SU-27 FLANKER
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Mai 2012
Données techniques :
Type de jeu: simulation de vol
Version: française intégrale
Conception: Eagle Dynamics/SSI
Autres titres: Eagle Dynamics: SU-27 Flanker 2.0 / SSI: Dark Colony, Imperialism, Legions, Operation Panzer, Star General, Wargame Construction
Distribution: Mindsape
Sortie: décembre 1995
Configuration minimum: Pentium
Système d'exploitation: Windows 98 et Windows XP avec DOSBox
Accélération graphique: aucune
Mode réseau: local (IPX), coopératif et affrontement entre 2 joueurs

L'histoire du jeu :
En matière de jeu vidéo, j'avoue avoir un faible pour la simulation de vol (réminiscence d'une précédente passion ayant bercé mon enfance et une bonne partie de ma vie d'adulte, certainement). Pourtant seuls quelques titres font partie de ma ludothèque préférée. Mes périodes de référence sont celles ayant appartenu aux deux conflits mondiaux. Si la première guerre mondiale a été honteusement négligée par les développeurs de tous poils, la seconde guerre mondiale a connu son heure de gloire et de nombreuses productions l'ont couverte avec plus ou moins de bonheur.
Le grand Flight Simulator en personne y avait donné de lui-même pour couvrir les deux théâtres principaux du second conflit mondial, à savoir: l'Europe et le Pacifique. Malgré sa grande expérience en la matière, Flight Simulator n'emporta pas le satisfecit général qui fut accordé à d'exceptionnelles productions venues de l'Est. Celles-ci se nommaient IL2-Sturmovik ou encore Pacific Fighters, deux titres issus d'un même studio de développement.
Par contre, de nombreuses réalisations furent dédiées à l'avionique moderne. Une des plus abouties se somme LockOn Modern Air Combat Simulation (tout un programme).
Je les aurai fréquentées avec beaucoup moins d'assiduité que les premières citées. Le moteur à piston, le pilotage à vue, le combat rapproché et l'utilisation d'armes classiques à munitions non intelligentes ont toujours emporté mes préférences.
Pourtant je ne nie pas avoir pris beaucoup de plaisir sur un jeu d'antan nommé US-Navy Fighters qui avait l'avantage de donner la part belle à l'action sans faire trop de concessions à l'avionique moderne.
J'avoue avoir eu la faiblesse de me laisser séduire par l'un ou l'autre titre, particulièrement réaliste dans sa conception, dédié à l'aviation militaire moderne et je ne pense pas avoir eu à le regretter alors.
Ce fut bel et bien le cas pour SU-27 Flanker.
SU-27 connut deux épisodes dont le premier remonte à 1995. Le Sukhoï SU-27 "Flanker" (désignation Otan) est un avion moderne, concurrent direct du McDonell Douglas F-15 Eagle américain. Il fait partie de la famille des avions considérés comme "instables". Cette instabilité, due essentiellement à la conception de sa cellule, est maîtrisée grâce à un système de commandes électriques. Cette instabilité est mise à profit dans des manœuvres rapides et brutales (réalisation de la fameuse figure acrobatique du cobra). Le SU-27 qui n'avait pas d'égal en matière de maniabilité et de rayon d'action fut un des chasseurs les plus performants de sa génération.
Avec ce Su-27 Flanker, les studios de développement Eagle Dynamics allaient nous composer un simulateur de vol d'exception, à tel point que cette simulation s'éloignait quelque peu du jeu vidéo. Il semblerait que les développeurs se soient axés essentiellement sur le volet formaliste de la simulation plus que sur son volet ludisme/divertissement.
Et malgré cela, il n'y avait encore rien à jeter concernant l'ensemble du produit.
Je ne connais pas d'autre exemple semblable où un simulateur de vol débute en affichant son générateur de missions. A son lancement, SU-27 offre à la vue du joueur qui ne s'y attend pas, une carte de Crimée et une barre d'outils dont l'austère habillage évoque visiblement l'interface Windows 3.11 (pour ceux qui le vécurent comme tel). Pour les besoins du jeu, les auteurs avaient imaginé un conflit armé entre la Russie et l'Ukraine.
Bel effort d'imagination (et sans doute vision prémonitoire quant à l'intervention Russe contre une ancienne dépendance). Malgré ce scénario original, le jeu ne s'articulait pas autour de l'une ou l'autre campagne mais offrait une suite de missions décousues, sans rapport aucun les unes avec les autres, bien qu'en liaison étroite avec le thème principal (un conflit en Crimée). L'explication est à chercher dans le fait que SU-27 s'articulait autour de son seul éditeur de missions, mis ainsi en exergue. Il en valait largement la peine car il était d'une redoutable efficacité et permettait de mettre en place, très simplement, tout un scénario avec des objectifs, des points de navigation, de l'adversité (terrestre & aérienne) des conditions météos et, comble du summum, de multiples soucis techniques devant survenir au cours du vol.
Je ne suis pas certain qu'à l'époque, Flight Simulator pouvait en proposer autant.
Le volet technique mis en place pour la réalisation de SU-27 n'était pas à la hauteur de son éditeur. Son moteur graphique, ancienne génération, utilisait encore le tracé vectoriel et son rendu graphique était pour le moins indigent (y compris pour les yeux de l'époque). Par contre, il offrait une précision de rendu que ne permettait pas de soupçonner un vol en altitude. Car dès qu'on se rapprochait du sol, le détail devenait impressionnant (particulièrement par rapport à son absence en altitude). SU-27 offrait notamment plus de cinquante avions, bateaux et véhicules différents, tous parfaitement modélisés.
Côté ambiance sonore, la disette était aussi de mise. Pas de musique de fond (exactitude oblige). Le bruit des moteurs, des armes, des éléments et les quelques communications radio suffisaient à la simulation.
Au final tout cela n'était pas réellement gênant car le principal résidait dans la richesse de la simulation, la fidélité des modèles de vols, le réalisme de l'instrumentation, de l'armement et des situations. De ce côté-là, SU-27 Flanker mettait une bonne claque aux autres simulateurs du moment.
Par contre, le choix d'un appareil soviétique comme le SU-27 dans une simulation aussi austère n'était pas fait pour attirer la simplicité. L'électronique embarquée par cet appareil était loin d'équivaloir celle intégrée aux avions militaires occidentaux et américains en particulier. L'instrumentation du tableau de bord était plutôt spartiate et vétuste, à l'image du régime soviétique. Un seul scope était à disposition et il fallait sélectionner le bon mode de visualisation pour en tirer parti. Les atterrissages étaient un véritable calvaire (je n'en ai jamais réussi un sauf en pilotage automatique pour ce qui était de l'approche).
Pis encore: l'armement demandait une connaissance approfondie et une concentration extrême afin d'être bien utilisée. Cela n'avait plus rien à voir avec ce que proposait US Navy Fighter qui n'était déjà pas d'une approche intuitive en matière d'engagement. L'instrumentation de bord était à l'avenant et demandait une étude approfondie pour pouvoir réellement être utilisée efficacement. Avec SU-27 Flanker, un simple combat tournoyant devenait une prouesse d'expert.
Inutile de préciser qu'à part quelques vols de plaisance, histoire de profiter des qualités aérodynamiques de la simulation, je m'étais alors rabattu sur d'autres softs plus abordables afin de me livrer aux plaisirs du dogfight moderne.
Et à l'époque, qu'est-ce que j'avais à disposition ? Et bien, j'avais US-Navy Fighter, bien évidemment !
Le jeu SU-27 Flanker n'avait qu'un seul objectif: offrir une simulation de vol sur la machine éponyme, la plus fidèle possible, dans un environnement hostile sans concession. Il y parvenait parfaitement mais la difficulté de la simulation était à la hauteur du réalisme des situations.
SU-27 fut, sans doute, le premier et le dernier simulateur de vol à se permettre une telle précision avec une telle rigidité.
Sa suite allait déjà faire quelques petites concessions pour pouvoir attirer un plus grand nombre de joueurs (la plus importante concernait le niveau visuel et les qualités graphiques du soft), afin de s'attribuer une autre réputation.
Et là aussi, il allait réussir le pari. Mais ça, c'est une autre histoire.

La boîte et son contenu :
La boîte qui est en ma possession est celle provenant d'une série de réédition proposée par Mindscape. Cette série budget (Gold Reserve) s'identifiait par des boîtes dont la couverture était d'un beau rouge brillant repérable à cent lieues à la ronde.
Les quelques titres parus sous cette mouture relevaient du monde de la stratégie ou de la simulation. Je n'ai d'ailleurs que deux titres parus dans cette série: l'autre étant Warhammer - Dans l'ombre du Rat Cornu. Mindscape, société française avec une centaine de jeux PC à son catalogue, était plutôt spécialisée dans ces deux secteurs de l'édition vidéo-ludique (stratégie et simulation). SU-27 Flanker y avait donc une place de choix.
C'est donc bien longtemps après la sortie officielle du jeu que je suis entré en possession de SU-27, sans aucun doute à une époque où la série Gold Reserve de Mindscape se voyait dans toutes (ou presque) les devantures de magasins et à mon avis, dans le même intervalle de temps que pour l'autre titre cité.
La boîte de SU-27 Flanker, tout comme les autres boîtes appartenant à cette série budget, est d'excellente composition. Elle est constituée d'une base et d'un couvercle s'emboîtant l'un dans l'autre. Ses dimensions sont standardisées et le carton utilisé pour sa fabrication est d'une excellente tenue. Sa parure, toute de rouge vêtue, reprend sur la face avant la décoration de la boîte d'origine (celle contenant le jeu à l'époque de sa première sortie commerciale).
La face arrière reprend à l'identique ce que proposait la décoration originale si ce n'est le fait que son arrière-plan est, maintenant et comme la face avant, d'un rouge (à lèvres pulpeuses) éclatant.
Cette boîte contient le coffret cristallin enfermant le CD-ROM du jeu. On n'y trouvera pas de manuel (même en cherchant bien) car ce dernier est intégré au jeu sous forme de fichier help. Ce fichier est directement accessible via la fenêtre principale du jeu lorsque ce dernier est installé dans sa version dédiée à Windows. Par contre, un triptyque A4 en noir et blanc reprend l'ensemble des commandes au clavier. Le nombre impressionnant de touches et de fonctions utilisées font sans doute de SU-27 le jeu qui use le clavier avant son heure.
Un autre manuel tout autant en noir et blanc reprend toutes les instructions concernant l'installation du logiciel sous Windows et, tout en détail, son installation sous MS-DOS.
L'espace resté libre dans la boîte m'a permis d'y joindre pas mal de choses intéressantes et notamment un exemplaire de la suite directe intitulé SU-27 Flanker 2.0 réédité en 2003 avec un numéro de la revue PC-JEU.
Cette belle boîte rouge était, depuis longtemps, logée en seconde ligne sur les étagères que je réserve à ma petite collection de jeux vidéo dédiés au home computer. Il aura suffi que j'y recherche un prochain titre à traiter pour me remémorer, en la voyant, les caractéristiques de SU-27 lors de ses premières utilisations.
Pouvais-je encore espérer le faire fonctionner sur des machines récentes ?
Voyons voir l'étiquette qui se trouve sur la tranche du couvercle...
Qu'est-ce que je lis là ?
Bon dieu, mais c'est bien sûr (comme dirait l'autre) ! Voilà qui va nous sauver la mise.

Et aujourd'hui ?
SU-27 Flanker (premier du nom) fut édité en 1995 et conçu pour les deux grands systèmes d'exploitation du moment, équipant le home computer. A savoir: Windows 95 (le bien nommé) et MS-DOS notre sauveur. Outre qu'à l'époque le jeu se révélait plus rapide sous MS-DOS que sous Windows, je ne saurais trop me féliciter de ce que le premier OS cité ait été aussi implémenté sur la version commerciale du jeu alors qu'il ne l'était pas, initialement. Les récriminations d'alors, considérant le jeu comme particulièrement lent sur le matériel d'époque sur lequel était installé Windows 95, n'y étaient certainement pas pour rien.
La version MS-DOS va me permettre d'installer et de faire fonctionner le jeu sans qu'il ne soit question d'un quelconque souci. Et cela grâce à quoi ? A DOSBox, bien évidemment !
A l'invite du prompt de DOSBox, j'entre (j'entre et je ne tape pas car je suis non-violent par nature) les mots magiques: [d:] (pour me positionner sur le lecteur CD-ROM virtualisé) puis [install] (en majuscule ou pas et sans les accolades, bien sûr).
L'installation démarre, je bois une lampée de café que vient de me préparer mon épouse et l'installation se termine. Voilà, c'est tout.
Je paramètre ensuite le son et vogue la galère. Dans le menu de configuration, je sélectionne le joystick (je le calibre pour la même occasion) et me voilà fin prêt.
Noter que pour un simple vol d'essai, le joystick ne s'impose pas. Le clavier peut parfaitement supporter le contrôle directionnel avec une précision et une souplesse remarquables (bien mieux que ne pourrait le faire un joystick de deuxième ordre).
On télécharge toujours DOSBox à l'adresse suivante:
http://dosbox.sourceforge.net/
De plus, s'il arrivait, à quiconque, d'éprouver le moindre problème à l'installation de cet émulateur, le site "La clinique des jeux vidéos" (la référence francophone en matière de support technique concernant des jeux de précédentes générations) propose, outre la possibilité de télécharger DOSBox, une traduction de son manuel d'utilisation, complétée par de multiples reproductions d'écrans de paramétrisation, eux-mêmes parachevés par des commentaires assurant une installation sans faille, même pour les plus néophytes d'entre nous.
Voici l'adresse de cet émulateur et de tout ce qu'il faut pour pouvoir l'utiliser au mieux de ses possibilités:
http://clinique.jeuxvideos.free.fr/articles.php?lng=fr&pg=91
Ce site, à vocation pédagogique, ne devrait absolument plus quitter votre carnet d'adresses personnelles. En voici d'ailleurs les coordonnées:
http://clinique.jeuxvideos.free.fr
En ce qui concerne la paramétrisation de DOSBox, on trouvera quelques indications fondamentales permettant de faire fonctionner cet émulateur tout comme je l'utilise aujourd'hui, à l'adresse suivante:
L'émulateur DOSBox
Au final, je n'aurai rencontré qu'un seul petit souci (par ailleurs, bien vite réglé) apparu lors de l'installation du patch qui fait passer le jeu de la version 1.0 à la version 1.1.
En effet, lors de cette mise à jour, les textes des missions initialement localisées en français furent tous remplacés par leurs homologues en anglais.
Comment résoudre cette petite contrariété ? Ce fut l'enfance de l'art.
Une petite incursion dans le répertoire MISSION du jeu m'a rapidement appris que les missions et les textes correspondants se trouvaient dans des fichiers séparés. Ces fichiers portent tous l'extension nomdufichier.lps. J'ai donc installé une nouvelle fois le jeu dans un répertoire nommé alors SU28, pour le différencier du répertoire par défaut nommé SU27.
Dans cette nouvelle installation, j'ai été sélectionner les textes (qui sont en français) de toutes les missions pour les recopier derechef dans le répertoire d'origine SU27 sous-répertoire MISSION et écraser ainsi ceux qui avaient été, juste avant, amenés avec la mise-à-jour, 1.1. J'ai ensuite effacé le répertoire SU28 (l'autre installation) qui ne m'était plus d'aucune utilité et le tour était joué !
Je retrouvais maintenant SU-27 Flanker avec ses missions aux briefings parfaitement lisibles et compréhensibles, le tout du meilleur effet.
Fin de la contrariété.
L'upgrade du jeu peut être téléchargé sur le site de référence des patchs, à savoir :
http://www.patches-scrolls.de/
Il suffit d'entrer "Flanker" dans la zone de recherche, sur la page d'accueil, et on a tout sous la main en 1/4 de seconde. Parmi les fichiers proposés, il y en existe un qui offre la possibilité d'assurer la mise à jour de SU-27 tant sous Windows que sous MS-DOS. Je n'ai que celui-là à conseiller.
La mise à jour offre, entre autres choses intéressantes, une option de jeu en réseau anecdotique. Cette option concerne le seul mode réseau local (protocole IPX), n'autorise que la présence de deux joueurs et offre les modes coopératif et affrontement.
Installé sur une machine de type Pentium 4 à 3Ghz sur laquelle réside Windows XP version professionnelle (allez savoir pourquoi), DOSBox permet à SU-27 Flanker de se donner pleinement dans un mode fenêtré qui affine d'autant l'image. Pas plus qu'au début je ne me suis lancé dans les missions de combat, bien trop ardues en matière de manipulation d'armements.
Car, c'est vrai, quoi: on ne se lance par sur SU-27 comme on peut le faire avec IL2-Sturmovic. Avec SU-27, il est inutile de presser rageusement la gâchette du joystick pour faire gronder le canon rotatif. Il ne suffit pas, non plus, de scruter les scopes radars, de détection et d'accrochage pour lancer un missile air-air de type AMRAAM AIM-120B, comme on pouvait le faire dans US Navy Figther.
Ah non, alors ! Ici, il n'est accordé aucune concession à la facilité. De la fonctionnalité authentique, rien que de l'authentique.
Je suis convaincu que vous bouillez d'impatience à l'idée de vous frotter à un tel simulateur. J'ai pas raison ?
Et bien rien de plus simple pusique Flanker permier du nom a eu le bonheur de connaître l'abandonware et est maintenant téléchargeable à l'adresse suivante:
http://www.abandonware-france.org/ltf_abandon/ltf_jeu.php?id=1409
S'il pouvait y rester le temps nécessaire pour que vous puissiez le récupérer, le monde n'en serait que plus magnifique. Alors, ne perdez pas de temps en atermoiements inutiles: faites péter votre forfait ADSL, car rien de ce qui se trouve sur la toile n'est éternel.
SU-27 Flanker se réservait à une fine fleur de la simulation, passionnée et investie comme on en trouve peu aujourd'hui. Avec Flanker, elle fut comblée au-delà de toutes espérances. Cette crème-là n'était pas à comparer avec la foultitude qui fréquente actuellement les cadors du MMORPG, loin s'en faut: le casual n'ayant jamais été son crédo.
Mais pour satisfaire cette élite (et pour les autres aussi, en autorisant un usage plus ludique), SU-27 allait connaître, quelques années plus tard, un second épisode (SU-27 Flanker 2.0) qui, bien que gardant une précision absolue, allait être accrédité d'une véritable réussite graphique, tant l'expérience du premier épisode avait porté ses fruits.
SU-27 Flanker restera incontestablement un simulateur de vol de légende.




































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