Il-2 STURMOVIK | |
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Juillet 2013
Données techniques :Type de jeu: simulation de vol Version: française intégrale Conception: Maddox Games (pour Operation Barbarossa: Just Flight) Autres titres: Il2 Sturmovik - The Forgotten Battles + Expension Pack, Pacific Fighters, Il2 Sturmovik 1946, Il2 Sturmovik Cliffs of Dove Sortie: décembre 2001 (pour Operation Barbarossa: 2002) Configuration minimum: Pentium 4 Système d'exploitation: Windows 98, XP Accélération graphique: Direct3D, OpenGL Mode réseau: affrontement jusque 32 joueurs et 16 en coopératif L'histoire du jeu : Le jeu vidéo a apporté aux amateurs de simulation de vol la possibilité de se consacrer sans limite et à coût réduit à leur passion via les nombreuses productions ludiques et non ludiques qui auront parcouru ce qui était encore, hier, l'âge d'or du jeu vidéo pour home computer. En ce qui concerne la simulation de vol à orientation non ludique, seul Flight Simulator (Microsoft) a pu tenir la dragée haute face au temps qui passe puisque sa dernière version commerciale remonte maintenant à 2006 avec un épisode nommé Flight Simulator X. Une version postérieure était en cours de développement lorsque Microsoft décida de l'abandonner alors que celle-ci en était au stade de la version béta. Elle fut toutefois proposée gratuitement, uniquement en ligne. Citons pour mémoire l'excellent Sierra Pro Pilot remontant à 1998-1999 et le fabuleux Flight Unlimited III (Looking Glass) qui, au moment de sa sortie (2000), fit énormément d'ombre au Flight Simulator du moment. Mais en ce qui concerne le ludique, nombreux furent les jeux proposant des simulations de vols retraçant différents conflits, principalement depuis ceux de la seconde guerre mondiale jusqu'aux derniers en date (quasiment) et en tous les cas, jusqu'à certains conflits récents. La première guerre mondiale fut malheureusement déservie par l'industrie vidéo-ludique et seuls deux ou trois titres, tous anciens, tirèrent leur épingle du jeu (pléonasme). Depuis quelques années toutefois et sans doute pour conquérir un public plus large, le volet simulation a cédé la place au shoot pur et simple, ce qui laisse pour unique option, aux fervents du combat aérien modélisé, les seules productions du passé pour autant qu'elles soient encore exploitables. Avec une telle restriction (celle concernant la compatibilité matérielle) et si l'on s'intéresse au second conflit mondial, l'excellent IL-2 Sturmovik fait figure de grand favori. Il n'aura manqué à ce titre, pourtant apparu fin 2001, que la satisfaction de se voir commercialisé en boîte cartonnée pour figurer au hit-parade des jeux à figurer impérativement dans ces pages. Car IL-2 Stormovik ne connut que le boîtier DVD pour tout packaging commercial. Je serai sans doute le dernier des gamers à le déplorer mais le prétexte qui va suivre exigeait qu'il en soit ainsi. Malgré ce handicap vestimentaire (si je puis risquer cette métaphore), je vais me permettre un petit écart protocolaire afin de lui réserver, ici, la place qui lui revient. Je l'ai déjà fait pour d'autres jeux tous aussi méritants, alors pourquoi pas celui-ci ? Et puis, tel est mon bon vouloir. Avant d'être le titre d'un jeu vidéo, Iliouchine Il-2 Sturmovik était le nom d'un aéroplane soviétique utilisé pendant la seconde guerre mondiale en tant qu'avion d'attaque au sol. Son importance au sein de l'aviation soviétique fut telle qu'il fut construit à plus de 36.000 exemplaires (record absolu pour un appareil militaire durant la seconde guerre mondiale). Il fut craint par les troupes allemandes qui lui donnèrent le sobriquet bien peu flatteur de "Mort noire". Pour la première fois, IL-2 Sturmovik (le jeu) allait permettre au joueur de parcourir un épisode sombre des années quarante se déroulant sur l'immense front de l'Est, celui-là même où les armées allemandes comme celles du premier empire vinrent buter, s'enliser et courir à leur perte au prix de millions de vies humaines. IL-2 Sturmovik offrait la possibilité d'entamer différentes carrières de pilote de chasse tant du côté Soviétique (dans la Voienno-vozduchnyie sily ou VVS) que du côté allemand (dans la Luftwaffe). Il offrait aussi la possibilité de participer à des compagnes militaires dans chaque camp, aux commandes de quelques appareils ayant participé au conflit germano-soviétique durant la seconde guerre mondiale. Ces campagnes allaient être largement étoffées par l'apparition d'une extension nommée "Operation Barbarossa" qui, une fois installée sur le jeu de base, proposait de nombreuses missions supplémentaires, essentiellement au sein de la Luftwaffe. C'est d'ailleurs grâce à cette extension que IL-2 Sturmovik allait m'ouvrir de nouvelles perspectives dans la perception d'un conflit qui fut extrêmement dur, mettant en présence deux régimes despotiques et autoritaires qui ne reculèrent devant aucun sacrifice (surtout humain) pour alimenter leurs ambitions respectives. Ces perspectives se concrétisèrent par la lecture ou la relecture de nombreux ouvrages traitant des campagnes militaires sur le front de l'Est. IL-2 Sturmovik était une véritable simulation de vol, sans concession, avec toute l'authenticité que pouvait restituer une simulation digne de ce nom, au moment de sa commercialisation. Toutes les machines évoquées dans le jeu affichaient des comportements calqués sur la réalité de leurs caractéristiques. Le domaine de vol dans lequel elles évoluaient en offrait de même. Cette réalité était soutenue par un graphisme à la représentation exceptionnelle. La modélisation des avions était d'une précision qui, à l'époque, restait inégalée. Les intérieurs (postes de pilotage, mitrailleurs, observateurs et autres) étaient du même acabit et les instruments des tableaux de bord se révélaient totalement fonctionnels. Dans l'ensemble, la perfection des graphismes et le niveau des détails atteignaient des sommets inviolés dans le domaine de la simulation de vol. La représentation du sol était quasiment cartographique et son relief peu accentué reflétait assez bien l'idée qu'on pouvait se faire des immensités du pays. Toutes les conditions climatiques étaient envisageables, des départs au petit matin sombre en passant du brouillard épais au vol sous la pluie. Les performances de chaque avion offert au pilotage étaient calquées sur celles de l'appareil en situation réelle et variaient suivant de nombreux critères dont l'altitude à laquelle il évoluait. Le choix de la machine influait donc directement sur la manœuvrabilité et les méthodes de combat qu'il fallait appliquer pour espérer sortir vainqueur. A l'intérieur du cockpit, le joueur bénéficiait d'un environnement entièrement virtualisé dans lequel il pouvait tourner la tête à volonté ou verrouiller la cible sélectionnée (la suivre du regard). Le seul défaut visuel remarquable était celui observé lorsqu'on zoomait de manière maximum sur une cible quelconque. Les derniers degrés de grossissement déformaient de manière curieuse l'objet sélectionné. Mais cette amplitude en matière d'agrandissement d'image relevait avant tout de l'anecdotique. La pertinence des marquages de nationalité et des camouflages faisait plaisir à voir et pourtant, c'est dans ce domaine que mon œil critique, coutumier du modélisme réduit statique, avait immédiatement détecté l'unique incongruité historique affichée dans IL-2 Sturmovik. En effet, aucune machine de la Luftwaffe ne portait le svastika qui sous le régime Hitlérien était apposé sur la partie fixe du gouvernail de tous les aéronefs (militaires ou civils) ! Je suis intimement convaincu qu'il ne s'agissait pas d'une impossibilité technique et encore moins d'une étourderie de la part des développeurs. Par contre, c'était là le résultat d'une autocensure, pavée de bonnes intentions, œuvrant dans l'univers vidéo-ludique depuis plusieurs années (quoique inégalement suivie puisqu'on retrouve ce svastika dans l'excellent "Battle of Britain" de Rowan Software Ltd - 2001), dictée par les règles économiques d'un marché historiquement sensible et surtout potentiellement incontournable. Faible consolation, celle qui consiste à s'abaisser à de telles extrémités dans le but de masquer les cicatrices de l'embarras face aux heures sombres d'une Europe sous le joug des dictatures mais surtout gros coup de canif dans la crédibilité historique pour une simulation qui ambitionnait l'authenticité. Voilà encore un jeu victime du très en vogue "politiquement correct". Car, pour le reste, rien que du tout bon. Le volet audio n'était pas en reste et, pour autant que le joueur bénéficiait de l'outillage nécessaire (en matière de restitution auditive, je précise des fois que), le vrombissement des moteurs, le crépitement des armes de bord, les communications radio, le vacarme de la bataille aérienne, tout était empreint d'un réalisme époustouflant et participait à l'immersion intégrale du joueur. L'IA (intelligence artificielle) des pilotes gérée par le logiciel était calquée sur l'éventail des individualités pouvant constituer un groupe ou une escadrille. Elle réagissait comme l'aurait fait un pilote novice ou encore un aviateur émérite. L'accident au décollage ou l'accrochage en formation tout comme la perte de contrôle lors d'une manœuvre échappatoire, tout était possible de la part du simulateur. Cette intelligence était générée de manière aléatoire à chaque démarrage de mission. Il n'était pas rare, en recommençant une mission qui s'était révélée comme une chasse au lapin, d'avoir cette fois affaire à de véritables pilotes chevronnés et de devoir faire face à une situation qui se retournait du tout au tout au point de devenir gibier à son tour. Je le sais d'autant plus qu'à ma grande honte, j'ai, plus d'une fois, été surclassé dans un affrontement avec un bimoteur piloté de main de maître par une IA qui ne m'avait laissé que la fuite, munitions épuisées, comme seule possibilité de repli. Alors qu'habituellement je n'en faisais qu'une bouchée... Fameux retour de bâton pour mon égo, que cette affaire-là ! Cerise sur le gâteau: pour séduire une palette plus étendue de gamers et ne pas avoir à se limiter aux seuls passionnés de la simulation de vol dans toute sa rigueur, le jeu offrait un volet paramétrage sophistiqué équilibrant les diverses caractéristiques du réalisme supporté. Mais, si de nombreux facteurs pouvaient être décochés, ils n'en supprimaient jamais totalement les effets et ne faisaient généralement que les atténuer. Pour ne citer qu'un exemple parmi d'autres: le fameux phénomène de vrille (la perte de portance due à une vitesse trop faible, annonciatrice d'un décrochage et d'une chute éventuellement funeste), redouté par les novices, tant les aviateurs de l'époque que les gamers d'aujourd'hui, était un paramètre pouvant être neutralisé. Il était toutefois impossible de ne pas en subir les effets mais ceux-ci apparaissaient plus tard et la sortie d'une vrille s'effectuait bien plus facilement que dans la réalité. Les effets de vents latéraux ou de torsion de cellule due à la rotation de l'hélice offraient les mêmes caractéristiques. Par contre, l'invulnérabilité, les munitions et le carburant illimité transformaient le jeu en quelque chose de très proche du simple shoot´em up pour gamer ayant une demi-heure à tuer (c'est une image, bien entendu). Mais, j'ose espérer qu'on ne s'intéresse pas à une simulation de vol pour cette seule opportunité. D'autres jeux (souvent plus récents et graphiquement plus aboutis, y compris ceux ayant trait au domaine du combat aérien) s'entendent bien mieux à restituer une "sobriété" et une "gratification imminente" orientées consoles et tablettes dont la motivation n'a rien à faire avec l'opiniâtreté. Car la simulation de vol, c'est encore autre chose: c'est prendre plaisir à poursuivre un écolage, à parcourir l'intégralité d'une mission, du décollage, en passant par le vol en formation, jusqu'à l'atterrissage final. Dans IL-2 Sturmovik, ces trois phases et toutes les phases qui venaient s'y insérer étaient indispensables pour déterminer les aptitudes du joueur à reproduire un pilotage efficace qui ne survenait généralement qu'après un entraînement intensif. Si le décollage est la phase du vol la plus accessible de toutes (quoiqu'il faille encore maîtriser le vent latéral, les effets du gauchissement, la prise de vitesse, etc.), le vol en formation, le combat et l'atterrissage sont des étapes bien plus délicates qui donnent à la simulation de vol ses véritables lettres de noblesse. IL-2 Sturmovik était de celles-là et on ne pouvait véritablement en bénéficier que lorsqu'on parvenait à se passer du pilotage automatique. J'ai toutefois observé ce que beaucoup de joueurs ont pu remarquer en s'appliquant sur IL-2, à savoir: cette désagréable impression d'avoir hérité de la machine la plus "asthmatique" de toute la simulation. Ce phénomène est vérifiable dès le décollage, lorsque l'on peine à rattraper l'ailier ou le groupe auquel on est attaché et dont le leader vous demande instamment de rejoindre la formation alors qu'on s'efforce à prendre un peu d'altitude. En combat, la constatation est la même lorsqu'on est pris en grippe par un pilote bougrement acrobate, capable d'engager des manœuvres impossibles à plagier. Pour s'en convaincre, il suffit d'engager le pilote automatique (mode artificiel) pour se sentir pousser des ailes, botter en touche et grimper vers les nuages comme jamais ! Il semblerait que l'IA du jeu puisse, d'expérience, tirer parti de toutes les qualités avioniques de la simulation. Il reste alors au joueur à en faire autant en exploitant au mieux les performances de son destrier. Une technique consiste par exemple et lors du décollage, à conserver un vol basse altitude le plus horizontal possible afin de gagner en vitesse et avant de prendre de la hauteur, le tout en faisant des ascensions de palier en palier sans descendre en dessous d'une vitesse exploitable. Tenir à l'œil la température du moteur et jouer avec la limite de surchauffe permet, sans trop s'angoisser, de coller au train du leader prenant de l'altitude, sans qu'il ne vocifère contre tout traînard (en l'espèce: le joueur). Malgré cela, il arrive qu'on ne sache rien y faire et qu'il soit impossible de grimper aussi vite que le leader. Mais dès que le vol en palier reprend (puissance moteur réduite), il suffit de rattraper l'espace perdu en donnant plus de vitesse. Le module d'entraînement fourni avec le jeu l'explique très bien. Il reste à prendre le temps de le parcourir et de bien mémoriser les instructions. Tout cela n'empêchera pas que faire décoller un Focke-Wulf FW-190 chargé d'une bombe de 500 Kg et de réservoirs supplémentaires exigera un doigté d'expert et qu'en cas de difficulté, le pilote automatique sauvera la mise du joueur à la limite d'un crash embarrassant, en bout de piste. Si j'y suis arrivé c'est que cela n'est pas irréalisable par d'autres, tout de même ! Toutefois, les choses sembleraient aller beaucoup mieux lorsqu'on s'occupe du pas de l'hélice et notamment en le mettant en gestion automatique (ce qui ne s'avère pas être le cas en ce qui concerne le mode par défaut). Pour ce faire il suffit d'appuyer simultanément sur les touches [Shift]+[0] (le zéro du clavier alphabétique) et un message apparaît informant le joueur que le pas de l'hélice passe en mode automatique. Il-2 Sturmovik s'enorgueillit de posséder un mode multijoueur absolument complet: que ce soit en ligne ou en LAN, l'affrontement et le mode coopératif sont disponibles. Malheureusement, je n'ai pas trouvé dans mon entourage le ou la volontaire désirant s'immerger dans la simulation, après avoir acquis les rudiments du pilotage. La pierre d'achoppement réside sans doute là pour quelqu'un pouvant s'impliquer dans le FPS qu'il sait limité au seul plancher des vaches. Je ne connais donc de IL-2 que son seul volet carrière ou missions individuelles pour un joueur solitaire. J'aurais d'ailleurs bien tort de m'en plaindre tant il est porteur de satisfactions. Par rapport à la difficulté assignée par défaut, j'ai tout de même désactivé les effets de vrille que je considère trop imprévisibles, à défaut de pouvoir soupçonner physiquement leur survenue. Par contre, j'apprécie les décollages et les atterrissages réalistes, demandant plus de dextérité que ce qu'impose le paramétrage normal. N'ayant pas à ma disposition un joystick de compétition (genre: Saitek Pro Flight private pilot kit à +/- 500€ et à la précision chirurgicale) j'ai aussi sélectionné le mode cible large. En contrepartie, je pâtis des mêmes effets lorsque je suis dans la ligne de mire d'un adversaire. Bien entendu, il est aussi permis de renforcer l'authenticité de la simulation en décochant certains paramètres visuels tels que les caméras extérieures et les ciblages automatiques. Mais dans ce cas, je n'aurais pu réaliser les belles captures d'écran qui agrémentent ce texte. Vous en conviendrez avec moi, un texte seul aurait alors été d'une tristesse monumentale alors que telle que présentée comme ici, la pilule passe plus facilement (je sais que vous le pensez). A chacun ces petites priorités, ses réglages fins et on restera dans la simulation tant qu'on n'envisagera pas l'invulnérabilité ou l'arrivée instantanée sur l'action. Il2 Sturmovik s'offrait une accélération graphique utilisant les librairies Direct3D ou OpenGL, au choix de l'utilisateur. En matière de rendu, je n'ai jamais observé de différence entre les deux API 3D (ou interface de programmation multimédias utilisant l'accélération graphique matérielle), sauf peut-être en matière de performance d'affichage où OpenGL l'emporte haut la main sur Direct3D. Je limite toutefois la définition de l'image à 1024x768 pixels (32 millions de couleurs) non pas parce que le machine (qui me sert de référent) sur laquelle le jeu est installé n'est pas capable de gérer des définitions supérieures mais parce que je désire conserver, à l'écran, des textes présentant une taille suffisante pour être lus aisément. L'importance des messages transcrits en cours de jeu devient décisive dans les phases d'action. Passer à côté de l'avertissement du coéquipier avisant qu'on a un bandit dans les six heures et c'est la garantie d'une fin prématurée. Voilà, pour l'exemple, ce qui me fait privilégier la lisibilité aux vertus graphiques du jeu vidéo en général. Toutes les captures d'écran ci-contre sont faites dans la définition précitée. Avouez qu'il n'y a pas de quoi avoir les yeux qui piquent à force de les regarder, comme l'affirmeraient certains. Au moment de sa sortie, Il2-Stormovik fut mis en concurrence avec un prédécesseur: Combat Flight Simulator 2 - Pacific War (2000). Pour ma part, je préfère le comparer au plus contemporain Battle of Britain (La Bataille d'Angleterre de Rowan Software Ltd - début 2001) qui, historiquement parlant, s'offrait aussi un niveau de représentation particulièrement pointu et un nombre d'avions affichés en même temps tel que ne pouvait le proposer Il-2 Sturmovik. A la réflexion, il s'agit certainement là d'un mauvais procès car je ne pense pas que la guerre à l'Est connut les mêmes concentrations aériennes que les cieux britanniques, du fait de la disproportion entre les étendues des deux champs de bataille. Les critiques, que je n'aborderai certainement pas, en matière de simulation de vol sont l'insuffisance d'appareils pilotables et l'invariabilité des régions survolées. Ces critiques, je les laisse aux aficionados du shoot´em up que les considérations historiques ennuient. Par contre et du fait d'une optimisation tardive, Battle of Britain ne connut qu'une distribution quasi-confidentielle, particulièrement liée (je le suppose) au thème qu'il évoquait. En toute franchise et entre les deux titres, mon cœur balance encore car je les parcours avec un égal bonheur. La représentation particulièrement impressionnante offerte par Il-2 Sturmovik aurait dû l'emporter haut la main sur Battle of Britain si, à l'insu de son plein gré, une grossière restriction n'était venue entacher la représentation historique. Néanmoins, la simulation se révélait excellente et reste certainement une des plus belles évocations d'un théâtre de la seconde guerre mondiale, rarement approchée par le jeu vidéo. Les joueurs entêtés pouvaient, en outre et si l'extension "Operation Barbarossa" ne leur suffisait pas, se tourner vers un éditeur de missions ultra complet afin de poursuivre leurs investigations dans l'histoire et ainsi créer une multitude de nouveaux épisodes, soit via le générateur de mission soit de manière plus fouillée via le générateur de campagne. Et pour parfaire ce tableau quasiment idyllique, Il-2 Sturmovik fait partie de ces applications ludiques de moins en moins nombreuses à passer haut la main la barrière de l'évolution technologique qui, sans état d'âme et sous les promesses d'un monde meilleur à venir, se débarrasse du passé. Alors, tant que cela est encore possible, ne vous en privez pas. La boîte et son contenu : Pas de boîte cartonnée pour IL-2 Sturmovik, pas même à sa toute première sortie alors que celle-ci se situait encore dans l'ère du conditionnement sophistiqué qui savait donner au produit une certaine valeur ajoutée (totalement disparue à l'heure du dématérialisé). IL-2 Sturmovik ne fut même pas acquis au moment de sa sortie mais seulement à l'occasion d'une réédition dans une série budget (conditionnement DVD), série entretenue de longue date par la maison d'édition Ubi Soft. Le contenu du boîtier se limite au seul CD-ROM du jeu. Toute la documentation nécessaire à l'utilisation du jeu s'y trouve logée au format pdf. Celle-ci, assez complète, aurait pu, à mon avis, s'agrémenter d'un volet historique un rien plus fourni que celui déjà présent sur les quelques quatre-vingt-huit pages offertes essentiellement à la simulation. Pour le reste, Il-2 Sturmovik offre un module de formation parfaitement adapté au joueur qui n'a que faire d'une bonne et saine lecture. En 2001, un certain avant-gardisme pointait déjà son nez et limitait au strict nécessaire tout le côté littéraire d'une simulation de renom telle que celle-là. C'est d'autant plus dommage que les lectures recommandées par le manuel le sont essentiellement en langue anglaise. En ce qui me concerne, IL-2 Sturmovik n'était pas une simulation inconnue puisqu'au moment où je mettais la main dessus, j'avais déjà fait mes classes sur son continuateur direct: "Pacific Fighters", produit par les mêmes studios Maddox Games. L'acquisition de IL-2 Sturmovik fut des plus banale puisqu'il a été extirpé des rayons (encore bien fournis à l'époque) d'une grande enseigne dédiée au multimédia. Le prix qu'il m'en fut demandé alors avoisinait sans doute celui qui régissait l'ensemble de la série budget Ubi Soft, à savoir: une quinzaine d'euros, guère plus. A ce moment, mon intérêt pour IL-2 ne supplantait pas celui que je vouais à Pacific Fighters et je dois admettre l'avoir rapidement remisé sur les étagères réservées à cet effet pour me consacrer principalement à sa suite qui se cantonnait à un théâtre d'opérations auquel je portais un intérêt certain, du point de vue historique. Par contre, l'extension "Operation Barbarossa" fut découverte bien après, dans les reliquats mis en liquidation d'une période de soldes qui tenait à voir disparaître ses dernières pièces. Acquis pour deux francs six sous, cette extension (intégralement localisée en langue française et qui n'est supportée que par le seul IL-2 Sturmovik), proposait de nouveaux décors ainsi que 230 missions historiques pour les deux principaux chasseurs de la Luftwaffe. Il offrait aussi quelques missions supplémentaires du côté VVS (aviation soviétique) remettant à l'honneur ce gigantesque théâtre d'opération et conduisant le joueur de la péninsule du Kouban vers Moscou, en passant par Stalingrad puis par la Crimée et terminant sa course dans la défense de Berlin. Operation Barbarossa me fit faire un retour intensif sous IL-2 Sturmovik qui se poursuit encore aujourd'hui. Je me dois d'avouer que celui-ci se fait au détriment de Pacific Fighters. Si j'ai remisé le jeu avec ses congénères, sur l'étagère de la bibliothèque que je réserve à cet effet, c'est avant tout pour l'avoir à portée de main dès que l'envie de m'envoler dans le ciel des grandes steppes et participer aux combats sur le front de l'Est se fait sentir. Et aujourd'hui ? Il2 Sturmovik fonctionne tout aussi parfaitement sous Windows Xp pro, XP familial édition que Windows 98SE. C'est en tous les cas la constatation obtenue en installant le jeu sur trois machines différentes aux lignées générationnelles distinctes. Pour le reste et pour ce que j'ai pu en lire sur différents forums dédiés, l'installation ne poserait pas de souci en ce qui concerne les versions ultérieures de notre système d'exploitation favori. Sauf que ! (hé oui, il y a toujours un "sauf que") Cette affirmation est valable à l'exception toutefois des versions 64 bits qui exigent, pour exécuter l'installation du jeu, une mise-à jour SecuROM (système de protection contre la copie des CD/DVD) qui est le système de protection dont "bénéficie" Il2-Sturmovik. A l'adresse suivante, vous pourriez trouver de quoi remédier à ce désagrément dont on aurait largement pu se passer si la copie illégale n'avait pas été un sport national: https://support.securom.com/analysis.php Le jeu maintenant installé, on devrait pouvoir observer son numéro de version affiché sur la page d'accueil. Dans le cas le plus commun, il s'agit de la version 1.0 (commerciale). A partir de cette version, on peut mettre le jeu à jour en y implantant les différents patchs qui lui sont dédiés:
http://www.clubic.com/patch-jeux-video-437-0-il-2-sturmovik.html Pour ma part, je me suis arrêté à la mise à jour 1.2 puisque le jeu proposé en version budget chez Ubi Soft est localisé en langue française et offre des voix dans la langue des belligérants (historiquement très réalistes) sous-titrées en français. La mise à jour 1.2ov ne représentait, pour moi, aucun intérêt particulier. Sur ce, j'ai installé l'extension "Operation Barbarossa" qui n'exige rien d'autre que la version (mise à jour ou pas, c'est au choix) de Il-2 Sturmovik. J'ai enfin connecté, sur la machine qui l'héberge, l'indispensable joystick sans lequel la précision de vol est inatteignable même si le logiciel prévoit l'utilisation des touches du clavier en tant qu'outil de maîtrise. Je ne m'y suis d'ailleurs même pas essayé tant la chose me paraît extravagante. Je me contente d'un classique joystick Saitek Cyborg Evo (support 98/XP), parfaitement adapté pour ce type de jeu. Ce modèle a fait ses preuves depuis pas mal d'années sur plusieurs de mes machines. Je viens d'ailleurs d'acquérir son successeur direct: le FLY-5, présentant des caractéristiques similaires et acceptant toujours d'être utilisé avec Windows XP (version la plus haute de cet inéfable système d'exploitation que je mets à l'épreuve pour satisfaire mes inclinaisons de retrogamer). Pour en savoir plus sur cette excellente simulation de vol militaire et historique que fut Il-2 Sturmovik, voici une adresse à laquelle il faut absolument rendre visite: http://www.checksix-fr.com/ Si l'envie venait de vouloir personnaliser notre destrier préféré, témoin des plus grandes maestria aéronautiques aperçues sur le front russe, voilà encore de quoi s'occuper quelque temps: http://il2skins.free.fr/ Avec ce Il-2 Sturmovik, les studios de développement Maddox Games, dont l'équipe était composée de personnes provenant de l'aéronautique militaire de l'ancien bloc de l'Est (qui l'eut cru, au regard du thème abordé), avaient mis au point le simulateur de vol le plus pointu qu'il n'ait jamais été produit jusqu'alors et sans doute à jamais, au vu des tendances vidéo-ludiques actuelles. La conception de Il-2 Sturmovik était à ce point élaborée qu'elle permettait de s'adapter à tous les styles de jeux et de joueurs au point de satisfaire les moins sourcilleux d'entre-eux. Il-2 se transformait alors en shoot de haut vol (l'expression est heureuse) aux graphismes époustouflants et à la maniabilité exemplaire (puisque toutes les touches du clavier pouvaient être réaffectées à volonté). Les simulations de vol ne sont pas légions. Encore moins légions sont celles qui se retrouveront un jour ou l'autre dans les archives de l'abandonware et Il-2 Sturmovik n'a pas vocation à finir ses jours dans le règne incertain du désintéressement financier. C'est d'autant plus improbable que le jeu connut quelques suites telles que Il-2 Sturmovik 1946 (énorme !) et Il-2 Sturmovik Cliffs of Dover (là on va dire bof, bof sauf les graphismes, bien entendu) toujours d'actualité. Ces deux derniers titres sont sans doute plus faciles à dénicher que celui remontant à l'origine de la série et qui ne fréquente plus actuellement que les circuits de la seconde main ou de l'occasion. Quant à l'extension "Operation Barbarossa", n'en parlons même pas: elle se range dans le rayon des curiosités, c'est pourquoi je ne vous ferai pas le couplet de l'appel à l'équipe via les réseaux sociaux qui partagent bien plus l'apparence que le patrimoine. Cela n'empêche toutefois personne d'essayer. Il existe sans doute parmi nous, des passionnés de vrais bons jeux remontant à la grande époque, plus obstinés que d'autres. |
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