ALONE IN THE DARK
(les titres)    (page d'accueil) (bas de page)
Février 2010
Données techniques :
Type de jeu: aventure
Version: française intégrale
Conception: Infogrames
Autres titres: Advantage Tennis, Alone in the Dark 2 & 3, Alpha Waves, Astérix - Le défit de César, Les Cochons de guerre, Eternam, The light corridor, Marco Polo, Murders in Space, Mystical, The prisoner of Ice, Rollercoaster Tycoon 2, Shadow of the Comet, Silver, Starshot, Le secret du Templier,
Distribution: Infogrames
Sortie: novembre 1992
Configuration minimum: Intel 386 DX
Système d'exploitation: Windows 98 et Windows XP avec DOSBox
Accélération graphique: aucune
Un seul joueur

L'histoire du jeu :
Pour ceux qui s'intéressent de près ou de loin à l'avènement de l'industrie vidéoludique, il est toujours flatteur de se remémorer les origines de ce que nous croyons (à tort) être aujourd'hui le fruit d'une innovation récente. Car, à l'exception des avancées technologiques qui poursuivent et poursuivront encore leur chemin dans les temps à venir, n'apportant que leurs seules spécificités, le jeu vidéo actuel vit principalement (pour ne pas être suspecté de généralisation) sur les rentes et les concepts des fondateurs d'antan.
Parmi ces bâtisseurs de concept, on peut relever quelques acteurs français qui laisseront à jamais leur empreinte dans les annales du jeu vidéo.
En 1992, Frederick Raynal finalise le titre qui allait devenir ses lettres de noblesse auprès du distributeur Infogrames.
Alone in the Dark fut le premier jeu vidéo à restituer sur ordinateur le genre survival horror dans toute son intensité. L'inspiration et le thème général de Alone in the Dark puisent leurs sources dans les récits d'un écrivain de l'étrange et du fantastique nommé HP. Lovecraft. Alone in the Dark est sans doute la meilleure adaptation de l'œuvre de cet auteur sur un support autre que littéraire.
La trame principale du jeu se basait sur le phénomène paranormal auquel avait à faire face le joueur mis en situation d'isolement dans un endroit propice à la propagation de l'angoisse. Alone in the Drak plongeait celui qui s'y prêtait dans la découverte d'un manoir isolé aux antécédents plus qu'étranges.
Tel un innocent agneau, le personnage principal y pénétrait sans appréhension et découvrait une construction lugubre agencée de façon insolite dans laquelle seuls ses pas renvoyaient l'écho d'une sourde terreur. Tout être normalement constitué aurait rebroussé chemin avant même de franchir la porte mais cette possibilité n'était plus offerte à celui qui s'était lancé dans l'entreprise. Le porche franchi, la lourde se refermait dans un claquement sourd qui ne laissait que peu d'espoir de pouvoir la repasser dans l'autre sens. En outre, et comme s'il fallait encore ajouter quelque chose à la naïveté de l'initiative, le joueur y entrait démuni de tout. Cette inconscience totale face au danger qui guette transparaissait en filigrane dans toute l'œuvre de HP. Lovecraft.
Les vertus du jeu étaient donc essentiellement liées à la persistance d'une atmosphère inquiétante où la frayeur allait faire place au trouble qu'inspirait la visite des lieux. Dans ce domaine, Alone in the Dark avait rempli toutes les espérances que ses concepteurs avaient placées en lui.
La prise en main du personnage principal était d'une simplicité enfantine. Les actions réalisables consistaient à le déplacer, à lui faire fouiller tout ce qui pouvait l'être, à utiliser l'inventaire ainsi rempli et à lui assurer quelques combos d'attaque et de défense.
Contrairement à ce que proposent les FPS actuels où le joueur s'identifie généralement à un combattant surentraîné, suréquipé et maîtrisant comme s'il en était le concepteur les toutes dernières technologies en matière d'arsenal électronique, les armes à feu ne constituaient pas le fer de lance de la réplique combative.
Avec Alone in the Dark, on entrait rapidement en possession d'un fusil mais les munitions ne devaient pas dépasser une quinzaine de cartouches sur toute la durée du jeu. A aucun moment la possession d'une arme n'accordait au joueur un quelconque sentiment de supériorité sur l'adversité et c'est sans doute plus cela que le nombre d'adversaires rencontrés qui renforçait en permanence le caractère angoissant du jeu. Inquiétude d'autant plus renforcée que de nombreux documents écrits répandus ça et là dévoilaient les tragédies qui s'étaient déroulées en ces lieux pour qu'il en soit ainsi.
Toutcela ne serait rien encore si les ambiances sonore et musicale n'apportaient pas leur pierre à l'édifice.
Côté ambiance, les bruits les plus anodins prenaient ici des proportions proprement effrayantes et les musiques soutenaient parfaitement le climat oppressant et claustrophobe que distillait parcimonieusement le jeu. Un véritable régal auditif.
Rétrospectivement, j'en frémis encore...
Les graphismes du jeu étaient totalement en 3d (sans aucune accélération, bien évidemment) et l'angle de vue changeait en fonction des déplacements du personnage qui se géraient uniquement au clavier.
Graphiquement, le jeu ne tient plus la route. Alone in the Dark ne jouait pas avec l'obscurité et les effets pyrotechniques. Les monstruosités qui l'habitaient avaient parfois une bonhomie qui soutenait d'autant plus le stress du moment. On pourrait même prétendre à la difformité des lieux et des personnages.
Pourtant, cette représentation infantile participe au caractère anxiolytique que distille encore son aventure. La difficulté du jeu n'était pas insurmontable mais s'intensifiait sérieusement vers la fin (je ne le sais que par oui-dire). Alone in the Dark était tout de même conçu pour ne pas laisser le joueur sur le bord du chemin à la moindre épreuve. Il n'empêche que les sauvegardes abondantes étaient les seuls garants d'une progression continue.
Alone in the Dark fit de nombreux émules et il suffit de le comparer à la série des Resident Evil pour se rendre compte à quel point Frédérick Raynal fut le père fondateur d'un style de jeu vidéo. Celui-ci inspira nombre de studios de développeurs orientaux inféodés aux consoles de jeux qui, quelques années après, en reprirent les grands principes pour jouer à fond la carte du genre épouvante/action en trois dimensions d'inspiration cinématographique.
Pour apprécier le jeu comme il se doit, Alone in the Dark doit se jouer seul et en hiver, la nuit, en période de grand vent ou de pluie battante. Couper le chauffage renforce d'autant plus l'immersion et participe à la conservation des énergies fossiles.
D'ailleurs, pourquoi chauffer puisque le jeu est là pour glacer les sangs ?
Par la suite, une divergeance de vue avec l'éditeur Infogrames poussa Frédérick Raynal à abandonner l'expérience sur Alone in the Dark. Celui-ci préféra se consacrer à un autre monument vidéo ludique que furent les deux Little Big Adventure (édités chez Electronic Arts).
Tant mieux pour Little Big Adventure mais dommage pour Alone in the Dark dont les deux épisodes suivants connurent bien des infortunes. La volonté affichée de privilégier l'action par rapport à l'ambiance oppressante du premier épisode y est certainement pour quelque chose.

La boîte et son contenu :
Il faut remonter maintenant à quelques années d'ici, à une époque où il était encore coutumier d'observer, dans les grands centres de distribution, des rayonnages complets occupés par une quantité et une diversité impressionnantes de productions ludiques vouées au monde de la micro informatique.
Loin des minuscules présentoirs pour consoles avec leurs articles uniformisés et impersonnels, rangés comme à la parade, aux prix bien ordonnés et différenciés exclusivement par les supports auxquels ils sont destinés, le rayonnage destiné aux jeux PC était encore approvisionné en abondance et la diversité des articles présentés (tant en ce qui concernait les couleurs et les dimensions) révélait une réelle profusion en matière de créativité. Je ne pouvais m'empêcher de passer par là même s'il me fallait convenir que, décidément, la place du jeu vidéo dans un centre dédié à la grande distribution n'était pas ce qu'elle avait connu de plus respectable. Toutefois, le charme agissait encore.
Un éclectisme en matière de prix sévissait aussi. Ainsi, il n'était pas rare de trouver parmi les articles présents des jeux bradés sous couvert de reliquat. C'est au-dessus de ce grand présentoir que traînaient, sous un voile de poussière, quelques boîtes oubliées par une clientèle intéressée par les seules nouveautés, dont deux ou trois exemplaires d'une édition commémorative reprenant les trois premiers épisodes de Alone in the Dark.
Alors, déjà, cette publication commémorative ne devait pas intéresser grand monde.
Les coffrets contenant cette édition se présentaient de façon pour le moins anachroniques par rapport aux productions courantes et, bien que neufs, ils n'étaient pas enveloppés d'une feuille thermoformée en cellophane. De ce fait, le distributeur (dont je tairais le nom, par mansuétude) n'avait pas trouvé plus intelligent de sertir les boîtes avec des ligatures plates en nylon renforcé posées en croix afin de les protéger de je ne sais quelles rapines dont étaient coutumiers certains indélicats (depuis, les choses ont bien changé, heureusement).
Les tractions exercées par ces ligatures étaient telles qu'elles laissaient une marque indélébile (jusqu'à la déchirure) dans le délicat revêtement des boîtes concernées. Un véritable gâchis, une incompétence monstrueuse. Pour tout dire: une faute de goût.
J'avais hésité une semaine ou deux avant de me décider à sélectionner celle qui était la moins atteinte, en espérant qu'avec le temps ces vilaines marques finiraient par se résorber en tout ou en partie.
L'avenir m'a montré que tout espoir n'était pas vain en la matière.
La boîte de Alone in the Dark dans la présente version, intitulée La Trilogie 1+2+3, est un petit écrin d'apparat. Ses surfaces sont toutes de noir velours vêtues. La face arrière révèle quelques copies d'écran affichées sur papier glacé brillant restituant une impression de qualité du meilleur effet.
Mais ce qui ressort le plus à propos de ce packaging est l'ensemble des fioritures qui sont apposées en léger relief, dans une représentation verdâtre quelque peu phosphorescente qui, lorsque la pièce où réside la boîte en question se trouve plongée dans l'obscurité totale, renvoie, pendant quelques instants, son image faiblarde et froide à la face de l'observateur attentif. Il ne s'agit que d'un effet momentané mais pas temporaire car celui-ci perdure encore au moment où je couche ces lignes. Voilà qui n'est pas commun, vous en conviendrez.
Au fil du temps, les empreintes laissées par les ligatures dont il était question ici plus haut, se sont estompées au point de devenir indétectables à l'œil non averti. Cette propriété est essentiellement due au carton fort (extrêmement épais) utilisé dans la conception de ce luxueux coffret. Je ne suis pas convaincu qu'il aurait pu en être de même avec une boîte normalisée à la conception plus standardisée.

Et aujourd'hui ?
Edité initialement sur disquettes (un support dont on connaît l'étendue de la faillibilité), Alone in the Dark premier du nom fut ensuite repris, par Infogrames, sur un support nettement plus crédible aux yeux de la pérennité. Cette nouvelle mouture apparut initialement lors de la sortie du troisième épisode. Elle comprenait une bande sonore totalement revisitée dont les orchestrations (fonds musicaux) pouvaient être lues directement sur le CD-ROM.
Alone in the Dark se vit aussi pourvu d'une nouvelle procédure d'installation permettant son aménagement sous Windows 3.1. Toutefois, son fonctionnement s'opérait toujours sous MS-DOS, par le biais d'une fenêtre dédiée à l'ancien système d'exploitation.
La configuration audio était donc toujours assujettie à la présence d'une carte audio et de ses pilotes. C'est cette dernière mouture qui est présente dans la boîte (Trilogie), série limitée PC CD-ROM, émise en commémoration de cette grande aventure que fut la série des premiers Alone in the Drak.
Pour tout ce qui concerne les jeux anciens, je me suis réservé une machine étalon (une épée, un cador, en somme: un référentiel) équipée d'un processeur AMD Athlon 2400+ et sur laquelle réside plus que jamais Windows 98SE.
Cela étant et eu égard à l'âge vénérable du soft, j'opte d'emblée pour une installation sous DOSBox qui me permettra de corriger avec précision tout souci de vélocité abusive (en gros: éviter que le jeu ne se déroule trop rapidement).
Je lance donc l'installation à l'ancienne (le bon vieux install de MS-DOS), le tout sous DOSBox. A 97% de la décompression, voilà qu'elle se termine en erreur et m'avertit que tous les fichiers n'ont pas été installés. En effet: impossible de configurer le volet audio et de lancer l'exécution du jeu.
Inutile de se précipiter sur le premier forum d'aide venu afin de poser l'inévitable question commune à toute une frange de population inaccoutumée aux pratiques barbares du rétrogaming (le fameux "siouplay, qu'est-ce qu'il faut que j'fais ?") puisque je savais pertinemment qu'une autre option était encore à ma disposition. C'est donc sous Windows, cette fois, que j'ai tenté de relancer l'installation via le classique "setup" bien connu des férus du beau système d'exploitation graphique que nous connaissons tous. Cette fois, la décompression se termine normalement et il ne me reste plus qu'à déplacer le répertoire ainsi comblé vers celui réservé aux jeux fonctionnant sous DOSBox, avant de lancer l'exécution du gestionnaire audio d'Alone in the Dark (suivi de l'exécution du jeu proprement dit).
Car, je le rappelle à ceux qui suivent encore que, primitivement, l'installation sous Windows ne se différenciait en rien d'une installation sous MS-DOS (hormis l'interface utilisée pour ce faire, seulement).
Voilà la chose promptement réglée mais, contrairement à beaucoup, je suis encore loin de me satisfaire des résultats obtenus. Je ne me contente pas de dépasser l'obstacle, j'aime aussi comprendre pourquoi il se dresse devant moi.
Faisant vis-à-vis au rutilant AMD Athlon 2400+, est installé un Intel Pentium 4 (2Ghz) prêt à servir son maître (votre serviteur), dans les mêmes configurations que ceux précitées (c'est-à-dire: avec, en résidant, à jamais et jusqu'à la fin des temps, Windows 98SE).
J'enlève donc la galette du lecteur précédent pour l'installer dans celui-ci, avant de relancer une installation sous DOSBox (tout autant présent sur cette dernière machine) afin de vérifier ce qu'il en est exactement. Cette fois, l'installation arrive à son terme sans engendrer la moindre interruption. Diantre (fichtre, bougre, ventre saint gris, par belzebuth et j'en passe...) !
Que cela signifie-t-il, mon bon ami ?...
La conclusion est éclatante de vérité: à l'époque où sévissait encore le processeur simple core, celui réalisé par AMD supportait déjà mal ce genre de manœuvre liée à des applications datant d'une ère encore plus reculée que celle l'ayant vu naître. On ne va pas trop lui en vouloir, pour autant, puisque, dans d'autres domaines, il surpasse son équivalent échafaudé par un fondeur concurrent (seigneur Intel-Vador himself). N'empèche, la chance était avec moi pour avoir toujours su maintenir en activité une énième machine construite autour du processeur Pentium 4. Un exemple édifiant de management césarien, en quelque sorte.
Ensuite, je n'ai eu qu'a lancer l'exécutable Alone.exe (derrière le prompt de MS-DOS et avec mes petits doigts boudinés) pour que s'ébroue enfin Alone in the Dark premier du nom. Un petit miracle (je n'ai plus en tête le nom de qui savait en faire autant) !
A l'exception de ce détail insignifiant, Alone in the Dark fonctionne parfaitement sous DOSBox et aucun souci particulier ne devrait entacher le plaisir de s'y consacrer les soirées où l'on s'ennnuie d'une télévison insipide et de jeux vidéo contemporains sans autre envergure que d'en jeter plein la vue.
On télécharge toujours DOSBox à l'adresse suivante:
http://dosbox.sourceforge.net/
De plus, s'il arrivait, à quiconque, d'éprouver la moindre difficulté à l'installation de cet mythologique émulateur, il est mis à disposition toute une littérature (manuels d'utilisation et guide pratique agrémentés par de multiples reproductions d'écrans de paramétrisation assurant une installation sans faille, même pour les plus néophytes d'entre nous) à l'adresse suivante :
http://rimaimbeur.jexiste.be/Archive.html
En ce qui concerne la paramétrisation de DOSBox, on trouvera quelques indications fondamentales permettant de faire fonctionner cet émulateur tout comme je l'utilise aujourd'hui, à l'adresse suivante:
L'émulateur DOSBox
Pour ceux qui éprouveraient une petite appréhension à se lancer dans l'aventure, il existe une solution "clé-sur porte" contenant l'archive du jeu à laquelle est joint un outil plus convivial que l'interface de DOSBox (un front-end du nom de D-fend Realoded), ainsi que son fichier de configuration expressément paramétré pour le jeu en question. Le tout est agrémenté des bons conseils de l'auteur et est à installer en quelques clics de souris.
L'adresse à laquelle il faut se précipiter est la suivante:
http://www.neuneu.fr/download.php?jeu=alone
La liste complète des jeux proposés sur ce site:
http://www.neuneu.fr/jeux.php?PHPSESSID
=p2rokemvr3mdtm2ul13919n691

Actuellement, Alone in the Dark réside dans les principaux sites d'abandonware PC existants. Il en est à peu près de même pour les deux épisodes suivants.
Voici une adresse où il est permis de récupérer tout cela et bien d'autres choses encore, comme des conseils d'installation et une aide à la résolution des énigmes. Le jeu se télécharge ici:
http://www.abandonware-france.org/ltf_abandon/ltf_jeu.php?id=735
Voilà de quoi renouer avec la satisfaction d'explorer le manoir de Derceto dans un contexte équivalent à celui qu'ont connu les possesseurs de PC 386DX datant de 1992 qui découvraient avec cela des sensations étonnantes et la frayeur qui les accompagnait, des années lumières avant l'apparition des zombies de Capcom ou des infirmières démembrées de Konami.
Pour les petits jeunes, c'est que du bonheur.






































(page suivante) (haut de page)