IRON ASSAULT
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Juin 2007
Données techniques :
Type de jeu: simulation
Version: française intégrale
Conception: Graffiti
Autres titres: Screamer, Screamer 2
Distribution: Virgin Interactive
Sortie: mars 1995
Configuration minimum: Intel 486DX2-66
Système d'exploitation: Windows 98 et XP avec DOSBox
Accélération graphique: aucune
Un ou deux joueurs

L'histoire du jeu :
Il existe, sans doute, de nombreuses formules permettant de se choisir un jeu de manière à assurer au mieux la rentabilité de son investissement.
Certains amateurs se fient essentiellement aux avis circonstanciés de la presse spécialisée (revues ou sites dédiés). D'autres testeront les versions sharewares qui, distribuées gratuitement, proposaient, il y a quelques années de cela, des moutures allégées de jeux divers. Actuellement, ce sont plutôt les démos ou versions béta en téléchargement (versions diaphanes, cette fois, ne comportant qu'un ou deux niveaux mis à disposition) qui ont pris le pas sur la précédente méthode. D'autres encore se basent essentiellement sur le bouche à oreille entre gamers (forums et chats) pour se faire une idée de l'intérêt de tel ou tel jeu. D'autres enfin se fient à leur instinct ou à un tas d'autres critères plus spécifiques dont je ne ferai pas l'énumération.
Actuellement, mes acquisitions ludiques ne relèvent plus que du marché du déstockage et, dans une plus large mesure encore, de celui de l'occasion. Du fait du faible investissement que représentent ces achats, j'ose me permettre certains écarts et retenir des jeux de second ou troisième ordre.
Néanmoins, il fut une époque, très courte toutefois, où mes choix se portèrent avant tout sur l'aspect de l'emballage et l'attrait que sa parure suscitait chez moi. Il en fut assurément ainsi pour le jeu Iron Assault dont l'ornementation de la boîte avait captivé mon regard.
Si d'aventure, je m'étais basé sur une quelconque critique émise dans la presse spécialisée de l'époque, nul doute que je ne me serais pas attaché, ne serait-ce qu'un instant, à ce titre. Et pourtant...
Iron Assault n'était qu'un ersatz de Mechwarrior, Earthsiege ou encore G-Nome. Qui dit "substitut", dit produit de faible valeur aux qualités amoindries. Mais ce qui reste primordial dans l'appréciation personnelle d'un titre, est la satisfaction qu'il est susceptible de transmettre à celui qui s'implique avec intérêt dans sa pratique et cela quel que soit l'avis général.
Iron assault n'avait rien pour lui. Déjà, sa séquence d'introduction révélait un aspect très inaccoutumé, laissait la sensation que celui-ci avait été réalisé avec des moyens relevant de l'absence totale de budget (les robots étaient figurés par des maquettes de type "jouet japonais" rappelant furieusement la série Goldorak et consorts) et ne pouvait absolument pas rivaliser, par exemple, avec la très prenante introduction de Mechwarrior 2, empreinte d'une beauté, d'une férocité et d'une sensation poignantes à souhait.
Le scénario du jeu se révélait dans la pure tradition des Mechwarriors. Un avenir lointain allait voir s'affronter deux camps, les gouvernementaux et les rebelles. A bord de gigantesques robots, le joueur allait devoir mener une série de missions contre des objectifs militaires. Ces missions consistaient généralement à détruire tout ce qui pouvait s'y trouver, mais aussi à récupérer diverses cargaisons (des savants, par exemple). Bien évidemment et comme il se doit, c'était de la victoire finale et des mérites du joueur dont dépendait le destin de la planète.
Voilà un canevas qui relevait du plus grand classicisme qui soit. Mais puisqu'il permettait de piloter d'énormes engins et de "défourailler" à tout va, le contexte n'était là que pour la forme.
En ce qui concerne les biotopes arpentés, le terme "pauvreté" était sans doute le plus approprié. Avec Arion Assault, nous étions loin de ce que proposaient un Mechwarrior ou, dans une moindre mesure, un Earthsiege.
Iron Assault, n'offrait que quatre types de terrains pour satisfaire les besoins jubilatoires du joueur: la montagne, le désert, la ville et la banquise. Mais, contrairement à ce que ne permettait pas Mechwarrior, il arrivait fréquemment que, pour remplir une mission, il faille s'introduire dans divers bâtiments parfois étagés sur plusieurs niveaux.
Dans l'ensemble, les décors étaient parfaitement marqués, mais répétitifs dans leurs agencements respectifs.
Les robots quant-à eux, n'avaient rien à voir avec les splendides machines proposées dans Mechwarrior. A l'opposé de la félinité, du racé et du rutilant, les robots de Iron Assault étaient patauds et raides à souhait. Inutile d'espérer percevoir une quelconque sensation de mouvement ou de dénivelé de terrain, seuls les dégâts occasionnés par les combats affectaient la sensibilité du déplacement. Pour le reste, l'impression d'être à bord d'un pachyderme sur coussin d'air prévalait. La manœuvrabilité était loin d'être exemplaire. Heureusement, ceux d'en face avaient, semble-t-il, le même handicap.
La seule vue accessible était celle qu'offrait la position à partir de l'intérieur du poste de pilotage avec une unique vision vers l'avant. Le torse était mobile et pouvait pivoter horizontalement sur 180 degrés, autorisant ainsi une vision latérale. Il s'agissait d'une rigidité à toute épreuve ne permettant aucun mouvement souple à l'exception du déplacement latéral (en sus des déplacements classiques, bien entendu). En fait, l'essentiel du jeu se déroulait dans ce cockpit et c'était à partir de cet emplacement que le joueur allait pouvoir se régaler.
La vision principale vers l'avant (appelons-la vision haute) offrait, sur sa plus grande surface, une vue de ce qui se passait à l'extérieur, mais il était possible de basculer vers un autre type d'écran (vision basse) sur lequel on pouvait afficher une vue vers l'arrière ou un écran radar ou tactique quelconque. La vision haute offrait toutes les informations nécessaires au joueur sous un aspect qui n'avait rien de comparable avec la discrétion du viseur tête haute proposé dans Mechwarrior (sur lequel les informations pouvaient être paramétrées, affichées ou non). Ici, tout était fixe et limitait d'autant la perception du monde extérieure.
Par contre, tout était réellement fonctionnel et le petit écran radar (au-dessus à gauche) permettait de faire défiler différents scopes tous très utiles pour accomplir la mission en cours. L'ensemble, tout comme pour Mechwarrior, pouvait parfaitement être manœuvré au clavier et à la souris. La seule différence était qu'à cet instant précis on pouvait raisonnablement préférer (et de loin) se retrouver dans une monture proposée par n'importe quel concurrent plutôt que dans celle qu'offrait Iron Assault, tant l'ensemble paraissait suranné.
Et malgré cela...
J'aurais pu en rester là pour ce qu'il en était de l'expérience Iron Assault et regretter mon coup de sang basé sur le seul aspect du boîtier) mais, à l'époque, j'avais pris un immense plaisir dans l'accomplissement de nombreuses missions qui m'avaient permis, au fil de celles-ci, de diriger une escouade de plusieurs monstres d'acier.
Qu'est-ce qui m'avait donc poussé à accomplir ce que nombre d'entre nous n'auraient jamais accepté de poursuivre après un tel panégyrique et même sous la torture?
En fait, Iron Assault était le seul jeu de son cru à être doté de voix digitalisées qui commentaient l'action. Ainsi, lorsqu'on mettait une roquette en pleine tronche de l'adversaire, des exclamations de satisfaction (en français, s'il vous plaît !) venaient régulièrement récompenser le joueur. Des "Nom de dieu, des "qu'est-ce que je suis bon", des "Je l'ai transformé en pâtée pour chien !" ou encore des "Tu peux dire au-revoir à la vie, mec !" bouleversaient l'atmosphère et transfiguraient le joueur qui se sentait ainsi sublimé dans ses actions (en tous les cas, c'est le sentiment qui me prenait à cet instant), restituant une ambiance que les concurrents ne permettaient pas puisque, avec ces derniers, aucun souffle, aucun mot exprimant une émotion vécue n'étaient perceptibles. Ceux-ci étaient beaux, mais d'une platitude émotionnelle désolante.
Voilà pourquoi, et malgré l'énumération de tous ses défauts, j'ai apprécié, comme un bambin ébahi devant un jouet qui criaille à tout va, accomplir les missions de Iron Assault.
On peut revenir deux minutes sur l'aspect stratégique du jeu, s'il vous plait ?
Comme je l'ai dit plus haut, Iron Assault proposait au joueur averti (celui qui avait obtenu du galon avec quelques missions réussies derrière lui) de diriger une escouade pour les futurs devoirs à remplir. A cet effet, une carte globale du terrain était disponible et permettait de marquer des points de navigation vers lesquels on pouvait envoyer Pierre, Pol ou Jacques en leur filant quelques conseils tactiques.
Ce côté tactique, tel qu'on le pratiquait aussi dans Earthsiege 2, apportait beaucoup au plaisir du jeu. Grâce à cette interface de commandement, on observait le terrain via les caméras des coéquipiers.
Ma manœuvre préférée consistait à d'utiliser un de ceux-ci comme appât afin de diriger contre lui un adversaire qui se mettait alors à découvert et à portée des armes du reste de l'équipe. Le carnage et les commentaires complimentant mes actions pouvaient alors commencer. "Wouaiiis ! Nom de dieu, qu'est ce que je suis bon !" (et c'était encore rien de le dire).
Voilà enfin un jeu qui comprenait les appétits d'un égo surdimensionné (celui de tout bon joueur qui se respecte) en manque de stimuli.
Graphiquement, la réalisation de Iron Assault n'avait absolument rien d'époustouflant. A l'époque de la sortie du jeu, le moteur 3D Studio était déjà considéré comme antédiluvien mais permettait toutefois d'admirer de gros pixels même de très loin (je blague). Ce n'était donc pas de ce côté qu'il fallait chercher une quelconque innovation, mais plutôt dans le gameplay du titre. Un petit tour dans le module d'entraînement permettait, très rapidement, de se faire une idée des tactiques à utiliser pour ne pas en ressortir rapidement les pieds devant. Tout était dans la technique d'infiltration et rien dans la pratique du "rentre dedans".
Les munitions étaient comptées à l'exception des canons laser (bien que leur utilisation prolongée ne provoquât une diminution drastique de leur cadence). Mon arme préférée était le missile Rotak qui, une fois verrouillé sur sa cible, la suivait dans ses déplacements jusqu'au contact (et généralement jusqu'à la destruction de l'adversaire). Son utilisation devait être mesurée du fait du petit nombre emporté et la seule manière de l'éviter était de s'abriter promptement derrière un bâtiment.
Par contre, la gestion des dégâts sur la machine du joueur provoquait la disparition progressive des systèmes de visée et d'éclairage des cibles, ainsi qu'un déplacement de plus en plus erratique, ce qui rendait certaines fins de missions plutôt délicates.
J'avais eu la satisfaction de parcourir de nombreuses missions, à une certaine époque où je possédais encore un Intel 486DX2-66, et cela jusqu'à l'arrivée du bien plus célèbre Mechwarrior 2 qui, sans conteste, avait fait se déplacer progressivement mes centres d'intérêt en matière de BattleMech (bien que sur la machine précitée, Mechwarrior 2 peinait de temps à autre).
Au final, Iron Assault n'était pas beau, mais qu'est-ce qu'on pouvait s'y amuser ! L'important était bien là et je pense avoir largement amorti mon investissement à tel point qu'à sa remise en service pour les besoins de cet article, Iron Asdsault m'a restitué, à l'égal, les émotions que j'avais ressenties alors. Par contre, je dois reconnaître être parfois trop bon public.

La boîte et son contenu :
C'était un jour de pluie, sans doute, où, lors d'un de nos déplacements chez notre fournisseur attitré (si j'écris "notre", c'est parce que je ne m'y rendais jamais sans mon épouse), j'avais aperçu sur un présentoir situé au fond du magasin (je visualise encore la scène) une boîte qui traînait parmi tant d'autres. J'oserais avancer que, ce jour-là, les découvertes ne se firent pas légion (il existait déjà des périodes creuses, même si celles-ci étaient de courte durée) du fait sans doute d'un manque d'approvisionnement dans le chef du commerçant pour qu'il nous avait fallu, je le présume, abandonner les présentoirs de façade où trônaient ordinairement les nouveautés, afin de nous contenter d'un plongeon plus en profondeur dans les réserves bien garnies du boutiquier. Les réserves en logiciels ludiques, bien évidemment.
Cette boîte que j'avais repérée pour la première fois, entreposée de flanc et n'offrant à la vue de son profil, avait su attirer mon œil inquisiteur de par la décoration qu'elle proposait.
La boîte se compose d'une base et d'un couvercle qui s'emboîtent l'un dans l'autre. Dans la partie qui sert de base, se trouve un socle en carton servant à réduire d'un tiers l'espace réservé pour ce qui s'y trouve. Une manière comme une autre d'assurer la sécurité (contre les chocs, notamment).
Son épaisseur est d'une dimension appréciable (ce qui a certainement concouru à me la faire remarquer), légèrement supérieure à la normale si l'on s'en réfère aux standards de l'époque.
Sa couleur, d'un violet très foncé, sur laquelle apparaît en gros plan un robot passablement malmené par des combats acharnés, a de quoi animer les imaginations les plus rétives (ou alors il ne faut plus espérer de rien). Le dos de la boîte propose une décoration de style classique avec ses quelques captures d'écran agrémentées de textes servant à mettre le client potentiel en appétit. Avant même d'avoir pu regarder ces dernières, j'avais déjà pris une option d'achat sur la vente de ce jeu qui se fit à un prix tout à fait usuel pour l'époque.
Son contenu est conservé dans un sachet plastique (il s'y trouve encore) et enferme le CD-Rom dans son boîtier cristallin ainsi qu'un manuel de 16 pages reprenant en détail les commandes des différents systèmes électroniques qu'offrent les machines susceptibles d'être pilotées. Si le jeu semble quelque peu archaïque, maîtriser l'ensemble de ces commandes se révèle indispensable pour espérer approcher les missions avancées. La lecture de ce manuel n'est, dès lors, pas à envisager comme du temps perdu, d'autant qu'il est clair et explicite. Le tout est complété par un formulaire d'enregistrement auprès du distributeur et par un feuillet publicitaire concernant les produits de même développeur.
La présence de cette boîte sur mes étagères trouve certainement son origine dans un coup de cœur initial pour son emballage. Mais au-delà de ça, la bonhomie toute démodée du jeu qu'elle contient et le plaisir que j'ai eu à le parcourir en font un jeu qui en vaut bien un autre. Je le garde donc précieusement pour ma satisfaction toute personnelle.

Et aujourd'hui ?
Avant tout, laissez-moi vous préciser qu'il ne sera pas question de correctif entre nous et au sujet de Iron Assault. Que les mauvaises langues se le tiennent pour dit.
Ensuite, j'ai pu installer à nouveau Iron Assault sur toutes mes machines mais les dernières, qui à l'heure où j'écris ces lignes restent toujours inféodées à Windows 98, sont bien trop rapides pour une quelconque utilisation du jeu (hormis l'incitation à l'hilarité).
Pour pouvoir à nouveau refaire l'une ou l'autre mission, il ne me restait que la possibilité d'installer Iron Assault sous DOSBox. Cela fut fait en un tour de main. Grâce à cet émulateur, Iron Assault a pu reprendre ses commentaires à l'occasion de l'une ou l'autre de mes actions victorieuses. Ce plaisir là et celui de le voir s'ébrouer dans un écran fenêtré (ce qui lui donne un aspect légèrement plus lissé) rendent un petit second souffle au jeu. Le tester en réseau aurait sans doute été amusant, malheureusement seuls les options Nul modem et modem sont accessibles, l'option LAN n'ayant pas été envisagée à l'époque.
On télécharge toujours DOSBox à l'adresse suivante:
http://dosbox.sourceforge.net/
De plus, s'il arrivait, à quiconque, d'éprouver le moindre problème à l'installation de cet émulateur, le site "La clinique des jeux vidéos" (la référence francophone en matière de support technique concernant des jeux de précédentes générations) propose, outre la possibilité de télécharger DOSBox, une traduction de son manuel d'utilisation, complétée par de multiples reproductions d'écrans de paramétrisation, eux-mêmes parachevés par des commentaires assurant une installation sans faille, même pour les plus néophytes d'entre nous.
Voici l'adresse de cet émulateur et de tout ce qu'il faut pour pouvoir l'utiliser au mieux de ses possibilités:
http://clinique.jeuxvideos.free.fr/articles.php?lng=fr&pg=91
Ce site, à vocation pédagogique, ne devrait absolument plus quitter votre carnet d'adresses personnelles. En voici d'ailleurs les coordonnées:
http://clinique.jeuxvideos.free.fr
En ce qui concerne la paramétrisation de DOSBox, on trouvera quelques indications fondamentales permettant de faire fonctionner cet émulateur tout comme je l'utilise aujourd'hui à l'adresse suivante :
L'émulateur DOSBox
Il est facile de s'apercevoir, après avoir fait un tour rapide sur internet, qu'Iron Assault n'est pas resté dans les mémoires en tant que soft incontournable. A l'exception d'une seule adresse intéressante, rien ne présume que ce jeu ait été un jour remarqué par un quelconque site francophone (sur lesquels il est tout au plus cité pour mémoire).
Par contre l'adresse intéressante en question propose de le télécharger. Et cela, c'est déjà une bonne nouvelle, même si le jeu ne s'y récupère pas dans la langue de Molière.
Voici l'adresse en question:
http://free-game-downloads.mosw.com/abandonware
/pc/arcade_action/games_i/iron_assault.html

Voilà bien le seul et unique hommage qu'internet ait jamais pu rendre à ce jeu qui aurait peut-être mérité plus, sur base et en fonction de mon humble avis.
Heureusement que, suite à cette triste constatation, l'abandonware francophone c'est intéressé à ce titre et le met maintenant à disposition à l'adresse suivante:
http://www.abandonware-france.org/ltf_abandon/
ltf_jeu.php?id=1138

Il y aura mis le temps !
Afin de renouer avec les plaisirs démodés, lorsque les effets bitmapés, trilinéarisés et autres, tant adulés pour les jeux actuels, se seront dissipés dans la satiété ambiante, je reviendrai sur Iron Assault, en vue d'une nouvelle dose de nostalgie.
Pour cela oui, je me le garde sous le coude.








































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