VERSAILLES | |
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Septembre 2009
Données techniques :Type de jeu: aventure didactique Version: française intégrale Conception: Cryo Interactive Autres titres: Chronique de la Lune Noire, Conspiracy, Deo Gracias, Dragon Lore 1 & 2, Dune, Egypte 1156 av. JC, Extase, Hellboy, KGB, Commander Blood, La Machine à voyager dans le Temps, Megarace 1 & 2, Persian Wars, Pompei, Quiz Challenge Football, Losten Eden, Raven, RiverWorld, Saga, Salammbô, Thorgal, Ubik, Versailles 2, Zero Zone, Le 3ème Millénaire, Aliens, Atlantis 1, 2 & ;3 Distribution: Cryo Interactive Sortie: novembre 1996 Configuration minimum: Pentium 200 Système d'exploitation: Windows 98 et Windows XP avec DOSBox Accélération graphique: aucune Un seul joueur L'histoire du jeu : Pour le jeu vidéo, l'industrialisation du support de haute capacité que fut le disque CD-ROM allait participer à une évolution fantastique avec l'apparition de nouvelles technologies comme celle du film interactif. J'ai souvenir d'une certaine époque à laquelle on nous vantait les mérites de ce nouveau support digital comme étant une porte ouverte vers tout ce qui était impossible jusque là. Il allait autoriser ce qui jusqu'à présent était impensable: laisser toute latitude à son utilisateur quant aux directions et aux actions que celui-ci voulait suivre ou entreprendre. En somme, une liberté totale dans un univers de virtualité totale. Quoique la chose fût présentée comme idyllique à l'excès (comme toute avancée d'ailleurs), il est certain qu'elle permit une grande liberté de mouvement mais toujours dans les limites imposées par les concepteurs des applications concernées. Ce fut néanmoins une énorme évolution dans le domaine du jeu vidéo. Le film interactif rapporté au vidéo-ludique connut alors son heure de gloire mais ses limites apparurent très rapidement et sa gloire en fut tout autant éphémère. Elle s'est, d'ailleurs, totalement éteinte actuellement. Il n'empêche que les jeux issus des technologies interactives gardent le cachet caractéristique d'une période marquante du jeu vidéo où la qualité scénaristique concourait à promouvoir l'efficience imaginative. En ces temps glorieux, les studios de développement Cryo érigeaient leur renommée autour du jeu interactif culturel. Cet art brillant - qui n'est pas le propre des développeurs actuels, trop occupés à louanger et stimuler les inclinaisons cyniques d'une engeance vidéo-ludique casuale (sur fond d'efficience économique, évidemment) - connut des débuts prometteurs chez le développeur en question, lorsque celui-ci mit au point son premier titre ludiquo-culturel reposant sur la biographie des grands Rois de France. Le développeur français Cryo, en association avec le ministère des musées nationaux de France, signait avec "Versailles" premier du nom, sous-titré: Complot à la cour du Roi Soleil, un véritable petit phénomène tant en ce qui concernait son niveau historique que ludique. L'objectif de cette production fondatrice visait un créneau spécifique, quelque peu éloigné du joueur habituel, dans lequel une clientèle plus "traditionnelle" se satisferait d'allier le plaisir du jeu à celui de l'intérêt porté à l'histoire de France. Fallait-il en conclure que cette ligne de produits s'orientait essentiellement vers un achalandage autrement plus cérébral que celle concernée communément par le jeu vidéo ? Sans doute pas, si l'on s'en tient au degré de difficulté de l'intrigue générale. Car le but du développeur était évident: entraîner l'utilisateur dans les palais et pièces du château de Versailles afin qu'il puisse en contempler toutes les splendeurs. Il existait d'ailleurs une possibilité masquée de ne participer qu'à la visite des lieux au détriment de l'érigne. Cette possibilité fut ensuite implémentée directement dans le menu du second volet, quelque cinq ans plus tard convertissant ainsi "Versailles 2" du jeu vidéo en outil culturel à part entière. Si le joueur impénitent parvenait aisément à se passer des référents historiques en laissant tout cela en toile de fond pour ne se consacrer qu'à l'intrigue principale, le jeu pouvait lui sembler d'une simplicité trop évidente. Par contre s'il parvenait à s'intéresser à la visite ainsi qu'aux nombreux tableaux et fiches techniques (véritable encyclopédie historique) proposés à la lecture, nul doute que Versailles y gagnerait en profondeur et en enrichissement culturel de manière telle que les jeux actuels en sont totalement dépourvus. Pour ce qui était de la visite des lieux (ossature principale de l'ensemble, autour de laquelle se tramait une intrigue imaginaire), Cryo avait particulièrement privilégié la qualité de la réalisation. A l'aide de son moteur graphique maison baptisé Omni3D (conçu pour l'occasion et qui allait connaître d'autres développements par la suite), Cryo permettait à l'utilisateur d'examiner les décors en pivotant sur 360 degrés (tant horizontalement que verticalement). Versailles avait été virtuellement reconstitué avec une fidélité historique rarement atteinte alors. Certaines parties du château, démontées ensuite ou démolies au cours de la révolution française avaient été reconstituées dans les moindres détails et sur une base documentaire des plus sérieuses. Les personnages rencontrés (le Roi, la cour des Nobles, le personnel de charge) n'avaient pas été puisés dans le répertoire des acteurs et célébrités du 7ème art hollywoodien mais reconstitués à l'identique, avec toutes les disgrâces et misères physiques qu'autorisaient l'époque où ils vécurent. Pour accentuer encore l'immersion temporelle, la modélisation et l'animation des personnages en perruques et costumes relevait du défit technologique dont Cryo avait alors l'exclusivité. L'ambiance musicale n'avait pas été laissée pour compte et reflétait parfaitement celle qui pouvait se faire entendre à la fin du 17ème siècle et en ces lieux, avec toute la parcimonie que le phonographe ne permettra plus avant longtemps. C'est dire que les silences ou les clameurs communes avaient alors tous leur importance ! Il n'aurait encore manqué que les odeurs (que l'on prétendait nauséabondes eu égard aux mœurs hygiéniques encore peu développées en cette période de l'histoire de France) pour finaliser un tableau déjà paradisiaque d'authenticité. Mais sans doute cela aurait-il été trop et plus proche des usages et attentes vidéo-ludiques actuels que ne l'auraient voulu les réalisateurs. OK, je plaisante. L'interface utilisateur n'était peut-être pas un modèle du genre et certains auraient déploré une relative pénibilité d'accès à l'inventaire. Franchement, voilà bien une récrimination qui ne s'imposait pas vraiment pour un jeu où la rapidité d'exécution n'était pas de mise. Versailles fait partie de ces trop rares jeux posés et paisibles qui plaisent aux dames. Voilà sans nul doute une constatation qui sera prise pour une raillerie par les gamers virils (mâles pour la plupart) prétendument exigeants et qui ne se complaisent que dans l'action (guerrière ou sportive, il n'existe pas réellement de différence). Mais ne nous y trompons pas: si le jeu vidéo a abandonné très tôt la voie de l'érudition c'est qu'il y avait forcément un lien de cause à effet. La boîte et son contenu : Voilà quelques années déjà, j'avais le loisir de me rendre régulièrement dans un commerce de déstockage (à 5 minutes de mon domicile professionnel) dédié au domaine de l'informatique qui dissimulait une véritable caverne d'Ali Baba en matière de jeux vidéo. Dans celle-ci était notamment entreposée, sur plusieurs grands présentoirs, une multitude de jeux encore encartonnés et affichant une fraîcheur sans pareille (neufs et cellophanés, pour beaucoup). A cette époque, les jeux empaquetés dans les pochettes élastomérisées, au format DVD, prenaient le pas sur les boîtes cartonnées. Ces dernières étaient reléguées à la condition d'encombrants par une clientèle invoquant ce prétexte pour justifier (partiellement, car il y avait pis encore) son total désintérêt. Réaction classique de celui qui ne parvient pas se projeter dans l'avenir. Jamais il n'est entré dans mes intentions de vouloir désavouer cette vision dépréciative (oh, que non) ! Car mon seul et noir dessein était d'exploiter (cultiver s'il le fallait) de tels errements consuméristes afin de m'approprier à vil prix (quelques euros, tout au plus) un maximum de softs au conditionnement promis à la vindicte et au désintérêt général. Le résultat obtenu dépassa toutes mes espérances. Quel régal que cette période ! Il n'était pas rare de me voir revenir au domicile avec plusieurs achats par semaine (voire plusieurs achats par jour !) au point d'être considéré en ces lieux (le commerce de déstockage en question) comme une attraction, surgissant ordinairement à heure fixe (celle du déjeuner), ne s'intéressant qu'aux présentoirs en question (et à leurs contenus, bien évidemment) au point qu'il m'avait été demandé ce que j'en faisais (Ce que j'en fais ? Et bien je me les...). Ma rétorque avait alors été que je représentais un cartel de fidèles demeurant au secours populaire ou chez les petites sœurs des pauvres, ce qui était des plus hypocrite bien entendu. Je n'ai aucune prédisposition à jouer les entremetteurs. La malice et le penchant accapareur que l'on me prête sont sans limite, je vous l'accorde. Mais toute bonne chose a une fin et celle-là arriva par défaut d'approvisionnement chez le commerçant en question. De cette période bénie, je garde un souvenir ému et une quantité de jeux remisés proprement dans leur boîte cartonnée. Les monnayer ou les échanger contre des jeux actuels ? Ah ah ah ! Pauvres mortels que vous êtes ! Même pas en rêve. Versailles fut parmi les titres que je moissonnai alors. Son sujet intéressa particulièrement mon épouse qui le parcourut entièrement alors que j'en suivais les pérégrinations en simple observateur moyennement intéressé. Jouer, c'était encore autre chose (pensais-je, bien évidemment). Pourtant, suivre l'aventure dans Versailles savait captiver tout autant que les émissions de Stéphane Bern ou Frédéric Mitterand (boswââaar !) sur le même sujet et cela pour tout amateur d'histoire (fût-elle de France) écrite autrement que dans les grandes lignes. Les emballages auxquels étaient confiés la production des Studios Cryo étaient, dans l'ensemble de très bonne facture. La boîte dans laquelle on pouvait trouver Versailles relevait du format destiné spécialement à la série des titres historiques ou éducatifs. Ca vous dirait de la découvrir ensemble ? Alors, approchez-vous un peu: cette boîte est composée d'une base et d'un couvercle tout de blanc vêtus. Les deux pièces s'ajustent l'une dans l'autre sans excès ni défaut. Les dimensions hors tout sont parfaitement dans la norme. L'ensemble, une fois refermé, se couvre d'une jaquette coulissante sur laquelle est apposée l'ornementation du soft dont la teinte principale se confond avec un bleu ciel pâle et lumineux, typiquement observé dans les régions du nord. La composition apparaît particulièrement attractive et parvient à mettre en valeur,sans aucune difficulté, un contenu virtuel majestueux. Dans la boîte ouverte avec toute la distinction qu'exige son rang, on trouve un coffret cristallin dissimulant les deux CD-ROM du jeu. Un gracieux manuscrit au format A5, de 36 pages, dont la couverture rappelle inévitablement la jaquette de la boîte, offre à la vue son contenu en noir et blanc décliné en plusieurs langues sur des pages luxueuses en papier glacé de fort grammage. Les instructions principales se limitent à préciser la signification de quelques icônes, le jeu se pratiquant uniquement via le clic de souris dans une totale intuitivité accommodée d'une gestuelle empreinte d'une grande cérémonie. Les plans d'époque (une reproduction en tous les cas) de Versailles et ses dépendances, au format carte Michelin, améliorent avantageusement le contenu par une touche aristocratique du meilleur goût. L'ensemble est complété d'une fiche d'enregistrement auprès de l'éditeur. Voilà bien une vacation administrative à laquelle je n'ai jamais donné suite, le scribe attaché à ma personne étant destiné à des tâches hautement plus nobles que celle-là. Tel était alors mon bon vouloir. Actuellement, la boîte de Versailles séjourne agréablement dans une somptueuse bibliothèque et sur l'une des étagères réservées à cet effet. Elle s'ajoute à d'autres titres culturels plus ou moins prestigieux de l'éditeur Cryo. Quelques-unes de celles-ci proviennent d'ailleurs de la même source qui est celle dont il est question ci-avant. Le sang royal, ça se mérite. Et aujourd'hui ? Commercialisé à partir de la fin 1996, Versailles avait été conçu pour s'installer sous MS-DOS tout autant que sous Windows 95. Sous ce dernier, seule la configuration du volet audio rappelait encore que ledit système d'exploitation à interface graphique avait toujours des liens étroits avec son ancêtre: le Disk Operating System de Microsoft. De ce fait, je n'avais aucune appréhension en ce qui concerne l'installation du jeu sous Windows 98. Et effectivement, celle-ci se déroule sans aucun souci particulier et le jeu démarre à la première sollicitation. Par contre, il n'en est absolument pas de même sous Windows XP où l'assurance d'un bon support varie du tout au tout en fonction de telle ou telle machine. Dans ce cas, la défiance totale est de mise. Si d'aventure celle-ci se concrétisait et que le jeu refusait tout service, il resterait heureusement (tout autant que miraculeusement) la possibilité de passer par DOSBox puisque Versailles porte bien la double casquette MS-DOS/Windows (c'est écrit plus haut: soyez attentif, bon sang!). Quel bonheur qu'une telle possibilité puisse exister, car c'est la seule qui ait pu me permettre de pratiquer la capture d'écran à volonté. Sous Windows 98, mon utilitaire de capture d'écran refuse obstinément, quels que soient les paramétrages introduits, de me fournir des captures dignes de ce nom. Le passage par DOSBox fut le rédempteur m'assurant de pouvoir documenter, comme il se fallait, le présent texte. Avouez que cela aurait été une horreur sans nom de découvrir, dans ces pages, un texte (bien austère, je vous l'accorde) sans la présence d'agréments visuels, sans compter sur le fait que beaucoup ne se contentent que de ceux-là ! Comme je vous comprends. De plus et après installation du jeu sous DOSBox, j'ai pu constater que Versailles fonctionnait tout aussi précisément que sous Windows 98. Pas le moindre ralentissement. En outre, l'utilisation de cet émulateur autorise un affichage en mode fenêtré (mode par défaut), accentuant encore la finesse des images. J'imagine l'apport d'une telle possibilité sur des écrans dépassant les 17 pouces au regard d'une image plein écran, quelque peu rustique sans l'apport de l'accélération graphique ! On télécharge toujours DOSBox à l'adresse suivante: http://dosbox.sourceforge.net/ De plus, s'il arrivait, à quiconque, d'éprouver le moindre problème à l'installation de cet émulateur, le site "La clinique des jeux vidéos" (la référence francophone en matière de support technique concernant des jeux de précédentes générations) propose, outre la possibilité de télécharger DOSBox, une traduction de son manuel d'utilisation, complétée par de multiples reproductions d'écrans de paramétrisation, eux-mêmes parachevés par des commentaires assurant une installation sans faille, même pour les plus néophytes d'entre nous. Voici l'adresse de cet émulateur et de tout ce qu'il faut pour pouvoir l'utiliser au mieux de ses possibilités: http://clinique.jeuxvideos.free.fr/articles.php?lng=fr&pg=91 Ce site, à vocation pédagogique, ne devrait absolument plus quitter votre carnet d'adresses personnelles. En voici d'ailleurs les coordonnées: http://clinique.jeuxvideos.free.fr En ce qui concerne la paramétrisation de DOSBox, on trouvera quelques indications fondamentales permettant de faire fonctionner cet émulateur tout comme je l'utilise aujourd'hui, à l'adresse suivante: L'émulateur DOSBox Dans le cadre de cet article, je n'ai pas refait le jeu dans sa totalité: vous pensez bien. Pourtant, j'ai souvenance d'avoir été jusqu'à son terme. Enfin, si j'en crois mon épouse qui, elle, l'a réellement parcouru de long en large et du début à la fin alors que, rustre et inculte comme je pouvais l'être à l'époque, je m'étais contenté d'en suivre épisodiquement les avancées en regardant par-dessus son épaule. Force m'est de constater que voilà un jeu totalement hors du temps (comme qui dirait: intemporel), auquel on peut s'adonner seul et dans une extrême sérénité, sans être otage du stress et de l'addiction qu'engendrent les ténors vidéo-ludiques actuels et la pratique en ligne. Hors du temps aussi parce qu'il nous rappelle qu'il fut une époque où la vie s'écoulait de manière mesurée et où la notion d'empressement était encore inexploitée. Versailles ne nous en laisse voir que la facette la plus éblouissante en étalant les richesses insolentes des monarchies toutes puissantes et il faudra sans doute attendre un second épisode (Versailles 2) pour tâter du doigt l'indigence populaire qui sévissait alors. Cette autre vision du 17ème siècle permettra sans doute de faire plus de rapprochements que de discordances avec l'époque qui est la nôtre. Versailles (Cryo 1996) aura-t-il l'avantage de connaître les affres de l'abandonware ? Rien n'est moins sûr car l'éditeur Microïds a acquis, en 2008, la marque Cryo ainsi que tous les droits de propriété intellectuelle sur l'ensemble du catalogue. Depuis, il semblerait que le tout ait été remisé dans des cartons en vue d'être ressorti au plus fort de la disette vidéo-ludique. Sans doute, ce moment n'est pas encore venu (ce qui n'est pas particulièrement de bon augure) puisque rien n'a transpiré des cartons en question. Il se pourrait aussi que Microïds éprouve quelques difficultés à transposer l'œuvre de l'éditeur disparu sur les plateformes actuelles. Mais là, je me montre particulièrement mauvaise langue. Et bien mal n'en pris puisque entretemps, l'univers de l'abandonware en la personnalisation du site Abandonware France offre au téléchargement désintéressé Versailles dans une version française plénière. Autant dire que c'est du pur bonheur. Voici l'adresse ou l'on peut effectuer ce téléchargement: http://www.abandonware-france.org/ltf_abandon/ltf_jeu.php?id=1948 Dès lors, si vous êtes intéressé par le titre dont il est question ici, vous savez maintenant ce qu'il reste à faire. On m'informe inopinément du fait que le site de socialisation Facebook vient de passer le cap des 300 millions de membres. Cela ouvre des horizons jusqu'ici inexploitables, non ?... Alors, allez-y. |
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