POPULOUS (A L'AUBE DE LA CREATION)
(les titres)    (page d'accueil) (bas de page)
Juillet 2008
Données techniques :
Type de jeu: stratégie, gestion
Version: française intégrale
Conception: Bullfrog
Autres titres: Genewars, Hi-Octane, Magic Carpet 1 & 2, Populous 1 & 2, PowerMonger, Syndicate et Syndicates Wars, Theme Hospital, Dungeon Keeper
Distribution: Electronic Arts
Sortie: décembre 1998
Configuration minimum: Pentium 200
Système d'exploitation: Windows 98 & XP
Accélération graphique: Direct3D
Mode réseau: affrontement de 2 à 4 joueurs

L'histoire du jeu :
Ne levez plus ces yeux implorants vers le firmament, afin d'adjurer un quelconque mécène pour que le jeu de vos rêves (le gameplay ultime qui déchire tout, qui brûle les pupilles etc...) soit tout prochainement à disposition. C'est inutile d'insister, la demande n'aboutira plus. Le dieu du jeu vidéo est déjà descendu sur terre et a pris l'apparence d'un développeur de génie qui s'appelle maintenant Peter Molyneux.
Depuis les années 80, cet homme d'exception nous a abreuvé de concepts ludiques tous plus novateurs les uns que les autres. Ses productions ont transfiguré à jamais l'univers des joueurs. Je n'en citerai que quelques-uns à titre d'exemple: Syndicate, Theme Park, Magic Carpet, Dungeon Keeper, Black & White.
Et si, ces dernières années, vous vous intéressiez un tant soit peu à cet univers, vous ne pourrez pas ne pas reconnaître parmi ceux-ci l'un ou l'autre titre passé entre vos mains.
Mais il n'était pas dit que le dieu en question s'évertuerait à rester sur un piédestal (cela pourrait se comprendre, notez). Non: il allait tout de même partager avec nous, pauvres mortels, sa passion pour la création. C'est comme cela que lui vint l'idée (divine, évidemment) de concevoir un jeu qu'il allait tout naturellement baptiser "Populous".
L'idée d'un jeu de stratégie basé sur le thème de la création apparut à Peter Molyneux en 1987 et c'est en 1989 que le soft fut commercialisé par Electronics Arts, seul éditeur ayant accepté de financer un aussi étrange concept. Le succès fut éclatant, pensez donc: plus de quatre millions d'exemplaires vendus de par le monde (nous sommes en 1989, je le rappelle&)! Autant dire que le jeu de stratégie venait de prendre un nouveau tournant.
En 1998, apparaissait Populous The Beginning (un retour aux sources, en quelque sorte) qui, dans sa version française, portera le sous-titre de "A l'Aube de la Création". On pourrait penser que cette appellation différente de la traduction littérale du titre anglais était encore un avatar de la localisation française, mais pas du tout. En fait, l'idée en était plus fondatrice puisqu'elle puisait sa source dans les racines même de cette œuvre quand on sait qu'à ses origines, le jeu devait s'appeler "Création", tout simplement.
C'est fantastique, non ?
Populous (dans cette transposition qui fut vulgarisée sous le vocable de Populous 3) est un jeu de stratégie pur jus. Dans celui-ci, le joueur s'identifiait au Chaman, terrifiant personnage possédant d'énormes pouvoirs magiques comme, par exemple, celui d'engendrer la vie. Populous était un univers primitif où tout s'organisait autour de la dévotion au Dieu tribal incarné par le Chaman (généralement évoqué sous les traits d'une femme, allez savoir pourquoi).
Les pouvoirs de cette dernière étaient capables de créer la vie et de transformer les éléments. Ainsi, chaque partie commence avec, en tout et pour tout, six fidèles prêts à la servir et à l'honorer.
Le seul souci dans ce monde de déification, était la présence d'autres Chamans. On comprend, dès lors, que cette contrariété (de taille) n'allait pas être du goût de celui qui voulait devenir Dieu dans sa toute puissante monothéisité. La concurrence allait s'avérer rude, même à cette époque. Car le Chaman voisin avait aussi des appétences d'espace vital. Le joueur avait tout intérêt à s'organiser pour étendre son influence et multiplier ses d'ouailles de manière à se constituer des troupes promptes à la colonisation du voisin avant que celui-ci en fasse tout autant.
Mais une armée n'est rien sans artillerie (c'est ce qu'on affirmait généralement entre 1914 et 1918, notamment). Pour conduire ses troupes à la victoire, le Chaman devait, dans un premier temps, multiplier ses groupies en leur faisant construire un village digne de ce nom, ensuite, les former à l'art du combat en édifiant un temple de la guerre. Pour ce faire, l'aide de divinités était nécessaire et il revenait au Chaman de les invoquer en honorant, de ses incantations, certains obélisques, effigies, statues, totems, et autres ziggourats à la représentation astucieusement indonésienne. Ses oraisons allaient lui permettre d'emmagasiner un nombre et une quantité de sorts différents tous plus intéressants les uns que les autres. Certains permettaient d'édifier des bâtiments spécifiques, d'autres de lancer des fatalités et des conjurations sur l'adversaire du moment et d'autres, enfin, d'user du terraforming à tout va. Les éboulements, tornades, tremblements de terre, vulcanisations, étaient tous des sorts qui autorisaient le joueur à transformer son univers en véritable apocalypse. Ce que les grands cataclysmes terrestres étaient capables de faire, le Chaman en était tout autant habilité.
Quand je vous affirmais que, dans Populous, il était possible de devenir un Dieu de la création, ce n'était pas de la galéjade !
Populous 3 n'était pas à proprement parler une innovation. Comme n'importe qui aurait pu s'en douter, il faisait suite aux deux premiers volets datant de la grande époque où la représentation en 3D isométrique était encore de mise. Le troisième volet reprenait tout ce que proposaient déjà les épisodes précédents et y ajoutait la troisième dimension et la possibilité de voltiger dans celle-ci. Le menu principal était déjà une petite merveille en soi puisque le déplacement de la souris sur celui-ci faisait se déplacer l'ombre des lettres en surimpression sur la trame de fond. Très bel effet de perspective que celui-là, d'autant que la colorisation générale du jeu était particulièrement plaisante et originale, à cent lieues des noirceurs actuellement utilisées partout. Ici, tout était baigné de couleurs chatoyantes et la partie gauche de l'écran, présentant le menu des actions, surmonté par l'indétrônable carte du monde, était teintée en ocre-jaune parfaitement dans le ton.
Le constat pouvait d'ailleurs aller plus loin puisque des ressemblances univoques avec d'autres productions de l'éditeur étaient on ne peut plus évidentes. A travers l'interface de jeu de Populous 3, on retrouvait cette analogie avec Magic Carpet et Dungeon Keeper. Rester en terrain connu avait comme énorme avantage de rasséréner le joueur sur le contenu du jeu qu'il avait face à lui. Mais là s'arrêtait la comparaison car, si Dungeon Keeper bénéficiait d'un concept totalement original et donc novateur par essence, Populous 3 (pourtant édité plus d'un an après) était une reprise avec toutes les contraintes que cela imposait.
Dans le cas présent, il y avait avantage à se retrouver en pays conquis car la tâche du joueur solitaire allait être ardue.
Et voici pourquoi:
Comme tous les jeux de stratégie de l'époque, le principe général de fonctionnement, qui semblait que celui relevé auprès de la concurrence. Pour remporter la victoire, la rapidité primait sur le reste. Il fallait, dans les premières minutes du jeu, établir les bases de son village et passer le premier à l'action. C'était la seule option pour pouvoir espérer réussir l'exercice.
Car la grande tare de Populous 3 était une I.A. adverse inflexible qui ne commettait aucune erreur stratégique, aucune faute tactique, alors que le joueur avait tout à gérer et rien à espérer du côté réaction spontanée de la part de ses troupes. Les joueurs qui, comme moi, aimaient à monter leurs petites installations, à organiser une défense en profondeur avant de passer à l'action étaient les laissés pour compte de l'aventure.
Une fois passées les quelques premières missions (dont celles constituant le didacticiel), tout allait se corser rapidement; il fallait alors souffrir et remettre souvent l'ouvrage sur le métier pour espérer remporter la victoire. Car la mort du Chaman assurait la victoire de l'adversaire et celui-ci était, bien évidemment, la première cible d'une I.A. perverse à souhait. Heureusement, une multitude d'ordres étaient à disposition du joueur (encore fallait-il les connaître) et un de ceux-ci permettait d'assurer la protection du Chaman par l'une ou l'autre troupe. N'empêche, c'est cette difficulté excessive qui m'a valu, trop tôt sans doute, d'abandonner définitivement le jeu.
L'impossibilité de paramétrer la réactivité de l'I.A. y était pour beaucoup. Je me souviens d'un phénomène identique avec Urban Assault (un autre jeu de stratégie, lui aussi possédant une I.A. d'une rare agressivité). Heureusement et dans ce cas, l'éditeur proposait de mettre en place des missions de remplacement dans lesquelles celle-ci modérait son tempérament. Malheureusement, rien de pareil avec Populous 3. Pour les anciens ayant connu les deux précédents opus, ce fut là une déception.
Par bonheur, le mode multijoueur corrigeait cet excès d'élitisme en permettant à des joueurs de force et d'agressivité comparables de prolonger les plaisirs d'une partie à plusieurs (comprenez seulement la participation à une LAN). Encore fallait-il trouver preneur pour une partie en multi, ce qui ne fut pas mon cas (même en insistant). Le défaut de ce genre de jeu étant qu'il est nécessaire d'en maîtriser les rudiments avant d'entamer une quelconque partie, ce qui empêche toute improvisation, à l'inverse de tout FPS.
Populous est un jeu de stratégie en temps réel superbe et complet avec sa maniabilité excellente et bien pensée (la signature de Peter Molyneux était un gage de qualité), ses nombreuses animations, ses couleurs attrayantes et son environnement en trois dimensions (à l'exception des personnages). Il reprenait les spécificités de ses ascendances, assurant ainsi une transition vers la 3D pour les fans de la première heure.
Mais sa difficulté, cumulée à l'impossibilité de paramétrer l'agressivité de l'I.A., handicape le mode solo au profit du mode multijoueur. C'est la seule chose que l'on puisse lui reprocher.

La boîte et son contenu :
La décoration de la boîte du jeu est attractive, mais l'éditeur, Electronics Arts, nous avait habitués à des compositions plus cossues.
Contrairement au coffret de Dungeon Keeper (base et couvercle en carton fort & format grand luxe), la boîte de Populous 3 se compose d'un coffrage cartonné recouvert d'une chemise coulissante à rabats. La chemise est toutefois d'excellente composition avec un grammage élevé et une décoration en deux finitions: mate pour le fond bleuté et vernissée pour les motifs de décoration. L'effet est attractif mais la qualité de l'ensemble n'est plus à la hauteur du packaging précédemment cité. La boîte y perd, particulièrement en profondeur et voit sa solidité réduite par un système de fermeture discutable (le rabat se fragilise rapidement si l'on n'y prend garde).
Il n'empêche que l'ensemble est d'un beau bleu chaud et la décoration avant est parfaitement emblématique, avec son monde subissant les pires phénomènes cataclysmiques. La face arrière de la jaquette propose, plus classiquement, quelques captures d'écran et les commentaires qui vont avec, mais dans une présentation qui détonne par rapport à ce que l'on rencontre régulièrement pour ce genre de produit. Le coffrage en carton brun contenant les éléments du produit est, malgré tout, de bonne qualité et assez résistant à la compression (histoire de conserver toutes ses formes lorsque l'article se trouve empilé à l'horizontale).
Et puisqu'il est fait allusion au contenu, celui-ci se compose d'un boîtier cristallin contenant le CD-ROM du jeu, d'un joli manuel en couleurs de 12 pages détaillant (sommairement, oserai-je affirmer) le fonctionnement du jeu, d'un manuel technique de 20 pages détaillant diverses causes et problèmes pouvant être rencontrés ainsi que les solutions à y apporter (nous étions encore à une époque où les réponses à ce genre de souci étaient autres qu'un insipide "mettez à jour les pilotes graphiques"), d'une carte recto-verso récapitulant toutes les commandes du jeu, d'un avertissement concernant l'existence des virus informatiques (tout à fait inhabituelle comme information, n'est-ce pas ?) et d'une carte d'enregistrement auprès de l'éditeur.
Cette boîte, je l'ai acquise au début de cette décennie, dans un commerce de déstockage que je fréquentais régulièrement étant donné sa situation proche de ma résidence professionnelle de l'époque. Il ne s'agissait pas là de jeux d'occasion mais bien de jeux neufs déstockés pour la modique somme de quelques euros (entre 5 et 8 si je me souviens bien). Pour situer plus précisément l'époque, j'ai réglé cet achat en monnaie locale, ce qui remonte l'équipée avant l'avènement de la devise européenne. Je dois reconnaître que c'était une grande époque où chaque semaine voyait son lot de découvertes dans ce type de commerce, tant les titres étaient abondants. Cela en était au point que je ne me pardonnerai jamais d'en avoir laissé passer l'un ou l'autre présents en trop grand nombre pour éveiller ma convoitise (déjà palpable, alors).
Que de souvenirs mais aussi que de regrets...
Peu de temps après son acquisition et à la suite de quelques allers et retours dans le jeu, j'avais remisé celui-ci dans le haut de la bibliothèque réservée à cet effet. C'était avec regret, car son univers, ses graphismes, son ambiance musicale, la profondeur de ses dialogues (KAaa ! Kaaaha... KAaa!) me plaisaient bien.
Mais sa difficulté me cantonnait aux toutes premières missions. Je m'étais dit alors: sait-on jamais, un jour peut-être aurai-je l'occasion d'y retourner, à l'occasion d'une LAN partie entre connaisseurs. En fait, ce fut pour les besoins de cet article que j'eus à la sortir de la torpeur dans laquelle je l'avais installée. La boîte était toujours là ( c'est normal, je conserve tout de façon maladive) à attendre qu'on la choisisse pour une nouvelle installation. Il n'était pas dit que les voies du seigneur resteraient impénétrables.

Et aujourd'hui ?
En ce bas monde, y aurait-il quelque chose de plus simple à installer que Popoulus3 ?
J'en suis encore à me le demander.
Conçu pour fonctionner sous Windows 95/98 et, pour la présente occasion, à nouveau installé sous le dernier cité (oserai-je encore affirmer à la face du monde que j'utilise toujours cet OS Paléolithique avec une totale satisfaction ?), Populous démarre à la première sollicitation et peut être affiché sous deux modes différents: le mode logiciel (sans accélération graphique) et le mode Direct3D (en toute logique, avec accélération graphique).
Si je précise ce détail c'est que, dans ce jeu, le mode Direct3D m'aura très peu convaincu. Certes, les graphismes sont plus léchés, le ciel plus lumineux, etc... Mais malheureusement, la fonte (dont le choix me semble discutable) utilisée pour l'affichage des textes devient alors difficilement lisible. Pour cette raison, d'entre les deux modes, je préfère le premier qui visuellement ne démérite pas et qui sur un Athlon 2400+ ne menace pas le jeu par de quelconques ralentissements d'affichage (la configuration nécessaire pour le faire fonctionner étant bien en deçà de la puissance de cette machine déjà surannée).
Et en ce qui concerne Windows XP, me demandez-vous ? Et bien, même topo, répondrai-je.
J'ai personnellement lancé l'installation du jeu (sorti de sa boîte) sur une machine supervisée par Windows XP-pack 2 (ce n'est pas mon style, j'en conviens). Mais après celle-ci, le jeu refusa obstinément de s'exécuter, quel que soit le mode d'affichage sélectionné.
Malheur, l'écran reste désespérément vide; je suis maudit !
Non, pas de souci, la cause était entendue: avant toute chose (et après l'installation), il faut impérativement installer le patch 1.03 pour qu'enfin le jeu décide de s'ébrouer. J'avais l'air d'annoncer cela comme l'arrivée d'une des sept plaies d'Egypte mais il n'en est rien puisque ce patch est spécialement destiné à faire fonctionner le jeu sous le Windows incriminé.
Je suis mauvais, hein ?
Cela dit et tout comme en ce qui concerne l'installation effectuée sous Windows 98, la mise en place du patch officiel (1.01) suivi du patch support (1.03) est plus que conseillée, dans tous les cas de figure.
Sous Windows XP et malgré une machine équipée d'un écran LCD, les constatations sont les mêmes (notez que je ne vois pas en quoi cela aurait pu changer les choses, mais on a quelques fois de ces attentes): le mode logiciel est préférable au mode Direct3D pour le seul et unique motif décrit plus haut.
Pas d'affolement dans les chaumières, les patchs sont toujours téléchargeables aux adresses suivantes:
Patch 1.01 pour Populous3 - mise à jour officielle (rechercher Populous)
http://www.patches-scrolls.de/
Patch 1.03 pour Populous3 (indispensable sous XP)
http://www.angelfire.com/pop2/dakini467/downloads.html
Encore un poil trop récent pour se voir figurer dans les catalogues de l'abandonware (car il a bien mérité une telle promotion et un réel passage à la postérité) mais néanmoins téléchargeable par des chemins détournés (que rigoureusement ma mère m'a défendu de nommer ici), à l'exception encore de la démo dont l'adresse se trouve ci-après, Populous 3 devrait pouvoir encore se trouver, en cherchant bien dans les coins les plus reculés de la chaîne commerciale. Il y a quelques temps encore, je l'avais vu traîner, plus d'une fois, ça et là dans les échoppes des commerces d'occasion ou dans les brocantes. Il est vrai que depuis, une fuite en avant dans les domaines technologiques et applicatifs l'aura remisé dans les bas-fonds de l'oubli.
La version démo:
http://www.zdnet.fr/telecharger/windows/
fiche/0,39021313,20071115s,00.htm"

Au-delà de ça, toutes les solutions sont encore possibles y compris celle relevant d'une connaissance complaisante qui consentirait à "confier" sa copie de sauvegarde (pratique communément admise à une certaine époque).
Mais dans l'attente de ce jour mémorable, voici déjà venue la possibilité de se faire la main sur les deux premiers opus, dont les adresses de téléchargement sont les suivantes :
Pour Populous 1:
http://www.abandonware-france.org/ltf_abandon/ltf_jeu.php?id=27
Pour Populous 2:
http://www.abandonware-france.org/ltf_abandon/ltf_jeu.php?id=218
Et enfin, la novation qu'on attendait tous pour Populous 3 et opportunément proposé sur le site Abandonware Utopia:
http://www.abandonware-utopia.com/index.php?page=
telechargement&id=1260#

La vie ne vaut-elle pas la peine d'être vécue après un passage sur ces pages ?
je pose la question.


































(page suivante) (haut de page)