SPELLFORCE (GOLD EDITION) | |
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Décembre 2020
Données techniques :Type de jeu: role/stratégie Version: française intégrale Conception: Phenomenic Game Development Autres titres: Distribution: JoWooD Productions Sortie: décembre 2003 Configuration minimum: Pentium IV Système d'exploitation: Windows98, XP Accélération graphique: Direct3D Mode réseau: 3 joueurs en coopératif et 8 en mode affrontement L'histoire du jeu : Au début de ce millénaire, le jeu de rôle vidéo-ludique était à son apogée et les titres dédiés à cette famille de jeux vidéo sortaient les uns après l es autres au point de congestionner nos chers ordinateurs de bureau (tout comme il en était de même en ce qui concerne l'univers de la console) tant les productions furent nombreuses. Ce fut aussi la période ou naquirent les plus grandes franchises en matière de jeux de rôle au point que cette rhétorique commençait sérieusement à ressasser un peu les mêmes recettes (pratique de la magie dans un univers héroïque fantaisiste, le tout mis à toutes les sauces). Afin de revivifier le genre, les studios de développement allemand "Phenomic", qui précédemment développaient principalement des jeux de stratégie en temps réel, envisagea le mélange des genres stratégie et rôle afin d'en faire une nouvelle variante de jeu jusque-là non encore exploité. L'exercice se révélait périlleux car l'intention principale était de créer un univers équilibré ou la stratégie s'imbriquerait dans le rôlisme (et inversement) sans qu'aucun des deux genres ne soit favorisé par rapport à l'autre, de manière à ce que les fervents de chacune des catégories puissent se retrouver complètement dans cette nouvelle mouture. L'exercice était aussi exigeant mais la recette pris corps et SpellForce premier du nom parvint à proposer cette parité qui en fit son succès. Pour la petite histoire, Phenomic était un studio allemand de développement de jeux vidéo fondé en 1997 sous le nom complet "Phenomic Game Development" et résidait à Ingelheim am Rhein (près de Francfort). La société Phenomic (dont son fondateur) fut précédemment réputée pour être à l'origine d'une série de TSR (jeu de stratégie en temps réel) nommée "Settlers" (éditeur Blue Byte) et qui connu plusieurs épisodes. Mais depuis la création de SpellForce, la société se concentra entièrement à la franchise du dit jeu de stratégie-fantastique qui fit sa renommée. C'est ainsi que sous son égide apparu SpellForce II. Phenomic devint ainsi un des plus gros développeurs européens de logiciels de loisirs. En août 2006, la société fut rachetée par Electronic Arts et renommée EA Phenomic. Par la suite, Phenomic travailla principalement sur des jeux de stratégie en temps réel, notamment BattleForge (2009), Lord of Ultima (2010) et Command & Conquer: Tiberium Alliances. Mais les temps étaient au changement et aux jeux cérébraux de stratégie et de rôle, les joueurs leurs préférèrent de plus en plus le kill to kill (du genre Fortnite, vous connaissez ?...). Et ce qui devait arriver arriva: en juillet 2013, le studio de développement EA Phenomenic fut définitivement fermé par Electronic Arts qui licencia les soixante employés. SpellForce se présentait comme un jeu de rôle classique avec sa vidéo d'introduction relatant une épopée qui se déroulait dans un univers d'Heroïc Fantasy peuplé de dragons d'orcs et autres créatures étranges. Pour s'accoutumer au fonctionnement du jeu, le premier chapitre faisait office de didacticiel et sa durée permettait de parcourir toutes les subtilités permettant une bonne prise en mains. A lui seul, ce tutorial prenait déjà une bonne dizaine d'heures avant d'être bouclé. C'est dire qu'il importait pour la suite qu'il soit parfaitement assimilé. Cette introduction offrait aussi un contenu narratoire (oral et textuel) qu'il convenait de prendre le temps d'être compulsé car il contenait tout ce que le manuel ne formulait pas. Car au premier portail magique franchi (donnant accès à une autre partie du continent), le joueur allait devoir mettre en pratique tout ce qui lui avait été enseigné précédemment. L'aspect jeu de rôle comprenait tout ce que le genre pouvait offrir (création et gestion de son personnage, gestion d'inventaire (sortilèges, armes, équipements, quêtes), recherche d'objets, dialogues avec des PNJ, marchandage, découverte de la région, affrontements divers etc... Tout cela sans doute avec moins d'intensité et de profondeur que dans un jeu de rôle classique mais suffisamment pour ouvrir la porte à un second aspect plus stratégique apparaissant lors d'une quête principale exigeant son emploi pour être achevée. C'est en cet aspect que SpellForce était une combinaison parfaitement réussie de STR et de JRD réunis. On entrait dans SpellForce sous les traits d'un avatar dont on avait configuré les caractéristiques (automatiquement ou pas). Les premières rencontres allaient lui donner deux compagnons prêts à le suivre partout. Ceux-ci étaient d'ailleurs bien utiles pour se faire la main sur le bestiaire rencontré dans les premières randonnées. Ce qui permettait par la même occasion de remplir son inventaire d'un tas d'ustensiles (armes, sorts, runes, potions, équipements divers etc...) indispensables pour assurer l'évolution de son avatar. L'univers de SpellForce comprenait 20 régions imbriquées couvrant toute l'aventure. Cela parait peu mais les retours dans des régions déjà visitées étaient monnaies courantes d'autant plus qu'on laissait derrière soi des territoires inaccessibles pour cause de quête non encore dévoilée. La randonnée dans ses régions au cadre bucolique mais au tracé tortueux garantissait la découverte de stèles appelées Pierre des âmes dont l'emploi se révélait rapidement nécessaire à la bonne progression. De plus et lors des pérégrinations, la découverte de monuments allait permettre l'évocation de héros puissants, combattant au côté de l'avatar et qu'il faudra gérer de la même façon. Tout cela (et d'autres choses plus subtiles, assurément) pour convenir que l'aspect Jeu de rôle, bien que classique et intelligible à l'usage, soit parfaitement maîtrisé et convenait à tout joueur, y compris les moins familiarisés au genre précité. C'est dans l'aventure que venaient s'imbriquer les phases de stratégie en temps réel où pour pouvoir franchir un obstacle, le joueur n'avait d'autre choix que de recourir à cette possibilité en se rendant auprès du plus p roche monument de la rune dont il avait le contrôle afin de se constituer une armée lui permettant de faire tomber l'obstacle. Pour réussir cette étape, il fallait construire de nombreux bâtiments et récolter les ressources nécessaires de manière à invoquer les unités combattantes les plus redoutables possibles. Cette phase était conçue de telle sorte qu'on ne perdait pas de temps à rechercher les ressources nécessaires (toujours présentes aux alentours) ni à les voir se tarir (elles réapparaissaient après un moment) pour de se focaliser sur l'élément principal: la création d'unités. Celles-ci, créées en quantité, allaient participer à des batailles intenses, profitant d'un très bon système de gestion, simple et ergonomique dans leur utilisation. Dans l'ensemble et au profit de ce mélange des genres, l'aspect stratégie avait été grandement simplifié afin de s'ajuster au mieux à la composante jeu de rôle. Si d'aucuns considéraient que l'ensemble manquait d'originalité, je me dois de reconnaître que tout cela était rudement attrayant, et que malgré de nombreux emprunts à d'autres univers déjà exploités, celui de SpellForce arrivait à garder une cohésion particulièrement surprenante. Les décors étaient réussis et avaient de très belles textures. Les ennemis étaient détaillés (plus dans leur design que dans leurs animations) et si SpellForce n'atteignait pas le niveau esthétique des grands ténors du jeu de rôle de l'époque il se hissait tout de même au niveau des meilleurs jeux de rôle en 3D du moment, ce qui était à mettre au crédit du colossal travail des développeurs de chez Phenomic placés face à un projet de grande envergure. SpellForce était un jeu accrocheur qui possédait une esthétique singulière et un gameplay hors paire. L'imbrication des genres qu'il proposait relevait d'un véritable tour de force et d'une belle innovation qui allaient faire des émules par la suite. Jouer à SpellForce aujourdhui se révèle particulièrement rafraichissant, considérant la médiocrité des intrigues présentes dans les grands hits actuels. Et si sa (relative) difficulté peu parfois sembler insurmontable, celle-ci peut être diminuée à tous moment en retournant au menu du jeu. La boîte et son contenu : La découverte de la boîte de SpellForce ne m'a pas laissé de souvenirs impérissables. Il est vrai que cet événement remonte maintenant à pas mal d'années et qu'en ces temps, SpellForce n'avait pas retenu mon attention au-delà de l'opportunité d'acquérir un titre vidéo-ludique que je n'avais pas. Mais en considérant l'état usagé de son emballage, il me faut écarter la possibilité de me l'être procuré à l'état neuf. Entendons-nous: seul son coffret cartonné présente les stigmates d'une manipulation qui ne peut être de mon fait (coins légèrement écornés et arrêtes un rien élimées) car le contenu y est à l'état neuf avec ses trois CD-ROM aux surfaces miroitantes, exempts de la moindre égratignure tout comme son manuel demeuré inviolé. Non, je militerais plutôt pour une découverte dans un déstockage ou une brocante locale quelconque. L'édition Gold de SpellForce comprenant le jeu et son add-on (The order of dawn & The breath of winter) a été commercialisé en son temps dans un petit coffret cartonné au format boîtier DVD (mais en plus épais). Cet emballage est conçu en carton fort et est recouvert d'une chemise à rabats dessus et dessous, tout comme le furent certaines belles boîtes de jeux des années 1990-2000, la taille en moins. Ce coffret cartonné contient d'ailleurs deux boîtiers cristallins (le premier avec deux CD-ROM et le second avec un seul) ainsi qu'un manuel d'utilisation d'une soixantaine de pages un peu trop simplifié à mon goût où la section jeu de rôle à la part belle. Au moment de la découverte de ce titre, je m'étais simplement assuré de son bon fonctionnement avant de le remiser sur l'étagère de la bibliothèque que je réserve aux jeux vidéo commercialisés dans des packaging au format boîtier DVD. Ce n'est que tout dernièrement qu'il en a été retiré afin que je puisse m'enfoncer plus avant dans l'aventure qui se déploie au fur et à mesure des périgrinations dans les territoires des différentes zones constituant l'univers de SpellForce. Et aujourd'hui ? SpellForce premier du nom est maintenant un jeu réservé aux retrogameurs convaincus. En effet et vous l'avez peut-être remarqué en lisant les informations répertoriées en entête de cet article (Données techniques), SpellForce, SpellForce Gold Edition, SpellForce Platinum Edition ou en terme plus générique: "SpellForce 1" ne s'exécute sur ordinteur QUE sur les systèmes d'exploitation allant de Windows 98 à Windows XP. Le voilà donc assigné aux seuls utilisateurs avertis ayant maintenu en fonction un matériel remontant à ces générations de software. Matériel (reconnaissons-le) dont la durée de vie fonctionnelle dépasse, et de loin, sa durée de vie économique, une fois qu'il est ménagé par son détenteur. Quelque part, le joueur épris de titres antiques dédiés à l'univers du PC se voit astreint d'œuvrer comme la cohorte des passionnés de softs destinés aux consoles, dans une conservation bienveillante et générationnelle de matériels obsolètes. Tout cela afin de pouvoir tirer parti de leurs capacités en matière de rétrocomptatiblité. Cette échappatoire (conserver en fonction du matériel d'ancienne génération) se révèle de plus en plus impérieuse concernant les jeux fonctionnant sous d'anciennes versions de Windows. A l'exception toutefois (ne faisons pas de généralité) de quelques softs bravant toutes les évolutions technologiques et se permettant de fonctionner quel que soit la version Microsoft installée. J'en connais ! Par ailleurs et fort heureusement, les jeux tournant sous MS-DOS on leur émulateur. En ce qui concerne SpellForce 1, j'ai évidemment pris un maximum de renseignements sur les forums dédiés mais la cause reste entendue: SpellForce premier du nom ne fonctionne plus sur les systèmes d'exploitation postérieurs à Windows XP (mode compatible activé ou nom). En effet et c'est une bien triste réalité: sous Windows 10 (puisque c'est le système d'exploitation en date) et après son installation, SpellForce 1 refusera obstinément de démarrer. Comme je viens de l'affirmer: activer le mode compatibilité n'y changera rien et cela malgré les affirmations de certains gamers du dimanche jurant qu'ils savent toujours le faire fonctionner sans peine, en passant ou non par ledit mode, sur leur Windows 10 à eux, évidemment. (Ou en mettant à jour les drivers de la carte graphique, par exemple...) Evidemment, ces propositions ne tiennent pas debout et sont souvent tellement farfelues qu'il y a de quoi en rire. Mais plus sérieusement, le souci ne relève pas du domaine de l'incompatibilité du matériel mais bien d'un module de contrôle de licence produit apr Macrovision et nommé "SecDrv.sys". Car le dit fichier système chargé d'assurer ce type de contrôle n'est plus présent parmi les modules de Windows 10. Ce n'est pas plus compliqué que cela (et notez que cette disparition touche aussi pas mal d'autres logiciels ludiques anciens). Le fait est que la vérification de la validation de licence n'est plus fonctionnelle et empèche tout fonctionnement de SpellForce premier du nom. Par mesure de sécurité, la firme de Redmond a, en effet, décidé de bloquer l'exécution de deux vieux systèmes de protection anti-copie très populaires chez les éditeurs de jeux au début des années 2000, prétendant que ces systèmes étaient particulièrement invasifs et ajoutaient (à l'en croire) des failles de sécurité sur nos chers PC. Il s'agit des anciennes versions de SecuROM et SafeDisc; protections anticopies implantées dans les jeux vidéo afin d'éviter que certains clients indélicats s'étant procuré ces jeux sur CD-ROM ou DVD-ROM ne puissent en faire des reproductions distribuables à la cantonade sur la toile. On pire encore: en faire un commerce illégal ! Cela s'est effectivement pratiqué à grande échelle puisque le respect du bon droit n'est pas le point fort du gamer commun. On ne joue pas sans respecter les règles et ne pas se conformer à celles-ci a amener les éditeurs à aménager des cadenas. En conclusion: Pas d'authentification = pas de jeu ! Notez que le jeu en ligne où l'éditeur à le contrôle sur le consommateur (et son portefeuille) est une autre forme de sécurisation, plus moderne mais surtout plus performante que les protections logicielles). J'ai toutefois pu lire sur la toile qu'un patch NO-CD avait été développé par l'éditeur de Spellforce et implémenté dans son patch 1.52. Mais après l'avoir installé, je n'ai observé aucun retour positif quand à l'effectivité du NO-CD ! Je m'en étonne d'autant moins que le tout dernier patch cumulatif (le 1.52a) impose toujours la présence du CD-ROM du jeu dans le lecteur et que toute utilisation d'une copie de celui-ci renvoit un message d'avertissement SecuROM. Il me reste tout de même une information positive à destination de retrogamers ayant conservé le matériel nécessaire et possédant une version commerciale du jeu: Spellforce a fait l'objet de plusieurs correctifs qui sont toujours à disposition sur la toile ! Le patch 1.52a peut être téléchargé sur le site de référence des patchs, à savoir: http://www.patches-scrolls.de/ Entrez "SpellForce" dans la zone de recherche et vous aurez tout sous la main en 1/4 de seconde. Pour pouvoir expérimenter ce jeu, il reste encore le domaine du commerce dématérialisé qui propose, contre rémunération s'entend, la possibilité de retrouver SpellForce. Toutefois cela ne concerne plus que les second et troisième volet de la saga qui, sauf erreur de ma part, n'offrent pas toujours les traductions françaises (donc méfiance dans le choix du fournisseur). Au-delà de cela il ne semble pas y avoir de solution en ce qui concerne le premier volet. Et c'est bien regrettable car il apparaît que parmi ses trois opus, c'est le premier épisode qui équilibre au mieux les univers du jeu de rôle et de la stratégie en temps réel tout en offrant une expérience enivrante. De plus et bien que datant, il bénéficie de sublimes graphismes qui se placardent au maximum de leur définition, sans le moindre ralentissement, sur un dual cor fonctionnant toujours sous Windows XP. Il est regrettable que cet ancien système d'exploitation soit sa seule pierre d'achoppement. Car le premier opus de Spellforce était parmi ces petites perles qui aurait pu encore apporter un reliquat de fraîcheur dans l'univers du jeu vidéo actuel. |
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