AMERICAN McGEE'S ALICE | |
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Novembre 2018
Données techniques :Type de jeu: action 3D Version: française intégrale Conception: Rogue Entertainment Autres titres: Quake Mission Pack 2 Dissolution of Eternity, Quake 2 Ground Zero, Strife Distribution: Electronic Arts Sortie: février 2001 Configuration minimum: Pentium 3 Système d'exploitation: Windows 98, Windows XP Accélération graphique: OpenGL Un seul joueur L'histoire du jeu : Qui ne connaît pas les fabuleuses aventures de "Alice au Pays des Merveilles" ? Si d'aucuns n'auront pas eu le plaisir de lire le roman de Lewis Carroll (de son vrai nom: Charles Lutwidge Dodgson) remontant maintenant à 1865, tous ou pratiquement tous (pas de généralisation) auront encore en mémoire la version long-métrage d'animation pure et librement transposée, des studios Walt Disney (1951). Bien loin des dessins animés conventionnels de par ses aspects inquiétants, le "Alice au Pays des Merveilles" de Walt Disney aura traumatisé toute une génération d'enfants et ce n'est qu'une fois ceux-ci devenus plus grands que le film sut se faire apprécier d'eux à sa juste valeur. Car le pays des merveilles dans lequel est plongée la petite Alice est, en réalité, bien loin d'être aussi merveilleux qu'il y paraît. Au début des années 2000 (et plus précisément en 2001), un jeu vidéo PC nous emmenait à nouveau dans le monde imaginaire de la petite Alice via une production vidéo-ludique. Alice fut une réalisation signée, par et de son véritable nom, "American McGee": programmeur émérite ayant fait ses premières armes auprès des studios de développement "id software", entreprise réputée pour la conception de jeux vidéo d'exception (Doom, Quake et consors). Le pitch qui va bien: Alice (le jeu) est une relecture du célèbre conte de Lewis Carroll, dans une adaptation glauque, malsaine et névrotique, ou le joueur aura à contrôler une Alice à la manière d'un jeu de shoot à la troisième personne évoluant dans un univers fantaisiste aux paysages merveilleux. Ces derniers étant dévastés à cause de la culpabilité d'Alice concernant la mort de ses parents dans l'incendie de leur habitation. Incendie dont elle-même ne sort pas indemne puisque la voilà placée en asile psychiatrique. Le jeu nous plonge visuellement dans les divagations extravagantes de la petite Alice. Allez-vous pouvoir l'en sortir ?... Voilà pour ce qui concerne le pitch. Alice est un jeu d'action dans la plus pure tradition du genre et il n'a pas d'autre prétention que de poursuivre cette prédisposition jusqu'à sa conclusion. Outre les affrontements avec l'adversité, ses chemins sont parsemés d'énigmes subtiles et de labyrinthes plus ou moins alambiqués. Visuellement, le jeu est soutenu par une version améliorée du moteur graphique ayant été élaboré pour le jeu Quake III. Remontons donc aux origines de sa commercialisation: Tout au long de ses différents épisodes, aux atmosphères typées, encadrant des décors grandioses et chaotiques, le joueur allait avoir à affronter les personnages emblématiques décrits dans le roman éponyme. Ainsi il voir Alice affronter les fameuses cartes-gardes qui n'auront de cesse, tout au long du jeu, de cadenasser le parcours. Elles ne seront d'ailleurs pas les seules car d'autres créatures, pièges, chausse-trappes et traquenards attendaient au tournant et de pied ferme, l'héroïne du jeu. Celle-ci était toutefois aidée dans ses péripéties par les conseils avisés d'un chat tigré (faisant office de coatch tout au long de ses pérégrinations dans l'aventure). L'ambiance singulière d'American McGee's Alice était accentuée par une excellente bande-son dans laquelle on pouvait entendre des murmures et des instruments de musique destinés aux enfants, aux tonalités métamorphosées afin d'en extraire des sons inquiétants et déformés. Le tout était mêlé avec quelques chœurs féminins inquiétants et le mesure de l'ensemble, comparable à un compte à rebours, fournissait une excellente ambiance opressante rehaussant parfaitement l'atmosphère du jeu. Pour affronter ses adversaires, Alice n'avait pas à disposition les armes redoutables qui parsemaient habituellement les jeux d'action de l'époque (exit la panoplie d'équipements dévastateurs aux effets pyrotechniques spectaculaires de Quake III, par exemple). En contrepartie, elle bénéficiait plutôt d'accessoires allant du simple couteau à viande à la montre à gousset. Instruments ordinaires dont les capacités surprenantes permettaient à Alice de se sortir de (presque) tous les mauvais pas (surtout lorsque ces objets étaient utilisés avec perspicacité). La critique de l'époque avait souvent regretté ce manque de fantaisie belliqueuse tout comme elle avait montré du doigt la prévision de réactivité de l'adversaire ou encore le faible niveau de difficulté du jeu. En ce qui concerne les deux premiers points, c'était le choix des concepteurs afin de ne pas trop travestir l'univers de Lewis Caroll (c'était pas la peine de nous faire un FPS de plus, non plus). Quant au troisième point (la difficulté), les détracteurs avaient sans doute négligé de choisir parmi quatre niveaux de difficultés différents dont le dernier (cauchemardesque) laissait très peu de place aux erreurs d'appréciation du joueur et où foncer dans le tas n'avait pas sa place. Mais que ne ferait-on pas pour détracter à l'envi ? Pour ma part et lorsque l'on sait aussi apprécier un challenge sans soif d'exubérance, American McGee's Alice demeurait un jeu plaisant pour les amateurs de jeux d'action traditionnels ne demandant pas à succomber dans le sensationnalisme ambiant. Bien que l'action y fût aussi intense qu'ailleurs, le joueur pouvait apprécier les graphismes extraordinaires des décors chaque fois renouvelés au passage d'un niveau à l'autre. Celui-ci pouvait aussi apprécier les nombreux dialogues qui constituaient la trame de l'aventure, le tout replacé dans une localisation d'anthologie (brillante traduction française) et servi par un moteur 3D haut de gamme. Car en fait de jeu d'action, c'est bien plus un voyage initiatique dans l'univers fiévreux et virulant d'Alice qu'il faut voir dans cette réalisation. American McGee's Alice est et restera certainement un bon cru du domaine vintage, en matière de jeu vidéo PC. Ne ratez pas l'expérience si vous passez par ici. Elle est toujours réalisable. Mais ne traînez pas ! Qui sait ce que l'avenir nous réserve. Et puis quoi ?!? Cela nous change tellement des réalisations ludiques hyperréalistes, post-apocalyptiques et peuplées de snipers surarmés et surentraînés. Un peu de variété dans ce monde de brutes, s'il vous plait ! Parfois, il faut savoir revenir aux fondamentaux. La boîte et son contenu : Fini les temps bénis à arpenter fébrilement, mais avec une certaine lucidité d'esprit (pas d'acquisition compulsive), les commerces du divertissement multimédia en quête de bonnes affaires, appréhendant déjà la fin d'un univers ludique commercialisé sur du support authentiquement tangible et supposé valorisable (CD-ROM ou DVD principalement). Oui, c'est bien fini. Si mes souvenirs sont toujours exacts, c'est durant cette période (vraisemblablement fin 2002) que des pas fureteurs me guidèrent vers l'étal d'une enseigne alors réputée (principalement axée vers le produit audio/vidéo) qui proposait pour un prix insignifiant, quelques œuvres ludiques dont il désirait visiblement se dessaisir au plus vite. En ces lieux, il n'était plus question d'aspirer découvrir l'un ou l'autre article ludique enveloppé dans un écrin cartonné. Car, je l'admets volontier, j'y avais déjà mis bon ordre en me saisissant des derniers spécimens intéressants. Mais à l'occasion d'un réassort, quelques productions commercialisées en boîtiers DVD demeuraient saisissables sur une étagère placée face au comptoir. Et parmi celles-ci se trouvait notamment un exemplaire de American McGee's Alice (version PC): le jeu vidéo dont il est question dans ces lignes. La couverture du boîtier était du plus bel effet et indubitablement il le fut au point d'attiser, en ces temps de disette naissante, une certaine convoitise de ma part. La jaquette d'un bleu firmamment affiche ostensiblement une Alice taciturne tenant dans ses mains un couteau plutôt destiné à une autre utilisation qu'à de la préparation culinaire. Dans les mêmes tons, la face arrière vante les mérites du titre en affichant quelques captures d'écran parfaitement représentatives du genre de jeu auquel le chaland avait à faire face. Le packaging comprend outre les deux CD-ROM contenant le jeu, un guide d'installation de 22 pages avec un résumé des commandes, un livret d'introduction à l'histoire de 20 pages relatant les événements aboutissant à l'aventure relatée dans le jeu et un catalogue des titres récents ou en devenir chez Electronic Arts. A l'époque de cette découverte, la bonne pêche que voilà avait certainement fait l'objet d'une brève évaluation permettant de constater que le jeu fonctionnait de manière parfaite et que sa prise en main était des plus aisée. American McGee's Alice fut ensuite remisé sur l'étagère que je réserve à ce type de packaging en matière plastique et y demeura jusqu'à ce que... Cette fonctionnalité ne manqua pas d'être constatée à nouveau lorsque pour le plaisir des yeux, l'ouvrage fut remis sur le métier afin d'être exploré dans de but d'illuster de cet article. Et aujourd'hui ? Alice (le jeu) a été bâti autour du moteur graphique développé pour héberger un monument du jeu de tir multijoueur à la première personne. A savoir: Quake III Arena (le bien nommé). Sur PC, le "Quage Engine" (ou idTech3, conçu par id Software) est un moteur graphique utilisant l'accélération graphique OpenGL. Pour information: l'Open Graphics Library (ou OpenGL) est une norme de calculs 2D/3D utilisée par de nombreuses plateformes matériels et est utilisée tant dans le DAO, la modélisation (professionnels) que dans le jeu vidéo. A l'inverse du DirectX, la bibliothèque normalisée OpenGL n'est pas la propriété de la société Microsoft (et personne ne s'en plaindra). Je précise cela parce que la machine sur laquelle je viens de réinstaller Alice est un reliquat professionnel repris en fin de vie économique et remontant à quelques bonnes années déjà. La carte mère de ce PC n'est équipée que d'une puce graphique supportant l'OpenGL seul (chipset Intel 829156/GV910GL). Mais cette configuration matérielle me suffit largement pour faire fonctionner nombre de jeux anciens et surtout ceux qui ne marchent plus avec du matériel "relativement" trop récent (voir l'article consacré à Darkstone, notamment). Dès lors: sur la machine en question (qui est un pentium 4 / modèle desktop à 3Ghz / Windows XPpro), Alice donne toute sa magnificence sans rencontrer la moindre contrariété ni le plus petit ralentissement. Que du bonheur ! Mais il semblerait que sur le matériel actuel (à lire certains forums), les choses ne soient plus aussi aisées lorsqu'on exécute l'installation à partir des CD-ROM originaux. En effet, il ne se passe rien lors du lancement du jeu (écran demeurant désespérément noir). Cela s'explique par le test de protection contre la copie qui ne s'effectue plus puisque le pilote de contrôle de licence de Macrovision (SecDrv.sys) n'est plus présent (ou tout bonnement désactivé) dans les versions de Windows 7 à Windows 10. Microsoft prétextant en cela une éventuelle possibilité de risque infime d'y laisser trainer une faille de sécurité. Or et comme par un malencontreux effet du sort, la protection contre la copie au nom évocateur de "Safedisc" se retrouve sur le CD-ROM du jeu ! Adieu donc l'opportunité de goûter aux souvenirs remontant à la nuit des temps (pourrait-on penser). Enfin non, pas tout à fait tout de même. Trois solutions pour résoudre cette petite contrariété: Premièrement: laisser tomber et passer à autre chose (mais vous me connaissez, ce n'est pas dans les habitudes de la maison de procéder ainsi). Deuxièmement: dénicher, sur la toile, le crack no CD qui va permettre de passer par-dessus ce type de protection contre la copie. La solution du crack no CD (aux origines discutables) est d'ailleurs préconisée par Microsoft lui-même (lorsqu'elle existe, évidemment). C'est le monde à l'envers, vous ne trouvez pas ? Voici l'adresse où on peut le télécharger: http://www.freeinfosociety.com/downloads/nocdcracks/ americanmcgeesalice-nocd-1_0-ENG.zip?phpMy Admin=af0f6b4465fe3f904426eaeb3dc0e3fa&phpMy Admin=Kb2XHnhmhTctZwPmOqks7zD3-sc Troisièmement: télécharger le jeu complet, en version française, déjà cracké, sur le site Abandonware France (faites péter la bande passante !). Voici l'adresse où on peut le télécharger: https://www.abandonware-france.org/ltf_abandon/ltf_jeu.php?id=2860 Comme qui dirait Monsieur Google pour justifier l'injustifiable: "La suppression du contrôle de licence c'est pour une meilleure expérience utilisateur". Et heureux sont ceux qui auront conservé du matériel ancien avec Windows 95/98/Xp dessus. En attendant et comme si cela ne suffisait pas, nombre de jeux pouvant encore fonctionner sous la dernière version de Windows ne le peuvent plus à partir de leur version commeriale. Qui plus est: une version commerciale achetée légalement et à grands frais par l'utilisateur intègre !!! C'est un monde à l'envers celui qui finit par louanger le contrefacteur. Et quelque part c'est infiniment révélateur de notre mode de consommation. |
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