WING COMMANDER PRIVATEER
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Juillet 2007
Données techniques :
Type de jeu: aventure/action/gestion
Version: anglaise uniquement (des sous-titres auraient été les bienvenus)
Conception: Origin
Autres titres: Bioforge, Crusader No Remorse, Crusader No Regrets, Knights of Legend, Martian Dreams, Pacific Strike, Privateer 2, Space Rogue, Strike Commander, Tangled Tales, US Navy Fighters 97, toute la série des Ultima, toute la série des Wing Commander, Wings of Glory
Distribution: Origin
Sortie: octobre 1993
Configuration minimum: Intel 486 DX2-66
Système d'exploitation: Windows 98 et Windows XP avec DOSBox
Accélération graphique: aucune
Un seul joueur

L'histoire du jeu :
Une des plus grandes sagas de l'épopée intersidérale vidéo-ludique de tous les temps, dont les origines ne seraient pas à rechercher parmi les séries télévisées auxquelles elle aurait servi de faire valoir, fut sans conteste la longue suite des Wing Commander.
Pour la petite histoire: Wing Commander fut certainement parmi ces jeux qui firent de nos PC des machines ludiques à part entière. La série des Wing Commander, proprement dite, vit son premier opus apparaître en 1990 et connut un cinquième et dernier volet en 1997 avec le très apprécié Wing Commander Prophecy. Si la série connut alors son aboutissement, ses géniteurs (les frères Erin et Chris Roberts, fondateurs de la dite série) accouchèrent en 2000 d'un dernier épisode (sous la férule du géant Microsoft) considéré par beaucoup comme la digne suite des Wing Commander et qui se dénommait "Starlancer".
Entretemps, de nombreuses péripéties basées sur cet univers virent le jour. Cela fut le cas pour un épisode que l'on peut d'ores et déjà qualifier de mythologique et qui était désigné sous le vocable "Wing Commander Privateer" ou plus prosaïquement "Privateer".
Tout comme pour Wing Commander, Privateer se déroulait dans un macrocosme sidéral qui mettait en présence deux civilisations antagonistes, les Humains et les Kilrathis. Inutile de détailler la première de ces deux races: ses capacités belliqueuses sont notoires depuis la nuit des temps. La seconde en était son équivalent, représenté par une engeance extraterrestre comparable à de gros félins montés sur deux pattes et dont l'inspiration, me semble-t-il, a des accointances avec ce que l'on sait des Klingons (originaire de la planète Kronos, autre civilisation batailleuse rencontrée dans la saga primitivement télévisée des "Star Trek").
L'époque considérée est celle de la conquête spatiale et des étoiles lointaines sur lesquelles l'humanité avait porté ses desseins colonisateurs puis s'y était établie, en terre conquise. L'humanité avait repoussé ainsi ses frontières à des siècles lumière de la terre, sa planète d'origine. En ces temps lointains et à venir (pour autant que cela ne relève plus du domaine du mirage), l'humanité rayonnait par sa technologie sur des centaines de mondes habités. Aux confins de cet univers, elle allait être confrontée à une autre civilisation agissant de même. Ainsi était le schéma des Wing Commandeur, édifié dans une symbolique des plus classiques où tout s'opposait, comme entre le Nord et le Sud, l'Est et l'Ouest, etc...
Privateer introduisait le joueur dans cet univers, à une place qu'il n'avait jamais occupée jusque là. La pratique du commerce spatial était cette fois à portée dans ce volet dont l'idée originale était sans doute à rechercher auprès d'une autre série à succès appelée "Elite et Elite First Encounter" qui ne connut que trois épisodes et dont beaucoup espèrent encore une suite.
Tout comme en ce qui concerne le jeu de référence "Elite", Privateer se basait sur des principes de gestion évolutive mais se trouvait doté d'une accessibilité plus "large public" que ne l'était son instigateur.
Pour le plaisir des anciens et la gouverne des néophytes, on ne s'en rappellerait pas quelques strophes liminaires ?...
Bon alors l'aventure commence sur une base minière du système Troy (du quadrant Humboldt), aux limites de l'Empire Kilra avec lequel la confédération humaine semble entretenir un statu quo provisoire. Le joueur se trouve dans le hall principal de la base. Ses seules possessions sont un vaisseau ,le Tarsus, légué par un ascendant (au regard de son état, celui-ci n'était pas de toute première jeunesse) et d'une ligne de crédit réduite au point qu'il ne restait que deux solutions envisageables:
soit sombrer dans le plus profond alcoolisme en se dirigeant vers le bar le plus proche;
soit se lancer dans une activité de transporteur aux gros bras comme l'était sans doute son lointain ancêtre lorsque ce dernier arpentait les chaussées de notre bonne vielle planète aux commandes de son gazogène époumoné.
La seconde solution est celle qui est choisie et cela n'empêchera pas, de toute façon, le joueur de fréquenter les bars, par après, afin d'y faire des rencontres intéressantes.
Mais pour l'instant, il s'agit de se faire du cash! Direction le centre d'échange où il est possible d'acheter certaines marchandises recherchées (et bien payées pour qui les proposera) sur une planète agricole toute proche.
Autant jouer son va-tout sur ce coup là et claquer tous ses crédits dans une camelote à bon rapport. Une fois le tout chargé dans la soute, direction le hangar où attend le Taurus en parfait état de marche avec le plein de carburant fait. Un vaisseau capable de voler, c'est toujours cela de gagné !
Le décollage se fait automatiquement et, dans l'espace, il reste à consulter la carte de navigation afin de sélectionner successivement les points de saut vers la planète visée puis à enclencher le pilotage automatique. Cette planète est seulement à quelques balises et, si aucun pirate ne montre le bout du nez, tout va pouvoir se passer normalement. Qu'ils y viennent seulement ! Le Tarsus ne possède qu'un seul petit canon à énergie, mais il est robuste et ne s'enraille jamais.
Bon, pas de pirates, ce ne sera pas pour cette fois. Voilà notre planète agricole en vue. Après un atterrissage tout aussi automatique et les droits de douane acquittés, la marchandise est vendue avec un profit substantiel.
A ce moment, il n'y a que deux solutions envisageables :
soit sombrer dans le plus profond alcoolisme en se dirigeant vers le bar le plus proche pour fêter ça;
soit s'installer à son compte en tant que négociant ambulant, remettre ça avec une autre cargaison, puis dépenser une partie du surplus pour refaire le plein, changer l'armement, renforcer les boucliers etc... et avec le solde (pourquoi pas), envisager l'ouverture d'un plan épargne-pension. On ne sait jamais, les temps sont durs dans ce "quadrant" de l'univers.
Bien que n'étant pas le premier du genre, Privateer avait occasionné un émoi important au moment de sa sortie, parmi la gente vidéo-ludique de l'époque (qui n'était encore composée que de connaisseurs attentifs et non de curieux occasionnels comme cela est le cas actuellement). C'était donc son principe, bien moins que ses graphismes, mettant en avant une gestion des ressources qui avait comblé une attente à laquelle Elite n'avait pas totalement répondu.
Car, comme souligné plus haut, le concept de Privateer se voulait être destiné à un plus large public. Ce que proposait Elite (et qui n'a jamais été repris depuis) comme par exemple la possibilité de décoller ou atterrir sur une planète en mode manuel (avec séquence d'approche du sol etc...) avait été remplacé par de l'arrimage automatisé sans séquence d'approche afin de satisfaire à la rapidité de l'action.
La gestion des ressources en combustible du vaisseau et le calcul des trajectoires de déplacement avaient été réduits à leur portion congrue (deux exemples: énergie illimitée sauf pour le saut hyper-spatial demandant du carburant et utilisation des balises de navigation automatiques pour se déplacer d'une planète à une autre ou changer de secteur) afin de permettre au joueur de se consacrer à l'essentiel du jeu et tout ce que celui-ci permettait. Et Privateer permettait beaucoup. On pourrait aller jusqu'à dire que Privateer autorisait presque tout avec parfois quelques infidélités sacrifiées sur l'autel de l'authenticité (j'aurais aimé pouvoir atterrir et redécoller d'une planète ou d'une base orbitale, de manière plus classique, comme le permettait Elite).
Car outre le cabotage que l'on avait tout intérêt à pratiquer au début du jeu, histoire de se faire un petit pactole permettant de voir venir des moments plus difficiles, le joueur avait bien d'autres possibilités. Il est un fait que dans les bars de la confédération (et ça, tout le monde vous le dira) on pouvait rencontrer certains individus recherchant les services de personnes capables de laisser leur probité au placard et de se lancer dans des opérations douteuses mais combien rémunératrices, ou d'autres encore recherchant des volontaires afin de remplir des missions de maintien de l'ordre pour compte des services fédéraux et de la sécurité. Tout était possible !
Pour un peu que l'on se fatigue de la routine avec son lot de marchandises et ses faibles risques de mauvaise rencontre, le tout accompagné d'une marge bénéficiaire smicardée, les portes étaient grandes ouvertes: passer de l'une à l'autre méthode ne dépendait que de son bon vouloir. Si d'aventure, une mauvaise réputation venait à être entretenue à l'égard du joueur, il lui suffisait de changer de "quadrant" spatial (l'univers de Privateer était si vaste) le temps que les choses se tassent et le tour était joué (ou encore payer une amende aux services de sécurité afin de se les mettre en poche). S'il lui arrivait de se décider pour une activité de brigandage (fructueuse, mais dangereuse), cela ne tenait encore qu'à lui de la pratiquer, etc... De la toute grande liberté, je vous dis.
Rien que pratiquer l'honorable métier de commerçant relevait du sport aux embûches nombreuses. Il ne fallait pas espérer acheter du fret ici et le revendre là bas pour en tirer automatiquement une marge bénéficiaire plantureuse. Certes non ! Il arrivait même que l'on soit obligé de la vendre à perte. Il fallait choisir avec soin la marchandise au plus bas prix et dénicher l'acheteur le plus intéressé à en prendre livraison. Privateer était sur ce point, une ovation au mercantilisme capable de réveiller des vocations parmi ses pratiquants.
Et tous ces beaux crédits engrangés, qu'est ce qu'on pouvait en faire ?
Et bien les possibilités ne manquaient pas. Personnellement, j'aurais aimé pouvoir, de temps à autre, me donner du bon temps avec de jeunes dames au tempérament complaisant mais bizarrement le jeu faisait l'impasse sur la question. Autrement et surtout si l'on privilégiait l'option "impulsif ou chercheur d'ennuis", l'argent gagné permettait de réparer et d'améliorer son vaisseau, voire en changer pour un astronef de combat plus puissant ou un cargo spatial aux soutes plus volumineuses ou encore un petit vaisseau très rapide afin de distancer les poursuivants après que l'on se soit adonné à son sport favori, le piratage en haute ionosphère. Tout était permis, tout était réalisable!
Chaque station, chaque base minière, chaque astéroïde colonisé, chaque planète proposaient de nombreuses missions qui envoyaient le joueur vers d'autres astres du "quadrant" où il pouvait à nouveau trouver de nouvelles alternatives afin d'assouvir sa soif d'aventure. La récompense (généralement sous forme de crédits) pour chaque mission réussie était à la hauteur de la difficulté. Il n'y avait pas à proprement parler de progressivité dans la difficulté, mais plutôt un choix de missions à la complexité variable, ce qui laissait au joueur un éventail de possibilités, y compris celle de revenir sur certaines (primitivement trop coriaces) après avoir traversé la galaxie et s'être fait une solide expérience. L'imagination des développeurs n'avait pas manqué à la réalisation du background de cet univers de péripéties et d'équipées en tous genres.
Une véritable vie d'aventurier s'ouvrait alors au gamer et si celui-ci ne se satisfaisait pas encore de la durée de vie gigantesque de Privateer, un add-on avait vu le jour ajoutant, à cet univers dantesque, un "quadrant" spatial supplémentaire affublé de nombreuses missions additionnelles.
Wing Commander Privateer vit le jour en 1993 et le niveau de sa réalisation date, bien évidemment, de cette époque. Ses vertus graphiques avaient alors été qualifiées d'extraordinaires. Dans ce jeu, tout ce qui tournait autour des différents "pieds à terre" était représenté de manière statique en une suite de différents tableaux parfaitement évocateurs, comme cela se pratiquait à l'époque mais, à la sortie du hangar, point d'attache du vaisseau, pour une destination reculée quelconque, l'environnement changeait du tout au tout et affichait un milieu en constante mobilité. Les étoiles émaillaient l'horizon et se mouvaient en fonction des trajets parcourus, les planètes apparaissaient et disparaissaient (les approches étaient très bien réussies), les vaisseaux se croisaient, les bonnes et les mauvaises rencontres s'établissaient et il était possible de communiquer avec les différents équipages (sommairement, sans doute, mais de manière à influer sur la suite à donner à la rencontre).
Les tableaux de bord des différents appareils dont disposait le joueur étaient représentés de façon exemplaire et, en cela, le cordon ombilical avec la série des Wing Commander marquait de façon indélébile l'interface active de Privateer. Bien que tous dissemblables, ils n'en reprenaient pas moins et à chaque fois les mêmes instruments indispensables à une bonne navigation avec comme éléments principaux la mire, l'écran de communication, l'indicateur de bouclier et de blindage, l'écran radar ainsi que tous les systèmes de visée. Tous ces systèmes étaient autant d'héritages de la série précitée et se devaient d'être utilisés en parfaite connaissance de cause pour profiter pleinement du gameplay de Privateer.
La vue principale était celle qui donnait vers l'avant (évidemment). A cette époque de grande gloire, il n'était pas encore question de cockpit virtuel, ainsi toute l'action se matérialisait au travers de cette seule vue (quasiment) et, comme pour ce qui en était des X-Wing et compagnies, seul l'écran radar permettait de suivre l'évolution tridimentionnelle d'une cible quelconque. Cette vue était d'autant plus dégagée que le vaisseau choisi était perfectionné. Autant le reconnaître, avec le Tarsus (petit vaisseau de fret avec lequel on débutait dans le jeu), cette visibilité était proportionnellement restreinte par l'encombrement des différents instruments de pilotage, obsolètes et donc volumineux. Mais, au fil du temps, on pouvait y remédier en changeant de monture (moyennant finances, bien entendu). Dans l'ensemble, toutes ces consoles étaient splendidement représentées. Les vaisseaux rencontrés (Kilrathis, pirates, confédérés, milices, marchands, mercenaires etc...) étaient tous parfaitement identifiables à l'œil et en dehors du dispositif multifonction de reconnaissance. On pouvait les approcher et les voir effectuer des manœuvres (en 2 dimensions, exclusivement) assez convaincantes. Comble de la félicité (à la suite d'un combat victorieux et pour autant que l'on ait équipé son astronef du matériel adéquat), il était possible de remorquer certains éléments intéressants (ou marchandises) du vaisseau détruit afin d'en tirer un substantiel avantage.
Qui a dit que le crime ne profitait jamais ?
Cette parenthèse sur l'environnement de Privateer ne serait pas complète s'il n'était fait mention de l'omniprésence du thème musical qui accompagnait le joueur tout au long de ses déplacements intersidéraux. Celui-ci en devenait à ce point indispensable qu'il pouvait faire la différence dans l'immersion que procurait ce space opéra, avec un éclat comparable à celui qu'apporte la couleur à un macrocosme en noir et blanc. Ce thème marquait à vie celui qui avait eu à s'en accommoder au long des nombreuses heures de plaisir que proposait Privateer et fut sans doute le premier élément qui me replongea dans l'atmosphère du jeu lorsque je remis celui-ci sur le métier, pour les besoins de cet article. Il est de ces quelques notes qui vous recréent tout un univers en deux secondes. Le thème musical de Privateer était de ceux-là: une petite merveille à lui tout seul.
A la grande époque de mes débuts dans le monde du vidéo-ludique, où les quelques jeux en ma possession fonctionnaient exclusivement sous un système d'exploitation méconnu des plus jeunes et qui s'appelait le Disk Operating System (MS-DOS) installé sur un rutilant computer 486DX2-66 (de chez Intel), je m'étais adonné, en compagnie de mon épouse qui en suivait les péripéties, à Privateer tout au long de multiples missions ayant pour objectif premier de m'enrichir virtuellement, après celui de m'en amuser. Pour l'occasion, j'avais fait l'acquisition d'une caricature de manette de jeu (à l'époque, commercialisée par l'équipementier Néerlandais "Boeder"), périphérique qui ressemblait à n'importe quoi sauf à l'élément en question. Il était composé d'un petit boîtier (approximativement de la taille d'un paquet de cigarettes) sur lequel étaient situés deux minuscules boutons censés représenter l'équivalent de ceux que l'on trouve sur un joystick classique, boîtier surmonté en son centre d'une tige en métal terminée par un petit embout en plastique (parfaitement adapté pour une prise en main à deux doigts).
En somme, cet outil était l'équivalent parfait du joystick de voyage ou de celui pour ordinateur de poche (si cela en avait été l'époque). Je ne me souviens même pas si l'engin possédait un réglage des axes, mais il était fort probable que ce ne fut pas le cas.
C'est donc avec cet outil paléolithique (au profit de la souris et surtout du clavier, ce dernier uniquement autorisé pour faire joli mais inutilisable pour les phases de combat) que je passais le plus clair de mon temps, sur Privateer, à essayer de cibler un adversaire quelconque dans des joutes évanescentes qui n'en finissaient pas tant pointer l'adversaire était ardu. Et avec, en plus (à ma grande honte), une satisfaction non dissimulée !
Car même sans cela, la précision du pointage dans les jeux de cette époque n'avait encore rien à voir avec ce que l'on produit actuellement. J'ai le douloureux souvenir de l'existence d'une zone neutre où régnait l'imprécision lorsque l'on déplaçait légèrement le manche afin de réaliser un centrage minutieux. Par contre, tout mouvement partait en fuite dès cette zone franchie. Cela en avait été à tel point que j'en avais cassé, d'agacement (puis réparé, puis recassé, puis recollé etc...), le système de fixation des pivots internes (tout plastique) de la pseudo-manette.
Un authentique martyre que de faire mouche avec précision dans de telles conditions. Cela ne m'empêcha pas de faire missions sur missions et bien que le jeu ne proposât pas de dosage dans la difficulté, de m'avancer plus encore dans l'aventure, assoiffé comme jamais de butins que j'étais.
Grande époque de contemplation que celle-là !
Ensuite, j'ai changé de machine. J'avais aussi acheté ce qui s'appelle un authentique joystick (élémentaire, mais correct), en l'occurrence un FlightStick du fabricant Ch Products (que je possède encore et qui fonctionne parfaitement) et offert l'ustensile de torture (la pseudo-manette en question) à mon pire ennemi.
Mais je garde un souvenir mémorable des heures de gloire sous Privateer premier du nom, phénoménal jeu s'il en était.
Une suite lui a été donnée (Privateer 2) qui, reprenant les éléments principaux du premier opus, était tout autant un petit bijou de gameplay. Un article a déjà consacré ce "best of" dans de présentes pages.

La boîte et son contenu :
Wing Commander Privateer fut sans doute parmi les premiers jeux PC qui entrèrent en ma possession. En ces temps éloignés, j'en étais à frayer assidument un commerce spécialisé de la capitale auprès duquel je commençais tout juste à m'approvisionner en articles ludiques. Toutefois, ce ne fut pas chez ce dernier que je fis acquisition du jeu susdit mais dans une grande surface (déjà) qui sans nul doute augurait de ce qui allait devenir chose banale les années suivantes (avec toutes les limitations que cela implique, aujourd'hui, quant à la simplification de l'offre proposée au joueur).
La boîte n'est pas le packaging originel mais une compilation de deux jeux: Wing Commander Privateer d'un côté et Strike Commander de l'autre, le tout regroupé sur un seul CD-ROM.
Le distributeur Origin proposait un coffret de qualité dans une version francisée (alors que les jeux qui s'y trouvaient étaient dans leur langue originelle) identique donc, à la version native du package en langue anglaise.
A ce propos, une première réflexion serait de constater qu'à l'époque, la traduction du jeu était injustifiée compte tenu de la faible importance que représentait alors le marché français par rapport au marché anglo-saxon vidéo-ludique, cible privilégiée. Ceci expliquant cela, on pourrait simplement regretter qu'un sous-titrage n'ait pas été implémenté par la suite (ce qui aurait permis bien des choses).
Une seconde serait que, par la suite et sans rapport avec notre jeu, lorsque les localisations furent monnaie courante, il était de bon ton et de mauvaise mesure de faire (comme en ce qui concerne le septième art) l'apologie des seules versions originales en décriant invariablement les efforts de traduction quels qu'ils soient, transformant un produit issu du grand standard outre atlantique en une offre agrémentée d'originalité à destination du seul public francophile.
Quoiqu'il en soit, la mode du jeu en ligne va sans doute clore définitivement le débat en étouffant toute dissidence dialectique (pour de bonnes raisons, évidemment).
Via le massivement multijoueur, nous vivons sans doute un retour au rationalisme. Pour ma part, je ne me lasse pas de préférer l'originalité.
Outre cet aparté, la boîte se compose d'une base et d'un couvercle en carton fort de couleur noire dont la manufacture et la robustesse sont excellentes, à l'égal des productions que proposait Origin à cette période. Cette boîte est recouverte d'une chemise coulissante affichant, sur la face avant, une double illustration des jeux Privateer (à gauche) et Strike Commander (à droite) dans une représentation de hauts faits qui certainement avait tout pour attiser ma convoitise. La teinte générale de la chemise est le blanc, mais c'est un blanc en deux tons: un blanc-beige très léger en ce qui concerne Privateer et un blanc de chez blanc en ce qui concerne l'autre jeu (n'allez pas penser qu'il s'agit d'une dysfonction du scannage de la couverture lorsque vous irez consulter la seconde page de l'article). La face arrière de la chemise propose un texte d'introduction en version multilingue (avec chaque fois le petit drapeau en début de paragraphe) et des captures d'écran relatives aux deux jeux sous rubrique.
Voilà une boîte de grand luxe à la décoration et aux couleurs envoûtantes.
Le contenu en est par ailleurs assez volumineux (et je ne fais référence qu'au seul jeu Privateer). Celui-ci se compose d'un CD-ROM commun aux deux jeux, d'une carte de référence des commandes (plastifiée par mes soins), d'une carte complète représentant les quatre "quadrants" (récupération internet), d'un manuel d'installation en noir et blanc de 30 pages (avec force détails en ce qui concerne l'installation sous MS-DOS, la création d'une disquette de boot etc...), d'un opulent guide de jeu (toujours en noir et blanc) de 70 pages où Privateer est disséqué en long, en large et en travers pour ce qui concerne son utilisation (résumé des commandes, glossaire des vaisseaux et armements, conseils de survie en tous genres etc...). Dans celui-ci, on y trouve aussi une introduction préfacée "Secteur Gemini" à lire comme une petite nouvelle de science-fiction, permettant de se plonger (ou replonger) au cœur de l'aventure. Ce manuel est véritablement l'accompagnateur de référence du quidam voulant s'adonner à Privateer. Pour la réalisation de cet article, je l'emporte dans les transports en commun quotidiens (ceux qui m'emmènent et me ramènent du devoir professionnel accompli) afin d'en user à volonté et me remémorer des sensations de ravissement comme rarement il m'a été donné d'en connaître (vidéo-ludiquement parlant, cela va de soi).
Pour en terminer avec ce contenu, la boîte (uniquement en ce qui concerne Privateer, car il y en a tout autant si pas plus concernant Strike Commander) se complète avec la disquette de boot réalisée au moment de l'installation du soft et qui m'a servi, le jour où je m'étais décidé à passer à autre chose, à conserver intactes les sauvegardes réalisées en cours de partie. Cela avait été comme une préscience: je savais qu'un jour lointain elles me serviraient certainement à réaliser un grand projet, quelque chose de majestueux, de grandiose, de pharaonique, de...
Enfin, voilà donc venu l'occasion de m'en resservir.
Cette boîte a son emplacement retenu à demeure sur mes étagères (au fond à gauche) bien à l'abri de toutes les vicissitudes du temps et de la manipulation excessive. Après cet intermède qui va me servir à vous la faire connaître, elle va sagement y retourner.

Et aujourd'hui ?
Comme en ce qui concerne Wing Commander Privateer, 1993 se situe déjà à des années lumière de notre ère si l'on s'en tient aux seuls référents vidéo-ludiques. Je ne me suis pas tourmenté à vouloir absolument faire fonctionner le jeu sur l'un ou l'autre OS récent dans le seul but de démontrer que cela était encore possible. J'ai d'ailleurs d'abominables doutes en ce qui concerne les "Windows", ultimes moutures en date.
Je me suis plutôt attaché à l'installer de façon optimum sur l'émulateur qui emporte mes faveurs du moment, à savoir: DOSBox (dans sa version 0.70, précisément).
On télécharge toujours DOSBox à l'adresse suivante:
http://dosbox.sourceforge.net/
De plus, s'il arrivait, à quiconque, d'éprouver le moindre problème à l'installation de cet émulateur, le site "La clinique des jeux vidéos" (la référence francophone en matière de support technique concernant des jeux de précédentes générations) propose, outre la possibilité de télécharger DOSBox, une traduction de son manuel d'utilisation, complétée par de multiples reproductions d'écrans de paramétrisation, eux-mêmes parachevés par des commentaires assurant une installation sans faille, même pour les plus néophytes d'entre nous.
Voici l'adresse de cet émulateur et de tout ce qu'il faut pour pouvoir l'utiliser au mieux de ses possibilités:
http://clinique.jeuxvideos.free.fr/articles.php?lng=fr&pg=91
Ce site, à vocation pédagogique, ne devrait absolument plus quitter votre carnet d'adresses personnelles. En voici d'ailleurs les coordonnées:
http://clinique.jeuxvideos.free.fr
En ce qui concerne la paramétrisation de DOSBox, on trouvera quelques indications fondamentales permettant de faire fonctionner cet émulateur tout comme je l'utilise aujourd'hui, à l'adresse suivante:
L'émulateur DOSBox
Comme le précise le tableau de référence consultable chez le concepteur du dit émulateur, Privateer s'installe sans coup férir et démarre de même manière. Après avoir réglé la vitesse sur 10.000 cycles (cela peut être différent sur une autre machine), le jeu s'ébroue dès la première sollicitation et après une petite entrée en la matière sous forme d'animation, il est possible de lancer une nouvelle partie via le menu principal du jeu.
C'est à ce moment que l'on est pris d'un doute et qu'on se croirait en droit de se demander si l'accessit posé par l'éditeur de l'émulateur en question ne s'arrêterait pas tout simplement après le dit menu principal, tant on aurait du mal à croire qu'il ait été expérimenté plus avant.
Je m'explique:
Tout lecteur attentif se souviendra avoir lu ici avant (oui, plus haut encore) qu'à une époque et sous Privateer, précisément, la précision du ciblage n'atteignait pas (loin s'en faut) ce que l'on fait de moins bien, actuellement. Sous cet aspect, la conception de ce jeu (lorsqu'on lançait l'interface de combat) était ainsi faite qu'il subsistait une zone neutre plus ou moins importante dans laquelle la souris ou la manette perdait de sa précision. J'ai eu à en souffrir à l'époque et Privateer n'était pas le seul à présenter cette déficience. Le premier test de maîtrise du pilotage s'est donc fait avec un joystick (Ciborg Evo) et les réactions étaient sensiblement meilleures que ce que je pouvais m'en rappeler (et pour cause, l'outil n'avait déjà plus rien de commun avec celui originellement utilisé), pour autant que l'on ne touche plus au nombre de cycles choisi. Autrement, le pointeur part dans une dérive rapide qu'il faudra corriger par un nouveau calibrage de périphérique via le panneau adéquat dans le jeu (pas facile à activer avec un pointeur qui prend la tangente). Au pire, il faut arrêter DOSBox puis relancer le tout.
Prise de tête inutile, diront certains...
Le test suivant concerne la souris et dans ce cas, c'est la fluidité de ses déplacements qui fait excès. Outre une toujours présence de la fameuse zone morte au centre, la souris se révèle bien trop rapide pour pouvoir suivre une cible mobile. Mettre le pointeur parfaitement au centre est déjà une affaire de doigté, alors vous pensez bien, lorsque l'objectif est mouvant...
Bref je n'étais pas très satisfait des deux résultats obtenus et prêt à considérer que le combat se révélait à peu près incontrôlable dans des phases de haute voltige.
Je me suis alors tourné vers la documentation de DOSBox (c'est très utile parfois, de lire la documentation: certains devraient s'en rappeler plus souvent) pour m'apercevoir qu'il existait un paramètre dans le fichier de configuration permettant de modifier la sensibilité de la souris.
Dans la section [sdl] se trouve le paramètre "sensitivity" qui autorise l'ajustement du niveau de sensibilité de ce périphérique. Sa valeur par défaut est 100. En ramenant cette dernière à 50, je suis maintenant parfaitement capable de poursuivre un vaisseau adverse en le tenant au centre de mon collimateur tout au long de ses manœuvres. Cela ne fait pas disparaître la fameuse zone neutre, mais permet un déplacement nettement plus précis et cette fois parfaitement contrôlable. J'oserais même dire qu'il l'est bien plus aujourd'hui qu'à l'époque où je m'adonnais sérieusement à Privateer.
Va donc pour l'utilisation de la souris avec Privateer et à moi les combats victorieux contre les vaisseaux Kilrathis !
Il n'existe donc plus de raison pour que vous ne vous adonniez pas à la pratique du commerce dans l'espace hormis de posséder le jeu. Pour cela, il vous reste à télécharger le jeu à l'adresse suivante:
http://www.abandonware-france.org/ltf_abandon/ltf_jeu.php?id=765
Adresse à laquelle vous n'avez que l'embarras du choix car y sont proposées toutes les versions commerciales du soft:
Version Disquette (7.445 Ko )
Version CD + Add on Righteous Fire (137.689 Ko )
Version Disquette Add on Righteous Fire (1.481 Ko )
A la rigueur, il est admissible aujourd'hui que les graphismes d'époque ne soient plus en odeur de sainteté chez toute une partie de la gente "gamerine" n'ayant pas connu ces âges d'obscurantisme graphique (ou seulement à travers ce que racontent encore les grands-parents).
Pour ceux-là seulement (la sécurité sociale ne prenant pas en charge les tranches de maturité supérieures), il est possible de télécharger une remise à niveau graphique complète.
Son titre en est "Privateer Gemini Gold 1.02"
La version 1.02 de Privateer Gemini Gold propose plein de bonnes choses qui feront grandement plaisir aux fans de Privateer et de l'univers des Wing Commander.
Dans cette nouvelle version, la plupart des interfaces représentant l'intérieur des bases et les interfaces des ordinateurs ont été refaites en haute résolution (SVGA). Cela donne un petit coup de neuf bienvenu au jeu. En plus de cela, le jeu a été rééquilibré de façon à proposer un challenge plus intéressant.
Dans Privateer Gemini Gold, le joueur hérite toujours d'un vieux vaisseau spatial et part à l'aventure dans l'univers des "Wing Commander". Il peut devenir un pirate, un marchand, ou les deux ! L'argent alors gagné permettra de mettre à jour l'équipement du vaisseau, etc. Par rapport au jeu original, Privateer Gemini Gold est entièrement en 3D et, en plus, il est... GRATUIT !
Privateer Gemini Gold 1.02 existe en versions Windows, Linux, MacOSX (attention: 278 Mégas bytes tout de même) et se télécharge à l'adresse suivante:
http://priv.solsector.net/files.htm
Qu'ajouter de plus ?
Ah si ! Bande de veinards, tous autant que vous êtes !








































































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