DELTA FORCE LAND WARRIOR
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Janvier 2013
Données techniques :
Type de jeu: tactique/simulation de combat
Version: française intégrale
Conception: Novalogic
Autres titres: Armored Fist 1, 2 & 3, la série des Commanche (du 1 au 4), Combat Air Patrol, la série des Delta Force, F-16 Multi-Role Fighter/Mig 29 Fulcrum, la série des F22-Lightning, Joint Operations - Typhoon Rising, Tactical Ops - Assault on Terror, Wolfpack, Xenobots
Distribution: Novalogic
Sortie: juin 2001
Configuration minimum: Pentium 3
Système d'exploitation: Windows 98 et Windows XP
Accélération graphique: Direct3D
Mode réseau: local (IPX), coopératif et affrontement entre 16 joueurs
(50 joueurs sur Novaworld)

L'histoire du jeu :
Sous le thème jeux d'action, il est de ces séries qui auront encencé leur domaine et qui auront attiré, à juste titre ou pas, les éloges de quasiment (parce qu'on trouve des troublions partout) l'ensemble de la sphère ludique. Je n'en citerai que quelques-uns pour l'exemple: la série des Doom, des Dark Forces, des Unreal, des Medal of Honor, des Hitman etc...
Mais on se souviendra aussi de la saga des Delta Force qui entraînait les joueurs dans des opérations militaires anti-terroristes (jeu de tir en vue subjective) menées tambour battant à la sauce commandos/barbouzes, le tout sous la houlette du grand Novalogic.
Novalogic n'éveille rien en vous ? Alors, permettez-moi ce petit rappel: Novalogic fut un éditeur remarquable en ce qui concerne le jeu vidéo et, notamment, avec cette série Delta Force puisqu'il était en 1998 l'un des rares éditeurs (si pas le seul) à s'intéresser aux grandes batailles en ligne.
Mais ce n'est pas le seul point qui distingue cet éditeur. Novalogic est principalement connu pour avoir développé un moteur graphique maison particulièrement étonnant nommé "Voxel". Celui-ci avait la particularité irritante de pouvoir se passer de toute accélération graphique proposée, à grands frais (pour le joueur s'entend), par l'industrie du composant vidéo toujours en quête d'une réalité virtuelle la plus aboutie possible.
C'est un peu à cette même industrie que nous devons la course à l'armement que le monde de l'informatique connaît depuis bon nombre d'années.
Le Voxel, affirmai-je plus haut, avait cet avantage culpabilisant de pouvoir se passer de toute accélération graphique en proposant une image exempte de polygones (textures communément utilisées ailleurs, construites à partir de triangles). Le volumétrique pixel (ou Voxel pour les intimes) était initialement destiné à la représentation d'espaces 3D, en physique ou en imagerie médicale 3D, par traitement numérique de coupes 2D issues des machines d'investigation. Ce dernier distinctif autorisait la construction de paysages particulièrement naturels avec une profondeur de champ que beaucoup d'autres jeux ne pouvaient alors se permettre. J'en veux pour preuve un titre éminemment cultissime construit autour du même moteur par une petite équipe de développeurs belges (Appeal), dont le nom (celui du jeu) restera à jamais gravé en lettres d'or au panthéon du jeu vidéo sous l'étiquette de "Outcast".
Outcast fut d'ailleurs édité la même année que le second épisode de Delta Force, c'est vous dire combien le Voxel pouvait se montrer polyvalent et surtout perfectible.
Une autre grande particularité du développeur Novalogic avait été la mise en place avant-gardiste d'un univers multijoueur (sans frais d'abonnement) sous un environnement distant baptisé Novaworld. Celui-ci avait comme énorme avantage d'utiliser très peu de bande passante et de permettre ainsi à plusieurs centaines de joueurs de se retrouver sur un même jeu. Cette faible utilisation de la bande passante allait permettre la mise au point d'un système, appelé Voice-Over-Net Technology, autorisant les participants inscrits à une partie multi à communiquer verbalement entre eux.
Le défaut majeur de tout jeu en ligne réside évidemment dans la disparition des services qu'il offre (serveurs indisponibles momentanément ou définitivement). Dans ce cadre, le défaut de Novaworld était double puisqu'il imposait de passer par une connexion distante y compris à l'occasion de parties organisées en réseau local (LAN).
Mais l'arrivée de Delta Force Lan Warrior allait permettre de revoir un peu tout cela, particulièrement (point de détail qui me tient à cœur pour qu'un soft emporte mes faveurs) en ce qui concernait les critiques d'un mode multijoueur considère comme trop insupportablement inféodé à Novaworld.
Delta Force était une série dédiée à la simulation de combat dans laquelle le joueur prenait le rôle d'un soldat d'élite aguerri aux missions d'infiltration et d'élimination. Libération d'otages, actions contre des terroristes, sabotages, tout lui convenait.
Les missions étaient éminemment tactiques et le joueur allait avoir à gérer des compétences, un armement, voire une escouade de compagnons. Pour ce faire, le clavier allait être mis à rude épreuve notamment via une impressionnante série de touches de commande.
Il ne fallait pas s'y fier: si de prime abord, l'interface ressemblait furieusement à celle d'un énième quake-like, le jeu offrait une approche plus diplomatique, plus subtile, plus intelligente du jeu d'action.
Le souci de réalisme imposait au joueur de se débrouiller avec ce qu'il emportait. Si la première mission du jeu solo se révélait aisée (en mode normal, seulement), les suivantes voyaient leur difficulté progresser rapidement. Un seul projectile bien placé suffisait à envoyer au tapis et à mettre un terme définitif à la mission, même pour un personnage équipé d'un gilet pare-balles.
L'adversité (bots) savait tout aussi bien que le joueur manier le fusil à lunette et se déplacer, avec une relative ingéniosité, sur le terrain.
Delta Force troisième du nom offrait cette fois une option LAN classique, digne de ce nom, via le protocole IPX (un protocole ne concernant que le réseau privatif, comme au bon vieux temps, avec quelques machines câblées entre elles) sur lequel un maximum de 16 joueurs pouvaient s'affronter sous différents modes (les mêmes que ceux proposés sous Novaworld d'ailleurs). De ce fait, Novalogic parachevait une offre multijoueur, jusque là, incomplète.
Delta Force Land Warrior profitait d'un moteur graphique revisité. Il s'agissait toujours du moteur Voxel classique, mais qui profitait, pour la première fois, de l'accélération graphique et utilisait enfin les librairies DirectX. L'effet pixellisé, bien présent dans les deux premiers épisodes, disparaissait pour laisser la place à une image plus lisse et plus nette.
L'utilisation de l'accélération graphique a tout de même l'énorme avantage de ne plus faire supporter, par le processeur principal, tous les calculs assurant l'affichage et de ce fait ne requiert plus de machine particulièrement puissante. Cela constituait une importance capitale à l'époque de la sortie du jeu pour une majorité de joueurs et notamment ceux ne possédant que de petites configurations.
Toutefois, avec Delta Force plus qu'avec d'autres, l'avancée figurative avait été tempérée au profit d'un mode multijoueur et d'une économie de bande passante. Les décors extérieurs n'étaient pas particulièrement exubérants et c'était pis encore pour les décors intérieurs limités à l'insaisissable dans l'éventualité de la visite du huissier. Les personnages ne profitaient d'aucun ombrage digne de ce nom et leurs déplacements ne laissaient aucune trace sur le terrain. L'impression de ne pas toujours coller au sol était perceptible.
Que dire encore d'un armement bien représenté à l'écran mais qui y séjournait quasiment sans mouvement et n'évoquait aucunement une progression au pas de course.
Quant aux personnages, leur représentation était quelque peu sommaire, surtout en gros plans. Pour certains d'entre eux seulement, l'I.A. aurait été perfectible car diverses réactions au combat étaient parfois à l'opposé de l'instinctif.
Une telle représentation ne faisait pas honneur au genre et ramenait le joueur quelques années en arrière en matière de représentation.
J'ai aussi constaté que l'affichage présentait une vibration lors des déplacements en vue extérieure (vue extérieure qui n'avait d'ailleurs aucune utilité) mais sans que cela ne soit nuisible à l'observation.
Malgré cela, la sauce prenait et prend toujours si l'on sait surmonter tout ce qui fait les exigences actuelles dans le jeu vidéo d'action (ce qui pour un retrogamer ne pose aucun problème), car l'action était bien présente et tenait en haleine celui qui s'y consacrait. Les missions se déroulaient sur des cartes dont on n'a plus idée actuellement et la liberté de mouvement était totale. Une série d'objectifs étaient toutefois à réaliser mais le chemin pour y parvenir était laissé au choix. L'environnement sonore et le bruit des armes étaient parfaitement dépeints et leur portée réaliste. Aucun fond musical ne venait parasiter l'ambiance de telle manière que le joueur pouvait mettre tous ses sens à profit.
Malgré un mode campagne et des missions à accomplir au choix, il est évident que la série des Delta Force était principalement destinée à louanger les mérites de son mode multijoueur offert (car réellement gratuit) avec Novaworld. Elle y parvenait facilement grâce à une difficulté particulièrement rehaussée lorsqu'on se retrouvait face à de véritables joueurs et non plus des bots dirigés par la machine. Dans ces conditions, Delta Force devenait une véritable tuerie (bien plus au sens propre qu'au figuré) où tenir quelques minutes sur le terrain devenait une gageure.
Ces sensations pouvaient être reproduites, dans Delta Force Land Warrior, en petit comité et sur des réseaux privés du fait de la prise de conscience de Novalogic en réponse aux protestations diverses à une époque où le jeu en réseau local tenait encore la dragée haute au jeu en ligne.
Mais les dés étaient jetés: le jeu en ligne allait s'imposer et tenir sous sa coupe et sa seule administration, un univers virtuel autrement plus fructueux que précédemment.
Novalogic n'était d'ailleurs qu'un précurseur en la matière.

La boîte et son contenu :
A l'heure actuelle et en matière de retrogaming (jeux vidéo en boîtes cartonnées remontant aux temps héroïques), la seule source d'approvisionnement qui me reste est le marché de l'occasion. Je ne classe pas les différents sites de vente en ligne comme entrant dans cette catégorie car la loi de l'offre et de la demande qui y règne tire les prix vers des sommets qui frisent l'indécence et seule une clientèle aux valeurs déstructurées consent encore à prendre les vessies pour des lanternes. C'est pourquoi mon dévolu ne porte que sur les petites brocantes locales auprès desquelles je trouve encore mon bonheur, pour des coûts plus que raisonnables.
C'est d'ailleurs à l'occasion de l'un de mes passages sur l'une de ces petites brocantes locales que mon regard fut attiré par quelques boîtes cartonnées et plastifiées pour la plupart, exposées sur l'étal d'un particulier désireux de s'en séparer pour passer à autre chose. Parmi quelques titres liés au domaine de la stratégie (Command & Conquer 3, Générals + add-on, Dune 2000 et j'en oublie sans doute) résidait la boîte cartonnée de Delta Force Land Warrior, troisième épisode d'une série dont j'avais déjà pu parcourir dans les grandes lignes le premier épisode, il y avait alors bien longtemps de cela. Je n'ai malheureusement jamais pu faire état de mes investigations à ce sujet car mon passage sur Delta Force premier du nom fut uniquement prospecté en freelance (c'est une image) et il n'est pas dans mes habitudes de discourir sur un jeu dont je ne posséderais pas une version commerciale, pour le moins.
La boîte de Delta Force Land Warrior qui reposait là se trouvait dans un excellent état de conservation, ce qui était tout à l'honneur de son précédent propriétaire.
Car, en effet, mesdames et messieurs, il ne fallut pas longtemps pour que l'ensemble des titres qui m'intéressaient change de main pour un prix unitaire allant de deux à cinq euros.
Aurais-je pu me refuser cette mise de fond qui, inférieure encore à ce que réclament certains sites dédiés à la résurrection de softs démodés, me garantissait autre chose que du contenu dématérialisé ?
Non, bien évidemment !
Cette boîte, façonnée aux dimensions standards, se compose d'un coffret en carton industriel recouvert d'une chemise à rabats dont on connaît la fragilité. Malgré cela, cet emballage ne semblait pas avoir souffert outre-mesure des avanies de la manipulation de campagnard.
La décoration de la dite chemise se situe dans la continuité des précédents épisodes en affichant sur fond orangé un "D" caractéristique du cycle Delta conçu par Novalogic. La face arrière offre, comme à l'accoutumée, quelques captures d'écran destinées à révéler les qualités évocatrices du soft.
Son contenu se compose d'un CD-ROM protégé par un coffret cristallin, d'un joli manuel tout en couleur de 37 pages bien remplies et du classique carton d'enregistrement.
La boîte a rejoint celle de Armored Fist 3, cet autre article ludique basé sur le même moteur graphique made in Novalogic. Les deux coffrets résident maintenant sur une des étagères de la bibliothèque réservée expressément à cet effet, grossissant par sa présence ma petite collection personnelle.

Et aujourd'hui ?
Delta Force Land Warrior avait été conçu pour fonctionner initialement sur les Windows 95/98/ME/2000 dont bon nombre d'entre vous n'ont entendu parler qu'à travers les comptines que débitent parfois des grands-parents gâteux. Il n'y a d'ailleurs plus qu'au zoo et éventuellement chez moi qu'on puisse encore voir de tels OS en pleine activité.
Windows XP admet encore faire fonctionner ce genre d'antiquaille à la seule restriction d'installer le patch qui lui fut destiné par la suite et certainement à cet effet. Sans celui-ci, l'écran restera invariablement vide même si l'installation se déroule sans accroc.
Ce patch fait passer la version commerciale de 1.0 à la 1.00.42. On le trouve encore sur le site de Novalogic à cette adresse:
http://www.novalogic.com/updatedetail.asp?Gamekey=DFLW
Un autre patch fait passer la version 1.00.42 à la version 1.0.53 mais semble être le fruit d'un développement non officiel. On le trouve à cette adresse: http://www.gamefront.com/files/4725441/Delta_Force__Land_Warrior_
Patch_v1_0_53

Je l'ai installé et j'ai pu constater que le jeu fonctionne toujours parfaitement.
Par contre, je ne connais pas ses réels apports.
Il est inutile de rechercher Delta Force Land Warrior dans les inventaires abandonware. Comme il a été relevé dans la première partie de cet article, une des particularités du développeur Novalogic avait été la mise en place d'un univers multijoueur online pour l'exploitation de ses productions. Delta Force faisait partie du lot et son mode multijoueur se focalisait principalement sur le jeu online. Le commerce du vidéo-ludisme dématérialisé ne pouvait passer à côté de la possibilité d'en exploiter à nouveau les caractéristiques puisque la série des Delta Force se retrouve maintenant dans le catalogue vintage (retrogaming) d'une grande plateforme de distribution en ligne.
Au-delà de ça, toutes les solutions sont encore possibles y compris celle relevant d'une connaissance complaisante consentant à se déposséder d'une copie de sauvegarde (pratique communément admise à une certaine époque) puisque le jeu se flatte de fonctionner en l'absence de toute protection logicielle et matérielle. Seul un code d'installation demeure requis. Voilà l'occasion de mettre à profit tous ces liens d'amitié virtuelle qui nous unissent aux fameux sites de socialisation dont on nous chante les louanges à longueur de temps.
Il reste encore qu'une version démo est toujours disponible chez l'éditeur, à l'adresse suivante:
http://www.novalogic.com/games/dflw/demo.html
Simple, léger et efficace, Delta Force Land Warrior était un jeu bien fait qui ne pêchait réellement que par son côté suranné. Mais cette insuffisance assurait aussi la légèreté dont il a été question juste avant.
Je m'en accommode sans souci puisqu'a fin d'éviter les yeux qui piquent (dont beaucoup se plaignent sans trop savoir de quoi il retourne), je porte des lunettes.
Dès lors, tout est plus beau.

































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