LA BATAILLE D'ANGLETERRE
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Janvier 2011
Données techniques :
Type de jeu: simulation de vol
Version: française intégrale
Conception: Rowan Software Ltd
Autres titres: Air Power, Dawn Patrol, Flight of the Intruder, Flying Corps, Overlord, Mig Alley, Navy Strike, Reach for the Skies
Distribution: Empire Interactive
Sortie: février 2001
Configuration minimum: Pentium 4
Système d'exploitation: Windows 98, XP
Accélération graphique: Direct3D
Mode réseau: coopératif et affrontement jusque 8 joueurs

L'histoire du jeu :
Le présent article est sans conteste celui qui, pour le moment, résulte d'un tiraillement (auquel je mets fin ici) entre la raison sociale de ce site et l'exaltation que me procure la simulation de vol vidéo-ludique lorsqu'elle s'applique à la période de la seconde guerre mondiale, le tout pour des raisons attenantes à ma rubrique hors sujet.
La Bataille d'Angleterre (en anglais: Battle of Britain ou BoB lorsqu'il s'agit d'acronyme), des studios de développement Rowan Software, est un de ces jeux dont j'aspirais, depuis bien longtemps (si pas depuis le début), à faire étalage ici.
Ce titre représente pour moi une quintessence dans le domaine de la reconstitution historique. Malheureusement, alors que Battle of Britain s'inscrivait parfaitement dans la période du conditionnement cartonné, cette éventualité fut sans cesse repoussée, faute d'avoir pu le débusquer dans sa livrée originale (en boîte cartonnée, donc). Cette situation conflictuelle avait déjà été abordée dans un exposé remontant à mars 2008, à propos d'une précédente création (Overlord) de la maison Rowan.
C'est vous dire à quel point j'ai de la suite dans les idées...
Il ne faudrait pas en déduire pour autant que je n'en possède pas une variante commerciale. Il n'est pas dans mes habitudes de faire l'éloge d'un soft dont je ne conserverais que le pâle ou l'illégitime duplicata (virtualisé ou pas). Non, La bataille d'Angleterre est un titre que j'ai négocié lorsque celui-ci faisait l'objet d'une édition estampillée Panini sous fascicule consacrant un titre en particulier dans une série qui ambitionnait de s'adresser aux collectionneurs. Il n'est d'ailleurs pas dit que, le cas échéant, je n'aurais pas à revenir sur cette autre adaptation commerciale si d'aventure un autre titre charismatique à traiter n'était pas en ma possession sous la forme qui convenait. Tant qu'il ne s'agit pas de conditionnement plastifié et sans âme, utilisé pour un autre média relevant du septième art, il me semble que l'honneur est sauf.
Toutefois, s'il s'avérait qu'un lecteur soit encore en possession de la boîte cartonnée d'un Battle of Britain, version localisée s'entend, et que, pour le moins (mais je serais prêt à accepter plus), il consente à m'en transmettre les scans afin de compléter la documentation du présent texte, j'aurais bien tort de ne pas profiter de l'occasion pour en apprécier l'éventualité.
Voilà pour ce qui relève de mon dédouanement motivationnel.
En matière de simulation aérienne, les Studios Rowan Software resteront, pour moi, un des rares studios à exhiber ouvertement un tempérament particulièrement so british avec des productions vidéo-ludiques ayant trait à l'histoire contemporaine du royaume par le biais de la seule simulation de vol. Leur ouvrage puisait son inspiration dans les deux grands conflits mondiaux avec une propension appuyée à vouloir rendre compte de l'effort de guerre britannique dans la résolution de ceux-ci. La première guerre mondiale fut abordée avec un honnête Dawn Patrol (contemporain de Overlord, sorti en 1994 - édition spéciale 50ème anniversaire du débarquement).
Par la suite, on eut droit à l'excellentissime Flying Corps, édité en 1997, tenant la dragée haute au Red Baron 3D, le simulateur de vol de la première guerre mondiale de l'éditeur Sierra qui reste certainement la référence en matière de simulation de vol en rapport avec celle que l'on nomma à tort "la der des ders".
Je vais d'ailleurs me permettre une petite parenthèse à ce propos, afin de vous exprimer tout le bien que je pense encore et toujours de ce mémorable Flying Corps.
Red Baron 2 et Flying Corps furent des simulations de vol qui apparurent tous les deux en 1997 (avec Flying Corps en premier). Leur thématique était commune et concernait l'aviation de chasse durant la première guerre mondiale. Sur Rimaimbeur, un article a déjà été dédié à Red Baron 3D (upgrade de Red Baron 2) mais aucun encore, à Flying Corps. Le motif en est simple: pour l'heure, je ne dispose pas de la boîte du jeu. Quant au soft proprement dit, son existence dans ma ludothèque présente des origines plutôt équivoques (un pécher de jeunesse, en quelque sorte...).
Cependant, Flying Corps possédait de nombreuses qualités et je tenais à les souligner ici, en témoignage de mon admiration pour ses développeurs.
Outre le fait qu'il bénéficiait de nombreux points communs avec son grand frère, Battle of Britain (la gestion des commandes au clavier, notamment), Flying Corps, à la différence de Red Baron 2 son illustre concurrent direct, offre à mes yeux un extraordinaire avantage: celui d'avoir été originellement développé pour le MS-DOS et ainsi, de pouvoir être utilisé sous DOSBox.
C'est sous cet émulateur que je me réjouis de bénéficier, à nouveau et sans limites, de l'ambiance singulière que distille ce simulateur de vol. Flying Corps avait profité des mêmes méticulosités historiques et soucis du détail que Battle of Britain. Avec Flying Corps, le joueur avait la possibilité de se plonger, à corps perdu, dans les combats épiques qui se déroulèrent alors dans les cieux, au-dessus des champs de bataille de la Somme, de l'Artois, de la Marne ou de l'Argonne. Tout cela entre 1917 et 1918.
Dans Flying Corps et bien qu'épiques, les combats étaient particulièrement rudes, éprouvants et impitoyables. Quelque soit le camp choisi, les missions de guerre consistaient généralement à surprendre l'ennemi en observant constamment le ciel à la recherche d'un éventuel objectif. A moins, bien sûr, que ce soit celui-ci qui, reprenant le rôle du chasseur fondant sur sa proie, détenait l'avantage de la position. Difficile, alors d'échapper à un pilote aguéri qui en quelques instants et sans que l'on ne comprenne comment, se plaçait dans vos six heures et, d'une rafale ajustée, vous envoyait au tapis en vous arrachant une aile. L'absence de parachute ne laissait alors aucun espoir.
Tout cela, Flying Corps avait su le restituer avec Maestria. En ce qui me concerne, cela faisait et fait toujours largement le poids par rapport à la carence graphique de l'ensemble (pixels et compagnie). Comprenons-nous: le graphisme est loin d'être insurmontable pour un retrogamer mais il ne bénéficie d'aucune technique d'accélération sous DOSBox (bien qu'une version 3DFx vit le jour dans une version Gold, en seconde commercialisation). Flying Corps profite encore moins d'une remise à niveau générale comme ce fut le cas, après sa sortie, pour Red Baron 3D qui lui, s'offre le luxe de fonctionner (pour le moins) sous Windows XP.
Mais qu'à cela ne tienne, Flying Corps ainsi émulé, restitue des émotions identiques à celles que me procure Battle of Britain.
Le jeu bénéficie aussi d'un excellent environnement musical qui se module en fonction de l'intensité de l'action et qui s'inspire de l'époque des faits. Cet environnement musical n'a rien à envier à la toile de fond sonore de la simulation. Ici, la restitution acoustique des moteurs à pistons qui bourdonnent, des armes qui crépitent, des fragiles mâtures qui craquent, des toiles qui se déchirent sous les balles, des flammes qui gagnent l'habitacle, de l'artillerie qui gronde au loin etc... concourt parfaitement à l'immersion soutenue du joueur dans la représentation de l'immense solitude que devait éprouver l'aviateur de cette épopée, démuni de toute liaison radio.
Mon appréciation est la suivante: Flying Corps est et demeure une des meilleurs (si pas la meilleure) simulation aérienne ajustée à la première guerre mondiale, notamment de par une magistrale immersion historique (plus aboutie que chez son concurrent direct), sans concession pour le casual contemporain (kinect & wiimote comprises). Grâce à DOSBox et à un joystick traditionnel, je peux m'y replonger avec délice.
Voici, à droite et au format timbre, quelques captures d'écran qui en démontreront plus que tous les discours.
Admirez les envolées, la délicatesse du graphisme et l'indéniable air de famille avec la succession.
Si, par après, madame bonne fortune ne me donne pas l'opportunité de consacrer un article à Flying Corps, voilà au moins l'occasion de lui reconnaître d'authentiques qualités vidéo-ludiques.
Par contre, il n'apparaît toujours pas dans les rayonnages de l'abandonware francophone. Grave lacune que celle-là.
Maintenant: revenons à nos moutons.
Le jeu La Bataille d'Angleterre (ou Battle of Britain, on va dire ça pour le désigner explicitement et ne pas le confondre avec la circonstance historique du même nom) vit le jour en fin 2000 (2001 pour la version française). Il fut sans conteste la meilleure simulation dédiée à un épisode dramatique de l'histoire du vieux continent qui ne pouvait qu'honorer la résistance et la ténacité dont fit preuve une Royal Air Force affaiblie face à l'offensive aérienne d'une Luftwaffe toute puissante.
Mais depuis 2001 et la reprise des studios Rowan Software par la maison d'édition Empire Interactive, tout développement dans le domaine de la simulation par l'ex équipe Rowan Software fut abandonné. Entretemps et pour le plaisir des fines bouches, les codes sources de ces jeux furent déposés dans le domaine public à l'instigation du fondateur de Rowan Software, Dave Whiteside qui voyait dans ce geste une manière de pousser le chant du cygne d'une maison d'édition qui pendant plus d'une décennie se consacra entièrement à la simulation aérienne dont elle savait restituer les atmosphères comme peu ont pu le faire.
Battle of Britain s'attachait à retracer le climat particulier de cette tragédie (la guerre est une tragédie pour l'humanité, n'en déplaise à ceux qui la perpétuent) se situant dans un contexte militaire particulièrement funeste pour l'Angleterre qui venait de vivre la débâcle de son corps expéditionnaire engagé dans la bataille de France et rapatrié tant bien que mal via les plages de Dunkerque, épisode présenté maintenant comme une victoire stratégique mais qui n'en avait pas moins porté un coup énorme au moral des britanniques. L'étape suivante, attendue avec anxiété, était l'invasion de l'Angleterre par les armées allemandes. En préparation à cette invasion, la Luftwaffe entama des opérations aériennes en vue d'éliminer les capacités défensives du British Fighter Command (Royal Air Force), un préalable indispensable au débarquement. Pendant que les unités du Heer (armée allemande) s'amassaient dans le Pas de Calais, la Luftwaffe, numériquement supérieure dans une proportion de 3 à 1, s'élançait à l'assaut des convois maritimes, des radars et des aérodromes britanniques. Ainsi débuta la Bataille d'Angleterre, tant en ce qui concerne l'événement historique que le jeu éponyme. Celle-ci dura du 8 août au 31 octobre 1940 avant que l'Allemagne nazie n'abandonne son intention de débarquer sur l'île et ne se lance dans un bombardement de nuit sur les grandes villes de l'Angleterre.
Du côté britannique, ce fut le Hawker Hurricane (et non le Supermarine Spitfire) qui supporta le plus gros de l'assaut car il était l'appareil le plus présent dans les escadrilles de la RAF. D'une conception quelque peu désuète par rapport à celle du Spitfire, la fabrication du Hurricane nécessitait toutefois trois fois moins de temps. Son remplacement était donc largement mieux assuré. Par contre et grâce à ses excellentes performances, ce fut le Spitfire qui infligea le plus de perte à la Luftwaffe.
Pour retracer cette bataille, essentiellement axée sur son volet aérien, Rowan Software s'était assis sur le moteur graphique développé pour son précédent titre (Mig Alley - à ma connaissance, seul simulateur de vol reposant sur la Guerre de Corée) qui n'avait pas remporté les suffrages des aficionados, mettant en cause son piètre aspect visuel. Le travail avait donc été remis sur le métier pour accoucher cette fois d'une simulation digne de ce nom.
Toutefois, Rowan ne s'était pas limité à la seule simulation puisque l'aspect stratégique de cet épisode de la seconde guerre mondiale n'avait pas été oublié. Reprenant ce qui avait déjà été fait dans un autre jeu édité en 1994 (Microprose avec son 1942 - The Pacific Air War), Battle of Britain offrait un mode campagne qui débutait par la planification des raids entamés par la Luftwaffe ou par les répliques défensives engagées par la RAF. Le tout s'organisait sur une carte d'état-major affichant la Manche et ses environs (Londres y compris).
Dès qu'un affrontement était imminent, le mode stratégie proposait de passer immédiatement en mode simulation garantissant ainsi à l'utilisateur de se retrouver en plein ciel, à la recherche ou au contact de l'ennemi.
Le mode stratégie se calquait sur le déroulement historique de la bataille et commençait, côté allemand, par le bombardement de convois maritimes et, côté britannique, par la protection aérienne de ceux-ci.
Rowan n'en avait pas pour autant oublié les impatients (qui piaffaient devant une carte stratégique et ses diverses barres d'outils dont la maîtrise se révélait nébuleuse tant qu'on n'avait pas pris la peine d'en assimiler le fonctionnement via le manuel d'utilisation) et offrait au joueur la possibilité de participer à quelques grands moments forts en propulsant ce dernier directement dans l'une des 28 missions scénarisées aux objectifs délimités avec, à chaque fois, la possibilité de choisir la faction à défendre. Ces missions allaient de l'entraînement de base au plus fort de la bataille.
C'était bien évidemment lorsqu'on pénétrait dans la simulation proprement dite que le jeu offrait le summum de ses qualités. Cette simulation se voulait la plus réaliste possible et, de ce fait, proposait un niveau de difficulté passablement relevé alors que la propension au casualisme battait déjà le pavé dans nombre d'autres productions. Rowan Software était d'ailleurs parfaitement au courant de cette nouvelle tendance et proposait mais n'imposait point un haut niveau de difficulté puisque qu'un mode "Novice", sur lequel je ne m'appesantirai pas, était évidemment présent dans les paramètres du jeu. Toutefois, et pour tout passionné de simulation de vol, un soft relevant du genre ne se jauge qu'au travers de la fidélité de sa réalisation aéronautique et non au travers de ses propensions à consacrer l'arcade ou le shoot (alors que les jeux actuels le font si bien).
Avec Battle of Britain, celui qui en demandait allait être servi. Le côté shoot pur était toutefois normalement assuré par la possibilité de prendre place dans l'un des postes de tir (nez, dorsal ou ventral) que comptaient les trois bombardiers allemands repris dans la simulation (Heinkel 111, Dornier 17 et Junkers 88). Ici, nul besoin de posséder un joystick pour participer aux combats aériens et admirer la beauté des cieux. Cette extase se révélait toutefois être de courte durée puisqu'il fallait défendre son aéronef contre les attaques incessantes de la chasse britannique avec seulement 900 cartouches par arme.
Courtes raffales et tirs à portée étaient les seules leçons à retenir de ces phases intégralement administrées à la souris. Pour le plaisir des yeux et si la chance de s'en sortir indemne était du côté du joueur, il pouvait toutefois rester à bord jusqu'au retour sur un aérodrome du nord de la France, en admirant le décor et le vol de sa formation. Si ceux-ci étaient plaisants tant visuellement que ludiquement, ils ne pouvaient en rien être comparés aux qualités exigées du joueur pour s'en tirer en tant que pilote de chasse.
Sans pour autant pousser le matérialisme de la simulation dans ses derniers retranchements (comme par exemple assurer la gestion manuelle du moteur), le mode réaliste offrait déjà des sensations jubilatoires pour autant qu'on ait consenti à endurer de nombreuses heures de formation et de prise en main. Sous un aménagement équivalent, j'oserais affirmer qu'en matière de pilotage, Battle of Britain se révélait un poil au dessus de ce qu'offrait Il-2 Stormovik (avec BoB, inutile d'ambitionner s'en sortir avec le pilote automatique car celui-ci n'existe pas).
Battle of Britain proposait bien quelques missions de formation (décollage, vol solo ou en formation, atterrissage, poursuite du leader, combat tournoyant etc...) mais seule une pratique intensive permettait d'acquérir l'expérience et la maîtrise qui manquèrent à beaucoup de pilotes anglais de l'époque pour pouvoir survivre à la première confrontation (ou encore, pour pouvoir égaler la maestria des pilotes allemands).
L'approche du réalisme était à ce prix et, dans ce domaine, Rowan Software avait du savoir-faire à revendre. Il avait certainement implémenté l'essentiel de ses acquis dans son dernier rejeton que fut ce jeu: La Bataille d'Angleterre.
Dans cette simulation, tous les phénomènes aérodynamiques du vol étaient pris en compte et, pour autant qu'on ne les annulât pas (via le panneau de configuration), le pilotage se révélait chirurgical dès que les roues quittaient la piste. Pour l'exemple, Il-2 Stormovik permettait de virer à plat uniquement en déplaçant le gouvernail, sans que cela n'entraînât autre chose qu'un changement de cap. Avec Battle of Britain, exécuter la même manoeuvre sans basculer l'aile du côté où l'on voulait se diriger entraînait un phénomène ondulatoire (instabilité) qui risquait de s'accentuer, engendrant de la perte de vitesse qui pouvait se terminer en vrille. Si l'on se trouvait trop près du sol, c'était irrécupérable et cela conduisait invariablement au crash.
Autre caractéristique réaliste: les chasseurs britanniques étaient équipés de carburateurs alimentés par gravité (G+) qui provoquaient des ratés de moteur par arrêt d'alimentation dès que l'on piquait du nez à plat lors d'une manœuvre de poursuite en poussant le manche vers l'avant (vol inversé ou G-). La seule solution pour ne pas perdre de la puissance était de passer sur le dos avant d'amorcer un piqué mais, de ce fait, on perdait l'adversaire des yeux.
Battle of Britain restituait parfaitement ce phénomène (et d'autres tout autant à l'avenant). Mais, une fois maîtrisé, le vol devenait un réel plaisir et le combat aérien un art étudié.
Tout cela se devait d'être soutenu par un environnement graphique de qualité. A bien observer les captures d'écran affichées ici à côté, on peut effectivement constater que les graphismes étaient particulièrement bien adaptés à cette simulation avec une profondeur de vue excellente, une symétrie entre décors et machines volantes exprimée dans des dominantes de couleurs aux teintes pastelles parfaitement en harmonie avec l'esprit d'une l'époque qui cinématographiait encore en noir et blanc. Les cieux étaient spécialement bien travaillés avec des strato-cumulus dans lesquels on s'engouffrait comme dans un véritable brouillard qui ne masquait pas tout sous un rideau de gris uniforme comme c'était pourtant le cas dans le bien nommé Il-2 Stormovik.
Dans Battle of Britain, il était tout à fait ahurissant de pouvoir y poursuivre l'adversaire sans avoir à le perdre de vue, pour autant qu'on soit assez prêt, même dans ces masses nuageuses. Un seul mot me vient à l'esprit pour cette évocation climatique: transcendantal !
Toutefois, la simulation pêchait quelque peu (ou perdait de sa superbe) lorsqu'on se rapprochait du sol. A faible altitude, les décors se révélaient alors un peu trop dépouillés. Mais il s'agissait là aussi des limites technologiques imposées par le matériel informatique du moment, ne l'oublions pas.
En tout cas, voilà une faiblesse qui ne m'a jamais empêché de profiter de toutes les autres qualités visuelles du soft. Parmi celles-ci, je place en premier lieu et eu égard à la fidélité historique, la présence des svastikas (croix gammées) sur les dérives des appareils allemands. Celles-ci avaient au moins l'avantage de souligner le caractère velléitaire et tyrannique du régime nazi tout comme l'étoile rouge fut l'emblème d'un autre régime totalitaire. A tout le moins, la censure a fait montre de partialité dans ses attendus, lorsqu'elle a proscrit l'affichage de la seule svastika dans le jeu vidéo. Heureusement, Battle of Britain n'en avait pas été victime et je me demande encore pourquoi.
Tout n'était pas encore dit car il fallait aussi compter sur l'excellente modélisation des appareils intervenant dans la simulation. Non seulement les formes générales comme les camoufflages relevaient du scrupule historique mais, en plus, chaque aéroplane profitait d'une identification réaliste et conforme aux pratiques de l'époque (j'ai eu l'occasion de voler en compagnie d'un Spitfire codé DB, appartenant au fameux as britannique Douglas Bader). Quoi de plus exaltant, pour le connaisseur que je suis, que de pouvoir se replonger intégralement dans un épisode de l'histoire qui a eu tant d'emprise sur notre présent.
S'il le fallait encore, j'en remettrai une couche en proclamant que jamais dans un autre simulateur de vol il ne m'a été donné de voir de telles formations aériennes aux prises les unes avec les autres. Non seulement le jeu vidéo ne m'en a jamais donné d'autre exemple mais le cinéma n'en a pas fait plus, à l'exception de la propagande d'époque. Au plus fort de la bataille, le jeu affichait des dizaines et des dizaines de machines en formation, à différentes altitudes (bombardiers protégés par des essains de chasseurs sur lesquels se ruaient les Hurricanes et autres Spitfires), dans des carrousels majestueux tout autant que mortels, auxquels participait aussi le joueur. Sur ce point, il me faut bien avouer que Il-2 Stormovik ou Combat Flight Simultor 3 ne lui arrivent pas à la cheville.
Ouvrez bien les yeux, vous allez voir que je peux encore vous immerger dans un épisode historique de la seconde guerre mondiale comme osent le prétendre des jeux bien plus récents.
Aux commandes d'un Hurricane, je participe à une mission d'interception, au plus fort des attaques sur Londres (le Battle of Britain Day). La mission nous place à haute altitude avec, face à nous, plusieurs groupes de bombardiers évoluant à diverses altitudes, protégés par de nombreux chasseurs monomoteurs et bimoteurs. Mon appareil fait partie d'un squadron composé d'une dizaine de machines en vol.
Devant, je peux apercevoir plusieurs groupes de chasse, Hurricanes et Spitfires confondus, se dirigeant vers leurs objectifs. La vague vient dans notre direction. Mon leader break à gauche afin d'entamer un long mouvement contournant ayant pour but de nous placer dans les six heures d'un groupe de bombardiers. J'essaie de le suivre tout en gardant un œil sur ce qui se passe autour de moi. Il y a des avions partout et certains nous frôlent en faisant entendre leur moteur.
Face à la menace, la chasse allemande ne reste pas passive. De nombreux appareils allemands tentent d'intercepter les Spifires (plus aptes que nos poussifs Hurricanes à affronter les Messerschmitt 109).
D'autres laissent passer les bombardiers et se placent plus haut et derrière eux. Ces petits malins savent que, pour attaquer efficacement les bombardiers, nous devons venir par l'arrière et réduire notre vitesse afin de pouvoir les garder assez de temps à portée de tir pour espérer en abattre. Les chasseurs allemands situés derrière n'attendent que ce moment pour plonger, nous rattraper et nous tirer comme des lapins. L'attaque doit donc être efficace et rapide car les tirs de défense fusent déjà de la part des mitrailleurs. Dans mes écouteurs, les messages fusent de partout. C'est une cacophonie sans nom. Il me semble que toutes les traçantes provenant des bombardiers me sont destinées.
J'entends leurs chocs sur la carlingue et le bruit du verre qui vole en éclats. Je fais feu, un peu au hasard et avec précipitation (pas facile de rester aligné), en espérant toucher quelque chose puis tire sur le manche pour dégager au plus vite. Mauvais réflexe: je suis trop près et j'offre ainsi le ventre de mon appareil aux tirs meurtriers des mitrailleurs dorsaux. Les coups continuent jusqu'à ce qu'un filet de fumée s'échappe de mon moteur. Celui-ci cafouille immédiatement. Dans la mêlée, je ne sais pas ce que sont devenus mes coéquipiers (totalement perdus de vue). Je pars en tonneau et plonge au plus vite mais mon appareil devient rapidement incontrôlable (câbles de gouverne sectionnés). Je n'ai d'autre solution que de m'éjecter.
Me voilà suspendu à la corolle blanche qui me ramène doucement au sol. J'admire alors la bataille qui s'éloigne rapidement dans le silence revenu. Tout en bas, mon Hurricane va se cracher.
[Alt]+[x] et je reviens au menu, ainsi qu'à la réalité.
Ca se passe comme cela et on en sort des images plein les yeux !
L'immersion n'aurait pas été consommée si Rowan Software n'avait pas apporté une attention et un soin tout particuliers aux environnements sonores de sa simulation. Ici, pas de musiques ronflantes en arrière plan (d'autant que Rowan n'a jamais été enthousiasmé par ces pratiques) mais de la précision et de fidélité dans les différentes sonorités. Les ronronnements particuliers des moteurs Rolls Royce Merlin pour le Spitfire et le Hurricane, et le sifflement spécifique du moteur Daimler-Benz pour le Messerschmitt 109 étaient restitués dans une émouvante réalité.
Le bruit des pales d'hélice qui brassaient l'air, le moteur qui s'emballait ou s'étouffait, les volets qui s'abaissaient, le train d'atterrissage qui se calait en position ouverte ou fermée, les vibrations de l'air avertissant le décrochage, le vent s'engouffrant dans l'habitacle à l'ouverture du cockpit, le crachement des armes, l'impact des tirs dans les tôles faisant voler en éclats le verre des instruments, tout cela concordait à intensifier le sentiment d'authenticité. Et, si cela ne suffisait pas, la frénésie des combats était stimulée par les nombreuses conversations (en anglais ou en allemand selon que l'on se trouvait de l'un ou de l'autre côté des belligérants) éructées dans les écouteurs. Tous ces avertissements et commandements étaient instantanément traduits sur une ligne de texte en bas de l'écran, histoire de pouvoir profiter intégralement de l'excitation du moment comme si on y participait réellement.
Les simulateurs de vol vidéo-ludiques actuels (pour autant qu'il en existe encore) se prennent souvent pour des tours operators et offrent le déplacement sous différentes latitudes (théatres d'opérations) afin d'agrémenter et de divertir le client. Rien de tout cela avec Battel of Britain qui concentrait son action sur la Manche, le sud et l'est de l'Angleterre. Cette monotonie était pourtant conforme à l'histoire. Malgré cela, Battle of Britain proposait un environnement vaste et riche assurant une immersion totale.
Si Battle of Britain se révélait être d'une prise en main laborieuse avec un nombre impressionnant de commandes au clavier, celles dédiées aux différentes vues étaient d'un accès commode sinon intuitif. Un joystik comprenant quelques boutons sous le pouce permettait de passer rondement entre les vues de poursuites internes et externes ou de ramener le joueur instantannément dans l'habitable face à son tableau de bord.
La bonne maîtrise de ces différentes vues était d'autant plus nécessaire qu'aucune indication particulière n'était affichée lorsque la vue de poursuite entraînait le regard hors de tout repère. Le seul handicap du jeu à ce niveau était, sans doute et tenant compte de leur nombre, l'impossibilité de réaffecter les touches de commandes (à contrario de ce que proposait Il-2 Stormovik) . Mais, dans l'ensemble, celles-ci étaient agencées en bonne logique et bien positionnées sur le clavier. Toutes les commandes nécessaires à la bonne appréhension de la simulation ne m'ont jamais causé le moindre souci.
Battle of Britain offrait un mode réseau complet (et surtout LAN, la seule forme de jeu en réseau à me séduire) offrant notamment la possibilité de jouer en équipe. Pourtant je l'ai à peine approché car je n'ai trouvé aucun partenaire décidé à enfourcher le bestiau (d'autant que, dans ce cas, la présence d'un joystick s'imposait pour chaque participant) et ce n'était pourtant pas faute d'avoir plusieurs machines pour pouvoir l'y installer (le jeu tout autant que le joystick). Mais voilà: Battle of Britain exigeait une approche singulièrement studieuse et les quelques partenaires à ma disposition pour ce genre d'exercice préfèrent des parties en LAN (et en équipe, de préférence) à la prise en main immédiate. Je ne pourrais leur donner tort au regard du temps qu'ils ont à consacrer pour cette activité.
Battle of Britain demandait de s'investir dans une prise en main préparatoire pour pouvoir être apprécié à sa juste valeur et, de ce fait, ne s'adressait qu'à des amateurs confirmés détenteurs d'un joystick digne de ce nom. Pour gratifier le perséverant, BoB lui proposait de s'immerger dans un épisode haut en couleur de l'histoire aérienne contemporaine. Pour cela, Rowan avait conçu un outil sans concession à la facilité mais particulièrement fidèle aux événements.
La qualité graphique et sonore globale de la simulation était à la hauteur des attentes (non sans imperfections qui feront l'objet d'un amendement honorable par la suite). Rowan Software avait aussi cette faculté de pouvoir faire renaître, comme personne, une certaine atmosphère d'époque sans qu'il soit nécessaire de passer par des artifices visuels. Comme la plupart des simulateurs de vol, Battle of Britain offrait une longévité quasiment illimitée, même si ses missions, qui se déroulaient sur un théatre d'opération restreint, pouvaient sembler, pour certains, passablement récurrentes alors qu'en réalité chaque engagement constituait une aventure unique.
Ce n'est maintenant plus un mystère pour personne, je voue un culte (le mot n'est pas trop fort et parfaitement adapté à la situation) tout particulier à cette Bataille d'Angleterre, bien plus pour son authenticité et sa profondeur que pour la qualité de ses graphismes (j'ai encore cette capacité permettant de privilégier l'émotion à la représentation) qui ne supportent plus la comparaison avec ceux des dernières simulations en date.
Qu'à cela ne tienne, si la réalisation graphique n'est plus au goût du jour, l'importance que je lui concède n'est pas déterminante dans l'appréciation que j'accorde aux facultés ludiques et immersives de la réalisation. Si j'avais à classer, par ordre d'intérêt, les simulations de vol que j'ai sillonnées avec adoration, Battle of Britain aurait une place de choix aux côtés des excellents Il-2 Stormovik (Oleg Maddox), European Air War - 1943 (Microprose), Flying Corps (Rowan Software) et Apache-Havoc (RazorWorks) pour ce qui en est de l'hélicoptère.

La boîte et son contenu :
D'entrée, il a été précisé que la boîte de Battle of Britain n'était pas en ma possession. Ce n'est pourtant pas faute de l'avoir cherchée ou espérée, mais il semblerait que les simulations de vol soient bien moins présentes sur le marché de l'occasion que ne les sont les multitudes de First Person Shooting en tous genres. Toutefois, parmi celles que j'ai eu l'avantage d'apercevoir, Flight Combat Simulator 3 est sans doute le plus représentatif de ce qu'on découvre communément. Ce jeu a aussi ses charmes mais là n'est pas la question.
Pour l'heure, c'est une réédition de la Bataille d'Angleterre qui fait mon bonheur en la présence (et en l'absence de la dite boîte) du hors série numéro 4 édité chez Panini qui s'était laissé tenter, il fut un temps de cela, par la reprise commerciale de quelques jeux phares dont le fameux Battle of Britain ici présent. Cette série ne dura que le temps de quelques numéros seulement. Pour rien au monde, je n'aurais manqué cette ressortie alors que je cherchais déjà désespérément la boîte cartonnée du jeu.
C'est donc au prix indiqué de 15,09€ seulement (d'après ce qui est étalé en couverture) que j'ai décroché le lot présent chez mon libraire habituel. Je ne saurais préciser en quelle année (cela n'est indiqué nulle part sur le produit) mais comme le prix est indiqué en euro, je peux supposer que cette réédition date de 2003, par là.
Panini proposait le jeu accompagné d'un fascicule de 16 pages vantant les qualités (réelles) du contenu. Le fascicule exhibait certains éléments qui se trouvaient en annexe dans la boîte originelle.
A savoir :
  • une première carte couleur présentant la configuration du clavier (emplacement des touches utiles, en quelque sorte);
  • une seconde carte couleur reprenant toutes les commandes du jeu (et le moins que l'on puisse en conclure est qu'il y en avait une kyrielle).
Le jeu La bataille d'Angleterre y est aussi agréablement présenté et documenté notamment en ce qui concerne le manuel de vol tout en français (pure logique pour un jeu intégralement localisé) qui est repris au format pdf sur le CD-ROM engoncé dans son fin boîtier cristallin.
Au total, il ne doit pas manquer grand chose par rapport au produit d'origine sinon que l'emballage consiste cette fois en une mince enveloppe de cellophane contenant ledit fascicule accompagné du CD-ROM et de son boîtier. La documentation a pris, cette fois, d'autres formes et les fameuses cartes, maintenant au format A4 devaient sans doute être présentes, précédemment, dans un format plus grand tant l'infomation qu'elles contiennent est dense. Mais là, je suis en plein délire.
Petit détail, les cartes en question sont aussi reprises au format pdf, sur le CD-ROM du jeu.
L'emballage commercial en cellophane (destiné à éviter toute disparition fortuite découlant d'une chaparderie inopinée) a depuis été profitablement remplacé par une véritable pochette transparente plastifiée avec fermeture hermétique assurant une bien meilleure protection à l'ensemble. A tout cela j'ai ajouté un second CD-ROM de ma composition contenant un complément particulièrement intéressant, amendant le jeu de façon exceptionnelle et dont je compte bien vous entretenir au chapitre suivant mais, pour l'instant, je n'en évoquerai pas plus car je tiens encore à faire durer le suspense.
Eh ! Vous, là ! Restez un peu ici !...
Ce collector se trouve logé dans la partie gauche de ma bibliothèque (la partie droite étant totalement investie par des boîtes cartonnées), sur une étagère et dans un présentoir à revues ne contenant que des articles semblables, issus de magazines ou autres éditions spéciales datant du siècle passé (ou légèrement plus récents mais sans plus) constituant ainsi un assortiment de jeux parfois très intéressants et occasionellement précieux, à l'image de la Bataille d'Angleterre, notamment.
J'ai certainement là quelques perles qui ne demandent qu'à être déterrées. Ce ne sera pas le cas pour le jeu la Bataille d'Angleterre qui, depuis longtemps, est devenu résident permanent sur ma machine de référence et qui, régulièrement, reprend du service.

Et aujourd'hui ?
On va mettre tout de suite de côté la question du système d'exploitation sous lequel fonctionne Battle of Britain (BoB pour les intimes). Pour ma part, c'est sur un AMD Athlon 2400+ (datant de quelques années déjà mais qui a toujours bon pied bon oeil) et sous Windows 98SE que le simulateur s'ébroue.
Mais Windows XP est capable de rendre les mêmes services sans trop rechigner. Ne me demandez rien pour les Operating System suivants provenant de la maison Microsoft car je pourrais devenir acerbe.
Sur cette machine donc, je limite la résolution de l'image du jeu à un très convenable 1024x768. Non pas qu'au dessus de celle-ci l'affichage ne puisse suivre mais qu'alors les indications de vol, présentes dans le bas de l'écran, deviennent illisibles sur un moniteur 17 pouces comme celui que j'utilise avec la machine en question. Par contre, les autres paramètres d'affichage (lineage, texturing, anysotropie et consors) peuvent être avantageusement poussés dans leurs derniers retranchements grâce à la présence d'une carte graphique ATI Radeon 9500Pro de chez Guillemot (paix à son âme). L'ensemble est équipé d'un joystick classique Saitek Cyborg Evo parfaitement adapté et indispensable pour ce type de jeu.
Afin d'aborder la suite, je dois préalablement faire un petit aveu:
à la première installation de la Bataille d'Angleterre, ma déception fut grande à l'examen des qualités graphiques tant que manœuvrières du jeu. La représentation de l'ensemble était passablement repoussante (voire médiocre) et les qualités aéronautiques de la simulation largement améliorables. Pour tout dire, j'ai à peine touché à cette version qui ne me convenait pas, concédant que, pour l'heure, j'avais d'autres simulateurs plus captivants à ma disposition.
Voilà: j'avoue !
Déconfit mais pas découragé, je m'étais alors mis à la recherche d'un patch ou d'un correctif quelconque permettant l'amendement de cette simulation. Ma première découverte se rapporta à un tout petit correctif développé par les studios de développement Rowan Software qui ne concernait que quelques points de détail. Rien de transcendant donc. J'avais alors remisé cette simulation dans l'espoir que des jours meilleurs viennent, par la suite, atténuer ma déception.
Ceux-ci arrivèrent en 2005, lorsqu'une seconde découverte fut pour moi une véritable résurrection pour cette simulation. Une révision profonde avait été gracieusement conçue par la sympathique équipe de BGD Battle of Britain/Mig Alley Development Group (http://www.bob-ma.org/) afin de donner à Battle of Britain les lettres de noblesse qui lui seyaient.
Celle-ci transformait radicalement la simulation en lui donnant les qualités ludiques qu'elle aurait dû proposer dès le début. Tout y était remanié jusque dans les moindres détails, apportant (chose rare) des textures permettant l'identification historique de chaque appareil en vol. Les sensations exprimées par cette reconstitution historique étaient maintenant à l'appel et partir à la conquête des cieux sur les machines et dans les conditions qui furent celles des aviateurs de l'époque me procurèrent un sentiment d'immersion incomparable.
L'application devint alors d'une stabilité diabolique. Cerise sur le gâteau, la mise en place de la révision permettait de se passer de la présence de la galette du jeu dans son lecteur. Vous ne me croiriez pas si j'avançais avoir, depuis lors, un penchant affectif pour La Bataille d'Angleterre plus que pour l'excellent Il-2 Stormovik (dont je parcours régulièrement l'add-on Opération Barbarossa), particulièrement pour la fidèlité et la précision de la reconstitution historique du premier cité.
Dès sa découverte, cette révision, d'un poids de 60 mégabytes, fut immédiatement downloadée et promptement installée, faisant passer le jeu de sa version de base à la version 0.99. Sa bonne mise en place se vérifie sur la toute première capture d'écran affichant la page d'accueil du jeu. Dès lors, il ne fut plus jamais question de me lancer dans La Bataille d'Angleterre sans que ladite révision ne fût installée.
Toutes les captures d'écran agrémentant l'article sont d'ailleurs extraites du jeu ainsi mis à niveau et c'est évidemment les qualités et mérites de cette variante qui sont louées ici. Il va sans dire que, pour m'assurer la conservation de ce dernier, je l'ai tout aussi rapidement sauvegardé sur une galette qui fut ajoutée à celle du jeu déjà présente dans son boîtier cristallin.
Bien m'en prit car, pour les besoins de cet article, j'ai récemment tenté d'en retrouver la trace sur la Toile. Quelle n'a pas été ma surprise de constater que www.bob-ma.org ne répondait plus et, qu'en sus, son nom de domaine était mis en vente !
En outre, toutes mes recherches pour essayer de retrouver ailleurs cette révision restèrent vaines. Cela aurait-il un lien avec le fait qu'en 2005, la licence de Battle of Britain a été rachetée par l'éditeur Nobilis et, qu'après coup, une adaptation baptisée Battle or Britain II (Wings of Victory) a vu le jour, Outre-Atlantique ? Je ne suis pas loin de le croire tant certaines captures d'écrans appartenant à ce second opus ressemblent comme deux gouttes d'eau à mon Battle of Britain premier du nom !
Bon: quelque part, cette reprise, à peine rajeunie et amputée de son volet multijoueur (un comble pour notre époque), est la marque d'une certaine reconnaissance mais elle nous appauvrit, sans doute, d'une révision, initialement mise gratuitement à disposition, destinée au premier opus et qui valait vraiment le détour.
De plus, la reprise de cette licence nous privera certainement (et peut-être définitivement) du plaisir de revoir La Bataille d'Angleterre dans les catalogues de l'abandonware alors que ceux-ci se vident inexorablement du meilleur depuis la récupération commerciale de leur contenu. A n'en pas douter, il s'agit certainement là d'un nouveau concept de partage (entendez par là une mise à disposition onéreuse à destination du plus grand nombre), défendu par ceux qui y trouvent leur intérêt (d'après ce que j'ai pu lire sur certains forums, émanant de sources bien informées...).
Cette affaire ne nous réserve que de mauvaises nouvelles !
Tout n'est pas encore perdu. On peut encore dénicher quelques textures à appliquer sur Battle of Britain premier du nom à cette adresse (voir la rubrique des downloads):
http://www.checksix-fr.com/
Et ici, on peut télécharger le petit patch officiel mis en place par Rowan Software afin d'apporter quelques menues corrections à son jeu:
http://freedownloadforall.com/freeware/6efb96c63df044fe/
rowan-s-battle-of-britain-patch-1/

Tout cela reste bien pâle par rapport à ce qu'apportait la révision mise au point par l'équipe BGD, je vous le concède ma bonne dame. Vous comprendrez, dès lors, cette impérieuse nécessité d'incorporer un tel titre à ceux déjà présents sur Rimaimbeur, malgré l'absence d'un emballage cartonné en bonne et due forme, tant le devoir de mémoire devenait impératif.
Ensuite et en cherchant bien, on est parfois récompensé. C'est d'ailleurs un peu par hasard que j'ai découvert cette adresse ou tout est encore disponible tant que celui qui a construit ces pages le permettra. Je ne peux donc que vous conseiller de vous y rendre au plus tôt:
http://home.comcast.net/~jmaleski/Battle_of_Britain_stuff.htm
Et pour télécharger le fameux patch version 0.99, voici le lien direct:
http://www-personal.umich.edu/~maususer/bob_v099.exe
Enfin, vous avez totalement raison: à une époque où il convient de diviniser la seule innovation, je me crois tout permis !





































































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