il se pourrait que, en fonction de configurations matérielles spécifiques,certains utilisateurs observent, au premier lancement du jeu, un bloquage lors du tout premier dialogue (en dehors des cinématiques d'introduction, bien entendu) entre le personnage principal (Kay'l ) et sa compagne (Télis). Dans ce cas uniquement, il existe un tout petit correctif permettant de passer par dessus cette contrariété.
On le télécharge à l'adresse suivante :
http://www.patches-scrolls.de/
Dans la zone de saisie [Search Patch For], il suffit d'entrer le nom du jeu recherché (dans le présent cas ce sera "nomad soul") pour être dirigé ensuite vers le lien conduisant à "Omikron: The Nomad Soul patch 1.0 (french release)"
Celui-ci, est à décompresser dans le dossier du jeu "The Nomad Soul\IAM" en remplacement d'un fichier nommé games.exe, déjà présent dans le dit répertoire.
L'application de ce microscopique correctif (semble-t-il imputable à la seule version française du jeu) est à pratiquer exclusivement au premier démarrage du jeu, à la seule constatation du souci précité et en aucun cas par la suite, au risque de perdre toutes les sauvegardes déjà effectuées. Vous voilà prévenu !
En attendant le prochain volet dont il est beaucoup question.
































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