DRACULA (RESURRECTION)
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Janvier 2016
Données techniques :
Type de jeu: Aventure
Version : française intégrale
Conception: Index+/France Telecom Multimedia
Autres titres: Les guignols de l'info, Le cauchemar de PPD, Le deuxième monde, Rushdown, Versailles, Louvre: ultime malédiction, Post Grand Prix, Egypte 1156 avant JC, Paris 1313, Dracula II, Les Cochons de guerre, Egypte II, Canal+ Premier Manager
Distribution:Canal+ Multimedia
Sortie: octobre 1999
Configuration minimum: Pentium III
Système d'exploitation: Windows 98
Accélération graphique: Direct3D
Un seul joueur

L'histoire du jeu :
Telle la peste ou le choléra, Dracula le prince des ténèbres, prédateur insatiable par excellence, finit toujours par réapparaître, à travers les époques, à un endroit ou à un autre de notre monde, en quête d'une ou plusieurs nouvelles victimes principalement représentées par la gente féminine.
Ainsi se répand la légende du comte devenu vampire, suceur de sang et amateur de chair tendre (à se mettre sous la dent).
Tout comme le Comte Dracula, nos superstitions ont aussi la dent dure. Et tout comme la peste ou le choléra elles resurgissent du fond des temps. L'actualité m'en est témoin.
Il n'y a pas un domaine, allant de la littérature au cinéma, qui n'ait été atteint par cette gangrène psychotique qui rompt le contact avec la réalité et laisse entrevoir des univers sinistres, lugubres, funestes, dont et pour la plupart d'entre nous, semblons apprécier les obscurités.
Et dans le présent sujet, dont la conception remonte maintenant au précédent millénaire, ce sont bien ces obscurités qui furent magistralement mises en valeur.
Dracula Resurrection est un jeu d'aventure inscrit dans la plus pure tradition du genre. Le genre jeu d'aventure, bien entendu.
Pour situer cette dernière, remontons au tout début du 20ème siècle (hiver 1904), où en France et sous Emile Loubet (Président de la République d'alors), un décret ordonne le retrait des crucifix (et des chapelets d'ail) des tribunaux - lourde erreur au regard de ce qui va suivre.
Jonathan Harker prend connaissance de la lettre de sa douce Mina (tous deux étant les personnages principaux de l'ouvrage de Bram Stocker, auteur du roman "Dracula").
Dans celle-ci elle lui annonce son départ pour la Transylvanie, mue par un irrésistible et mystérieux besoin soudain de s'y rendre. Jonathan n'a aucun doute sur l'origine de l'appel. Il se souvient avec effroi de la mésaventure endurée il y a quelques années de cela, durant laquelle ils avaient été confrontés au Comte Dracula.
Mina n'avait dû qu'à leur courage commun d'échapper in-extrémis à un sort abominable: celui d'être transformée en vampire ! Elle en portait d'ailleurs encore les stigmates.
Le monstre serait-il revenu d'outre-tombe !?!...
Plus une seconde à perdre pour se lancer sur les traces de Mina et l'arracher des griffes de cette immonde créature !
Voilà ce qu'il en était dans l'introduction qui avait pour mission de plonger le joueur dans une aventure essentiellement construite autour d'un climat inquiétant empreint de solitude.
Pour le respirer pleinement il était plus que recommandé de s'y adonner la nuit tombée et de préférence en période hivernale afin de mieux éprouver encore l'atmosphère glaciale qui s'en dégageait et par laquelle on se laissait prendre dès les premières secondes.
Car la piste qu'avait laissée Mina aboutissait à une auberge perdue au milieu de nulle part, croulant sous le poids de la neige et que la lune éclairait blafardement. A partir de cet endroit, le joueur prenait la main sur la cinématique d'introduction et commençait à mener son enquête. L'hiver dans la Transylvanie profonde de ce début de siècle avait quelque chose qui frigorifiait les plus endurcis.
Dracula Resurrection était un jeu d'aventure en vue subjective à la première personne offrant une vision panoramique (orientation tout azimut).
Ce soft ludique s'inscrivait dans la lignée des jeux d'énigmes classiques dans la lignée d'un Myst, d'un Zork ou d'un Shivers (pour ceux qui s'en souviennent), distillant, mais avec parcimonie, une atmosphère inquiétante tout au long de son périple.
Contrairement à ce que j'ai pu lire çà et là à son propos, Dracula Resurrection n'avait rien d'un jeu d'action/épouvante semblable à Doom 3 (par exemple) et susceptible de faire tressaillir d'effroi à chaque instant celui qui s'engageait dans l'aventure. Ceux qui escomptaient y trouver une explosion d'hémoglobine, des rencontres mouvementées, de sensations fortes ou un affrontement final avec le maître des ténèbres en sont revenus dépités pour le compte.
Car l'essentiel n'était pas là.
Dracula Ressurection misait sur les seules émotions et était bien plus fin, plus feutré, plus sépulcral que n'importe quelle représentation. C'était cette retenue (que nous ne connaissons plus aujourd'hui dans un univers prêchant le voyeurisme) qui générait une plongée vertigineuse dans le frisson et l'expectative d'un rebondissement ou encore d'une mauvaise rencontre, sans qu'il soit utile d'avoir recours aux représentations morbides et au cynisme des situations qui plaisent tant à présent.
En cela, l'aventure relatée dans Dracula Ressurection était confortée pas des cinématiques et des graphismes de qualité. Les illustrations et les animations étaient dues aux talents conjugués de Ph.Moebius et S.Rossignol. La réalisation des décors rendait admirablement bien ces sensations d'abandon, de solitude, d'inquiétude et d'austérité (tant climatique qu'existentielle) qu'engendrent les régions les plus reculées de l'Europe de l'Est.
Dracula Ressurection était un jeu qui se savourait en solitaire et qui restituait admirablement des sentiments qui insidieusement prenaient le joueur à la gorge.
Les mécanismes ludiques appliqués ici étaient ceux bien connus des amateurs de jeu d'aventure: tout se commandait avec la seule souris.
Le principe de déplacement dans ce genre de parcours était basé sur une technique dénommée "point & click" dans laquelle le joueur pouvait se déplacer en cliquant sur une partie de l'image affichée à l'écran. Dans l'image pouvait apparaître un curseur spécifique, signalant que cet endroit conduisait à un autre. Ces passages de plan à plan étaient parfois agrémentés de séquences vidéo servant à renforcer l'ambiance générale.
Pour le reste, le jeu se trouvait parsemé d'objets à récolter, de charades, logogriphes et rébus à résoudre, ouvrant des passages interdits, autorisant des rencontres essentielles.
Encore que les rencontres étaient plutôt rares et cette raréfaction confortait d'autant le climat pesant qui régnait dans l'aventure.
Lors de cette recherche permanente, il était parfois possible d'interagir sur divers objets (avec parfois une gestion d'inventaire) et avec divers personnages (dans des dialogues plus ou moins évolués). C'était la résolution de ces diverses énigmes qui permettait aussi au joueur de progresser. Ces énigmes étaient toutes très logiques, elles nécessitaient principalement un bon sens de l'observation (la chasse aux pixels était souvent nécessaire) et de l'orientation (les alentours de l'auberge au début de l'histoire étaient assez déroutants à ce niveau). Mais dans l'ensemble elles ne présentaient pas de grande difficulté (au point que certains les trouvaient trop élémentaires).
Si les graphismes de Ph.Moebius et S.Rossignol édifiaient une toile de fond ténébreuse à souhait, ils n'auraient pu le faire sans l'apport indéniable d'un univers acoustique de circonstance, aux intonations ténébreuses et à l'atmosphère glaciale.
Ici, pas d'orchestrations évocatrices telles qu'on pouvait en entendre dans les films d'épouvante mais quelques petits bruissements ordinaires entrecoupés occasionnellement par l'un ou l'autre chuintement insolite, enflammant l'imagination et créant un sentiment palpable de répulsion.
Les quelques rares personnages rencontrés dans ces circonstances ne faisaient d'ailleurs que renforcer le trouble. Leurs mines patibulaires affichées contribuaient à renforcer l'originalité de leurs discours et semaient l'incertitude.
Toute l'aventure était portée par ses seules ambiances.
J'ai d'ailleurs pu les évaluer en remettant sur le métier et dans le cadre de cet article, Dracula Resurrection: un jeu que je n'avais pas eu l'occasion de parcourir précédemment.
J'ai d'autant plus apprécié ses atmosphères que celui-ci fut installé sur une vénérable machine (pour des raisons invoquées plus bas), équipée d'un écran 15 pouces CRT (tube cathodique). Avec un tel écran le contraste, la profondeur et la noirceur des tableaux s'en trouvent avantageusement intensifiés par rapport à ce que rendent habituellement les écrans plats. De ce fait, les atmosphères s'en ressentent largement et le caractère nostalgique de la réalisation est idéalement respecté.
Les graphismes, les acoustiques, les cinématiques, les ambiances, les éclairages, la physionomie des personnages: tout respirait encore la réalisation de haut de gamme.
Dracula Ressurection fut le premier épisode d'une saga qui en compta cinq. Cette saga vidéo-ludique s'étendra sur presque quinze ans. Dracula a su faire frémir les joueurs grâce à une adaptation fidèle du mythe, à travers des scénarios recherchés et des énigmes réfléchies mais conçues pour être accessibles à un large public.
Dracula Resurrection n'est sans doute pas un chef d'œuvre absolu mais il se laisse parcourir avec plaisir et sait faire oublier les petites déficiences dont il est affublé.
On savoure Dracula Resurection comme on apprécie un bon livre: tout en longueur et retenue, pour en éprouver le caractère immersif.
Prétendre qu'il n'y avait là nul agrément à s'adonner de la sorte à ce genre de jeu, où patience et obstination étaient les maîtres mots, c'est méconnaître les effets de la satisfaction personnelle face aux tourments du mystère exigeant d'être percé à jour.
Le revers de la médaille en matière de consommation de jeux d'aventures/énigmes est qu'il est maintenant aisé de dénicher la solution sur internet.
Quiconque alors, se targuant de finir le jeu en quelques minutes et déplorant ensuite sa faible durée de vie, lui enlève d'office toute substance.
En fait cela revient à fréquenter les cinémas et s'empiffrer de popcorn pour en ressortir prétendument enrichi d'une culture qui ne concerne assurément que la seule flore intestinale.

La boîte et son contenu :
De par une commercialisation amorcée en 1999, Dracula Résurrection fut un soft ludique qui se retrouva logé dans un packaging conceptualisé grand luxe et édifié dans un matériau noble: j'ai nommé la boîte cartonnée.
Ce jeu fut originellement acquis par une parente proche qui le parcourut de long en large et prit le temps d'en apprécier toute la valeur.
Par la suite, un changement de matériel ne lui permit plus d'en profiter à sa guise et à contre cœur, elle le mit de côté, heureusement précieusement conservé en l'état initial, dans son élégante boîte en bristol.
Connaissant mon inclinaison singulière pour le jeu vidéo PC, inclinaison exclusivement réservée aux softs remontant à l'âge d'or attenant de ce loisir, cette proche parente décida de me céder gracieusement le coffret, ainsi que quelques autres titres (encartonnés ou non) dont certains ont déjà été évoqués dans ces pages.
Elle se savait persuadée qu'ainsi leur pérennité était garantie par le sacerdoce de préservation dont je m'étais investi à travers l'alimentation d'un site foncièrement évocatoire et nostalgique. Je profite d'ailleurs de l'occasion pour l'en remercier vivement (dans l'éventualité où elle viendrait à lire ces quelques lignes).
La boîte de Dracula Resurrection, érigée dans un carton fort d'excellente facture, affiche des dimensions classiques. Elle se compose d'une base et d'un couvercle s'emboîtant parfaitement l'un dans l'autre. La teinte générale de sa décoration est le rouge sang pour le couvercle et le bleu foncé pour la base.
Le style de sa décoration et son titre ne laisse aucun doute quant au sujet abordé. La face arrière laisse apparaître quelques captures d'écran trahissant le contexte particulièrement artistique de l'univers abordé.
L'intérieur du packaging est, par contre, plutôt dépeuplé. Le boîtier cristallin contenant les deux CD-ROM du jeu se trouve bien isolé dans ce grand volume, accompagné seulement d'un folio publicitaire reprenant les créations commercialisées chez l'éditeur. On y trouve notamment le titre "Louvre: l'ultime malédiction", une production éminemment pédagogique concernant l'histoire de ce monument et de son aventure ludique qui permet de le traverser à travers ses différentes époques (excellente leçon d'histoire, au demeurant).
Quant au manuel d'utilisation, il se limite à trois feuillets agrafés petit format et glissé dans la fenêtre du boîtier CD-ROM. Il est vrai qu'à l'exception de deux ou trois touches de clavier, tout se contrôle à partir de la seule souris. La présence d'un manuel réduit à sa portion congrue s'explique, dès lors, aisément.
Depuis lors, cette belle boîte trône majestueusement sur une des étagères d'une bibliothèque qui lui est expressément réservée, ainsi qu'à ses congénères, bien entendu: j'aurais beau genre de l'y laisser toute seule.
Elle y résidera à demeure.

Et aujourd'hui ?
La conception du jeu Dracula Résurrection (ou Dracula premier du nom) remonte maintenant à la fin du vingtième siècle et plus précisément à 1999. Il avait été développé pour fonctionner sous Windows 95/98 exclusivement. Sous ce système d'exploitation ancestral, le fonctionnement de Dracula Résurrection est assuré et ceux qui, comme moi, utilisent encore cet environnement sauront potentiellement le vérifier.
Par contre, dès que l'on passe à Windows XP, les choses se compliquent sérieusement. Pour ma part et malgré l'application du mode compatibilité 95/98 sur le fichier qui permet d'installer le jeu (install.exe), Dracula refuse obstinément de s'exécuter dès qu'il est fait appel à son contenu vidéo.
En effet et suivant ce que j'ai pu en lire sur différents forums, la bibliothèque des codecs fournie sous Windows XP (ce qui permet de lire les fichiers vidéo au format DivX) semble incompatible avec les fichiers multimédias contenus dans le jeu.
Je ne me risquerais pas au remplacement les codecs existants par ceux d'anciennes générations puisque je possède, toujours et avantageusement au regard de ma passion du retrogaming, trois machines sur lesquelles réside fièrement Windows 98SE. Celui-ci, quel que soit le matériel choisi (Pentium III ou Pentium IV), suffit largement au bon fonctionnement du jeu Dracula Résurrection et me permet d'en rester là.
Un correctif (patch) aurait-il vu le jour pour corriger cette imperfection ?
Certains y font allusion mais je n'ai pas trouvé de chemin permettant de le découvrir. Il s'agit sans doute d'un mythe propagé à défaut d'avoir une solution viable mais qui dans les faits, n'a pas de réalité tangible. A moins que le dit patch ait été soustrait des quelques rares sites le proposant encore, par le commerce du dématérialisé qui détient maintenant les droits d'exploitation sur ce premier épisode.
Tout est possible en ce bas monde.
Cela étant, je proclame que tout bon rétrogamer se doit de posséder le matériel nécessaire à l'accomplissement de sa passion ou maîtriser l'émulation de Windows 98 sous différents logiciels tels que VirtualBox (open source) ou Virtual PC (Microsoft). A ce propos, je ne peux que vous conseiller un petit tour sur le site des Tutos Ware pour de plus amples informations:
http://tutos-ware.com
Sur ce site, on découvre des tutoriaux complets concernant l'installation et l'utilisation de ces deux émulateurs. Condition sine qua non, il faut en sus posséder une version exploitable du système d'exploitation à émuler (eh oui: n'est pas DOSBox qui veut !).
Ceux (et ils sont nombreux) qui ne possèdent pas ou plus le jeu pourront toujours se rabattre sur le commerce du dématérialisé qui propose, par l'intermédiaire d'une clé d'accès acquise de haute lutte, le téléchargement de celui-ci remis au goût du jour et, tout à fait théoriquement parce que j'ai des échos divergents à ce propos, fonctionnant sur le dernier système d'exploitation en date de la maison Microsoft.
Cela dit, cette solution comporte quelques astreintes. Car outre le fait qu'elle soit payante, elle impose souvent l'installation d'applicatifs contraignants, sans rapport avec le jeu téléchargé, jusqu'à devoir supporter la présence de DRM (Digital Rights Management) imposant une connexion permanente avec le fournisseur (que le jeu soit conçu pour évoluer en ligne ou non). Je ne m'aventurerais pas à prétendre que cette solution où commodité rime avec vassalité (au regard du droit à disposer de...) soit particulièrement transparente et respectueuse pour les clients que nous sommes.
De loin, je lui préfère celle proposée par le distributeur "Just for Games" qui commercialise un coffret reprenant les cinq épisodes consacré à la saga du plus médiatisé des vampires (série Just for Aventure), pour un prix supérieur, certes (quoique) mais avec la garantie du "self-government" qu'offre le support matériel (voir page suivante).
Pour se procurer Dracula Résurrection en version complète et française, de préférence, il existe encore une ultime possibilité d'inspiration altruiste (on oublie les sites d'enchères combinés à l'argus de l'absurdité).
Cette alternative consiste à faire appel à l'équipe (en toute discrétion, ce qui devrait aller de soi) ou encore, et pourquoi pas, s'en remettre aux réseaux sociaux et à leurs constellations d'amis (leur reconnaissant, de facto, un semblant d'utilité) afin de dénicher la bonne âme qui consentirait à se dessaisir d'un exemplaire devenu superfétatoire, voire embarrassant si j'en crois les soucis d'encombrement évoqués par beaucoup, à propos des dimensions intolérables de la boîte cartonnée et des manipulations inacceptables engendrées par un support d'informations physique, au point de s'en débarrasser au plus tôt (par exemple: en les liquidant à bas prix sur les brocantes que je fréquente régulièrement).
Et ce n'est pas moi qui désavouerais un tel enseignement !




































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