URBAN CHAOS
(les titres)    (page d'accueil) (bas de page)
Janvier 2014
Données techniques :
Type de jeu: action
Version: française intégrale
Conception: Mucky Foot Productions
Autres titres: Startopia - Space City
Distribution: Eidos
Sortie: décembre 1999
Configuration minimum: Pentium III
Système d'exploitation: Windows 98 et Windows XP (avec les réserves d'usage)
Accélération graphique: Direct3D, accélération logicielle
Un seul joueur

L'histoire du jeu :
Les jeux se déroulant en milieu urbain ouvert ont actuellement une seule et grande référence: Grant Theft Auto dont le dernier épisode en date (GTA 5) sature les rayonnages de tous les supermarchés.
Si l'on omet les polémiques autour du thème adopté par ses concepteurs afin de répondre aux aspirations d'une clientèle particulièrement captivée par l'attrait de l'interdit, GTA offre un univers crédible pour celui qui peut sillonner le jeu sans s'inquiéter des buts à atteindre.
A constater l'importance qu'a pris cette série dans l'univers vidéo-ludique, on pourrait légitimement penser que les développeurs (Rockstar Games) sont à l'origine du concept qui régit l'univers des GTA dès l'instant où celui-ci passa à la 3D et ainsi comprendre pourquoi celle-ci est devenue la grande référence en matière de jeu vidéo en milieu urbain ouvert.
Mais les studios de développement Rockstar Games sont-ils bien les premiers à proposer un tel univers ? Ses concepteurs n'auraient-ils pas été inspirés (volontairement ou pas) par un autre soft apparu quelques temps plus tôt ?
Et surtout, cette position de référent n'aurait-elle pas été quelque peu proclamée à tort par une gente vidéo-ludique particulièrement obséquieuse ?...
On pourrait effectivement envisager cette hypothèse si l'on ne s'attardait un instant sur un jeu édité deux ans et demi avant la sortie de GTA 3 (le titre qui fut à l'origine de la renommée des GTA) et qui se nomme Urban Chaos.
Urban Chaos fut conçu par Mucky Foot Productions, petite entreprise de développement de jeux vidéo fondée en 1997 par trois anciens membres de Bullfrog Productions. Mucky Foot édita deux titres à destination du home computer: Urban Chaos (action/aventure 1999) et Startopia (stratégie 2001). Malgré un relatif succès commercial, la société ferma ses portes en laissant deux autres jeux au stade de projets, dont une suite attendue à Urban Chaos.
Cela étant, on peut considérer Urban Chaos comme un GTA 3 avant l'heure (exception faite du thème, totalement aux antipodes de l'univers dépeint dans GTA) tant il existait des similitudes techniques entre les deux produits, similutudes ne relevant pas que de la pure coïncidence.
Urban Chaos se déroulait dans une mégapole nommée Union City où le taux de criminalité était particulièrement élevé. Le joueur incarnait une toute jeune candidate agent de police (D'Arci Stern, personnage principal du jeu) affectée à un commissariat du centre-ville. Candidate qui, avant tout, allait devoir faire ses preuves dans un petit parcours de santé tout comme c'était le cas dans les premiers Tomb Raider.
Le joueur allait ainsi pouvoir se faire la main au maniement du personnage, rivale en uniforme d'une Lara Croft remarquablement revisitée.
Il ne fallait effectivement pas longtemps pour dominer ce petit bout d'héroïne et l'amener à obéir au doigt et à l'œil via une maniabilité exceptionnelle, parfaitement maîtrisée avec quelques mouvements essentiels y compris dans le combat à mains nues.
A l'instar d'un Tomb Raider, le personnage se contrôlait en vue extérieure et de dos. Trois caméras permettaient de changer la profondeur de champs et une quatrième, satellitaire, offrait un tour d'horizon complet. Si les comportements athlétiques étaient bien présents, ils n'en restaient pas moins équilibrés et réalistes. Action et arcade étaient au programme et il ne fallait pas trop se fier à l'apparence très féminine de l'agent Stern car celle-ci savait faire le coup de poing avec quelques éléments de King Boxing qui suffisaient pour mettre au sol le plus teigneux des mauvais garçons.
L'instruction se terminait par trois parcours d'obstacles en voiture, toutes sirènes hurlantes, histoire de voir comment se débrouiller au volant.
A partir de là, Stern se retrouvait sur le terrain et les premières missions allaient lui être confiées. Simples au départ, ces dernières permettaient de se familiariser avec les atmosphères d'Urban Chaos.
Et c'est à cet instant que les similitudes entre GTA 3 et Urban Chaos apparaissaient.
Après avoir reçu ses consignes, D'Arci Stern se retrouvait à l'extérieur du commissariat. Elle restait libre d'arpenter la cité, au gré de son bon plaisir, à la recherche d'objectifs secondaires, d'artéfacts à récupérer et je ne sais quoi encore (le tout sans inquiétude car un scope affiché à l'écran permettait, à tous moments, de reprendre la mission en cours). Certains bâtiments étaient aussi accessibles et ne demandaient qu'à être explorés. Les trottoirs étaient peuplés de citadins vaquant à leurs occupations qui parfois interpelaient l'agent en patrouille (il y avait même des possibilités d'interaction). Une circulation dense encombrait les rues et les bruits de la ville étaient partout omniprésents.
Tout cela traduisait parfaitement une mégapole grouillante, agitée de partout et soumise aux aléas du climat, telle qu'on a pu l'observer par la suite dans GTA 3.
Il me faut avouer que, lorsque Urban Chaos entra en ma possession, je m'étais limité à de simples explorations de son univers pastiché sur le rythme de la vie telle qu'on peut se l'imaginer prévalant dans certaines grandes cités tentaculaires. Par la suite et lorsque je dénichai GTA 3 (tout comme Vice City pour son Pacific et San Andres pour sa faille), je ne me suis pas appliqué autrement dans ces jeux, délaissant le principal, peu intéressant à mon goût, pour le seul plaisir des balades.
Chose amusante, lorsque Stern cheminait, les feuilles mortes tombées au sol s'écartaient délicatement sous le déplacement d'air occasionné par le passage de Stern. Mieux encore, si elle butait su une canette de soda, celle-ci était envoyée plus loin avec ce bruit caractéristique que font les emballages métalliques sur le sol.
Plus qu'un gadget visuel, cette particularité annonçait une option originale présente dans le jeu: le mode infiltration. En effet, pour combattre la truanderie du coin, Stern pouvait évidemment utiliser la manière forte (arts martiaux et armes) mais aussi la ruse et la surprise et, dans ce cas, le moindre bruit de casseroles pouvait soit faire fuir les suspects soit les rendre extrêmement dangereux. Ces dernières pratiques (discrétion et discernement) étaient d'ailleurs fortement conseillées dans certaines situations car l'étique du jeu imposait avant tout d'épargner et protéger le citoyen innocent. Une progression dans le jeu était à ce prix.
Quant à la faune encanaillée qui proliférait dans les coins malfamés, on pouvait y aller franco et s'ingénier à mettre les menottes au plus grand nombre avant d'affronter, en bonne position, les plus pervers.
Mais le scénario d'Urban Chaos aurait été maussade s'il s'était agi de pourchasser une criminalité ordinaire. Heureusement, après quelques missions, c'était à une autre catégorie de criminalité à laquelle allait se frotter D'Arci Stern. D'ailleurs il suffisait de revisionner la cinématique d'introduction pour comprendre de quoi il allait s'agir très précisément.
Tout cela était servi par un moteur graphique assez exceptionnel. Les animations et les actions qu'il génèrait époustouflent encore. Bien entendu, cela est encore un peu carré mais si l'on se rapporte à l'époque de sa sortie, il n'y avait là rien d'anormal. La vie d'une ville bourdonnante, la profondeur de champ, les perspectives phénoménales, les lumières, la pluie, le brouillard, les flammes etc... tout était d'une fluidité inaccoutumée. Pas de clipping, pas de collision ! Ce n'est pas Tomb Raider qui pouvait en promettre autant.
Les ambiances musicales n'étaient pas mal du tout et très dynamiques mais, là où GTA 3 avait vraiment inauguré, c'était via l'utilisation de l'autoradio permettant un choix rythmique personnalisé avec différentes stations à disposition assurant l'immersion absolue.
Le seul point noir du jeu se résumait au mode de sauvegarde apparenté au monde de la console où celle-ci ne se faisait qu'après la fin du niveau en cours. Lorsque l'on sait que ces derniers pouvaient être particulièrement longs avec l'une ou l'autre partie ardue, il y avait de quoi renoncer bien avant d'avoir parcouru les trente niveaux aux missions débordantes de rebondissements et à l'action/arcade à forte dose.
Peut-être que cette critique aurait trouvé réponse dans le second opus en préparation mais, comme le studio de développement Mucky Foot Productions disparut entretemps, nous ne le saurons jamais.

La boîte et son contenu :
J'ai découvert la boîte de Urban Chaos dans une caisse recueillie auprès d'un familier (qui lui-même la détenait d'une connaissance désireuse de se débarrasser de divers reliquats obsolètes).
Dans celle-ci résidaient nombre de jeux allant de l'état de conservation irréprochable au désastre le plus complet en passant par quelques contretypes dont je tairai ici l'existence pour éviter les foudres d'une loi répressive en matière de reproduction non autori...
Et flute ! Je viens de vendre la mèche (s'il vous plait: oubliez ce dernier point, vous me rendriez service).
Dans cette caisse, écrivais-je plus haut, résidait parmi les boîtes admirablement bien conservées, celle de Urban Chaos. Pas un coup, pas une griffe, pas un pli ne venaient maculer les formes replètes de sa volumétrie. Bref, la boîte était miraculeusement intacte.
Par contre, l'intérieur était aussi vide que mon portefeuille après un passage d'un inspecteur des contributions. Pas de jeu et pas de manuel. Seul restait le coffrage cartonné noir destiné à protéger le boîtier DVD de toute secousse intempestive pouvant engendrer une quelconque détérioration. C'est comme si le propriétaire précédent s'était contenté d'en retirer le jeu pour oublier instantanément que son emballage avait une raison d'exister.
C'était déjà un miracle que celui-ci fut sauvé de la destruction totale. Je décidai donc de le conserver précieusement au cas bien improbable où je pourrais, par la suite et de façon quelconque, mettre la main sur le jeu qui aurait dû s'y trouver si le propriétaire avait été, un tant soit peu, méticuleux.
La chance fut de mon côté quelque années après lorsque, lors d'une brocante locale, je remis la main sur la boîte de Urban Chaos. Le contenu de cette dernière était cette fois bien présent mais il était évident que son emballage avait souffert de manipulations peu soigneuses. La boîte présentait des signes de flétrissure dus certainement aux transbordements l'ayant emmené d'une brocante à l'autre. Peu importait toutefois, seul son contenu m'intéressait, le contenant pouvait aisément être échangé par la boîte que j'avais conservée avec ménagement dans un endroit retiré.
Elle y demeurait poussiéreuse certes mais toujours intacte !
Cette boîte est composée d'une base et d'un couvercle dont les dimensions sont celles reprises en standard chez le distributeur Eidos à l'époque où ce dernier commercialisait les jeux en boîtes cartonnées. Elle est édifiée dans un carton d'excellente tenue et est recouverte d'une parure à la surface vernie aux teintes sombres. L'intérieur est aménagé avec un capitonnage cartonné souple, destiné à protéger le boîtier cristallin contenant le CD-ROM du jeu. Si ce capitonnage avait été moulé en polyester, je m'en serais sans doute débarrassé immédiatement, considérant comme une faute de goût ce mélange de matières foncièrement dévalorisant (sans compter avec le crissement insupportable engendré par les frottements lorsqu'on a le malheur de l'extraire de son logement). Le manuel du jeu, quant-à lui, se compose de 32 pages en teinte grisée et affiche un format qui permet de le loger dans ledit boîtier cristallin.
Voilà une magnifique boîte contenant un jeu bien moins anodin qu'il n'y parait, compte-tenu de la suite qui va être donné par Rokstar Games au type de jeux se déroulant en milieu urbain ouvert. Lorsqu'elle était encore vide, je la conservais au-dessus de la bibliothèque réservée à ma collection personnelle de jeux vidéo en boîte cartonnée, parmi quelques autres connaissant le même sort. Maintenant que j'ai déniché son contenu originel, elle a trouvé une place au milieu de ses consœurs et c'est celle qui a été découverte dans un deuxième temps, mais qui était moins présentable, qui a pris sa place parmi les rabiots stockés au-dessus des étagères.

Et aujourd'hui ?
Les heureux possesseurs de machines encore équipées du vénérable Windows 98 (comme qui dirait: les retrogamers old Shool millésimés) ne rencontreront aucun problème lors de l'installation de Urban Chaos. En toute logique, le jeu est totalement supporté par un matériel remontant à l'époque de sa première mise en service.
J'ai aussi installé Urban Chaos sur une machine sur laquelle réside Windows XP. Sur celle-ci, le jeu s'installe parfaitement mais ne fonctionne qu'en mode accélération logicielle avec, comme caractéristique étonnante, en plus des limitations dues à ladite accélération, la disparition des roues de tous les véhicules affichés.
A quoi serait donc due l'impossibilité d'activer l'accélération matérielle ?...
A Windows XP ? Cela ne semble pas être le cas à en croire la consultation de divers forums où certains utilisateurs affirment n'avoir rencontré aucun souci de ce genre.
Je pense plutôt que le problème se situe au niveau de la génération de la carte graphique qui sur la machine où réside mon Windows XP est une carte PCI Express alors que sur la machine où réside Windows 98 (et qui de ce fait est différente de celle considérée) est une bonne vieille carte AGP. Le type de connecteur n'est peut-être pas responsable de cet état. Par contre, la différence de génération (et donc de technologie/performances) entre les deux cartes graphiques pourrait expliquer cette légère contrariété (tout comme la version de la librairie DirectX utilisée).
Je ne me suis pas inquiété outre mesure des conséquences de ce désagrément puisque le jeu fonctionnait parfaitement sur mon vénérable Pentium IV qui a toujours bon pied bon œil (merci pour lui).
Par contre et en cherchant un peu, j'ai découvert un petit patch, mis au point pas des admirateurs de l'œuvre, relançant l'intérêt de ce jeu sur des machines récentes.
Ce patch rend compatible l'accélération graphique matérielle sur toutes les machines et pour les versions de l'OS favori de la maison Microsoft, à savoir de Windows 98 à Windows Seven (voire même plus si affinités).
L'adresse où ce patch est téléchargeable est la suivante :
http://urbanchaos.dinofly.com/
L'installation est ultrasimple (suivez le guide):
  1. Dans le répertoire d'installation, renommez le fichier fallen.exe en _fallen.exe (afin d'en empêcher l'exécution).
  2. Cela fait, déplacez le fichier patché qui vous intéresse, en fonction de la résolution souhaitée, vers le répertoire du jeu et renommez-le fallen.exe.
  3. Lancez le jeu.
Je vous laisse le privilège de l'expérimenter pour autant, me rétorquerez-vous, que vous soyez en possession du jeu en question.
Logique implacable.
A l'adresse précitée, on trouve une version corrigée de Urban Chaos. Malheureusement pour nous, francophiles, cette dernière y réside dans la langue de Shakespeare.
Par contre, l'archive de la version localisée (française) se trouve dans les dépôts de l'abandonware francophone à l'adresse suivante :
http://www.abandonware-france.org/ltf_abandon/ltf_jeu.php?id=1739
Cette dernière, agrémentée du patch correctif, devrait permettre de faire fonctionner le jeu sur n'importe quel PC actuel. J'utilise toutefois le conditionnel à dessein, on ne sait jamais.
Outre la possibilité de vérifier les analogies en matière de mécaniques de jeu entre la présente production et GTA 3, Urban Chaos offre le privilège de pouvoir se mesurer à l'ensemble des psychopathes névrosés envahissant toute la saga des GTA (où seule l'incarnation de demi-sels de bas-étage est autorisée), le tout en guise de hors d'œuvre et avant de se frotter à une engeance bien plus funeste encore.
Pour peu qu'au poste de police, on préfère se retrouver du bon côté du comptoir, vous savez ce que je pense ?
C'est qu'au final, il n'y a pas photo: nonobstant le superficiel, c'était bien mieux avant !
Le menu principal du jeu































(page suivante) (haut de page)