THE PANDORA DIRECTIVE
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Août 2006
Données techniques :
Type de jeu: aventure (policier)
Version: française intégrale
Conception: Access Software
Autres titres: la série des Links, Martian Memorandum, Mean Street, Under A Killing Moon, Tex Murphy Overseer, Heavy Metal.
Distribution: Virgin Games
Sortie: novembre 1996
Configuration minimum: Intel 486 DX2-66 (pentium recommandé)
Système d'exploitation: Windows 98 et XP avec DOSBox
Accélération graphique: aucune
Un seul joueur

L'histoire du jeu :
Installez-vous là et prenez bien vos aises, on va en avoir pour un bon petit moment. Non, inutile de s'encombrer de boissons gazeuses et autres pop-corn graisseux, on aura tout de même besoin des deux mains.
Maintenant silence, ça va commencer et vous n'aurez pas assez de vos deux yeux pour admirer le paysage.
Parce que vous ne le savez peut-être pas, mais:
En 1996, Tex Murphy nous revenait dans un second épisode multimédia grand spectacle qui après celui de Under A Killing Moon, allait voir notre détective privé favori se débattre dans une inimaginable aventure où il était, en gros, question d'extra-terrestres.
Avant cela et pour ceux qui ne le connaissent pas encore, présentons Monsieur Murphy.
Tex Murphy était un privé à l'ancienne, qui prenait son inspiration sur les détectives de légende. Tex était un privé aux allures vestimentaires d'une autre époque (chapeau mou, modèle Indiana Jones, imperméable relooké à la Columbo, cravates extravagantes et baskets blanches !) mais au talent d'investigation certain. Déjà divorcé et perpétuellement fauché, Tex s'approchait dangereusement de la barre fatidique (prétend-on) des quarante ans. Il vivait dans un quartier plutôt paumé d'un San Francisco post-nucléaire situé aux alentours de l'année 2042.
Dans la vie, son grand regret était de penser qu'il avait été envoyé sur terre un siècle trop tard.
Du fait de la radioactivité ambiante et de l'érosion de la couche d'ozone, la vie en 2042 se déroulait selon une inversion temporelle, si bien que l'on y dormait le jour et on y vivait la nuit. Ce n'était pas la seule grande transformation qui suivit le cataclysme (dont on ne savait rien, mais qui importait peu) puisque désormais la cité se partageait entre humains et mutants (qui avaient une place prépondérante dans l'aventure).
Les bureaux de Tex se situaient dans la chambre d'un hôtel miteux appelé le Ritz (3ème étage à gauche, fond du couloir). Son quotidien se limitait généralement à regarder par les fenêtres qui donnaient sur Chandler Avenue où Murphy connaissait la plupart des personnages qui y vivaient et y travaillaient.
Tout cela, quiconque ayant parcouru le premier épisode, aurait pu vous le répéter sans se fourvoyer d'un iota.
L'environnement de The Pandora Directive avait été repris tel qu'il existait déjà dans Under A Killing Moon. Quelques changements mineurs étaient apparus mais se révélaient à peine perceptibles, comme, par exemple, un aménagement dans l'entrée du bureau de Tex ou encore l'apparition d'une porte dans une palissade à l'une des extrémités de Chandler Avenue etc... Bref, le milieu urbain entrevu dans la première aventure était reprise dans ses quasi moindre détails.
Et c'était bon de se sentir à nouveau à la maison.
Comme dans Under A Killing Moon, The Pandora Directive débutait par un long préambule sous forme de cinématique d'une durée d'une dizaine de minutes avec incrustations de personnages dont les rôles étaient tenus par des acteurs (dont certains étaient loin d'être des inconnus). Celles-ci mettaient en place la trame de l'épisode. On y retrouvait quelques figures habituelles fréquentant le quartier ainsi que les nouveaux protagonistes qui allaient être à la source de cette nouvelle affaire. Pour ne pas déplaire aux impétueux, il était tout à fait possible de passer ces séquences par une simple pression sur la touche [Esc].
Toutefois, une telle pratique annulait la mise en condition initiale, ce qui était à déconseiller. Par la suite, il n'était nullement exigé de revisualiser ces séquences lors de chaque démarrage. Pour ce qui était de leur confection, celles-ci étaient à l'identique de ce que l'on avait déjà vu précédemment et à l'instar de celles qui les avaient précédées, elles étaient de qualité, bien tournées et dans l'ensemble, agréablement jouées. On peut affirmer sans se tromper que de telles séquences participaient grandement à l'immersion du joueur, quelque qu'eut été celui-ci.
Les qualités du moteur graphique du jeu avaient déjà fait des merveilles dans Under A Killing Moon, alors pourquoi changer une équipe qui gagne ?
Ne pas changer ne voulait pas dire dédaigner l'évolution. D'ailleurs, il n'était pas question de considérer la reprise de ce même moteur comme de la fainéantise de la part des programmeurs puisque des améliorations qualitatives y avaient été apportées. Ces modifications s'avéraient bénéfiques pour le joueur et cela à plus d'un titre. Par exemple, le temps écoulé entre les deux épisodes faisait que la technologie avait apporté sa contribution à l'avancée des performances et la machine type qui peinait alors à faire fonctionner Under A Killing Moon permettait maintenant d'assurer pleinement le fonctionnement de Pandora.
La course permanente au surarmement matériel telle qu'on la constate ces dernières années avec la sortie continue de jeux toujours plus gourmands en ressources matérielles a un effet pervers. Le joueur passe trop de temps à vouloir utiliser des jeux qui rament lamentablement alors que si l'on faisait fonctionner ces mêmes jeux avec les technologies applicatives de l'année précédente, un rien revisitées pour la forme, le problème ne se poserait même pas.
C'est ce qu'avaient fait les développeurs de chez Access. On pouvait en effet constater ici un net affermissement des qualités graphiques de l'ensemble et une intégration des personnages encore plus aboutie. Summum de la gâterie, le joueur avait cette fois la possibilité de choisir dans une gamme de plusieurs nuances, la coloration et l'ambiance de l'interface du jeu.
Une telle prévenance, je n'ai pu la retrouver que bien plus tard dans un autre jeu intitulé Deus Ex (qui n'a absolument rien à voir avec le présent titre à l'exception de cette seule analogie) dans lequel il était aussi permis de paramétrer les enluminures du menu principal et, par-là, de toute l'interface du jeu.
Un régal que de pouvoir changer les couleurs et les lumières en fonction de ses humeurs personnelles.
Un petit détail qui trahissait encore la reprise du moteur précédent était celui-ci: bien que non répertorié dans la documentation du jeu, il était toujours possible de faire des captures d'écran grâce aux touches magiques [Alt]+[C] comme cela était spécifié dans le manuel de Under A Killing Moon. Autant avouer que j'ai abusé de cette fonctionnalité pour documenter le présent article, tout comme je l'avais fait pour le précédent opus.
Certains (heureusement, pas tous) vont rétorquer que ce qui compte avant tout dans ce genre de jeu, c'est le scénario (le pitch). Pas de souci: c'était surtout de ce côté (les continuateurs auraient dû en retenir la leçon) que l'effort s'était porté afin de construire une aventure qui envoûtait le joueur et qui tenait parfaitement la route du début à la fin. D'ailleurs, l'ami Tex allait avoir à mener plusieurs enquêtes de concert (dont certaines très banales, afin de brouiller les pistes) avant que l'énigme ne devienne plus claire pour tout le monde, c'est dire que les concepteurs avaient pris un malin plaisir à édifier un épisode qui devait faire date.
Il est très rare, en effet, qu'un jeu soit transposé dans le domaine littéraire (je précise: transposé, pas adapté). Ce fut pourtant le cas du scénario de The Pandora Directive qui connut la consécration avec un passage au roman policier directement inspiré du jeu. La Directive Pandora (traduction littérale du titre anglais) de Aaron Conners sortait aux Editions du Fleuve Noir en 1997 dans une série intitulée "Virtuel Polar" (dont je ne possède que ce titre) et qui portait le numéro 5. On y retrouvait,sur 317 pages et à quelques points de détail près, les personnages, le milieu ainsi que l'aventure telle qu'on pouvait la vivre dans le jeu. L'humour et les répliques y étaient parfaitement traduites dans l'esprit du soft. Ce fut un régal que de le relire juste avant d'écrire ces lignes. Sur la seconde page se trouve la représentation de la couverture de ce roman de poche.
Allez, pour le plaisir, je vous en offre un petit extrait bien appétissant, vous allez pouvoir le constater
Vous connaissez la différence entre une cigarette et une vampe ? La clope, c'est vous qui l'allumez. La nana, c'est elle qui vous allume ! En somme, toute l'histoire de ma vie... Qu'ajouter à ça ? Vivant en l'an de crasse 2042, peu après la Troisième Guerre mondiale, je suis Tex Murphy, un flic privé perdu dans un monde pourri. Chargé de retrouver le copain d'un vieux gentleman fumeur de havanes, j'ai levé l'affaire du siècle - et peut-être bien du millénaire. Le crash de Roswell, ça vous dit quelque chose ? Oui, c'est ça, le vaisseau spatial qu'on a fait passer pour un ballon météorologique. Météorologique mon œil ! Vous en avez connu beaucoup de conflits mondiaux qui éclataient pour un ballon ?
Bon, maintenant, remettons un peu les deux pieds sur terre et évoquons les détails qui fâchent, voulez-vous ?
Si Pandora Directive apportait son lot d'améliorations en se situant dans la lignée parfaite de son aïeul (Under A Killing Moon) et qui plus est, offrait un scénario et une histoire captivante, il n'était pas moins vrai qu'il aurait pu se situer dans une plus grande dimension. Même si l'aventure était passionnante et le personnage de Tex Murphy toujours aussi attachant (on ne reviendra pas là-dessus), il y restait encore comme un arrière goût d'imperfection (pour ne pas dire petits défauts). Comme par exemple certains acteurs étaient encore grimés à l'excès comme on avait pu le constater dans le premier épisode et dont le manque de conviction dans le ton trahissait parfois la bonne ambiance du jeu. Un autre point était l'insuffisance de profondeur des possibilités dans les divers questionnaires à choix multiple où l'on avait invariablement la question et ses trois réponses possibles synthétisant autant d'attitudes divergentes.
Un autre encore, où lors d'une conversation avec un personnage, le joueur pouvait poser dix fois la même question et celui-ci donner dix fois la même réponse sans sourciller. Se souvenir que la question était déjà posée (ou encore obtenir une réponse différente, un peu comme cela était possible dans Commander Blood où il fallait insister auprès de l'interlocuteur pour lui soutirer, à l'usure, une information valable) aurait donné une plus grande authenticité aux dialogues dans lesquels tout était un peut trop carré.
Cela étant, ne boudons pas notre plaisir: la présence permanente de l'humour corrosif que dispensait en permanence l'ami Tex avait tôt fait de faire oublier ces petites incommodités. De plus, certaines réponses attendues ne s'obtenaient qu'en déboursant quelques dollars dont le joueur devait se montrer parcimonieux. Car Pandora Directive restait un jeu excellent, absolument captivant de bout en bout et dans lequel on avait envie d'avancer pour en découvrir plus, chaque fois.
Certaines critiques actuelles concernant la valeur de ses séquences vidéo considèrent ces dernières de qualité médiocre (ce qui n'est sûrement pas faux). Malgré cela (ou bien à cause de cela), je pense que celles-ci restituaient malgré tout une atmosphère digne du polar des années trente et peut-être de ce que serait le post-nucléaire si nous avions à le connaître. Je ne suis pas convaincu que les effets spéciaux bluffant à souhait que nous permettent les technologies d'aujourd'hui (à grand renfort de matériel issu de la dernière génération) auraient plus de conviction à cet égard (sinon que de plaire aux yeux de ceux qui ne jurent que par elles).
The Pandora Directive proposait environ 30 heures de jeu et offrait des énigmes d'une parfaite logique, variées et à la difficulté raisonnable. Avec un peu d'application, n'importe quel joueur pouvait en arriver à bout. Et quel "bout" puisqu'il s'agissait de mettre ce substantif au pluriel car le soft autorisait cinq conclusions différentes selon les chemins parcourus et cela malgré une linéarité propre à ce type de jeu.
Comme il en a été fait mention plus haut, le moteur graphique était, dans ses grandes lignes, resté celui du précédent opus. Il est vrai qu'entre les deux actes, moins d'un an s'était écoulé. On comprend mieux, dès lors, qu'en un aussi court laps de temps, le jeu n'ait pas été revu de fond en comble. Pour en accepter l'augure, on prendra exemple sur le titre mythique du développeur Id-Software (Doom) qui a mis dix ans pour passer de la version 2 à la version 3. Certes, ce développeur commit d'autres produits ludiques entre temps.Il n'est pas moins vrai que le fait demeure et qu'il aurait été tout à fait incompréhensible que durant cette période, de nouveaux choix n'apparaissent pas concernant l'évolution du moteur graphique du jeu.
Pour en revenir à l'objet de cet article, la technique de fonctionnement utilisée par le jeu ayant été détaillée dans l'article consacré à Under A Killing Moon, je n'y reviendrai pas.
Toutefois, comme son prédécesseur, The pandora Directive requérait un nombre conséquent de CD-ROM. Il tenait tout entier sur six galettes (pour mémoire: quatre "suffisaient" à Under A Killing Moon). Cette quantité fut parfois atteinte par d'autres titres mais, à ma connaissance, jamais dépassée. Ce nombre important de CD-ROM impliquait (bien sûr) le fait qu'il faille les permuter pour poursuivre ou revenir à un point déterminé de l'aventure.
A ce propos, je m'étonne toujours de lire, ça et là dans des papiers consacrés à Pandora Directive (ainsi que pour d'autres titres relevant du même concept), cette réflexion qui consiste à considérer comme une tare le prétendu excès de permutations du dit support. Pourtant, si six CD-ROM avaient été nécessaires, c'est qu'un certains nombres de fichiers avaient été répétés sur chacun d'eux afin d'éviter (justement) des changements trop fréquents. Evidemment, face aux FPS qui, pour fonctionner au mieux de leurs performances, exigent une installation intégrale sur disque dur, peuvent se passer de leur support d'origine. La contrepartie est la place toujours plus importante alors occupée sur le nouveau support. Pour ma part, le temps imparti entre deux changement de CD-ROM, en cours de jeu, ne m'a jamais poussé à la constatation d'une usure prématurée du lecteur utilisé, pas plus d'ailleurs qu'une quelconque fatigue des articulations du poignet. Je serais d'ailleurs surpris que quiconque ait pris la mesure de ces prétendus changements répétitifs. En un mot comme en cent, je considère cette critique comme tout à fait excessive et sans fondement puisque le but recherché qui consistait à utiliser le disque laser au profit d'une installation lourde en occupation sur un disque dur toujours à la limite de la saturation était atteint.
Et puis, que répondre à cette continuelle débauche de performances et cette recherche du tout par la machine ? Et bien je répliquerais comme le faisait si bien remarquer un certain Michel Audiard: "Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise: on est pris dans un tourbillon. La vitesse acquise, le malstrom, les champignons, on peut plus dire."
Pour en revenir au jeu, cet opus offrait une trame digne des meilleurs épisodes de la série X-Files puisque partant d'un fait anodin (comme à son habitude): l'ami Tex se retrouvait embarqué dans une aventure qui débutait par la simple recherche de Thomas Malloy, un savant disparu. Commandité par un étrange Monsieur Fitzpatrick désireux de retrouver un ami d'antan dont on apprenait rapidement qu'il détenait des informations essentielles concernant le cas Roswell (découverte d'un Ovni en 1947 au Nouveau Mexique), Murphy allait se trouver rapidement confronté aux agents de la sécurité nationale (ASN - les services secrets du moment). Ceux-ci se livraient à des opérations criminelles plus que douteuses aux intérêts mercantiles mais dont nous n'avons encore rien à redouter puisque tout cela ce passera dans un avenir encore lointain (hum...).
Toujours est-il qu'une rumeur (de source autorisée) prétendait que c'était grâce aux débris et aux inscriptions retrouvés sur le site de Roswell que l'on avait pu fabriquer certaines armes utilisées pendant la troisième guerre mondiale. Affaire à suivre donc.
L'aventure en était longue et passionnante de bout en bout. A cette aventure, cinq dénouements distincts étaient possibles en fonction des éléments découverts.
Le module "aide au joueur" était présent de la même manière qu'il l'était au précédent épisode. Il assurait au joueur de ne jamais rester coincé devant une énigme trop retorse ou devant une situation sans issue. Il faut toutefois savoir que la progression dans le jeu attribuait des points et que l'utilisation de l'aide ne se faisait pas sans y laisser quelques-uns de ceux-ci. Le principe avait pour avantage d'éviter un recours abusif à ce genre de stratagème (jusqu'à l'apparition de solutions écrites, ce qui n'a pas manqué d'arriver).
Néanmoins, cette aide était bien conçue et offrait plus de conseils que de solutions. Bien évidemment, le but principal du jeu était de s'amuser en résolvant les mystères qui y étaient cachés et non de le parcourir au pas de charge. En cela, l'aide intégrée au jeu, telle qu'on la retrouve dans la série des Tex Murphy, y participait pleinement.
A l'époque où nous jouions au jeu, mon épouse parcourut (cette fois encore, comme pour le précédent opus) l'histoire dans son intégralité alors que je me contentais seulement d'observer sa progression. A la lecture toute récente (pour sa part) du roman éponyme, elle me confirma se rappeler avoir été jusqu'à l'aboutissement de cet épisode, alors que je n'en avais plus souvenir. Sans doute m'étais-je fatigué avant elle de cette interminable énigme, ce qui ne m'étonne qu'à moitié puisque dernièrement encore, elle parcourait jusqu'à son terme le premier jeu basé sur la série télévisée "Les experts". La démonstration est, dès lors, faite et prouve que ce genre de jeu couvre un bien plus large public que nos FPS actuels.

La boîte et son contenu :
Pour cet opus, c'est Virgin Interactive qui avait assuré la distribution du produit. De ce fait, le format de la boîte est légèrement différent de ce qu'avait présenté Us-Gold en son temps, notamment en ce qui concernait la profondeur (un rien moins importante). Mais à sa simple vue, il ne pouvait y avoir de quiproquo quant au contenu. On se trouve bien devant la suite des aventures du maintenant célèbre détective Tex Murphy.
La boîte de teinte bleu nuit reprenait, comme cela se faisait beaucoup à l'époque, quelques notations attribuées par diverses revues dédiées au jeux vidéo. Cette fois c'était PC-Player et PC-Loisirs qui s'y collaient. Est-ce que ces noms vous disent encore quelque chose aujourd'hui ? Je ne le pense pas, car ces deux revues firent partie du flot des éditoriaux dédiés aux jeux vidéo et qui disparurent suite à l'effondrement de la bulle Internet.
Le jeu fut sans doute acquis à l'époque de sa sortie et au prix habituel car je n'ai pas de souvenirs particuliers à ce sujet. De plus, je ne pense pas avoir jamais vu une quelconque réédition en série budget de ce soft dans les années qui suivirent.
Vu le nombre conséquent de CD-ROM que demandaient ce genre de jeu, il eut été impensable de les revoir un jour en complément d'une revue quelconque, ce que je regrette profondément.
Dans cette boîte, on retrouve un volumineux coffret en cristal (je fais allusion à la transparence de la matière, pas à son état), enserrant les six CD-ROM du jeu. Par contre et contrairement au rutilant livret accompagnant Under A Killing Moon, le manuel d'utilisation de The Pandora Directive a été réduit à sa plus simple expression. D'un format permettant de le glisser en couverture dans le dit boîtier, celui-ci ne contient aucune illustration mais uniquement les instructions manuscrites nécessaires au jeu.
La boîte permet d'y placer, en plus de ce qu'elle contient déjà, le roman qui avait été inspiré par le jeu. Je n'ai donc pas manqué de faire ce regroupement afin de conserver en un seul endroit tous les éléments liés au soft. Il s'y trouve encore une disquette de boot datant de l'époque héroïque où le jeu fonctionnait sur un Intel 486DX2-66 et sur laquelle on y trouve encore cinq sauvegardes permettant de parvenir aux cinq dénouements possibles du jeu. Rassurez-vous, ces sauvegardes avaient été récupérées par après sur le CD-ROM d'une revue qui les proposait. Ultime ajout dans cette boîte est la solution imprimée du jeu provenant, cette fois, d'internet.
Le tout, enfin refermé, est jalousement conservé parmi toutes les boîtes cartonnées entreposées sur les étagères de la bibliothèque que je réserve à cet effet. Voilà bien l'estampille de toute une époque.

Et aujourd'hui ?
Après Under A killing Moon qui m'avait déjà posé quelques petits soucis (mais absolument aucun sur mon bon vieux Pentium 200)avant de fonctionner parfaitement sous DOSBox et sur du matériel moderne puis Overseer qui fonctionne parfaitement lorsque l'on considère comme seul système d'exploitation Windows 98SE, j'ai réinstallé Pandora Directive sur toutes mes machines. Sur aucune d'entre elles, je n'ai eu recours à l'émulateur en question ci-avant puisque le jeu fonctionne parfaitement sur trois générations de matériel. A cela, il faut toutefois considérer que les deux plus anciennes machines sont équipées de cartes audio Soundblaster (parfaitement reconnues par le jeu) et les deux plus récentes, de la carte Hercules Gamesurround Muse 5.1 DVD+ en lieu et place des puces audio intégrées aux cartes mères (l'intégration étant une pratique de plus en plus courante de nos jours). Cette dernière carte audio se trouve être (à ma grande joie) compatible Soundblaster aux paramètres standards de cette dernière. De ce fait, Pandora Directive s'exprime dans sa globalité pour autant que l'on choisisse, lors de son installation, le pilote audio Soundblaster 100% compatible.
Il reste que, sous les machines actuelles, le déplacement tout azimut que permet les phases de fouilles se révèle bien trop rapide pour être praticable. Le jeu autorise un réglage de la mobilité de la caméra virtuelle, mais cela reste nettement insuffisant pour permettre une parfaite jouabilité. Pour retrouver celle-ci, l'utilisation de CPUKiller 2.0 s'impose d'office. Pour ceux qui ne le connaissent pas encore (j'en fais pourtant allusion fréquemment dans d'autres articles), CPUKiller va permettre de réduire la vitesse du CPU de la machine et cela avec une précision de l'ordre du pourcent. Très facile à installer et encore plus facile à faire fonctionner (un curseur permet de réduire la vitesse dont le pourcentage diminué est affiché dans une petite fenêtre, suivi d'un clic sur le bouton "START"), il ne demande qu'à servir son utilisateur. Pour ma part et sur la machine où est installé Pandora Directive (celle de dernière génération, pas les plus anciennes qui ne rencontrent pas ce problème de la vitesse excessive), une petite réduction de 10% de la vitesse du CPU a dû être effectuée pour permettre au jeu de fonctionner de manière optimale.
Au cas où CPUKiller vous intéresserait, voici l'adresse pour son téléchargement:
CPUKiller 2.0 et son krack
http://www.abandonware-france.org/ltf-utilitaires.php3
Cela dit, et pour ceux qui possèdent encore Windows XP, le jeu pourra fonctionner parfaitement sous l'émulateur DOSBox (sous réserve des ralentissements qu'occasionne ce dernier, ce qui contraint à la modification de certains paramètres graphiques afin d'obtenir une parfaite fluidité). J'insiste sur le "encore", parce qu'une nouvelle version de Windows pointe maintenant le bout de son nez et je crains que la compatibilité descendante soit encore moins assurée puisqu'elle ne concerne qu'une toute petite partie des pratiquants du jeux vidéo et quasiment pas le domaine commercial vidéo ludique.
Maintenant, il faut aussi constater qu'un vénérable P200 se permet d'exécuter Pandora avec l'ensemble de ses paramètres configurés à leur maximum, que ce soit sous DOS ou sous Windows. A bonne entendeur...
Toutefois, comme pour Under A killing Moon, il se peut qu'une petite manipulation soit nécessaire (il se pourrait, en effet, mais je n'ai pas rencontré ce problème sous Windows 98).
Avec DOSBox donc, il convient d'opérer l'installation MS-DOS comme prévu dans le manuel d'utilisation (à partir des CD-ROM d'origine). Ensuite, en utilisant l'explorateur de Windows, repérer sur le CD-ROM du jeu actuellement en cours d'utilisation (soit le CD-ROM numéro 1), le fichier intitulé "Tex4.exe". Une fois celui-ci repéré, il faudra le copier dans le répertoire du disque dur où vient de se dérouler l'installation de The Pandora Directive (sur ma machine, le chemin est celui-ci: C:\DOSPORG\PANDORA).
Cela fait, il suffit alors de retourner sous DOSBox afin de démarrer l'application.
Mais attention ! Contrairement à ce que préconise le concepteur, il ne s'agit pas de se rendre dans le répertoire d'installation du jeu afin d'exécuter le fichier Pandora.exe, mais bien de lancer l'exécution du fichier Tex4.exe en lieu et place du précédent cité.
Si cela pose un problème, notamment en ce qui concerne la détention du petit fichier en question, voici une adresse bien utile permettant de récupérer tout cela, y compris un fichier de configuration pour DOSBox tout prêt à l'emploi.
http://members.cox.net/otepchris/Downloads.html
De plus, s'il arrivait, à quiconque, d'éprouver le moindre problème à l'installation de cet émulateur, le site "La clinique des jeux vidéos" (la référence francophone en matière de support technique concernant les jeux de précédentes générations) propose, outre la possibilité de télécharger DOSBox, une traduction de son manuel d'utilisation, complétée par de multiples reproductions d'écrans de paramétrisation, eux-mêmes parachevés par des commentaires assurant une installation sans faille, même pour les plus néophytes d'entre nous.
Voici l'adresse de cet émulateur et de tout ce qu'il faut pour pouvoir l'utiliser au mieux de ses possibilités ;
http://clinique.jeuxvideos.free.fr/articles.php?lng=fr&pg=91
Ce site, à vocation pédagogique, ne devrait absolument plus quitter votre carnet d'adresses personnelles. En voici d'ailleurs les coordonnées:
http://clinique.jeuxvideos.free.fr
En ce qui concerne la paramétrisation de DOSBox, on trouvera quelques indications fondamentales permettant de faire fonctionner ce émulateur tout comme je l'utilise aujourd'hui, à l'adresse suivante:
L'émulateur DOSBox
En conclusion: on pourrait reprendre ici, celle tirée et concernant Under A Killing Moon (dans un autre de mes articles), tant les deux softs se ressemblent sous certains aspects. Le gameplay n'avait pas changé et on pouvait toujours se la jouer, assis dans un fauteuil, avec la main posée nonchalamment sur la souris, tant le concept n'avait rien à voir avec la précipitation . Par contre (et à défaut d'être physique), il demandait nettement plus d'activité neurale que ne le font la majorité des jeux d'aujourd'hui. Ce fut pour moi une réelle satisfaction de retrouver le personnage de Tex Murphy qui m'avait tant captivé dans le premier épisode multimédia.
Plonger à nouveau dans l'aventure comme s'il s'agissait d'une péripétie feuilletonesque était extraordinairement assuré par la présence d'une interface qui avait déjà fait ses preuves. Trop de jeux à suites ont vu leur saga se décomposer dans des changements de caps perpétuels (modification du scénario, changement du moteur graphique, modification de l'interface, impersonnalité du produit etc...) de la part de leurs concepteurs qu'il était prévisible, sans être devin, d'assister à leur disparition prochaine. Ce n'était heureusement pas le cas cette fois-ci et The Pandora Directive était encore un petit chef-d'œuvre qu'il me fallait posséder absolument.
Malheureusement, sa suite "Overseer" connut les affres dont je viens de vous décrire les maux. Comble de l'acharnement, le genre disparut avant même l'avènement du DVD-ROM (dont il aurait pu tirer parti), détrôné par une technologie bien plus prisée par la nouvelle génération de gamers: j'ai nommé l'accélération graphique.
Le Tex Murphy que voilà (puisqu'on en était au quatrième épisode et au deuxième se déroulant dans un univers multimédia), tout en s'adressant à un très large public, n'en est pas moins traité comme un véritable roman policier et apportait une originalité avec ses différentes fins possibles.
Voilà un jeu où il est nul besoin de choisir le côté obscur de la force pour prendre la mesure de tout le plaisir que l'on peut retirer d'un divertissement vidéo. L'aventure se trouve (comme pour le précédent opus) ponctuée de notes d'humour de bon aloi, de cynisme (collant parfaitement au personnage de Tex Murphy) et d'absence de violence gratuite (il y aura quelques trépas tout de même, comme dans tout bon scénario policier), ce qui est loin d'être déplaisant, mais qui explique aussi pourquoi le genre n'est plus prisé par les gamers en herbe d'aujourd'hui toujours à la recherche de sensationnalisme morbide.
The Pandora Directive n'a pas (à ma connaissance) fait l'objet d'une ressortie dans une série budget et pour en profiter (dans l'hypothèse où on ne le possède pas encore), il faudra compter sur la chance, une découverte sur le marché de l'occasion ou du déstockage, ou encore des relations complaisantes. Je ne le redirai jamais assez qu'un amateur de oldies doit aussi pouvoir compter sur la communauté des joueurs pour assouvir sa passion.
Entretemps, l'abandonware se sera intéressé à ce petit chef d’œuvre de littérature vidéo-ludique et propose enfin, tout autant qu'en version française, le téléchargement gracieux.
Voici l'adresse où on peut le télécharger :
http://www.abandonware-france.org/ltf_abandon/ltf_jeu.
php?id=1185

Petites gâtés que vous êtres !





























































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