LITTLE BIG ADVENTURE | |
---|---|
(les titres) (page d'accueil) | (bas de page) |
Décembre 2011
Données techniques :Type de jeu: aventure Version: française intégrale Conception: Adeline Software Autres titres: Little Big Adventure 2, Time commando Distribution: Electronics Arts Sortie: mars 1995 Configuration minimum: Intel 486-DX2-66 Système d'exploitation: Windows 98, XP et suivants avec DOSBox Accélération graphique: aucune Un seul joueur L'histoire du jeu : A la fin du précédent millénaire, l'exception française marquait de son sceau le monde du jeu vidéo par l'entremise de quelques studios de développement qui laissèrent à jamais leur empreinte dans le ciment de l'édifice vidéo-ludique. J'ai déjà eu l'occasion de louanger quelques titres parus chez un éditeur regretté par tous: Adeline Software International, au jingle si singulier (composé de quelques notes seulement) alors qu'apparaissait l'emblème constitué d'une tête de félin stylisée sur fond blanc. Malheureusement, il nous faut mettre tout cela à l'imparfait car ce studio de développement, petite entreprise de 21 personnes (y compris les graphistes, les développeurs et les musiciens), fut pris dans la tourmente des grandes mutations de la toile. Adeline Software fit une dernière apparition chez Delphine Software (repreneur occasionnel) pour un seul titre seulement, puis disparut définitivement avec son repreneur en 2004. Mais Adeline Software restera à jamais comme le génial concepteur d'un jeu dont vous ne pouvez ignorer l'existence si vous vous intéressez au rétrogaming (toutes plateformes confondues). Ce jeu porte le titre de Little Big Adventure. Vous le remettez ? Sans doute plus qu'un jeu quelconque, Little Big Adventure (Twinsen's Adventure outre-manche) est certainement devenu un mémorial dédié au jeu d'aventure. L'univers qu'il dépeignait était à l'opposé des mondes en guerre (ou démoniaques) qui sont les thèmes favoris des productions actuelles, toutes dédiées au genre FPS. Dans Little Big Adventure, le ravissement régnait partout. Les habitants du planétoïde paradisiaque (Twinsun) où se déroulait l'aventure (les grobos, les lapichons, les bouboules) étaient taillés dans le charme et le raffinement. Si ce n'était la présence du docteur Funfrock, tyran de son état, tout aurait été pour le mieux. Mais un Quetch dénommé Twinsen, protagoniste principal du jeu, allait se dresser contre cette dictature après avoir été interné à la suite d'un comportement considéré comme séditieux par l'autorité en place. Le décor était planté et le jeune Twinsen allait pouvoir s'en donner à cœur joie afin d'affronter les différentes épreuves auxquelles il allait être soumis. En cela, il était largement aidé par le joueur. L'univers de Little Big Adventre s'affichait en 2D isométrique et s'exprimait avec originalité et envoûtement. Des décors aux personnages en passant par les dialogues, tout y était séduisant, élégant et attachant (y compris en ce qui concerne l'adversité). Twinsun était un monde parfaitement cohérent et construit avec intelligence. La démesure n'y avait décidément pas sa place. Le joueur allait rapidement s'en apercevoir en guidant Twinsen dans son périple. Une des grandes innovations du jeu résidait dans son interface qui reste sans doute unique en son genre. L'action (puisqu'il allait y en avoir) que Twinsen était amené à exercer s'engageait via l'appel d'un menu contextuel permettant de choisir différentes attitudes.
Le jeune Twinsen n'avait rien d'un querelleur (quoi de plus normal lorsque l'on séjourne dans son univers d'amabilité et de philanthropie) il était maladroit, naïf mais aussi attendrissant. Ses capacités agressives et sportives allaient en attester par la mollesse de leur réactivité. Lors d'une phase d'action, le personnage ne répondait pas au quart de tour, celui-ci prenant (semblait-il) le temps de la répartie. Ce qui faisait que lorsqu'il recevait un mauvais coup, il reculait de quelques pas, sous l'effet du choc et de la surprise. Ce temps était alors mis à profit par l'adversité pour asséner un second coup et cela au grand dam du joueur cliquant comme un damné pour faire réagir plus rapidement son personnage. Ce manque de réactivité devait souvent être compensé par la ruse (mode discret) ou la précision (être le premier à toucher l'adversaire) et fut certainement à l'origine de la plus grande critique dirigée contre la réalisation du jeu. Car il faut croire que les concepteurs voulurent avant tout privilégier un concept de non-violence qui transpirait d'ailleurs jusque dans les graphismes du jeu. Et nous savons, pour en avoir les preuves chaque jour, combien la contestation pacifiste est plus difficile à mener que n'importe quelle protestation violente. J'en prendrai à témoin de cette non-violence affichée la principale arme qu'utilisait Twinsen en la présence d'une balle magique servant tout autant contre un adversaire que pour activer un mécanisme hors d'atteinte. Cela n'empêchera pas l'adversité d'être équipée d'armes beaucoup plus conventionnelles et de ce fait bien plus performantes... Little Big Adventure apparut à une époque où la facilité n'était pas de mise en tant qu'élément déterminant dans les qualités ludiques d'un jeu vidéo. Car, il faut bien le constater, malgré ses aspects enfantins, Little Big Adventure était un jeu long, difficile (principalement de par les caractéristiques du personnage principal) et austère. Austère parce que le joueur ne bénéficiait d'aucun signe particulier lui permettant de connaître la direction à suivre. Dans chaque tableau, il allait devoir interroger les divers personnages présents, prendre connaissance des quêtes en fouillant les écrits et aller au hasard, comme dans toute grande aventure digne de ce nom, en quelque sorte. Les heures passées à progresser dans le jeu, je peux témoigner que mon épouse n'a pas dû les compter à l'époque où elle s'était engouée pour ce personnage tellement attachant qu'était ce jeune Quetch au faciès bon enfant, vous pouvez en être certain. Afin de supporter tout cela, un soin tout particulier avait été apporté à l'ambiance musicale qui collait parfaitement avec l'univers dépeint dans le jeu. Celle-ci était modulée et variait en fonction du rythme de l'aventure. Noblesse oblige et bien qu'il affichât un multilinguisme évident, le jeu était intégralement en français dans sa version originale, cette fois. Toutes les voix sonnaient juste et certains personnages affichaient des accents parfaitement reconnaissables. Voilà une réalisation due à une petite équipe artistique sans faille et de grand talent, démontrant qu'il fut un temps où les joyaux ludiques n'étaient pas encore le résultat des seules mises de fonds pharaoniques et d'une durée de développement multi-quinquennale. Little Big Adventure : un jeu à la taille et aux ambitions humaines qui s'affichait comme un devancier de jeux d'action/aventure à la Zelda (présent sur consoles). Il eut l'infime honneur de connaître, quelques années plus tard, un second opus, toujours échafaudé par le même studio de développement (Adeline Software). L'exception française par excellence. La boîte et son contenu : L'acquisition de The Little Big Adventure remonte aux origines de mon engouement pour le jeu vidéo (engouement partagé avec mon épouse). Assurément, si ce jeu n'est pas le premier, il fut parmi ceux qui constituèrent les débuts d'une collection personnelle. J'ai souvenance de sa présence dans un gamme de produits ludiques alors que ceux-ci ne représentaient encore qu'un étage d'un petit meuble bibliothèque atteignant à peine une largeur d'un mètre. Je ne suis pas certain qu'à l'époque, cet embryon de collection atteignait déjà une vingtaine de titres (ce que je devais certainement et déjà considérer comme imposant). Depuis, quelques centaines de ses congénères sont venus la rejoindre. Voilà une constatation qui n'est pas faite pour nous rajeunir, mon bon monsieur. Toujours est-il qu'à cette époque mon épouse et moi nous nous rendions régulièrement chez un détaillant spécialisé (tel qu'il ne doit plus en exister beaucoup) en créations ludiques dont le plus gros de l'achalandage était destiné au home computer. Le commerce était encombré de présentoirs chargés jusqu'à l'indigestion des nombreuses et diverses productions de l'époque unissant tous les genres ludiques entre eux (chose bien improbable de nos jours). A n'en pas douter, la venue en ces lieux de The Little Big Adventure n'a pas dû passer inaperçue car un exemplaire termina immédiatement dans notre escarcelle. La boîte commercialisée chez Electronic Arts est d'excellente facture. Dans son format grand standing, composée d'un carton de grande qualité, elle se couvre d'une parure entièrement noire avec, sur sa face avant, le sigle colorisé en demi-teinte du producteur. Cette boîte est recouverte d'une chemise coulissante, de fort grammage, aux couleurs sombres (noir et rouge) exhibant Twinsen, le personnage principal du jeu, sur son fier destrier. La face arrière affiche, plus classiquement, quelques captures d'écran du jeu ainsi qu'un texte vantant, avec raison, les qualités du soft. Sur un des flancs, une large étiquette bleue informe le futur utilisateur des configurations matérielles nécessaires. L'intérieur se compose d'un contrefort tout aussi noir que l'extérieur, destiné à protéger des coups le boîtier cristallin contenant le CD-ROM du jeu. Un manuel de 32 pages (anglais uniquement) vient se loger par-dessus un catalogue des produits Electronics Arts 1994-1995 (toujours en anglais). J'y ai joint l'habituelle disquette de boot destinée originellement à faire démarrer le jeu sous MS-DOS dans une configuration mémoire optimum. J'ai ensuite copié sur cette disquette les sauvegardes du jeu au moment où mon épouse décida d'abandonner l'aventure, considérant celle-ci trop épuisante pour elle, de par la complexité des actions à mener afin de venir à bout d'un épisode qu'elle recommençait pourtant inlassablement. A partir de ce moment, la boîte de The Little Big Adventure rejoignit ses congénères sur les étagères d'une bibliothèque réservée à cet effet. Elle y resta jusqu'au jour où je considérai qu'il aurait été incongru de ne pas l'évoquer dans ces pages, malgré le fait que le jeu qu'elle enferme a déjà été encensé partout ailleurs et principalement sur les sites dédiés au rétrogaming. En somme, ce n'était là que justice à lui rendre. Et aujourd'hui ? Si l'on s'en réfère à l'année de parution (1994), il n'existe aucun mystère du système d'exploitation utilisé sur nos computers préférés d'alors. En ces temps, le MS-DOS (que nous devions à la maison Microsoft) régnait en maître et emportait tous les suffrages comparativement aux jeux qui se permettaient l'audace de vouloir fonctionner sur l'antique version 3.11 du système d'exploitation que vous chérissez tous actuellement et qui se nomme toujours Windows. Notez qu'il s'agit sans doute là bien plus d'un avantage que d'un inconvénient car il est de notoriété publique que Microsoft assure très mal la compatibilité ascendante y compris pour les applications ayant été développées exclusivement à son intention, mais pour ce qui concerne les versions antérieures, bien évidemment. Avec les applications ludiques développées pour fonctionner sous MS-DOS, il n'y a (presque) aucun souci à se faire. Il reste évidemment l'un ou l'autre applicatif vraiment récalcitrant mais, pour le principal, l'émulation vient à notre secours et notamment en la présence du vénérable DOSBox. DOSBox est un émulateur particulier puisqu'il se contente d'émuler un seul système d'exploitation: le MS-DOS. Ce contingentement a toutefois un énorme avantage puisqu'il décharge l'utilisateur de l'obligation d'installer un système d'exploitation avant l'application fonctionnant dessus. D'autres émulateurs multi-systèmes ne présentent pas cette particularité et affichent leurs premières contraintes lorsqu'il s'agit de faire fonctionner un soft sous Windows 98 (dernier grand produit de la maison Microsoft à bénéficier d'une astreinte de faible niveau en ce qui concerne la mise en service) lorsqu'on n'a pas ce système d'exploitation sous la main. C'est un exemple, bien entendu. En contrepartie, DOSBox demande un minimum de connaissances pour pouvoir être maîtrisé (ceux qui ont connu l'univers du MS-DOS s'en réjouiront) que ce soit en mode ligne de commande ou à travers un front-end quelconque (il en existe plusieurs) assurant le maintien de l'interface graphique familière (pour ceux que le changement insupporte). Quoi qu'il en soit, DOSBox sera l'indispensable passage obligé pour pouvoir faire fonctionner The Litlle Big Adventure. Cela ne l'empêchera pas d'être victime du contexte. Je m'explique: En ces temps mémorables (1994), le volume disque était compté. Je n'en prendrai pour exemple que mon cas personnel où, en cette année, je fis l'acquisition d'un fougueux et tout moderne Intel 486DX2-66 équipé d'un somptueux disque dur de 500 Mb (la moitié d'un Giga-byte) en remplacement d'un 386SX-25 équipé d'un misérable disque dur de 40 Mb. A ce compte-là, il n'est pas trop difficile de comprendre que la place disque était comptée comme jamais. Avec Little Big Adventure, les fichiers les plus lourds étaient ceux contenant les voix et, dans une bien moindre mesure, celui contenant les sous-titres. Le concepteur avait prévu un utilitaire d'installation qui permettait de copier les fichiers voix du CD-ROM vers le disque dur, le temps d'une partie. Le jeu quitté, ils étaient désinstallés et libéraient ainsi la place occupée. L'utilitaire proposait encore deux autres options:
Précision technique: ces fichiers se trouvent sur la source (CD-ROM) dans le répertoire Vox. Ils sont à recopier dans le répertoire de l'installation qui contient un sous-répertoire similaire (Vox). Les fichiers, au nombre de 11, sont intitulés Fr_(quelque chose).vox et cela pour la version française uniquement. La solution fut radicale et The Little Big Adventure démarre alors tout à fait normalement. Rien d'autre ne devrait venir perturber son bon fonctionnement sous DOSBox. On télécharge toujours DOSBox à l'adresse suivante: http://dosbox.sourceforge.net/ De plus, s'il arrivait, à quiconque, d'éprouver le moindre problème à l'installation de cet émulateur, le site "La clinique des jeux vidéos" (la référence francophone en matière de support technique concernant des jeux de précédentes générations) propose, outre la possibilité de télécharger DOSBox, une traduction de son manuel d'utilisation, complétée par de multiples reproductions d'écrans de paramétrisation, eux-mêmes parachevés par des commentaires assurant une installation sans faille, même pour les plus néophytes d'entre nous. Voici l'adresse de cet émulateur et de tout ce qu'il faut pour pouvoir l'utiliser au mieux de ses possibilités: http://clinique.jeuxvideos.free.fr/articles.php?lng=fr&pg=91 Ce site, à vocation pédagogique, ne devrait absolument plus quitter votre carnet d'adresses personnelles. En voici d'ailleurs les coordonnées: http://clinique.jeuxvideos.free.fr En ce qui concerne la paramétrisation de DOSBox, on trouvera quelques indications fondamentales permettant de faire fonctionner cet émulateur tout comme je l'utilise aujourd'hui, à l'adresse suivante: L'émulateur DOSBox Je suis convaincu que cette manipulation ne consistera pas pour vous un écueil infranchissable. Malheureusement, il me faut, maintenant, en venir aux mauvaises nouvelles. Il y a peu encore, The Little Big Adventure faisait partie des incontournables de l'abandonware. Mais, depuis, les choses ont changé car les vautours du dématérialisé se sont intéressés à ce monument du vidéo-ludique afin de fourbir leur offre commerciale (fort du désir de perpétuation patrimoniale qui les anime). The Little Big Adventure se retrouve à nouveau dans la tourmente du mercantilisme. De facto, il a été retiré du contenu abandonware. Si cette constatation ne vous atteint pas, il ne vous sera demandé que quelques euros seulement pour pouvoir télécharger la virtualité de son contenu. En dehors de cette alléchante opportunité, il reste la potentialité de l'éprouver dans sa version démo, version toujours mise gracieusement à disposition à l'adresse suivante: http://www.abandonware-utopia.com/index.php?page=down&id=498 Au-delà de cela, d'autres solutions sont encore permises y compris celle relevant de la connaissance complaisante qui consentirait à vous "confier" une copie de sauvegarde (pratique communément admise à une certaine époque où la protection hardware des logiciels consistait en la seule présence d'un support onéreux). De plus c'est aussi l'occasion rêvée de mettre à contribution les innombrables relations et amitiés qui séjournent sur les sites de socialisation. Voilà sans doute ce qui permettra de mettre en pratique les connaissances acquises en matière de copier/coller et surtout de quoi profiter d'un titre devenu légende vivante parmi les productions ludiques avec comme caractéristique d'avoir auréolé la créativité et le particularisme hexagonal à l'époque des grandes conquêtes. Pour terminer, je ne saurais que trop vous conseiller la lecture d'un excellent article de fond posté sur le site gropoxels.com où Little Big Adventure est analysé sous tous ses aspects. http://www.grospixels.com/ site/lba.php Un petit détail encore, pour les adulateurs de l'acronymie extrême: Little Big Adventure est tout autant connu sous l'abréviation LBA. Abréviation, accompagnée des détails croustillants sur ses origines, que vous pouvez ressortir à toute occasion, y compris dans les soirées mondaines où elle aura son petit effet smart. Savoir se la péter grave aura enfin un sens aux yeux de vos auditoires. |
|
(page suivante) | (haut de page) |