BIOFORGE
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Juillet 2008
Données techniques :
Type de jeu: aventure
Version: française intégrale
Conception: Origin
Autres titres: Crusader No Remorse, Crusader No Regrets, Knights of Legend, Martian Dreams, Pacific Strike, Privateer 1 & 2, Space Rogue, Strike Commander, Tangled Tales, US Navy Fighters 97, toute la série des Ultima, toute la série des Wing Commander, Wings of Glory
Distribution: Electronic Arts
Sortie: avril 1995
Configuration minimum: Pentium
Système d'exploitation: Windows 98 et XP avec DOSBox
Accélération graphique: aucune
Un seul joueur

L'histoire du jeu :
Je ne sais pas quel effet cela doit faire de se réveiller, un beau matin, sans plus savoir qui l'on est, ce que l'on fait là, ce que sont ces excroissances hideuses au bout des bras, à quoi est due cette extrême difficulté à exécuter le moindre geste, à obtenir une vision claire de son environnement etc...
Mais franchement, je ne suis pas tenté à l'idée d'imaginer un réveil d'une telle nature, alors qu'il en existe d'autres bien plus agréables, vous en conviendrez avec moi.
Pourtant, c'était bience levé de rideau que proposait Bioforge, un jeu d'aventure s'inscrivant dans la grande lignée des légendaires System Shock et Crusader no Remorse/Regrets qui étaient d'autres titres ludiques parus chez le même éditeur (Origin), vers le milieu des années 90. Bioforge renouait avec le principe énigmatique de la reprise de conscience dans un milieu des plus angoissant, sans détenir le moindre souvenir sur le pourquoi du comment d'une telle situation.
L'univers dépeint par Bioforge était particulièrement glauque. Dans ce futur tout aussi probable qu'effrayant, les greffes biomécaniques semblaient être de pratique usuelle. Usuelle parce que l'humanité se trouvait, en ces temps lointains, sous la domination de sectes autocratiques (il était alors question de cause mondiste et d'allégeance totale au Paragon Soulamesh, despote absolu). A l'heure de la colonisation des étoiles, une base scientifique, dont l'objectif officiel était la fouille archéologique, avait été installée sur une des lunes de Daedalus. Le Professeur Mastaba y poursuivait des expériences biogénétiques sur les êtres humains, dans le but (non avoué) de créer un être supérieur débarrassé de toute conscience morale ainsi que des contraintes physiques imposées par la biologie corporelle. Son seul but était de répondre aux besoins de la cause en créant, de toutes pièces et à partir de cobayes humains malgré eux, le prédateur idéal. On peut parfois se demander où va se nicher la fertilité scénaristique de certains auteurs !
Notez que cette mise en situation n'apparaissait pas clairement dans la cinématique d'introduction du jeu. Comme cela était commun à l'époque, le background général était déployé dans un ouvrage manuscrit, complément indispensable présent dans le packaging du soft. Cette mise en situation était d'autant plus efficace qu'elle mettait le joueur à contribution puisque cette dernière lui inspirait une conception allégorique originale à travers une saine lecture. Effort louable qui a perdu de son intérêt, actuellement, par défaut d'intérêt, certainement.
Par contre, ce que dévoilait la courte cinématique d'introduction était le déchargement d'un arrivage (entendez par là, de la matière première destinée à l'expérimentation scientifique) sur la base lunaire de Daedalus, celle-là même dirigée par le Dr Mastaba, précisément. Et lorsqu'on avait pris soin de lire ce que contenait la documentation liée au jeu, rien que la vision du chirurgien penché sur sa table d'opération, manipulant la scie circulaire destinée à débiter la chair et les os, assurait le trip au delà de toute espérance.
Question ambiance et à défaut d'effets visuels excessifs, Bioforge savait y faire pour plonger le joueur dans l'angoisse la plus complète. Il ne fallait pas être devin pour se rendre compte que le corps dépecé sous nos yeux (indirectement, tout de même) était celui du quidam inconscient débarqué tout récemment. D'ailleurs, n'était-ce pas celui-ci qui était couché là, dans cette étrange cellule ?...
Et là, paf ! Transition : le jeu démarrait.
Lui, c'était vous. Enfin, comment dire: vous c'était lui... heu... Lui, le quidam allongé, c'était le joueur ! (donc vous: voilà, c'est ça).
Oh, ma tête !...
Pourquoi cette perception de souffrance généralisée à mon réveil ?
Quoi !... Je suis enfermé ? Et c'est quoi cette main avec trois doigts ? J'ai jamais eu trois doigts, moi ! Et ces plaques en métal qui me couvrent le bras... la jambe aussi... Ces tuyaux... Aurais-je eu un accident de la circulation (ça se pourrait bien, notez: avec tous ces chauffards sur les routes) ?
Pas trop le temps d'énoncer les questions existentielles qui s'imposent, voilà qu'une machine équipée d'une hideuse seringue hypodermique se dirige lentement par ici dans un mouvement de lévitance reptative (en se déplaçant dans les airs, quoi... ). Un droïde médic sans aucun doute. Et moi qui déteste les piqûres... Pas question de me laisser faire (par une belle infirmière, je ne dis pas, mais là...).
C'est l'instant ou jamais pour consulter rapidement la documentation qui renseignait le joueur sur les diverses possibilités permettant de contrôler le personnage principal de l'aventure. Un simple appui sur la lettre [C] et ce dernier se mettait automatiquement en garde. Tout se gèrait à partir du clavier numérique.
Paf ! Un coup direct du droit. Et boum ! Un bon coup de pied retourné et ce malpropre de droïde valsait d'un mur à l'autre jusqu'à percuter le champ de force condamnant l'ouverture de la pièce. Parti le champ de force ! Me voilà libre.
Je vais faire un petit tour dehors voir de quoi il retourne... Brrr, c'est lugubre, ici (propret, mais d'un vert froid hôpital à vous glacer les sangs). Tiens il y a du monde dans la cellule voisine ?
Pas beau à voir le type: il est tout bleu et le bas de son corps a été remplacé par des articulations métalliques.; C'est cocasse, son bras gauche traîne au beau milieu du couloir, dans une marre de sang... Mais qu'est-ce que...? Voilà le sol qui tremble maintenant ! Tout cela ne me dit rien qui vaille. On serait à l'approche d'une catastrophe majeure que cela ne m'étonnerait pas.
Va falloir trouver comment sortir d'ici, fissa !
Bonjour l'ambiance.
Bioforge était un de ces jeux d'aventure où le joueur se retrouvait, d'entrée, aux commandes d'un personnage amnésique ayant servi de cobaye lors d'expérimentations sur les manipulations génétiques menées en grand secret par un dément. Un des premiers objectifs à atteindre était d'analyser la situation dans laquelle se retrouvait l'avatar, tout en parcourant l'aventure qui devait lui permettre de s'en sortir de la meilleure façon qui soit et en vie, de préférence. Pour cela le joueur avait à consulter diverses notes réunies sous forme de messages personnels, laissées ça et là, tout au long du jeu, afin de reconstituer les événements récents (forcément: l'amnésie, cela se soigne...).
Ces notes allaient lui révéler bien des choses, à commencer par sa condition actuelle. Elles dévoileraient aussi quelques énigmes, astuces et codes secrets nécessaires à la progression. La lecture de tous les messages récupérés était dès lors indispensable et avait comme autre avantage d'immerger un peu plus le joueur dans l'univers lugubre d'une aventure particulièrement inquiétante.
Outre les phases interactives habituelles et communes à tous les jeux de cette catégorie (objets à récupérer, boutons et manettes à enclencher, puzzles à résoudre de manière logique ou par déduction empirique, etc...), Bioforge était doté d'une fonction pugilat qui le rapprochait quelque peu d'un Street Fighter (jeu de combat au corps à corps, typiquement oriental avec sa panoplie de coups divers). Cette fonction permettait au personnage de se "lâcher physiquement" face aux adversaires et aux situations athlétiques auxquels il allait devoir faire face. Oui, je ne l'ai pas encore précisé mais notre héros était morphologiquement bien membré (heu... comprenons-nous bien: spécialement en ce qui concernait les biceps, pectoraux et autres muscles saillants). Il semblerait, en effet, que la tâche pour laquelle il était destiné l'ait affublé d'un exosquelette particulièrement avantageux en ce qui concernait la masse musculaire. Il fallait maintenant l'utiliser au seul profit du héros, celui-ci ayant repris opportunément conscience avant d'être exploité à mauvais escient pour pouvoir le sortir de cette scabreuse situation.
L'interface visuelle du jeu se présentait de façon classique, à la manière de la majorité des titres du même genre apparus à la même époque. Le personnage se déplaçait sur fond de décors fixes. Dès que celui-ci se trouvait dans un angle de vision tendant à le voir sortir de l'écran, un autre point de vue faisait son apparition et le replaçait au centre. Voilà un procédé technique qui avait déjà fait ses preuves.
Côté graphique, Bioforge ne s'affichait qu'en basse résolution mais les textures étaient parfaitement détaillées et certaines étaient même magnifiques. Le personnage (qui s'appelait d'ailleurs Car Lex mais dont je ne révélerai pas le nom ici pour ne pas trop déflorer l'énigme de départ... heu... zut) était lui aussi composé de nombreuses textures rendant l'ensemble de ses mouvements particulièrement naturels.
Lorsqu'il n'était pas sollicité par le joueur, en vue d'une quelconque action, il regardait dans différentes directions, se grattait ou croisait les bras, comme s'il était animé d'une autonomie existentielle. Cette viabilité était accentuée par une claudication s'amplifiant en fonction des blessures infligées au personnage (dont on va dire que je ne n'ai pas divulguer le nom). Le réalisme était alors poussé jusqu'à laisser sur son corps des traces sanguinolentes, véritables stigmates résultant de diverses luttes menées par le héros (réaliste mais quelque peu gore toute de même).
Mieux encore, la répétition rapide d'actions intenses (donner des coups de poings, courir, sauter et j'en passe...) aboutissait au ralentissement des mouvements, simulant ainsi la fatigue engendrée par l'effort. Inutile, dans ces conditions, de vouloir marteler un adversaire à coups répétés pendant plusieurs minutes et encore moins de vouloir parcourir les couloirs, de loin en loin, uniquement en courant. C'est-y pas de la conception à finalité réaliste, ça, monsieur ?
De plus, et pour couronner cette réalisation édifiante de véracité, l'I.A. adverse était particulièrement réactive. Un petit exemple: il ne fallait pas escompter une mise en veille du jeu lorsque l'on consultait un panneau de commande quelconque. Si un robot de surveillance passait par là à cet instant, il n'hésitait pas à faire les sommations d'usage avant d'utiliser la force, sans même attendre la fin de la consultation.
En arpentant le jeu, j'ai souvenance d'être resté derrière une grande écoutille donnant sur un couloir dans lequel voyageait un droïde de surveillance, pour le voir déambuler devant la porte comme si de rien n'était. Je m'étais alors décidé à me glisser derrière lui au moment où il repasserait devant l'ouverture. Le voilà qui vient ! Attends mon gaillard, ça va être ta fête, crâne d'ustensile ! Je passe alors derrière lui pour le liquider sournoisement.
Mais que ?!? Il s'était déjà retourné et m'épiait tranquillement, avant d'en découdre, comme s'il avait détecté ma présence dans le sas et n'attendait que le bon moment pour me débusquer. Sale bête, va !
Autant dire qu'il y avait tout intérêt à pratiquer intensivement la sauvegarde à chaque moment opportun.
Dans Bioforge, l'ensemble de l'aventure était magistralement soutenue par une excellente localisation des textes et dialogues (tous digitalisés). Les thèmes musicaux (aux sonorités particulières et caractéristiques de cette époque) entretenaient parfaitement l'atmosphère pesante et réfléchie de l'aventure. Ceux-ci n'étaient pas présents partout et laissaient alors la place à divers bruitages tous plus convaincants les uns que les autres. Abandonnez, quelques temps, le jeu ouvert sur un menu quelconque (dans lequel un thème musical faisait sa réapparition) et c'était toute la pièce qui s'imprégnait de la lourdeur clautrophobique que dispensait Bioforge (j'aime aussi l'utiliser à cette seule fin, tant les harmoniques font surgir une ambiance empreinte de frayeur).
Le seul point altérant quelque peu l'ensemble était une absence totale d'ombre portée sous les personnages. Cette carence restituait une désagréable sensation de lévitation ou de superposition sur le décor (excellent, au demeurant). Mais tout cela devient éblouissant de justification lorsque l'on resitue le jeu à l'époque de sa sortie où le processeur Intel 486 régnait encore en maître.
Entièrement réalisé en trois dimensions, Bioforge avait vu certains de ses éléments graphiques sacrifiés sur l'autel de la performance afin de lui assurer un fonctionnement normal sur la machine de monsieur tout le monde.
Ayant fait l'expérience du jeu sur un intel 486DX2-66, je peux, aujourd'hui, témoigner de ce fait en me remémorant à quel point la maîtrise du personnage était laborieuse tout comme la précision de mouvement était délicate à obtenir du fait d'un affichage à la limite du ralentissemnt. Car pour manipuler Bioforge dans une parfaite fluidité (indispensable dans les phases de combat où il fallait placer ses coups avec précision afin que ceux-ci portent), un pentium se révélait déjà la meilleure des solutions. La course aux armements était-elle déjà engagée ?
En son temps, je m'étais investi dans l'aventure que proposait Bioforge, pour aller jusqu'à un point de saturation sans doute engendré par les soucis de maniabilité limitée par les performances de la machine. En dehors de quelques sauvegardes (heureusement conservées sur la disquette de boot expressément préparée pour assurer au jeu des performances optimales), il me reste le souvenir d'un jeu prenant nanti d'une bonne dose de difficulté avec des énigmes donnant au joueur tout loisir de profiter de l'ambiance glauque propre à chaque scène. Cette fois, ce n'était pas mon épouse qui avait conduit la manoeuvre, car le volet action du jeu n'était pas inscrit parmi les thèmes ludiques qu'elle privilégiait (à ce genre, elle préférait nettement le tout réflexion). Dès lors et sans son concours, il avait été logique que je n'aboutisse pas à la conclusion finale de l'aventure. Je m'étais certainement promis que, plus tard, lorsque l'occasion se présenterait à nouveau.
Avec Bioforge, tous les ingrédients d'un excellent jeu d'aventure étaient réunis au même endroit: le caractère mâture de l'aventure, une véritable ambiance tant visuelle que sonore, un scénario digne d'un grand roman d'anticipation, des énigmes retorses et une IA adverse qui en avait tout autant au service du joueur. Bioforge était un parfait dosage entre action et aventure.
Avec ce jeu, Origin avait misé sur la qualité, l'ambition et la volonté d'innover un genre qui avait déjà ses lettres de noblesse. Le résultat était, sans conteste, au niveau de l'attente .
Bioforge restera un exemple de jeu d'aventure riche et intéressante qui réussit le défi de ne pas se reposer sur une quelconque série à succès. Tout le monde ne pourra plus en prétendre autant par la suite.

La boîte et son contenu :
Origin nous a toujours proposé des conditionnements de grande qualité lorsque l'époque s'y prêtait. Les jeux signés par ce distributeur ont, à ma souvenance, tous été présentés dans des packagings d'excellente facture tant en ce qui concerne la composition que la décoration. Cette dernière était généralement porteuse de rêve et n'était pas étrangère à nombre de mes choix basés uniquement sur l'ornementation. Quelque part, c'était aussi le but de la manoeuvre.
Ce fut le cas pour Bioforge qui présentait une parure dans une teinte générale d'un noir absolu (d'autant plus énigmatique parmi ses semblables nettement plus colorées). Sur la face avant, comme observée sous rayons x (vert émeraude), seule la main à trois doigts était représentée. La face arrière était, quant à elle, plus classique avec ses quelques captures d'écran et ses commentaires d'introduction propres à créer la tentation chez le client pour le moins intéressé.
C'est exactement ce qui m'arriva lorsque je pris en main cette petite beauté, lors d'un de mes déplacements réguliers chez un commerçant spécialisé chez qui je m'approvisionnais alors plus que régulièrement (et plus que de raison, il faut aussi le souligner).
Je revois la scène comme si c'était encore hier. La boîte trônait parmi d'autres sur le présentoir principal du négoce (celui qui contenait habituellement les derniers arrivages). Il faut concéder qu'à l'époque il était rare (très rare même et je n'insisterai pas outre mesure sur le fait que tout me porterait à préciser qu'à l'époque, il était très très rare...) de ne pas découvrir chaussure à mon pied à chacun de mes passages chez le détaillant en question, tant la prolifération des diverses productions ludiques remplissait l'étal.
Voilà l'image qui me reste d'un temps qui ne reviendra plus.
La boîte se compose d'une base et d'un couvercle s'emboîtant l'un dans l'autre, tout en noir satinés. Lorsque les deux parties sont réunies, l'ensemble est glissé dans une chemise sans rabats. Celle-ci est d'un noir brillant profond et est découpée dans un papier milligrammé fort, la mettant à l'abri des tourments involontaires émannant d'une manipulation indélicate. Approchez, je vais ouvrir l'ouvrir pour que vous puissiez admirer ce qu'elle contient.
Humm ! Cette odeur, cette odeur ! Vous la sentez, cette odeur ?...
Vous imaginez cela: plus de dix ans après, j'y retrouve encore les sensations olfactives qui furent celles à imprégner ma mémoire lorsque, pour la première fois, j'eus le bonheur de décacheter le coffret tant convoité.
L'intérieur de la boîte est tout autant ébèné que l'extérieur (héritage du bon goût, sans aucun doute) et contient un coffrage cartonné, destiné à sécuriser le CD-ROM. Ce coffrage est à ce point harmonieux que j'avais pour habitude de les conserver, contrairement aux coffrages moulés plastifiés n'ayant par leur place dans de tels écrins (nous n'avons pas les mêmes valeurs, avais-je dû leur signifier avant de leur donner congé).
Dans ledit coffrage se trouve le CD-ROM, bien évidemment puisque c'est là sa place de prédilection. Au-dessus de celui-ci, repose le petit manuel d'utilisation de 18 pages, au même format, destiné à être glissé à l'intérieur du boîtier cristallin enfermant la galette. Par-dessus le tout, j'ai placé la disquette de boot servant, initialement, à lancer le jeu sous MS-DOS, afin de lui assurer un environnement optimisé au possible (j'étais passé maître en la matière lorsqu'il s'agissait de grapiller quelques Kilos octets sur la mémoire de base).
Le coffrage est présentement complété. Ce qui suit réside maintenant à sa surface. On y trouve notamment un manuel d'installation et carte de référence de 18 pages comme avait l'habitude de nous en prémunir l'éditeur. Ce manuel, imprimé sur papier recyclé et au format dépassant le A5, est entièrement en noir et blanc. Il renferme toutes les instructions nécessaires à l'installation du jeu sous différentes configurations (y compris Windows 95), ainsi que des conseils relatifs aux soucis habituels éventuellement rencontrés lors de ladite installation. Le manuel se clôture par un résumé des commandes, sous forme de listes et de positions sur le clavier (le pavé numérique pour toute la partie action).
On y trouve encore un précis très intéressant intitulé "Fichier d'étude personnel" qui trace, sous forme d'annotations événementielles, différents incidents survenus avant que ne débute l'aventure proposée par le jeu (30 pages de bonnes et saines écritures). A sa lecture, le background de Bioforge prend une dimension qu'il est impossible d'approcher sans passer par là. Entamer le jeu sans prendre connaissance de ce flash-back et tout un pan de l'immersion vous sera à jamais inaccessible.
Au-dessus de tout cela, loge la solution du jeu provenant d'un numéro de Génération 4 - juin 1995, revue maintenant défunte. Plus qu'une aide, cette solution est avant tout un souvenir (bien que je ne me souviens plus comme cette dernière m'est parvenue).
En ce qui concerne Windows 95, il convient de préciser que le jeu n'a jamais été prévu pour fonctionner sous cet OS. Si toutefois cette possibilité existait, c'était uniquement au travers du moteur MS-DOS (toujours présent dans la version 95 de Windows) que le jeu s'exécutait. Pour ce faire, il convenait toutefois de paramétrer les fichiers config.sys et autoexec.bat (toujours nécessaires) comme s'il s'était agi de faire fonctionner le jeu uniquement sous MS-DOS. Voilà une manipulation qui n'était pas, loin s'en faut, un modèle de commodité. Outre le fait que Windows95 ajoutait sa couche applicative à la machine (et en réduisait d'autant les performances), j'ai toujours privilégié la disquette de boot concernant les applications relevant du MS-DOS, pour la dissociation (et inévitablement, le gain de performances occasionné), bien plus que pour la facilité d'installation.
La boîte de Bioforge réside maintenant dans la bibliothèque réservée à cet effet. Je la cantonne à l'arrière plan afin d'en préserver la coloration de la lumière du jour. Le fait qu'elle soit ainsi remisée en arrière plan est sans doute pour beaucoup dans la conservation des senteurs originelles d'encre et de papier. Dieu me garde de la remiser ailleurs qu'à cet emplacement.

Et aujourd'hui ?
Que Bioforge ait été conçu pour fonctionner sous MS-DOS est plutôt un gage de pérennité puisqu'il nous évite toutes les tergiversations liées aux soucis de compatibilité entre les différentes générations de Windows et permet de nous en remettre au fabuleux émulateur DOSBox afin de pouvoir encore profiter de sa singulière ambiance.
L'installation sous DOSBox se déroule comme à la grande époque et ne pose aucun souci particulier. Il faut toutefois veiller à bien paramétrer l'émulation de la carte son et spécifier comme canal DMA (DMA=7 indiqué par défaut sous DOSBox). Si cette précision est respectée, le jeu devrait s'ébrouer tout à fait normalement. Dans le cas contraire, les bruitages peuvent ne pas être présents, ce qui gâche quelque peu l'ambiance.
Si toutefois le cas se présente (suite à un oubli ou une précipitation), il suffit de relancer, dans le répertoire où le jeu a été installé, le programme install.exe. Les habitués aux manipulations du DOS et de DOSBox me comprendront. Sinon, une réinstallation du jeu est toujours possible.
Afin d'éviter d'avoir à s'éterniser sur la toute première scène du jeu (celle dans laquelle on contemple le personnage allongé sur la couchette de sa cellule), il conviendra de cliquer, une fois au moins, dans la fenêtre du jeu. Peu de temps après, le droïde médic devrait faire son apparition. Lorsque celui-ci aura été éliminé et que les barreaux énergétiques interdisant de quitter la cellule auront été mis hors service, il ne faudra pas hésiter à faire votre première sauvegarde. Vous m'en remercierez plus tard (si si, vous verrez !).
De plus, si l'affichage graphique originel (faible définition) n'a plus de quoi émouvoir les joueurs en herbe, le mode fenêtré qu'offre DOSbox pallie quelque peu à cette carence grâce à une certaine épuration visuelle. C'est toujours ça de gagné.
Sur la machine qui me sert habituellement à remettre en fonctionnement les vieux jeux dédiés au Disk Operating System, via l'émulateur DOSBox (et qui n'est encore qu'un AMD Athlon 2400+, considéré comme désuet, actuellement), il me faut bien constater que Bioforge fonctionne parfaitement, avec une fludité jamais observée à l'époque, lorsque ce dernier était actif sur un Intel 486DX2-66. Nul doute que si Bioforge avait profité, dès ses débuts, d'une telle latitude de mouvement, je me serais engagé plus avant dans l'aventure. Cette fois, une simple pression sur une touche d'action et voilà que le personnage envoie, sans tarder, son poing ou son pied à un endroit sensible de son adversaire (oui: là, justement). Autant vous dire que ça fait mal ! Rétrospectivement parlant, bien entendu. Alors que j'aurais pu profiter d'une telle souplesse dans l'action pour me dépêtrer un peu mieux de l'adversité.
Tant pis, on ne revient pas en arrière. Il reste, éventuellement, la seule possibilité d'en profiter encore sous DOSBox (ce qui, tout compte fait, n'est déjà pas si mal que cela).
On télécharge toujours DOSBox à l'adresse suivante:
http://dosbox.sourceforge.net/
De plus, s'il arrivait, à quiconque, d'éprouver le moindre problème à l'installation de cet émulateur, le site "La clinique des jeux vidéos" (la référence francophone en matière de support technique concernant des jeux de précédentes générations) propose, outre la possibilité de télécharger DOSBox, une traduction de son manuel d'utilisation, complétée par de multiples reproductions d'écrans de paramétrisation, eux-mêmes parachevés par des commentaires assurant une installation sans faille, même pour les plus néophytes d'entre nous.
Voici l'adresse de cet émulateur et de tout ce qu'il faut pour pouvoir l'utiliser au mieux de ses possibilités:
http://clinique.jeuxvideos.free.fr/articles.php?lng=fr&pg=91
Ce site, à vocation pédagogique, ne devrait absolument plus quitter votre carnet d'adresses personnelles. En voici d'ailleurs les coordonnées:
http://clinique.jeuxvideos.free.fr
En ce qui concerne la paramétrisation de DOSBox, on trouvera quelques indications fondamentales permettant de faire fonctionner cet émulateur tout comme je l'utilise aujourd'hui, à l'adresse suivante:
L'émulateur DOSBox
Pour ceux qui éprouveraient une petite appréhension à se lancer dans l'aventure, il existe une solution "clé-sur porte" contenant l'archive du jeu à laquelle est joint un outil plus convivial que l'interface de DOSBox (un front-end du nom de D-fend Realoded), ainsi que son fichier de configuration expressément paramétré pour le jeu en question. Le tout est agrémenté des bons conseils de l'auteur et est à installer en quelques clics de souris.
L'adresse à laquelle il faut se précipiter est la suivante:
http://www.neuneu.fr/download.php?jeu=bioforge
La liste complète des jeux proposés sur ce site:
http://www.neuneu.fr/jeux.php?PHPSESSID
=p2rokemvr3mdtm2ul13919n691

Alors, pour ce qui était d'en profiter (je viens d'y faire allusion juste avant), heureusement qu'il y a en ce bas monde quelques bonnes âmes qui pensent encore aux plus démunis. N'est-il pas merveilleux d'apprendre, ici même, qu'un site abandonware propose (gracieusement, bien entendu) le chargement du jeu transposé dans la langue de Molière ?
Oui, n'est-ce pas !
Alors il faut se précipiter afin de télécharger, le plus rapidement possible, l'archive de Bioforge à l'adresse suivante:
http://www.abandonware-france.org/ltf_abandon/ltf_jeu.php?id=685
Version CD (89.997 Ko )
Le manuel (8.501 Ko )
Et sur la même page on trouve aussi la solution à n'utiliser qu'en cas d'extrême urgence, sous peine de se voir ridiculiser compte tenu de la vétusté du soft (et ça, pour la jeune génération: la honte).
Avec autant de précipitation, il sera bon, ensuite, de télécharger toute la documentation qui accompagnait le produit, au moment de sa commercialisation. La seule bonne adresse en la matière est la suivante:
http://www.abandonware-france.org/ltf_manuels/manuels.php?id
_manuel=321#321

Il est bon d'insister sur le caractère urgent de la proposition car il est démontré que sur la toile, plus encore que partout ailleurs dans ce bas monde, rien n'est éternel. Heureux sont donc les propriétaires de la version originale du soft. Eux savent maintenant que ce qu'ils détiennent subsistera à toute disparition fortuite pour cause de suppression d'hébergement.
Je vous aurai prévenus !
Je ne prétendrai pas que Bioforge est totalement exempt de défauts puisqu'un patch fut mis en place afin de lui assurer un meilleur fonctionnement. Toutefois, celui-ci est devenu obsolète pour la grande part d'entre nous puisqu'il ne concernait que les seuls (et heureux) possesseurs de carte son Gravis Ultrasound. Autant dire qu'actuellement, il n'est plus besoin du patch pour que le jeu fonctionne au mieux de ses possibilités.
Bioforge reste un jeu d'aventure intéressant, pour peu que l'on persévère à avancer dans l'aventure et que l'on se fasse à l'utilisation de son interface de commandes (quelque peu complexe pour ce type de jeu).
Avec Bioforge, Origin nous avait donné droit à une très bonne surprise: un scénario dans sa pleine maturité, une réalisation graphique acceptable et ce qui ne gâchait rien, une excellente localisation. Quelque chose de System Shock qu'il sera très difficile de retrouver ailleurs et ensuite.
Laissez refroidir vos cartes graphiques et faites-vous réellement frissonner. Bioforge: un retour vers le passé comme aucun jeu ne vous l'a encore jamais proposé à ce jour !






























































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