ACES OF THE DEEP
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Avril 2007
Données techniques :
Type de jeu: simulateur de combat naval
Version: version française intégrale
Conception: Dynamix
Autres titres: 3D Ultra-Pinball, A-10 Tank Killer, Red Baron 3D, Aces over Europe, Alien Legacy, Betrayal at Krondor, CyberStorm, David Wolf, Die Hard, EarthSiege 1 & 2, F-14 Tomcat, Front Page Sports, Ghostbusters 2, Heart of China, The Incredible Machine, Battledrome, Outpost 1 & 2, Rise of the Dragon, Sierra Pro Pilot, Silent Thunder, Star Siege, Stellar 7, Tribes 1,2 & 3, plus quelques autres...
Distribution: Sierra
Sortie: décembre 1994
Configuration minimum: Intel 486DX2-66
Système d'exploitation: Windows 98, XP avec DOSBox
Accélération graphique: aucune
Un seul joueur

L'histoire du jeu :
Fumées sur l'horizon, mon capitaine !
Machines en avant toutes !
Trois heures (la mer est un rien nerveuse, vous ne trouvez pas ?), trois heures de jeu que je fouille le secteur à la recherche de ce foutu convoi avec seulement une position approximative fournie par radio (ces nuages gris ne sont pas là pour arranger les choses, burp...). Pour sûr, le temps va se gâter (ça bouge pas mal ce matin, j'aurais pas dû reprendre du saucisson, moi...). Depuis le temps que je suis sur le kiosque à observer la mer aux jumelles, je désespérais de le trouver (ce sont bien des creux de deux mètres...c'est nauséeux toute cette flotte).
Tenez la barre au 270, nous allons couper par le travers pour les rattraper! (burp...)
Euh... chef de quart, prenez la suite des opérations, je vais aller (burp...) me reposer quelques instants sur une couchette. Ces flots démontés me rendent quelque peu... Je sens que je vais restituer le petit déjeuner avant l'attaque, moi ...mmmbeeâârk ! (Oh zut, mon clavier)
Contrairement à ce qui est observé à l'excès et de nos jours, les jeux ayant comme thème la seconde guerre mondiale ne datent pas d'hier, mais bien d'avant hier. Tenez, je pourrais mentionner, par exemple, mon tout premier jeu PC (dont je conterai les circonstances de la découverte plus tard, ne soyez pas impatients) qui se nomme "Aces of the Deep", le "Das Boot" vidéo-ludique du milieu des années 90. En voilà du jeu qui en tenait déjà, du thème "seconde guerre mondiale".
Attention, ce n'était pas à un soft où le joueur participait en personne et à grands renforts d'effets réalistes au débarquement dans les îles du pacifique ou à la campagne d'Italie (avec fusil, sac à dos et obus qui explosent tout autour) auquel nous avions droit avec ce titre mais à un jeu de simulation de conserves flottantes.
Grâce à des softs comme "Aces of the Deep", on pouvait se replonger dans une épopée au cours de laquelle les sous-marins allemands (U-Boot), fierté de l'amiral Dönitz, sillonnaient l'Atlantique Nord à la recherche de proies faciles. Pendant trois années, ces bâtiments rapides en surface, ayant l'avantage de pouvoir s'immerger afin d'attaquer sournoisement, avaient été le pire cauchemar des flottes commerciales alliées. Ils ne furent pas loin de réussir à couper toutes les routes maritimes entre l'Angleterre, la Russie et les Etats-Unis. Ensuite, par un revirement de fortune (et surtout celui des armes), les choses changèrent du tout au tout.
Un chiffre éloquent: sur les 40.000 sous-mariniers de tous poils engagés dans les U-Boot, 10.000 seulement survécurent à la guerre. Plus de 83.4% des équipages d'U-boot ne rentrèrent jamais au port.
En des temps plus proches (revenons maintenant aux années 90), c'était les studios de développement "Dynamix" qui allaient se lancer dans un exercice périlleux qu'était alors celui de concevoir un jeu de guerre sous-marine digne de ce nom. Ce développeur s'était déjà distingué précédemment dans l'univers du soft réaliste avec la mise au point du très célèbre et apprécié "Red Baron", simulateur de vol sur aéroplanes de la première guerre mondiale (une des rares simulation aérienne dédiée à la première guerre mondiale).
Le jeu que nous offrait alors Dynamix, dépassait et de loin, ce que nous proposent certains FPS world war two d'aujourd'hui. Entendons-nous, il ne s'agit pas des qualités techniques auxquelles il est fait allusion avec cette affirmation, mais plutôt des vertus historiques et authentiques dans lesquelles se trouvait baigné le jeu. En effet, plutôt que de tout miser sur les seuls effets graphiques toujours plus accomplis (car les temps ne s'y prêtaient pas encore de par les pitoyables performances techniques alors envisageables), Aces of the Deep pataugeait dans une atmosphère d'authenticité tout aussi efficace (si pas plus) que ce que permettent aujourd'hui les techniques de représentation visuelle proches du réalisme absolu.
Dans sa version CD-ROM, le jeu se trouvait agrémenté d'une série de reportages effectués auprès des plus célèbres commandants de sous-marins allemands ayant participé aux combats de l'Atlantique Nord (et y ayant opportunément survécu pour pouvoir le raconter). Ces bons vieux pépères avec leur "air de papa gâteau" avaient été durant une époque et dans leur jeunesse, les plus grands chasseurs des mers à l'instar des pirates qui, avant eux, avaient aussi écumé les océans à la recherche de butins et de navires à couler.
En ce qui concerne les attaques de U-Boot, pour ceux qui en étaient les victimes, la mer n'était pas un élément propice à une survie prolongée (les eaux du grand nord étant particulièrement froides). Peu de candidats au naufrage eurent la chance d'en réchapper. Lorsque les eaux glacées ne tuaient pas en quelques minutes, les naufragés mouraient intoxiqués ou brûlés par le mazout ingurgité provenant du navire duquel ils avaient pu s'extraire. Ceci était d'autant plus dramatique que la toute grande majorité des bâtiments coulés étaient des navires de commerce dont les équipages étaient majoritairement composés de civils.
Dans Aces of the Deep, le joueur était amené à prendre la place d'un de ces jeunes capitaines intrépides prenant le commandement d'un sous-marin dont la classe et les propriétés offensives variaient en fonction de l'époque à laquelle s'effectuait la mission.
Puisqu'il s'agissait d'une simulation, il était parfaitement possible d'intervenir sur toute une série de paramètres afin de faire évoluer la difficulté. Cela allait du mode arcade, le plus simple, au mode réaliste, le plus sophistiqué.
A cet effet et afin de se faire la main, une première mission invitait le joueur au torpillage d'un petit convoi de bateaux marchands. En tant que commandant, il fallait donner les ordres indispensables à la bonne conduite du submersible et de l'attaque. De par sa vitesse et son profil quasi invisible sur l'eau, le sous-marin attaquait généralement en surface à une époque où les navires ne profitaient pas d'une escorte appropriée (ce qui fut le cas au début de la seconde guerre mondiale). Cette mission permettait de lancer une telle attaque, de couler un maximum de bâtiments et de fuir les répliques de l'escorte grâce à une vélocité supérieure. La plongée pouvait aussi contribuer à la fuite, mais du fait de la faible vitesse (utilisation de moteurs électriques) du bâtiment en plongée, elle mettait le sous-marin sous les coups des charges de profondeur qui furent très efficaces avec l'apparition de l'asdic et du radar de surface.
A partir de cet instant, on pouvait, pour la première fois, faire l'expérience d'une plongée en catastrophe sous les assauts d'un escorteur de convoi, avec le bruit caractéristique de ses hélices lorsqu'il se rapprochait de l'emplacement d'immersion et qu'il avait la mauvaise idée d'envoyer ses charges bien loin de la position à laquelle le sous-marin se trouvait à ce moment. Dans le cas contraire, le stress du joueur allait grimper aussi vite que l'indicateur de profondeur. Les avions patrouilleurs étaient aussi de redoutables adversaires.
Conclusion, une bonne attaque devait être planifiée et coordonnée. Voilà des principes dont on pouvait comprendre toutes les finesses en regardant les documentaires historiques dont regorgeait le soft. C'est d'ailleurs tout cet aspect tactique qui faisait de Aces of the Deep un jeu si prenant.
Par la suite, on pouvait alors revenir au menu principal et choisir entre des missions en solitaire ou commencer une carrière de capitaine de vaisseau (possibilités qui sont les composantes habituelles d'une simulation qui se respecte). Les missions en solitaire permettaient de revivre des épisodes historiques (dans des conditions similaires) conduits par des capitaines ayant réellement existé ou de choisir les paramètres de la mission à mener.
Une partie du plaisir procuré par le jeu consistait à traquer les convois ou les navires de guerre sur des mers et dans des conditions réalistes en matière d'informations (celles-ci étant généralement très approximatives en ce qui concerne les positions successives de la cible, du fait des déplacements et changements de cap continuels du dit convoi). La mission consistait alors essentiellement à retrouver le convoi en triangulant la zone où l'on estimait le trouver. La mission se terminait lorsque le convoi parvenait à s'échapper (et croyez-moi, c'était souvent le cas en ce qui me concerne).
Par contre, lorsqu'on parvenait à le détecter (et en fonction de ce que permettait la météo), l'attaque pouvait commencer par la recherche d'une position avantageuse par rapport à la cible (comme par exemple, en se plaçant en avant du convoi sans que celui-ci ne repère la présence d'une menace). Celle-ci trouvée, on pouvait alors plonger et se glisser au centre du convoi afin de faire, par la suite,  surface et attaquer les navires au canon ou à la torpille, en priant pour que ceux-ci ne soient pas armés.
C'est ici que toute la précision de la simulation trouvait son sens dans la représentation graphique du jeu. A l'époque, la réalisation technique de Aces of the Deep engloutissait (le terme est idéalement choisi) littéralement tous ses concurrents, notamment par une représentation d'une houle d'océan et d'un roulis à couper le souffle (ou plutôt à donner le mal de mer). C'était d'autant plus paradoxal que les sous-marins sont des bâtiments très bas sur l'eau et ceux de l'époque (ceux de classe océanique VIIC, dont l'apparence est la plus connue aux yeux du grand public) supportaient péniblement les mers démontées lorsqu'ils voguaient en surface, au point de courir au naufrage sans un équipage aguerri à ces conditions extrêmes.
Vous me direz (si si, vous allez me le dire !) qu'il suffisait de plonger pour ne plus souffrir de ces incommodités. Mais voilà: pour pourchasser une proie, la vitesse de surface (25 nœuds avec le diesel soit +/- 40km/heure) était indispensable.
Dans Aces of the Deep, tout ce qui faisait l'attrait des combats navals entre bateaux de surface et sous-marins était possible, y compris l'attaque en meute. Afin d'éviter au joueur de passer des heures devant son écran à scruter l'horizon sur lequel on distinguait à peine quelques points noirs simulant des navires lointains, le jeu permettait de comprimer le temps jusqu'à quelques 4.000 fois. Pour les pressés d'en découdre, voilà de quoi se rendre rapidement sur le lieus de l'action. Le jeu mettait déjà le joueur en situation en amenant le sous-marin sur zone qui, bien qu'étalée, était nettement plus proche de la cible que d'avoir à parcourir les étendues océaniques à partir des ports alors occupés par la marine allemande (St-Nazaire, Lorient, Brest, La Rochelle etc...).
Dans Aces of the Deep, tout était fait pour plonger le joueur dans une ambiance d'époque telle qu'on peut se l'imaginer. Le roulis de l'océan et les musiques d'ambiance (dont le choix était laissé à l'initiative du joueur) mais aussi les conditions météorologiques, la férocité des combats (il fallait voir les navires qui chaviraient en crachant flammes et fumées), et les plongées en catastrophe au son strident du klaxon d'alerte (schnell schnell schnell !!!), puis le bruit on ne peut plus caractéristique de l'asdic dont l'écho se répercutait sur la coque, de plus en plus rapidement à mesure que le l'escorteur de surface approchait, le brassage de l'eau par les hélices, l'éclatement des charges de profondeurs et les membres de l'équipage qui annonçaient les fuites d'eau constatées (le tout en allemand et avec l'accent d'époque, bien entendu), les tentatives de retour en surface (sans trop y parvenir) alors qu'on chassait l'air de partout , les tremblements sous le choc des explosions, les lumières qui vacillaient etc, etc... restituaient avec justesse les sensations de l'époque.
Le réalisme du jeu allait jusqu'au calcul rigoureux des angles de tir pour le parcours des torpilles (avec chronomètre pour estimer et identifier les coups au but).
Cette approche pragmatique était réservée aux spécialistes du genre et autres fanatiques des simulations sous-marines qui avaient, pour la première fois, un programme réellement à la hauteur de leurs espérances. Authenticité, histoire, stratégie, simulation, bibliographie technique, interviews des protagonistes, tout y était pour satisfaire l'amateur.
Pour ma part, je me réservais un niveau de difficulté peu élevé (ce qui était parfaitement paramétrable dans le même esprit que l'avait été Red Baron, le simulateur de vol dont il a été question tout au début), afin d'avoir au moins le plaisir de toucher une quelconque cible qui pouvait à l'occasion être achevée au canon (ce dont l'équipage se chargeait bien aimablement), sous mes ordres.
Je fus assurément bon public à propos de ce jeu car celui-ci fut le tout premier jeu PC dont je fis un jour acquisition.
Il me faut d'ailleurs vous conter cet épisode tout à fait exceptionnel. Et puis, comment refuser une telle évocation nostalgique à un public faisant montre d'autant d'intérêt ?
Séquence émotion (ne restez pas debout, on va en avoir pour un petit moment)
Il y a bien longtemps de cela (fin 1993, début 1994, dans ces eaux là), et pour des raisons purement professionnelles, j'avais envisagé un changement de machine et le remplacement d'un Intel 386DX25 poussif, avec lequel je rencontrais quelques problèmes de stabilité, par un beaucoup plus fringant et performant Intel 486DX2-66 équipé d'un colossal disque dur de 500 mégaoctets (contre 30 précédemment). Cette machine, je l'avais réservée (pour assemblage) chez ce commerçant auprès duquel nous nous rendrions, mon épouse et moi, un peu plus tard et bien souvent, lorsqu'il se confinera dans la commercialisation de jeux vidéo pour home computer, essentiellement. Mais, à cette heure, il n'était pas encore question de cela et si j'avais fait appel à cet assembleur occasionnel c'est que, pour schématiser, diverses raisons relationnelles m'y poussaient.
Certains s'en souviendront peut-être encore, la première partie des années 90 fut le théâtre d'une véritable révolution informatique via l'arrivée du support multimédia de grande capacité. Avec celui-ci l'ordinateur de bureau appelé communément PC compatible allait pouvoir se transformer en véritable console de jeu.
Je n'ai plus souvenance des considérations qui me poussèrent à me laisser tenter par cette nouvelle approche, pas plus que je ne prétendrais que le jeu vidéo m'était totalement inconnu, l'ayant déjà côtoyé à l'époque où je possédais encore un Commodore 64 et quelques fac-similés de jeux amicalement confiés par une connaissance (le remord fomenté par les majors via des campagnes de culpabilisation n'ayant pas encore sévi, la pratique de la duplication était dans l'air du temps) ainsi que l'un ou l'autre titre pour PC (je me rappelle particulièrement d'un Flight Simulator 2 tout en fil de fer), mais ils n'avaient pas éveillé en moi un appétit particulier.
En ces années de béatitude et d'espérance volontariste dans un avenir ludique prometteur, la décision d'équiper cette toute nouvelle machine d'un lecteur CD-ROM, d'une carte audio et de deux diffuseurs coïncida avec l'avènement de l'organisation d'une grande manifestation commerciale dédiée au multimédia ludique qui se tint dans le centre de la capitale, à l'intérieur d'un complexe cinématographie réputé alors.
Curieux, y étions allé pour y admirer une quantité hallucinante de jeux vidéos (dont Aces of the Deep qui en était à sa sortie officielle) comme sans doute il ne sera plus permis de le revoir jamais.
Nos pérégrinations nous amenèrent ensuite chez le détaillant qui nous avait fourni notre dernière (et très performante) machine. Détaillant auprès duquel nous comptions enlever les composants commandés dans le but de transformer la machine toute dernièrement acquise en plateforme multimédia.
Ce fut ce jour et en ces lieux que je fis acquisition de mon premier jeu vidéo qui fut "Aces of the Deep", après avoir été convaincu par le tenancier qui nous avait énoncé les prix qu'il pratiquait comparativement aux tarifs éhontés relevés lors de la foire dont nous revenions à l'instant (à cette époque, une plus large liberté dans la pratique de certains prix prédominait, semble-t-il).
Il n'en fallut pas plus pour me décider à acheter ce soft.
Malencontreusement et comme quoi le bonheur parfait reste chimérique, la carte audio retenue (une Soundblaster 16 pro) n'était pas disponible avant la semaine suivante et si je vous raconte cette banale anecdote, c'est que la suite en révèle toute l'importance.
Nous voilà donc revenant chez nous avec notre premier jeu vidéo et le seul lecteur CD-ROM (double vitesse, vous vous imaginez la puissance) accompagnés par deux et encore bien inutiles petits diffuseurs audio. Il en aurait fallu plus pour contenir toute notre impatience à voir ce à quoi ressemblait le fameux simulateur de combat naval dont nous entendions parler partout et détenions depuis peu un exemplaire.
Après installation du lecteur et de son pilote (sous MS-DOS bien évidemment, c'eut été trop simple et sans saveur autrement), nous avions regardé Aces of the Deep avec des yeux émerveillés et y avons joué durant une semaine entière (mais pas en permanence rassurez-vous, l'addiction virtuelle n'était pas encore de ce monde) à la traque sous-marine sans jamais entendre la moindre harmonie (ce qui en soi était tout à fait normal lorsqu'on y évoluait dans un monde de silence tel que les abysses nordiques) en provenance du soft.
Ce ne fut que la semaine suivante, après mise en place et configuration de la carte audio, que nos ouïes attentives purent percevoir les premières mélodies de cette première expérience ludique.
Conséquence colatérale: l'absence de composant audio nous avait privé jusque là de la vision d'un générique dont nous ignorions totalement l'existence.
Dès lors, quelle ne fut pas notre surprise de voir surgir et s'élancer, sous nos yeux éberlués, dans une mélopée entraînante et des graphismes prodigieux, une présentation digne des meilleurs films consacrés aux équipages courageux parcourant les océans en période de guerre.
Et que dire de la suite du jeu !!!
Nous étions littéralement sous le charme.
Constat: il fut une époque où l'on savait se contenter de peu.
Bon sang de bois, non ! Une telle quantité d'émotions aussi fortes que celles-là, sur à peine deux semaines, nous n'étions pas à l'aube de les revoir un jour! Il est, dès lors, aisé de comprendre pourquoi notre premier jeu vidéo (à l'instar de mon premier vélo à trois roues) aura laissé une telle empreinte dans les méandres de nos mémoires respectives (celles de mon épouse et de moi-même). Bien sûr, depuis, il y a eu d'autres miracles, mais rarement d'aussi intenses.
A part peut-être... mais c'est une autre histoire.

La boîte et son contenu :
Il fut un temps où les éditeurs savaient choyer leur clientèle en proposant des produits qui valaient la peine d'être regardés avec envie. Matez-moi ce morceau de choix !
C'est t'y pas du bel ouvrage, ça, Madame ?
Voilà une boîte dont l'aspect est du plus bel effet. Discrète, élégante, parfaitement proportionnée, présentable lors d'une réception d'ambassade, le coffret de "Aces of the Deep" affiche une couverture bordée d'un contour dans les tons rouges qui ne laissent planer aucun doute sur les couleurs du camp évoqué. Sur la face avant, on aperçoit, en haut et à gauche, une décoration militaire connue sous le nom de "croix de fer" (le blason teutonique très apprécié par ses dépositaires, car mérité pour de hauts faits d'armes). En son centre, on distingue l'œil inquisiteur d'un périscope par lequel on aperçoit une torpille faisant coup au but. Le tout est agrémenté d'une frise représentative de la marque avec, dans le bas, son liseré noir faisant tout le tour (aux trois-quarts) du package, orné du logo de l'éditeur. Voilà de quoi évoquer tout le contenu de ce soft dont on ne pouvait alors douter du sujet.
Le dos de cette boîte est tout autant aguichant avec quelques belles captures d'écrans, mélangées à des images d'archives, et accompagnées d'un texte qui complimente la portée réaliste de la simulation. Rien ne fait défaut pour attirer le regard de l'acheteur éventuel, ce que je n'ai pas manqué d'être à l'époque de sa sortie commerciale.
La boîte se trouve dans la plus pure lignée des produits Sierra de ces années-là. Celle-ci se compose d'une base et d'un couvercle en carton rigide, recouverts tous les deux d'un parement blanc (intérieur et extérieur). L'ensemble se dissimule sous une chemise coulissante en papier fort reprenant la décoration décrite ci-avant.
Le contenu se compose du CD-ROM du jeu dans son écrin de cristal, d'un magnifique manuel d'utilisation (qui aurait gagné à être en couleur) de 91 pages, d'une carte de référence recto-verso (que je me suis empressé de plastifier afin de ne pas la détériorer) avec le résumé des commandes, d'une carte (fac-similé d'époque) de la Kriegsmarine recouvrant secteur par secteur toutes les zones d'interventions des U-boot (de la taille d'une petite carte routière et pliée comme telle) et de l'éternelle carte d'enregistrement.
En ce qui concerne le manuel français, j'ai pu y lire une indication relevant les emplacements de certaines photos qui avaient été retouchées en vue de répondre aux exigences de la censure, relative à cette période, en vigueur sur le marché allemand. Actuellement, à visionner certains simulateurs de vols récents, cela doit toujours être d'application.
Toujours est-il que la boîte cartonnée de Aces of The Deep a été le début inconscient (certainement) d'une collection de jeux vidéo PC, sous ce conditionnement, et qui avoisine actuellement les 240 pièces. Comme je n'ai jamais aimé jeter inutilement, assurer leur conservation me fut facile. Je réserve à mon tout premier jeu vidéo sur CD-ROM une place de choix sur mes étagères et dans mon cœur de rétrogamer.

Et aujourd'hui ?
Autant le souligner tout de suite, au moment de sa sortie commerciale, Aces of the Deep était prévu pour fonctionner sous MS-DOS, uniquement. A ce jour, seul Windows 98 peut encore se targuer de le faire tourner correctement, et encore, dans des conditions matérielles bien spécifiques (notamment en matière de périphérique audio).
Mais il ne sera pas dit que notre plaisir serait gâché par l'avancée technologique et c'est DOSBox qui vient à notre secours pour nous permettre de retrouver des sensations oubliées depuis bien longtemps. Un des grands avantages de cet émulateur est qu'il permet de faire revivre des jeux dont les derniers OS de monsieur Microsoft sont incapables de restituer correctement la moindre ligne de code. Mais en plus (j'oserais: comme une des cerises sur le gâteau), il offre un mode fenêtré qui permet d'améliorer quelque peu les graphismes dépassés (dont les charmes restent cependant indémodables) lorsqu'on les regarde sur des écrans dont les dimensions dépassent de loin les 14 ou 15 pouces (formats pour lesquels le jeu avait été initialement conçu).
Avec DOSBox, j'ai retrouvé un Aces of the Deep avec son océan toujours aussi mouvant qu'on le croirait vivant, une temporalisation de l'action (le défilement des jours, les changements de conditions climatiques), un réalisme totalement paramétrable et une stratégie qui n'ont pas vieilli d'une ride.
On télécharge toujours DOSBox à l'adresse suivante:
http://dosbox.sourceforge.net
De plus, s'il arrivait, à quiconque, d'éprouver le moindre problème à l'installation de cet émulateur, le site "La clinique des jeux vidéos" (la référence francophone en matière de support technique concernant des jeux de précédentes générations) propose, outre la possibilité de télécharger DOSBox, une traduction de son manuel d'utilisation, complétée par de multiples reproductions d'écrans de paramétrisation, eux-mêmes parachevés par des commentaires assurant une installation sans faille, même pour les plus néophytes d'entre nous.
Voici l'adresse de cet émulateur et de tout ce qu'il faut pour pouvoir l'utiliser au mieux de ses possibilités:
http://clinique.jeuxvideos.free.fr/articles.php?lng=fr&pg=91
Ce site, à vocation pédagogique, ne devrait absolument plus quitter votre carnet d'adresses personnelles. En voici d'ailleurs les coordonnées :
http://clinique.jeuxvideos.free.fr
En ce qui concerne la paramétrisation de DOSBox, on trouvera quelques indications fondamentales permettant de faire fonctionner cet émulateur tout comme je l'utilise aujourd'hui, à l'adresse suivante:
L'émulateur DOSBox
Aces of the Deep a tout de même connu les affres du patch puisque sa version 1.2 fut disponible en complément d'un data disc (que je ne possède pas).
Le patch en question se trouve à l'adresse suivante:
http://www.thegameway.com/updates/updateA01.php
A ce sujet, je me permettrai une petite remarque:
A plusieurs occasions, lorsque je me suis mis à la recherche d'un patch sur la toile, ma destination fut celle du site dont l'adresse figure ci-dessus. A mes yeux, celui-ci présente trois avantages:
- le premier est que le patch désigné se retrouve sur des serveurs directement accessibles (ce qui évite de se faire balader de site en site pour souvent aboutir à une obligation d'enregistrement avant téléchargement à laquelle je ne réponds jamais);
- le second est qu'il propose autre chose que des patchs dédiés aux tous derniers jeux en date et dont je n'ai cure ici;
- le troisième est que ses librairies sont fournies et intéressantes.
A n'en pas douter, ce site a sa place dans mes liens.
Concernant le patch, maintenant.
Celui-ci fait passer la version de base vers la version 1.2 en corrigeant quelques imperfections et en ajoutant deux instruments de contrôle. Toutefois, il n'a été possible d'installer ce patch qu'en mode réel DOS. Le mode fenêtré est donc à proscrire. Pour ce faire, je ne suis pas passé par DOSBox, mais par Norton Commandeur (mon outil favori à moi que je préfère pour MS-DOS), car l'installation demande de préciser l'adresse réelle du répertoire où est situé le jeu (ce que DOSBox ne permet pas puisqu'il masque la réalité par des volumes montés en substitut). Je suppose que l'émulateur de session MS-DOS sous Windows new look peut parfaitement faire l'affaire pour autant qu'on l'utilise en affichage plein écran [Alt_Gr]+[Enter].
Aces of the Deep a fait l'objet d'une ressortie, chez son éditeur (Sierra), mais voilà déjà un bon nombre d'années de cela. Actuellement et à l'exception du marché de l'occasion, il n'est plus possible de retrouver ce soft. Précédemment, le site Abandonware France proposait son téléchargement, mais seulement dans sa version disquette (ne reprenant que le seul jeu, tout son volet historique et didactique n'apparaissant que sur la version CD-ROM) qui n'a connu de commercialisation qu'en version originale. Depuis, le site a mis en ligne la version CD-ROM localisée en français ainsi que toute la documentation utile à l'utilisation du soft.
En voici l'adresse:
http://www.abandonware-france.org/ltf_abandon/ltf_jeu.php?id=751
Par contre, pas de trace de son data disc (missions supplémentaires et patch).
Pour se faire une idée de ce qu'a été ce soft et pour le comparer (le bien vilain mot) à ses successeurs récents tous plus beaux et plus brillants que lui, un essai sur cette version ne coûte quasiment rien.Comme l'horloge du temps file bien plus vite dans le domaine vidéo-ludique qu'en tout autre domaine, je serais tenté de dire que AOTD (n'ayez pas peur, ce n'est que l'acronyme du jeu en question) date quasiment de l'époque où se sont passés les faits et porte sur ses épaules le poids des années.
Mais à n'en pas douter, il les porte toujours bien.
Bon alors, la prochaine fois, je vous raconterai les moultes péripéties relatives à la découverte de mon second jeu vidéo.
Non?
Vraiment pas ?...






























































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